Après quelques conseils sur l’alimentation, parlons un peu de la boisson…
Une bonne hydratation est nécessaire autant au corps qu’à l’esprit. Cela est vrai quel que soit votre domaine d’activité… Et d’autant plus si vous devez intervenir à l’oral ! Voici pourquoi :
1 – Les problèmes d’une bouche sèche
Boire sert tout d’abord à humidifier les lèvres et la bouche. Quand on parle beaucoup, on finit en effet par ne plus avoir de salive. Et de la même façon qu’il faut mettre de l’huile dans les rouages d’une machine pour qu’il n’y ait pas de blocage, boire un peu d’eau est alors nécessaire pour fluidifier la « mécanique buccale ».
Sans eau, la bouche est sèche, ce qui risque d’altérer la diction, en rendant plus difficile l’articulation.
Pire : lorsque la bouche s’assèche, la salive devient de plus en plus pâteuse et peut former des petits pâtés blancs qui viendront se coller sur les lèvres ou à leurs commissures, ou encore faire des fils blanchâtres quand on ouvre la bouche… Répugnant… Tous ceux qui le remarqueront se focaliseront dessus, et plus du tout sur ce que vous avez à dire…
Autre effet fréquent (et tout aussi désagréable) d’une bouche asséchée : la mauvaise haleine.
Voilà pourquoi s’hydrater convenablement est si important, en particulier lors d’événements éprouvants tels qu’une intervention en public, la participation à une conférence, la présentation d’un projet ou tout autre type d’entretien, de réunion ou de confrontation face à un jury…
Il y a d’autres effets auxquels on ne pense pas, et qui peuvent pourtant poser de gros problèmes. Dans la suite de l’article je vous explique ces problèmes en détail et je vous donne des moyens simples pour y faire face (à la fin je vous révèle même un petit truc bien connu des comédiens pour ne jamais avoir la bouche sèche).
2 – L’art de la parole est un sport
On recommande aux sportifs de bien boire avant, pendant et après l’effort. Cela permet de compenser la déshydratation liée à l’activité physique, et de prévenir les risques de crampes et de courbatures.
Comme un sportif, l’orateur a besoin de ses pleines capacités physiques. Il met en scène son corps tout entier et risque lui aussi d’avoir des crampes ou des courbatures. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de faire une présentation debout, statique derrière un pupitre ou en se déplaçant sur toute une scène. Ne vous êtes-vous jamais senti « vidé », physiquement épuisé, après une présentation à l’oral ?
Occuper l’espace, manier des objets, faire de nombreux gestes, s’exprimer avec force et clarté sans s’essouffler, tenir dans la durée : l’art oratoire est un véritable sport d’endurance ! C’est aussi un sport de combat, surtout lorsqu’il s’agit de convaincre, débattre ou négocier…
3 – L’eau ne sert pas qu’au corps
Mais la déshydratation n’affecte pas seulement les muscles : elle perturbe également certaines fonctions cognitives telles que la mémoire à court terme, la concentration et la vigilance.
Or, ces capacités mentales que sont la mémoire et l’attention sont fondamentales pour l’orateur : que ce soit pour se souvenir du fil de son exposé ou des grandes parties d’un discours, retenir des références récentes (faits d’actualité, chiffres de la journée), capter les réactions du public, et réagir à son tour à certains propos, remarques, questions, ou encore chahuts et provocations… Il faut avoir toute sa tête pour être le plus efficace possible dans sa communication. Une bonne hydratation vous permettra de maintenir au mieux vos facultés de mémorisation.
N’attendez pas d’avoir soif pour vous décider à boire ! La sensation de soif indique que l’on est déjà déshydraté…
4 – Ce qu’il faut boire, quand et comment
Pensez à vous hydrater avant, et prévoir de quoi boire pendant l’intervention (si celle-ci doit durer un certain temps) : de l’eau plate, et non de l’eau gazeuse ou des sodas (risque de rots, de flatulences).
Évitez également le café et les produits laitiers. L’alcool est bien sûr à proscrire absolument.
Afin de préserver au mieux vos cordes vocales, comme pour un chanteur, l’idéal est d’avoir une petite bouteille d’eau à température ambiante. Vous pouvez y rajouter une ou deux tranches de citron, si cela ne trouble pas votre digestion : son acidité est un stimulant et procure une meilleure sensation de rafraîchissement.
La petite taille de la bouteille a son importance : une bouteille plus grande est aussi plus lourde et moins élégante à manipuler.
Mieux encore que boire au goulot : se servir d’un verre. Si vous utilisez un lutrin ou autre sorte de pupitre, préparez plusieurs verres d’eau, citronnée ou pas, et rangez-les dessous.
Organisez-vous pour toujours avoir une bouteille ou un verre d’eau à portée de main. Très peu d’orateurs débutants y pensent. Et quand ils s’en rendent compte, c’est parce qu’ils sont assoiffés : il est donc déjà trop tard !
N.B. – Un petit truc de comédien
Si vous n’avez vraiment rien pour vous hydrater, voici quand même un petit truc souvent utilisé par les comédiens, et qui pourra vous aider chaque fois que vous commencerez à manquer de salive : Mordillez-vous la langue. Cela active les glandes salivaires. (Profitez d’un temps d’arrêt dans votre discours pour le faire discrètement…)