L’expression orale fait partie de la vie. Nous devons intervenir tous les jours, dans tout type de situation. Parfois nous devons nous présenter à un entretien, faire face à un jury, ou parler devant un grand nombre de personnes…
Mais à chaque fois, un obstacle de taille se présente : le trac.
Dans cet article, vous allez découvrir tous les signes et symptômes du trac. Quels sont les vôtres ? Comment les identifier ? Est-il possible de déceler des signes de nervosité chez un interlocuteur ?
Les éléments d’analyse que je vous propose vous permettront d’être plus attentif à ces petites choses qui trahissent votre stress, ce qui vous aidera donc à mieux le gérer.
Cela vous permettra aussi de tirer parti de l’état émotionnel de vos contradicteurs si vous percevez de la nervosité dans leur comportement…
Le trac… Ce sentiment inquiétant de ne pas être à la hauteur. Cette appréhension irraisonnée de faire des erreurs, et qui tourne bien vite à la peur.
Combien de personnes ratent l’occasion de donner leur avis, de répondre ou de réagir, simplement parce qu’elles sont terrassées par le trac ? Combien de personnes sont incapables de dire ce qu’elles voudraient, ce qu’elles ont sur le cœur, justement parce que celui-ci bat à cent à l’heure ?
L’un des premiers symptômes du trac est en effet l’augmentation du rythme cardiaque. De là en découlent généralement d’autres :
- Accélération de la respiration
- Essoufflement
- Rougeurs
- Tremblements
- Transpiration
- Vertiges
- Et, dans certains cas extrêmes, évanouissement…
Ces effets surviennent toujours dans le même type de situation : quand il nous faut parler à d’autres personnes que nous ne connaissons pas très bien, voire pas du tout, et cela quel que soit le contexte – jurys d’examens, réunions professionnelles, engagement associatif, rencontres amicales, altercations dans la rue, premiers rendez-vous amoureux…
Le trac peut cependant prendre d’autres formes plus subtiles et également se manifester par des tics ou signes de nervosité. Il s’agit des petits défauts qui altèrent la diction, ainsi que les mouvements incontrôlés, parasites (souvent discrets mais sur lesquels l’auditoire finit toujours par se focaliser.) Par exemple :
Quand une personne qui s’adresse à un certain public se met à :
- Bafouiller, ou hésite
- Fait des pauses trop longues et n’importe quand
- Que sa voix tremble ou semble peu affirmée
- Que son articulation même est peu résolue
- Qu’elle se répète ou fait semblant de tousser, comme pour gagner du temps…
Voilà tout autant de signes qui laissent à penser qu’elle se sent mal à l’aise.
Les manifestations physiques incontrôlées sont encore plus révélatrices, notamment :
- Se frotter les mains
- Se gratter le visage ou le bras
- Se coiffer, se recoiffer
- Épousseter le bureau ou le pupitre d’une main
- Réajuster ses lunettes, sa cravate, son bracelet de montre
- Triturer son alliance, un pendentif, un trombone ou un crayon…
Sur ce dernier point, regardez par exemple cette vidéo où Eva Joly massacre le trombone qui traînait sur sa table lors d’un débat animé à la télé ! Cela trahit sa nervosité face à son contradicteur…
Pour limiter le risque de triturer ou tripoter n’importe quoi pendant que vous parlez, évitez d’utiliser de petits objets lors de vos interventions, ou de les laisser traîner devant vous. Notamment, si vous utilisez un paperboard, rangez bien les feutres dans une trousse tout de suite après les avoir utilisés.
Supprimer tous les objets n’éliminera toutefois pas votre nervosité, qui reste la cause de vos mouvements incontrôlés. Celle-ci se manifestera d’une autre façon, comme par exemple :
- Esquisser un sourire embarrassé
- Mettre sa main ou son dossier devant la bouche
- S’essuyer les mains sur les cuisses ou les genoux (parce que celles-ci sont humides)
- Détourner le regard ou le diriger vers le bas…
- Simuler une émotion différente de celle à laquelle on s’attend (exprimer la colère en évoquant une situation comique, sourire en parlant d’une catastrophe, feindre la surprise en annonçant quelque chose d’évident…)
D’autres mouvements n’apparaissent qu’en fonction de certaines positions :
- Si vous êtes assis, vous repositionner
- Debout : vous hisser sur la pointe des pieds, danser sur une jambe
- Assis ou debout : trépignement des pieds, tapotement des mains, haussement compulsif des épaules, ou d’une seule…
Divers indices somatiques peuvent tout autant trahir votre manque d’assurance :
- Clignements rapides des paupières
- Lèvres asséchées
- Déglutitions fréquentes
- Mordillements internes des lèvres ou des joues…
- Auto-pincement (nuque, menton, bout du nez, pomme d’Adam, joue, épaule, barbe ou moustache, lobe de l’oreille, sourcil, front…)
Apprenez à repérer ces signes et tics chez les autres, et essayez d’identifier les vôtres.
Par définition, ces signes de nervosité se produisent machinalement, inconsciemment, et vous les effectuez donc sans vous en rendre compte. Seul un observateur extérieur peut vous le faire remarquer. La meilleure méthode pour les observer vous-mêmes est de vous faire filmer pendant vos interventions : des séances de media training vous seront très utiles dans cette perspective.
En identifiant certains tics ou signes de nervosité comme étant les vôtres, vous pourrez alors envisager l’ampleur du travail à effectuer pour y remédier.
Vous-même, en retour, appliquez-vous à les déceler chez les orateurs que vous pouvez observer.
Reconnaître les différentes sortes de tics et signes de nervosité chez soi comme chez les autres est une excellente façon de se sensibiliser au trac qui les produit.