On ne naît pas leader, on le devient. On ne s’autoproclame pas leader, on est reconnu comme tel par un groupe qui en exprime le besoin. Ce qui implique paradoxalement que l’ethos du leader est aussi fonction de sa communication. Ce ne sont pas tant ses véritables qualités que celles qu’on lui reconnaît qui confère au leader une autorité. Ce qui signifie qu’il n’est jamais exclu qu’un imposteur, un parfait comédien, endosse le rôle du leader et mène tant bien que mal le groupe dont il est dés lors responsable. A l’inverse, un homme de valeur peut souffrir d’un discrédit, perdre sa réputation pour de mauvaises raisons, parce qu’il n’aura pas su concilier action et communication.
Le leader se forme au prix d’un labeur exigeant, attendu de tous ceux qui veulent atteindre des objectifs et des buts qu’ils jugent dignes d’être poursuivis. Il s’agit d’avoir une vision, et agir pour qu’elle se réalise. Les hommes, lorsqu’ils se laissent conduire, ne cherchent pas seulement un rulership, un chef, un dirigeant, un « conducteur ». Encore veulent-ils savoir où ils se font conduire. Ils veulent aussi et surtout un visionnaire, qui leur laisse entrevoir un rêve vers lequel être porté.
Toutefois, la seule vision ne suffit pas, pas plus que la seule volonté d’agir ; encore faut-il avoir du courage et une grande confiance en soi, la confiance en la capacité et dans les effets de sa propre action. Le leader reconnu comme tel se voit donc surtout reconnues des compétences qui lui permettent de conduire de façon efficiente les peuples ou les organisations vers le succès. Nous voyons le paradoxe de la relation action/communication : c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Parce que le leader est reconnu comme tel, on suppose qu’il sait comment diriger un groupe ou la société. Ce qui est bien évidemment impossible. Il n’existe aucun mode d’emploi pour gouverner les hommes. Ce qui compte, c’est que ceux-ci y croient, et donc que le leader lui-même y croit aussi, soit convaincu du bien-fondé de sa position et de son action. Par-delà la nécessité ou le caractère effectif du commandement, la question de la confiance en soi apparaît pr
Le leadership est un mélange de bravoure et d’humilité, d’audace et de capacité d’anticipation. La conduite des affaires publiques ou privées une capacité d’influencer de nombreuses personnes en leur offrant un but commun à poursuivre, une direction à prendre ensemble et de bonnes raisons qui les amènent à y adhérer en toute confiance. C’est ce qui est exigé du leadership, c’est ce qui est attendu du leader quand la mission lui est confiée – ou la nécessité imposée – de travailler à l’amélioration de la situation de tel ou tel groupe ou telle ou telle organisation, voire d’un pays tout entier.
Pour que le leadership soit effectif, pour que l’action du leader ait de l’effet, il doit avoir confiance en lui-même et inspirer confiance aux autres. Ceux qui se laissent diriger par lui doivent réellement avoir en confiance en ses capacités, la force de son caractère et le respect de l’éthique qui fonde son engagement.
Pour que cela soit, il convient qu’au commencement le leader lui-même se fasse confiance, ait un caractère à toute épreuve ainsi qu’une moralité qui rassure. Les personnes qui acceptent le leadership d’une autre doivent trouver en celle-ci une source d’inspiration pour la réflexion comme pour l’action, et percevoir sa foi (dans sa capacité à réaliser sa vision) comme étant inébranlable. Ceux que le leader inspire doivent juger ses décisions comme étant à la fois crédibles, justes et efficaces. Même s’il est difficile de définir la subtilité du leadership, il est facile de reconnaître un leader. A la manière de Saint Augustin qui déclarait : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; si je cherche à l’expliquer à celui qui m’interroge, je ne le sais plus… », nous pourrions paraphraser de la sorte : « Qu’est-ce donc qu’un véritable leader ? »
Il y a bien sûr certains aspects qui relèvent de l’inné dans l’affirmation du leadership d’un individu, mais ce qui importe davantage est ce qui est en partie cultivé par l’expérience que l’épreuve de la vie impose. Ce qui fait d’un homme un leader n’a que peu à voir avec son statut, sa fonction ou ses diplômes : ce qui le qualifie, c’est son expérience de vie.