Au XVIIIe siècle, l’Abbé Dinouart se faisait le defenseur d’un « art de se taire » – contre « l’art de la parole » qui animait les études rhétoriques de son temps. Son art de se taire ne signifiait pas pour autant faire silence, ou ne rien faire, mais bien plutôt faire quelque chose à l’autre par le silence.
C’est tout le paradoxe : on passe souvent pour quelqu’un de bien plus intéressant en se taisant, en laissant parler les gens, en faisant mine de s’intéresser à ce qu’ils ont eux-mêmes à dire – quitte à ce qu’ils vous aient tout raconté de leur vie sans jamais avoir rien appris de vous !