Gestuelle

Posture à éviter : ne vous agrippez pas à votre pupitre !

Lors d’une intervention en public, ne vous agrippez pas à votre pupitre ! Tenir ainsi le support conduit à se voûter, à arrondir son dos, et à perdre en « verticalité », donc en impact visuel. Cette erreur de posture est fréquente chez tous les orateurs ou conférenciers se servant d’un pupitre : c’est pourquoi il faut apprendre à se détacher de celui-ci, autant physiquement que symboliquement, afin de déployer tout son corps et imposer sa stature…

Autre risque de mouvements disgracieux : en vous agrippant au pupitre comme un capitaine à sa roue de gouvernail (voir l’exemple de Xavier Bertrand sur la photo ci-dessous), vous risquez de tanguer d’un bord à l’autre (comme le capitaine sur son bateau…). En évitant de vous tenir au pupitre, ou de saisir à pleine les bords du bureau, vous éliminez ce type de point d’appui au niveau du buste, ce qui réduit considérablement le risque de balancier. Cela renforce votre verticalité, en plus de vous tenir bien droit.

Postures charisme éviter de se tenir au pupitre lors d'un discours

Mais un nouveau problème apparait : quand on se tient au pupitre ou à son bureau, c’est aussi parce que l’on ne sait pas toujours quoi faire de ses mains… Se détacher du pupitre remet donc les mains en liberté, ce qui impose aussi de travailler un minimum sa gestuelle.

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Que faire de ses mains quand on parle ?

Lors d’une prise de parole en public, la plupart des gens ne savent pas quoi faire de leurs mains. Ils sont gênés, essayent de les cacher, ou les agitent dans tous les sens. Leurs mains trahissent directement leur état de stress.

Une manifestation fréquente du trac consiste, entre autres, à faire des ronds ou des « moulinets » en parlant. Des gestes de ponctuation marquent de façon agaçante chaque mot, chaque syllabe, sans rien signifier mais en attirant tous les regards. On peut également observer, en situation stressante, toute une gestuelle de contenance (se recoiffer, se gratter) : cela laisse apparaître une incapacité à réagir, à répondre… Fortement déconseillé !

A l’inverse, si vous apprenez à maîtriser ces mouvements, il est possible de développer une gestuelle adaptée qui appuiera vos propos, les illustrera… Et qui donnera du corps à votre parole. Ce sont des gestes significatifs car ils sont révélateurs de sens : ils amplifient le message ou facilitent la compréhension. (Lire l’article L’art de joindre le geste à la parole en 17 photos)

Mais comment faire quand on ne sait vraiment pas quoi faire ? C’est simple : ne rien faire ! Vous ne savez pas où mettre vos mains ? Laissez-les au bout de vos bras, ça ira très bien. N’essayez pas de les cacher, de les mettre dans vos poches ou de les nouer derrière le dos. Laissez vos bras se relâcher le long du corps, et vos mains en faire tout autant. C’est en apprenant d’abord à ne faire aucun geste qu’émerge ensuite spontanément une gestuelle mesurée et adaptée. Ce qui compte avant tout est d’éliminer les gestes parasites, puis, dans un second temps seulement, de produire des gestes significatifs. Point trop n’en faut, la sobriété gestuelle est de mise.

Toutefois, ne rien faire est paradoxalement plus facile à dire qu’à faire… Certes, vous devez avoir conscience des principaux gestes significatifs et les travailler suffisamment au préalable, chez vous devant un miroir ou avec un coach, idéalement en faisant du media training. Vous devez également repérer les postures anti-charismatiques les plus fréquentes, afin de ne pas les reproduire vous-même.

Gestes à faire et à ne pas faire

Entre les bonnes et les mauvaises postures, il existe bien sûr de nombreux degrés. Il existe donc une posture intermédiaire, qui convient très bien aux débutants stressés qui ont la bougeotte au bout des doigts. Voyons cette position en détail, exemple en photo :

Les mains détendues, posées l’une sur l’autre, expriment l’assurance et le calme. Elles montrent la vigilance et indiquent que nous sommes prêts à intervenir à tout moment dans la discussion. Cette position est la gestuelle basique que je vous conseille si vous ne savez vraiment pas quoi faire de vos mains. Vos deux mains jointes, dos de la main dans la paume, tapant par exemple pour appuyer un point important.

Faites également attention à la hauteur de vos mains : trop basses, et vous les placez en cache-sexe (geste de soumission…) ; trop haute et vous risquez dans le même élan de les mettre « en prière » (geste de prédication, voire de domination…) ! Le bon placement est à peu près au niveau du nombril, ce qui vous permet encore de relever un avant-bras jusqu’au coude pour souligner un point important. Ne tournez pas les paumes vers vous mais gardez-les le plus possible vers le haut, bien visibles : signe d’ouverture.

Attention cependant à ne pas garder les mains serrées (signe de stress) ou à croiser les doigts (si vous avez les mains moites à cause de trac, vous risquez même d’avoir du mal à vous « décoller » les doigts pour faire un geste soudain). Enfin, cette position permet une petite astuce pour surveiller l’heure sans avoir l’air de regarder constamment sa montre (idéal en réunion ou en entretien)…

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Langage corporel : 4 postures anti-charismatiques à éviter

Nous l’avons déjà dit, l’art oratoire est un art du corps et de l’esprit. C’est même bien souvent davantage un art du corps, une maîtrise du langage corporel, de la gestuelle (de « l’action » comme disait Démosthène) que de l’esprit pur (au sens du logos, de la logique et de l’argumentation…). Lorsqu’on débute dans cet art si passionnant, si important, et pourtant si difficile et si subtil, il faut se concentrer tout particulièrement sur notre impact visuel.

Et avant d’apprendre à faire les bons gestes, il est préférable d’apprendre à n’en faire aucun, et s’attacher à éliminer les gestes parasites et les mauvaises postures. Voici notamment plusieurs postures fréquentes que l’on peut observer chez de nombreux orateurs, qu’il est pourtant préférable d’éviter :

1. Mains en « prière » : éviter de garder les mains devant la bouche quand vous parlez !

gestes et postures à éviter

2. Mains sur les hanches : position de défi. Cela peut être mal perçu selon les situations.

éviter de mettre les mains sur les hanches quand on parle posture de défi

3. Mains dans le dos : posture du « fusillé » ! A éviter, car cela verrouille totalement votre gestuelle et renvoie une mauvaise image de vous, rigide ou écrasée.

gestes à éviter quand on parle

4. Mains en cache-sexe : peu élégant… Il faut éviter de laisser totalement retomber les bras lorsque les deux mains sont jointes. De même, assis, ne pas laisser la main glisser entre les jambes.

postures à éviter lors de prise de parole en public debout

Ces postures sont souvent instinctives, nous les prenons sans nous en rendre compte. C’est pourquoi il est toujours bon de s’entraîner avec quelqu’un qui pourra vous faire part de ses observations, idéalement un coach ou un formateur spécialisé qui sait ce qu’il faut regarder, qui sait identifier les points forts et les points faibles et corriger ces derniers. Mieux encore : faire du media training, afin de pouvoir observer vous-même votre propre image à l’écran. Cependant, la présence d’une personne qualifiée est souvent nécessaire, car vous ne saurez peut-être pas vous auto-évaluer avec clairvoyance. Vous vous rendrez peut-être compte que vous ne renvoyer pas l’image que vous souhaitez, mais sans comprendre précisément à quoi cela est dû, et sans connaître de méthode à mettre en oeuvre pour y remédier…

Il existe bon nombre d’ouvrages très didactiques sur le sujet, ce qui vous permettra de vous faire une idée plus précise et plus vaste à la fois. Le petit guide de poche Décoder ses gestes en 10 leçons vous offrira un bon premier panorama sur le sujet, rapide à lire et bourré d’exercices pratiques. Vous pourrez prolonger par les livres plus volumineux de l’auteur Jean-Claude Martin, notamment Le guide de la communication et sa Bible de la communication non verbale. Toujours du même auteur, vous pourrez également lire avec profit Comment avoir le dernier mot. Bonne lecture, et bons gestes !

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L’art de joindre le geste à la parole (en 17 photos)

Lorsque l’on parle, certains gestes amplifient le message ou facilitent la compréhension de ce que nous disons. Ce sont des gestes révélateurs de sens, c’est pourquoi nous parlons de gestes significatifs.

Afin de mettre en valeur vos gestes significatifs, vous pouvez jouer sur l’effet de contraste : moins vous ferez de gestes, et plus ils auront d’impact. Les rares que vous ferez se remarqueront d’autant plus. Chez vous, entraînez-vous régulièrement à associer un geste adapté à telle ou telle idée que vous exprimez : vous finirez par les faire spontanément avec d’autres personnes.

Il ne suffit pas de regarder les photos ci-dessous et de « comprendre » chaque geste en question : il faut se donner l’occasion d’exécuter soi-même ces gestes, régulièrement, et se mettre en situation pour les associer à votre parole au moment opportun, afin de les rendre parfaitement naturels et complémentaire de votre mode d’expression. Voici les gestes significatifs les plus fréquents et utiles :

1. Tourner une page

Deux mains, ouvertes, l’une comme balayant la page d’un livre (de préférence celle de droite sur celle de gauche). Cela permet de rendre très visuelle l’idée qu’on envisage un autre aspect du problème, qu’on cherche à changer de point de vue. Comme les deux plateaux d’une balance, il s’agit de peser le pour et le contre, évaluer les avantages et les inconvénients. Ce geste est adapté pour signifier : « d’un autre côté… ».

2. Mouvement d’ouverture

Gestuelle langage corporel

Main ouverte, geste vers l’avant, qui se déploie en complète supination. Comme nous l’avons vu, cela traduit un état d’esprit conciliant, accueillant, une bonne disposition au dialogue et à l’échange. Ce geste peut venir appuyer le propos de notre interlocuteur, c’est une façon de lui dire : « oui, voilà, tout à fait ».

langage corporel geste d'ouverture accueillant bienveillant

3. Mouvement de clôture

geste langage du corpslangage du corps gestuelle symbolique

A l’inverse du geste d’ouverture précédent, celui-ci consiste à effectuer le mouvement suivant : main plate tournée légèrement vers le haut, suivi d’un mouvement en avant vers le bas, comme si nous refermions quelque chose. Cela signifie : « silence, c’est clos ».

4. Brandir le poing fermé

symbolique des gestes

Poing fermé en mouvement uniligne : impression de force, détermination. Ce geste peut accompagner l’expression de la colère, ou à l’inverse l’enthousiasme et le cri de la victoire. Il s’agit de transmettre une grande dose d’énergie, combinée à une forte émotion. C’est un geste que l’on retrouve fréquemment dans les discours motivationnels, qui ont pour but de pousser à l’action. C’est aussi le point levé comme signe de ralliement dans la symbolique communiste.

geste agressif poing levé fermé

5. Trancher avec la main

gestuelle du leadergestuelle charismatique

Geste avec le tranchant de notre main : comme si nous coupions en deux quelque chose, nous fendons l’air d’un mouvement énergique. C’est le mouvement de l’arbitre, du directeur, du patron, qui vient rétablir l’ordre. C’est une façon d’exprimer clairement un refus ou une prise de décision : « c’est comme ça et pas autrement », « ça suffit ! », « voilà ce que nous ferons… ».

6. Pointer du doigt

signification geste agressif index tendu

Les gestes avec l’index dressé sont généralement mal perçus. Si nous pointons un index accusateur vers notre interlocuteur, cela représente une attitude menaçante et arrogante à son égard, ou risque d’être interprété comme un geste très agressif ! C’est également le mouvement du prédicateur, du sermoneur, ou du professeur qui « donne la leçon ». A éviter.

gestuelle gestes à éviter langage du corps signification

7. Les mains en coupe

symbolique des gestessymbolique des gestes

Les deux mains en coupe donnent l’impression de tenir ou de protéger quelque chose.

8. Mouvement de refus

langage corporel geste de refus

Les paumes vers l’avant signifient que nos mains éloignent, repoussent, font « bouclier »… Ce geste peut traduire le refus. (Remarque : si le geste est accompagné d’un haussement d’épaules, cela veut généralement dire « Je ne sais pas », « je ne suis pas coupable »).

gestuelle de refus

9. Mouvement de repli

langage du corps symbole de fermeture bras croisés

Bras croisés : attitude fermée. Toutefois, attention aux interprétations erronées. Les bras croisés n’expriment pas automatiquement le refus ou la critique. Selon la situation, ce geste peut signifier que notre interlocuteur hésite, ou prend simplement une position confortable pour nous écouter. Mais lorsqu’il est effectué volontairement, ce geste a pour but de marquer son désaccord, sa désapprobation. C’est une forme de repli, une façon de s’exclure du débat ou de la négociation…

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Une astuce pour surveiller l’heure discrètement lors d’une réunion ou d’un entretien

Voici une astuce pour surveiller l’heure discrètement, par exemple lors d’une réunion, d’un entretien ou tout autre forme d’échange. Rien de plus insupportable que quelqu’un qui regarde sans cesse sa montre ! Cette petite astuce vous permettra d’éviter cela, tout en veillant à ne pas dépasser les limites horaires que vous vous étiez fixées. Regardez bien la photo ci-dessous :

Comment regarder l'heure sans se faire voir astuce

En tenant vos mains l’une sur l’autre, faites tourner votre montre de façon à placer le cadran dans la partie intérieure de votre poignet. Ainsi, d’un simple coup d’œil, sans avoir besoin de retourner la main, vous pouvez surveiller l’heure et contrôler le timing de votre intervention sans vous faire remarquer ! Cela permet également de regarder l’heure de façon discrète, afin de ne pas mettre mal à l’aise vos interlocuteurs lors d’une discussion. C’est d’autant plus nécessaire dans le cadre d’un entretien professionnel, d’un entretien d’embauche ou d’une négociation.

Cela accroîtra la sympathie de vos interlocuteurs à votre égard, qui n’auront pas l’impression que vous « voulez en finir » ou que vous êtes pressé de passer à autre chose… Ils auront le sentiment que vous leur accordez un moment particulier et exclusif, pendant lequel vous leur portez une totale attention. En même temps, ils auront également le sentiment d’un grand professionnalisme de votre part, car vous donnerez l’impression de gérer rigoureusement votre temps de manière intuitive.

Mais attention ! Une fois l’entretien terminé, pensez à bien remettre votre montre comme il faut, face sur le dessus du poignet, au risque de vous faire prendre comme notre ancien président François Hollande… Le magazine Le Point en avait fait la couverture de son édition du 17 mai 2012, avec un titre grinçant (« fini de rire ») et un sous-titre non moins ironique (« peut-il faire face ? ») :

président montre à l'envers

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Langage corporel : connotation positive et négative des gestes vers le haut et vers le bas

Regardez les trois personnes en train de trinquer sur la photo ci-dessous : celui qui lève son verre le plus haut est certainement le plus enthousiaste de la bande, ou en tout cas semble l’être ! De même lorsqu’un groupe de personnes est en train d’applaudir : celles dont les mains sont au plus haut niveau sont aussi les plus satisfaites de ce qui vient de se dérouler.

gestuelle langage corporel explication des gestes inconscients

Lorsque que vous faites des gestes, que vous voulez exprimer un sentiment de victoire ou un soutien à quelque chose ou quelqu’un, impliquez-vous davantage en relevant les bras un peu plus haut que d’habitude. Attention à ne pas le faire tout le temps et à ne pas être excessif : marquez simplement quelques passages en développant une gestuelle enthousiaste.

Au contraire, les gestes vers le bas sont perçus comme négatifs, une façon de s’écraser ou d’écraser l’autre… Lors d’un discours ou d’un débat politique, utilisez les gestes qui vont vers le bas uniquement pour parler du camp adverse !

A retenir : les mouvements vers le haut sont perçus comme positifs – les mouvements vers le bas comme négatifs.

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