La capacité à innover ne dépend pas que de la créativité. Elle dépend surtout de la résistance morale face à des milliers de critiques qu’il faut surmonter continuellement.
Des critiques d’individus pour la plupart pas créatifs pour un sou, de gens obtus, qui ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre, qui se contentent de ce qui existe déjà (même en le critiquant…), mais aussi et surtout d’individus jaloux, quasiment haineux face à la nouveauté qui ne vient pas d’eux, révoltés contre ceux qui essayent de se révolter quand eux se contentent de parler de révolution sans jamais chercher à vraiment la provoquer, quel paradoxe.
Sans compter ceux qui pensent vous aider, qui sont certainement très bienveillants mais qui veulent surtout, à travers leurs bons conseils, avoir le sentiment de diriger un peu vos actions, une façon d’y prendre part certainement. C’est épuisant. Et à moins d’être un parfait autiste, on ne s’habitue jamais vraiment.
Ce qui distingue l’innovateur expérimenté du débutant, c’est juste de ne pas s’arrêter trop vite aux premières critiques. Mais ça n’empêchera jamais que certains petits mots le piquent… Comme le « quand même » dans « Bon courage quand même« …! « On vous souhaite quand même de réussir »…!
Innover n’est pas seulement le fait de créer ou de vouloir créer de la nouveauté. C’est d’abord une capacité à résister face à la société, face au poids des conventions, face au qu’en-dira-t-on. A vrai dire, beaucoup d’individus ont des idées originales, marginales, délirantes. Mais elles restent au stade d’idées, enfermées dans leur cerveau. Les faire sortir, les mettre en mots, tenter de les réaliser, c’est s’exposer, prendre un risque, être moqué, pointé du doigt. Innover est une épreuve morale face à la société.