Charisme

Muscles et politique : les attributs archaïques du charisme

Ci-dessus : Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de l’Etat de Californie et culturiste forcené , cinq titres de Mister Univers et sept titres de Mister Olympia…

« Il faut modérer parfois l’intelligence aussi, et ne pas rougir d’être un bon animal, avant toute chose. J’aime mieux une petite lueur de bon sens portée par de bons muscles, qu’une grosse tête sur un petit corps. Sans les muscles, l’idée n’irait pas loin ; une pensée chargée de matière, une pensée aux larges pieds voilà ce qui mène le monde. »

(Emile-Auguste Chartier, dit Alain)

Les idées ont peut-être leur vie propre. Mais elles n’ont pour nous de réalité qu’au travers du mode par lequel elles sont transmises. Tout comme l’esprit, au sens de « savoir intelligent », qui n’existe que de par sa formulation. Il n’est rien si aucune parole ne le met en mots – et la parole n’existe pas si elle n’est portée par aucun corps. Sans esprit, certes, le corps est vain. Mais sans le soutien du corps physique, l’esprit ne peut rien.

C’est le paradoxe du lien entre le corps et l’esprit. Comment assembler l’un et l’autre ? Les deux peuvent-ils se cultiver de concert, ou l’un se développe-t-il au détriment de l’autre ? Dans ce cas, quel serait le juste dosage ? Le philosophe Alain formule une opinion qui a de quoi surprendre : ne nous attendons-nous pas à ce qu’un intellectuel cherche à valoriser l’esprit par rapport au corps ?

L’erreur est d’opposer le corps (dans ce qu’il a d’animal) et l’esprit (en tant qu’intellect, intelligence). L’esprit se sait supérieur. Dans sa prétention, il dénigre le muscle. Alors qu’il doit au contraire en faire son allié. Et la parole est précisément le lien qui peut les unir : l’éloquence doit être un art du corps et de l’esprit.

On l’observe en politique mieux que dans n’importe quel autre domaine. Les leaders ont une carrure, une stature. Ils ne sont pas forcément grands (ni même musclés à vrai dire…), mais on veut les sentir forts, fermes, mus par une énergie qui n’est pas seulement intellectuelle ou spirituelle mais bien physique, corporelle, sanguine. A la manière d’Atlas, ils doivent porter le monde sur leurs épaules. Et plus encore : les grands leaders sont des visionnaires, et précisément pour cela doivent avoir des épaules deux fois plus larges : pour porter et le nouveau monde qui se construit, et l’ancien monde qui s’écroule…

Ci-dessous : Alexandre Piel, candidat aux élections municipales de 2014 (sur la liste socialiste menée par Laurent Bonnaterre à Caudebec-lès-Elbeuf, une commune de 10 000 habitants près de Rouen) après avoir décroché cette même année le titre de Mister Univers.

Alexandre Piel : Mister Univers candidat aux élections municipales

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Charisme et leadership : 10 conseils pour gagner en prestance

Vous arrive t-il de vous sentir effacé ? Avez-vous parfois l’impression de ne pas occuper l’espace qui vous est dû ? Dans un article sur son blog, le coach vocal Jean Sommer donne ses conseils a Francois Hollande pour gagner en présence… Il est vrai que notre ancien President semblait lui-meme souvent effacé, et plus encore, il ne remplissait pas l’espace échu a la fonction présidentielle… Les conseils que le coach vocal Jean Sommer donne a Francois Hollande sont applicables a tout un chacun pour affirmer sa position. Voici ses 10 conseils pour gagner en présence :

1. Poser sa voix

Comme le rappelle Jean Sommer, « La parole en public dépend de la bonne gestion du souffle et de la pose de la voix. » Comment poser sa voix ? Il faut installer une respiration basse et stable, avec un débit maitrisé. Poser la voix permet par ailleurs de la moduler d’autant mieux, c’est-a-dire donner a sa voix de larges amplitudes sur toutes les notes qu’elle peut couvrir, des graves aux aigus, créer des intonations et des inflexions plus saillantes et donner ainsi un véritable relief a sa parole.

2. Varier le ton

Dans un meeting ou une conférence, le public vient se ressourcer, s’inspirer, chercher des pistes pour la réflexion ou des forces pour l’action. C’est là que la voix du leader prend toute son importance. Comme le précise Jean Sommer, il ne s’agit pas ici spécifiquement d’éloquence ou de contenu mais d’énergie. Car la voix est un puissant stimulant et doit être pleinement utilisée comme tel.

3. Donner du mordant à sa parole

En tant que coach vocal, Jean Sommer est d’autant mieux placé pour expliquer que « la force d’une parole réside dans la qualité de l’élocution (diction), dans la manière de mordre dans les mots, comme on imprime la marque de ses dents dans un morceau de viande, un fruit ou un gâteau. Une parole forte s’imprime dans l’esprit comme une empreinte qui reste. » Si le ton est monocorde, monotone, tous les mots se valent, aucun ne se démarque, et l’ensemble perd tout relief et diminue donc l’impact du message… Faites régulièrement des exercices d’articulation et de diction !

4. Varier le rythme

Le rythme dans la parole est donné par la découpe des phrases, les accents, les silences, les accélérations, les suspensions, les pauses. Le premier secret de l’éloquence est d’utiliser le silence comme une parole ! Le silence est l’arme des puissants

5. Accueillir et préparer son public

Ayez bien en tête ce qu’il y a de plus important dans un discours… C’est le public, a qui le discours est destiné ! Négliger le public, c’est prendre le risque de le rater complètement. « Il faut aider son auditoire, l’accueillir et le préparer. Par exemple, il est bon de proposer dès l’ouverture un déroulé des sujets qui seront traités, un plan du discours ou un rappel des thèmes à venir. Comme une feuille de route qui va aider l’auditeur à suivre et à se reposer sur une trame. Ce qui va en partie soulager son attention. » explique Jean Sonner, qui ajoute a ce propos : « Beaucoup de spectateurs sont là un peu malgré eux ou un peu distraits ou fatigués »… Eh oui, et il faut en avoir conscience, inutile de le renier… La trame va donc les aider à mémoriser. Rappelez-vous : le premier principe de la rhétorique, c’est de s’adapter a son public ! Et donc de s’adapter a sa fainéantise ou sa paresse, puisque le public se révèle souvent fainéant et paresseux…

6. Faire des phrases courtes

Ayez en tête ce principe fondamental de toute prise de parole en public : KISS ! Keep It Short and Simple !

7. Aiguiser son regard, cibler son public

Pour affirmer votre position, commencez par affermir votre posture et aiguiser votre regard afin de creer une relation plus forte et plus directe avec vos interlocuteurs ou votre public. Jean Sommer fonde ainsi la puissance de la parole dans son lien intime avec les tactiques de eye contact : « Votre parole sera d’autant plus forte qu’elle s’adressera à une personne à la fois et que chacun dans la salle se sentira touché ». Relisez cet article sur les techniques de eye contact : 3 techniques pour créer une relation unique avec votre public par le contact visuel

8. Inviter à l’action

Pourquoi parle-t-on ? Pourrions-nous nous satisfaire de discussions sur la pluie et le beau temps sans jamais parler de projets plus engageants ? Probablement non. Nous avons besoin d’être inspirés, galvanisés, nous aimons ces personnes qui sont capables de nous faire rever. Alors devenez vous-même une personne inspirante ! utilisez des paroles mobilisatrices qui réveillent une foi presque militante, comme un leader politique qui cherche a rallier les indécis ! Comme le recommande Jean Sommer, « Utilisez des mots qui incitent à l’action sous la forme directe » !

9. Eviter la forme négative

Ne pensez pas a un éléphant rose ! A quoi pensez-vous ? Oui, vous avez compris : le cerveau n’entend pas la négation. Si vous dites « ce n’est pas mauvais », le cerveau retient un terme dominant : « mauvais »… L’exercice proposé par Jean Sommer est donc de « convertir les négations en affirmation » ! Rappelez-vous a l’inverse que la technique du YES SET est l’une des plus puissantes pour emporter l’adhésion des personnes a qui vous parlez !

10. Gagner en présence

La présence joue sur la proximité, sur la capacité de l’orateur à émouvoir, enchanter ou créer le désir chez chacune et chacun. Pour cela la voix est une messagère magique, qui de mieux qu’un coach vocal pour le dire ! C’est pourquoi nous vous invitons a vous rendre sans attendre sur son site web pour y découvrir sa méthode et ses exercices pour travailler la voix !

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Comment paraître plus intelligent, plus puissant, plus poli, plus confiant…

Comment paraître plus intelligent, puissant, poli, confiant, et tout ça… simplement en articulant mieux et en jouant un peu avec la voix et les mots !

Les principes qui suivent ont notamment été développé par Patricia Fripp. Très compréhensibles et tout aussi simples à appliquer, essayez de les mettre en application lors de vos conversations avec des amis. Et lors de vos prochaines présentations, selon l’image que vous souhaitez dégager, vous pourrez facilement paraître soit plus intelligent, soit puissant, soit poli, soit confiant, ou tous les quatre à la fois !

Patricia Fripp a repris ces informations d’une conversation avec le docteur Carol Fleming, qui exerce en parallèle une activité de coach vocal. Après des années d’études et de pratique avec ses clients, voici ce qu’elle en retire :

Pour paraître plus intelligent

Il suffit de parler légèrement plus lentement afin de vous donner le temps de choisir judicieusement votre vocabulaire et de donner une impression de sérieux.

Les gens qui blablatent sont souvent pris pour inexpérimentés. Alors peu importe votre excitation à parler de tel sujet, rappelez-vous intérieurement de ralentir, que ce soit pendant une conversation ou lors d’une présentation. Et soyez sûr de sourire beaucoup, afin de ne pas paraître TROP sérieux.

Pour paraître plus puissant

Utilisez des phrases déclaratives simples. Dites ce que vous pensez et pensez ce que vous dites. Retirez toutes les conjonctions, tous les adjectifs et adverbes, particulièrement les superlatifs.

Les adjectifs et les adverbes sont des mots qui vous donnent plus d’information sur le nom. Joli, pauvre, vieux sont des adjectifs, et extrêmement ou incroyablement sont des exemples d’adverbes.

Ainsi au lieu de « L’éblouissante et joli jeune femme et son mari incroyablement pauvre marchaient sur la très ancienne route », vous devriez être plus direct et dire « La dame et son mari marchaient sur la route. » Remarquez que la seconde version a plus d’impact.

Pouvez-vous imaginer Martin Luther King dire « J’ai un incroyablement merveilleux rêve qui est inégalé dans ce monde… », se souviendrait-on encore du texte ?

Pour paraître plus poli

Ne répondais jamais à une question –même fermée- par un oui ou par un non. Ajoutez-y toujours une courte phrase d’explication. Par exemple, « Non, je ne l’ai pas vue » et « Oui, je connais Marie. » Cela vous rappelera certainement vos cours, à l’école, quand vous étiez petit. C’est plus utile dans une conversation, et ne le répétez pas à chaque phrase au risque de surjouer.

Pour mieux articuler

Faites un effort particulier de prononciation des mots, notamment au dernier son du mot, qui vous entraînera naturellement vers les suivants. Le problème vient souvent de notre paresse verbale, revenez-en au premier conseil et ralentissez le débit. Les hommes convaincants le sont d’une voix posée.

Un moyen d’avoir une voix posée et plus profonde est d’avoir le bout de la langue contre les dents du bas. En effet, plus la langue est en arrière plus la voix sera aiguë. Enfin, n’hésitez pas à beaucoup bouger les lèvres en les sortant lorsque vous parlez, la diction viendra rapidement. Voyez sur cette page Wikipedia des exercices de diction.

Pour paraître plus confiant

Redressez-vous ! Tenez-vous comme si vous aviez une couronne sur la tête. Tenez-vous comme si vous étiez un pantin tenu d’un fil à l’arrière de la tête. Inspirez à fond, vraiment à fond, et conservez votre position lorsque vous expirerez. Ne laissez pas vos bras et vos jambes faire des mouvements de côté lorsque vous bougez. Gardez genoux et coudes près de votre corps.

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Leadership et rhétorique : affirmez votre position grâce à la maîtrise de votre « ethos »

L’image que vous donnez et les valeurs que vous communiquez font de vous une personne digne d’être écoutée. Tout n’est qu’apparence ! Il ne vous reste plus qu’à montrer de l’abnégation et de la sagesse pratique, et vous serez déjà largement au-dessus du lot. Ce n’est pas sorcier mais il faut y penser. Mais comment faire ? Je vous explique :

Cet article s’inscrit dans la voie de la rhétorique classique et montre de quelle manière vous pouvez convaincre un auditoire en vous basant sur votre personnalité. Pour être séduit, l’auditoire doit penser que vous possédez les attributs nobles de l’ethos, une chose qui ne signifie pas que vous les possédiez effectivement. En revanche si elles sont en vous mais que le public ne les remarque pas, c’est encore pire.

Comme vous pouvez le lire sur wikipedia, l’ethos (ou êthos, du grec ancien ễthos) est un mot grec qui signifie « le caractère habituel, la manière d’être, les habitudes d’une personne ». Pour l’art rhétorique, l’ethos correspond à l’image que le locuteur donne de lui-même à travers son discours. Il s’agit essentiellement pour lui d’établir sa crédibilité par la mise en scène explicite ou implicite (avec des marqueurs discursifs, métaphores) de qualités morales comme la vertu, la bienveillance ou la magnanimité. Par extension, tout acte (discursif ou non) qui contribue à rendre manifeste un tempérament ou des traits de caractère participe de l’ethos.

Rappelons que l’ethos est constitué du decorum (lire a ce sujet l’article : Leadership, pourquoi le « decorum » est indispensable à l’ethos), des valeurs, de la sagesse pratique et de l’abnégation. Si vous semblez hésiter au moment d’agir, vous ne serez pas suivi par votre public bien que vous partagiez leurs valeurs. Si vous ne montrez pas d’abnégation, vous prenez le risque de paraître malhonnête.

Qu’est-ce que la sagesse pratique ?

Vous possédez de la sagesse pratique lorsque votre auditoire a l’impression que vous savez comment prendre en main chaque problème, que vous avez les connaissances nécessaires pour parer l’imprévu. Mieux vaut être Sebastien Loeb qu’un moniteur d’auto-école, mieux vaut être Edison qu’Einstein, mieux vaut être Han Solo que Yoda. Vous suivez strictement les règles et les protocoles ? Félicitations, vous semblez ainsi manquer de sagesse pratique et cela peut vous faire paraître inintéressant.

Comment montrer de la sagesse pratique :

Exhibez vos expériences et vos qualifications : donnez des exemples de lieux où vous avez été, de comment c’était, des problèmes auxquels vous avez été confronté, des solutions que vous avez proposé et qui constituent une preuve de vos capacités. Parler d’expériences est plus efficace que de parler de vous.
Lors d’un débat sur les catastrophes naturelles :

– Agent d’assurance : nos études nous montrent qu’en cas de catastrophe, il faut faire confiance aux conseils des sociétés d’assurances

– Vous : ma maison a été détruite pendant la tempête Xynthia, je sais ce que c’est que faire face à l’imprévu quand vous n’avez plus rien

Sachez contourner les règles: si les règles ne s’appliquent pas, ne les appliquez pas non plus, à moins que cela ne soit contre les valeurs de votre auditoire. En d’autres termes si un protocole strict existe mais que la situation exige de prendre d’autres mesures le temps de résoudre le problème, montrez que vous osez le faire. Au moment où Indiana Jones fait face à un guerrier qui exhibe sa maîtrise du sabre, le héros sort un revolver et l’abat. Pas très fairplay, mais efficace. L’inconsistance est par ailleurs un bon outil de leadership, puisqu’il touche l’amateur de règles la garde baissée.

Empruntez la voix du milieu: dans toute décision, plusieurs positions peuvent être prises. En règle générale, la sagesse pratique demande de vous que vous soyez modéré, ni d’un extrême ni de l’autre ; trouvez une solution au milieu. C’est pourquoi les vice-présidents ou premiers ministres sont souvent bien plus modérés que les chefs d’Etat.

Qu’est-ce que l’abnégation ?

« Sûr de l’appui des Anciens Combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. » Philippe Pétain, 17 juin 1940.

Le 3e et dernier élément classique de l’ethos est l’abnégation, le sacrifice de son propre intérêt. Autrement dit c’est le fait d’être désintéressé tout en se faisant apprécier de l’auditoire. L’objectif est ici de faire croire que vous n’avez aucun intérêt en jeu dans la situation pour laquelle vous prenez la parole. Vous pouvez donc au choix montrer que vous êtes entièrement objectif ou montrer votre sacrifice personnel tout en noblesse.

Comment montrer de l’abnégation :

Soyez réticent dans la conclusion : agissez comme si vous vous sentiez obligé de parvenir à cette conclusion malgré vos propres désirs. On doit penser de vous que vous avez cette opinion uniquement car vous avez été confronté à des preuves accablantes. Par exemple, montrez qu’il fut un temps pendant lequel vous partagiez l’autre opinion, mais que face aux faits et par pure logique, vous avez changé d’opinion. Vous pouvez ainsi changer le débat, partant des idées de principe pour arriver à des questions pratiques comme dans cet exemple :
– Je suis contre la peine de mort, le gouvernement ne devrait pas être dans le service mortuaire.
– Oui, moi aussi je suis contre la peine de mort, car il y a un risque d’exécuter une personne innocente. Mais maintenant que les tests ADN fiables sont extrêmement répandus, je suis convaincu que nous pourrions éviter ce problème.

Agissez comme si le choix que vous soutenez constitue une forme de sacrifice personnel :
Mon patron ne va sans doute pas me donner une promotion pour vous dire cela, mais j’ai toujours envie de faire des heures supplémentaires afin de terminer ce projet dont nous avons discuté. Il a simplement trop de potentiel pour le mettre au placard.

Ne tendez pas le bâton pour vous faire battre : si d’aventure vous êtes accusé de dire quelque chose que vous n’avez pas dit, il serait bon que votre ethos ne fasse pas croire au public que c’est tout à fait plausible. Puisqu’il était de notoriété publique que Marie-Antoinette vivait la vie de château et dilapidait les fonds publics, la rumeur selon laquelle elle aurait dit « Ils n’ont plus de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » n’a eu aucune difficulté à être crue et répandue, car la reine elle souffrait d’un manque criant d’abnégation. Lorsque Hamlet suit le fantôme du roi, il manque de toute sagesse pratique. A l’inverse lorsque Bill Clinton mentit à propos de Monica Lewinsky, il a eu la chance de n’avoir pas de précédent. C’est pourquoi l’ethos est important, car il permet à votre auditoire de se laisser persuader.

Faites croire que vous n’utilisez aucune astuce : ne montrez pas trop d’assurance, donnez l’impression de douter de ce que vous avez à dire. Par exemple si vous êtes nerveux pendant une prise de parole, utilisez-le à votre profit en montrant cette faille au début puis au fur et à mesure de l’intervention, améliorez-vous et finissez avec panache. Bien-sûr certains d’entre vous penseront que le plus important c’est d’être soi-même et d’être naturel. C’est en effet un conseil que je pourrais donner, si nous étions tous naturellement parfaits à l’oral.

Utilisez un langage simple et clair : vos parents vous ont dit autrefois que les jeunes d’aujourd’hui manquent de plus en plus de vocabulaire et c’est certainement ce que vous direz à vos propres enfants. Mais dans l’intérêt de votre persuasion, retenez qu’un public fait plus confiance à une personne qui s’exprime simplement qu’à des personnes dont les envolées lyriques faites de mots savants sont incompréhensibles. Mais si vous souffrez de défauts de langage (langage trop courant pour une prise de parole en public), ne soyez pas vous-même pour autant.

Ne vous contentez pas de personnalité et de réputation, agissez : vous pouvez commencer à montrer votre ethos à tout moment grâce à ces moyens. Utilisez l’ethos à bon escient et vous verrez que vous serez récompensé par votre auditoire.

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Les fondements du leadership : on ne naît pas leader, on le devient…

On ne naît pas leader, on le devient. On ne s’autoproclame pas leader, on est reconnu comme tel par un groupe qui en exprime le besoin. Ce qui implique paradoxalement que l’ethos du leader est aussi fonction de sa communication. Ce ne sont pas tant ses véritables qualités que celles qu’on lui reconnaît qui confère au leader une autorité. Ce qui signifie qu’il n’est jamais exclu qu’un imposteur, un parfait comédien, endosse le rôle du leader et mène tant bien que mal le groupe dont il est dés lors responsable. A l’inverse, un homme de valeur peut souffrir d’un discrédit, perdre sa réputation pour de mauvaises raisons, parce qu’il n’aura pas su concilier action et communication.

Le leader se forme au prix d’un labeur exigeant, attendu de tous ceux qui veulent atteindre des objectifs et des buts qu’ils jugent dignes d’être poursuivis. Il s’agit d’avoir une vision, et agir pour qu’elle se réalise. Les hommes, lorsqu’ils se laissent conduire, ne cherchent pas seulement un rulership, un chef, un dirigeant, un « conducteur ». Encore veulent-ils savoir où ils se font conduire. Ils veulent aussi et surtout un visionnaire, qui leur laisse entrevoir un rêve vers lequel être porté.

Toutefois, la seule vision ne suffit pas, pas plus que la seule volonté d’agir ; encore faut-il avoir du courage et une grande confiance en soi, la confiance en la capacité et dans les effets de sa propre action. Le leader reconnu comme tel se voit donc surtout reconnues des compétences qui lui permettent de conduire de façon efficiente les peuples ou les organisations vers le succès. Nous voyons le paradoxe de la relation action/communication : c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Parce que le leader est reconnu comme tel, on suppose qu’il sait comment diriger un groupe ou la société. Ce qui est bien évidemment impossible. Il n’existe aucun mode d’emploi pour gouverner les hommes. Ce qui compte, c’est que ceux-ci y croient, et donc que le leader lui-même y croit aussi, soit convaincu du bien-fondé de sa position et de son action. Par-delà la nécessité ou le caractère effectif du commandement, la question de la confiance en soi apparaît pr

Le leadership est un mélange de bravoure et d’humilité, d’audace et de capacité d’anticipation. La conduite des affaires publiques ou privées une capacité d’influencer de nombreuses personnes en leur offrant un but commun à poursuivre, une direction à prendre ensemble et de bonnes raisons qui les amènent à y adhérer en toute confiance. C’est ce qui est exigé du leadership, c’est ce qui est attendu du leader quand la mission lui est confiée – ou la nécessité imposée – de travailler à l’amélioration de la situation de tel ou tel groupe ou telle ou telle organisation, voire d’un pays tout entier.

Pour que le leadership soit effectif, pour que l’action du leader ait de l’effet, il doit avoir confiance en lui-même et inspirer confiance aux autres. Ceux qui se laissent diriger par lui doivent réellement avoir en confiance en ses capacités, la force de son caractère et le respect de l’éthique qui fonde son engagement.

Pour que cela soit, il convient qu’au commencement le leader lui-même se fasse confiance, ait un caractère à toute épreuve ainsi qu’une moralité qui rassure. Les personnes qui acceptent le leadership d’une autre doivent trouver en celle-ci une source d’inspiration pour la réflexion comme pour l’action, et percevoir sa foi (dans sa capacité à réaliser sa vision) comme étant inébranlable. Ceux que le leader inspire doivent juger ses décisions comme étant à la fois crédibles, justes et efficaces. Même s’il est difficile de définir la subtilité du leadership, il est facile de reconnaître un leader. A la manière de Saint Augustin qui déclarait : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; si je cherche à l’expliquer à celui qui m’interroge, je ne le sais plus… », nous pourrions paraphraser de la sorte : « Qu’est-ce donc qu’un véritable leader ? »

Il y a bien sûr certains aspects qui relèvent de l’inné dans l’affirmation du leadership d’un individu, mais ce qui importe davantage est ce qui est en partie cultivé par l’expérience que l’épreuve de la vie impose. Ce qui fait d’un homme un leader n’a que peu à voir avec son statut, sa fonction ou ses diplômes : ce qui le qualifie, c’est son expérience de vie.

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Les valeurs du leader : l’exemple de George Washington

Pour dégager les principes et règles de comportements propre au leader, prenons un exemple de leadership qui fut un succès : le cas remarquable de George Washington, premier Président des Etats-Unis d’Amérique de 1789 à 1797. Dans l’exercice de ses fonctions comme dans sa vie de tous les jours, il a manifesté un leadership d’exception, dont la vision marqua profondément l’histoire des Etats-Unis.

George Washington fut commandeur en chef de l’armée américaine pendant la guerre d’indépendance que les « rebelles » américains ont livrée à l’armée la plus puissante du monde de l’époque, l’armée britannique. Il lui fut proposé dans le monde de 1789 de se faire introniser roi après sa victoire contre la puissance coloniale. Il a refusé. Alors qu’il était considéré par les Américains comme un grand héros en 1783, à la fin de la guerre d’indépendance, il ne chercha pas à s’emparer du pouvoir, ni à s’y accrocher.

Lorsque les Etats confédérés commencèrent, pendant les premières années d’indépendance, à se quereller sur les questions de frontières, sur celles de l’utilisation des cours d’eau et sur les problèmes de voisinage, c’est chez lui que se réunirent les facilitateurs et autres médiateurs en 1785 pour faire la paix. Devant les difficultés et l’importance des problèmes entre les Etats nouvellement indépendants, une convention eut lieu en 1787 à Philadelphie, présidée par George Washington. De cette convention sortit une constitution qui conduisit à la première élection, qu’il gagne, suite à laquelle il entame son premier mandat le 30 avril 1789, renouvelé en 1792. Il refuse un troisième mandat et respecte scrupuleusement les termes et dispositions de la constitution que les Américains s’étaient librement donnée. Il passe pacifiquement le pouvoir au deuxième président des Etats-Unis : John Adams. Il se retire du pouvoir et vit dans sa ferme du Vernon où il meurt en décembre 1799 à l’âge de 67 ans.

Après sa mort, George Washington est devenu encore grand dans le cœur des Américains. Des universités, des cours d’eau, des montagnes, des comtés, des rues et des avenues, des villes (dont la capitale fédérale) et des villages et même un Etat de la côté pacifique américaine portent son nom. Son anniversaire est la seule fête, avec la fête d’indépendance, que tous les Etats de l’union célèbrent chaque année (22 février 1732). Et il est par ailleurs également immortalisé sur la monnaie américaine, sur les pièces autant que sur les billets, non pas ceux de cent dollars mais sur ceux de un dollar.

Quels ont été les traits marquants du leadership américain des indépendances ? Comment George Washington a-t-il été ce leader exceptionnel qu’il fallait justement, à cette époque cruciale pour la jeune nation américaine ? Un ancien directeur de l’association du Mont Vernon, James C. Rees et un écrivain, Stephen Spignesi ont publié en 2007, un ouvrage pour répondre, selon eux, à la question de savoir quelles sont les leçons de leadership que le père fondateur des USA peut nous enseigner plus de deux siècles après sa mort. Le titre de cette œuvre est tout un programme : George Washington’s Leadership Lessons: What the father of our country can teach us about effective leadership and character. Les auteurs résument en quinze leçons ce que le leadership de Washington peut nous enseigner. Loin d’être ethnocentrées, américaines ou même occidentales, les élites du monde entier peuvent s’en inspirer :

1. Le leader a une vision claire ;

2. Le leader est honnête ;

3. Le leader est ambitieux ;

4. Le leader est courageux ;

5. Le leader est discipliné et sait se maîtriser (self control) ;

6. Le leader sait prendre ses responsabilités quand il le faut ;

7. Le leader est toujours déterminé ;

8. Le leader a une forte éthique opérationnelle ;

9. Le leader a un bon jugement ;

10. Le leader sait tirer les leçons de ses erreurs ;

11. Le leader sait se remettre en cause et cherche toujours de nouvelles solutions ;

12. Le leader est humble ;

13. Le leader soigne sa présentation ;

14. Le leader sait anticiper les attentes ;

15. Le leader a foi en ce qu’il fait, il a confiance en lui et fait confiance aux autres.

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