Un passage média est une formidable opportunité pour une entreprise ou une personne de se faire connaître et d’atteindre un public plus large. Il peut s’agir d’une interview avec un journaliste, d’une invitation sur un plateau télé, d’un reportage dans votre entreprise ou vos locaux, etc. Cependant, pour réussir une intervention médiatique, il est essentiel d’éviter les erreurs courantes qui pourraient nuire à votre image. En effet : si un passage média réussi est un atout, une intervention râtée peut se révéler contre-productive, la pire situation étant de générer un bad buzz…. Dans cet article nous allons donc explorer les 10 principales erreurs à éviter en vue d’une intervention médiatique, pour limiter les risques et mettre toutes les chances de votre côté :
1 – Manque de préparation
La préparation est la clé du succès lors des interviews médiatiques. Il est important de se familiariser avec l’intervieweur et de comprendre les questions potentielles qui pourraient être posées. Cela vous aidera à vous sentir plus confiant et à répondre plus efficacement aux questions.
Il n’y a pas de secret : la réussite d’une intervention en public est proportionnellement corrélée à sa préparation ! Et dans le cas d’un passage média, les effets sont démultipliés – puisqu’il restera un enregistrement qui pourra continuer d’être diffusé et partagé bien longtemps après l’intervention elle-même.
Il faut donc se préparer de la même manière qu’un sportif se prépare – physiquement, mentalement et stratégiquement -, de la même manière qu’un pilote d’avion prépare son plan de vol et doit penser à tous les détails – le carburant, l’état du matériel, le temps exact de chaque segment de vol, la force et la direction du vent, la météo, les pistes et zones sur lesquelles il sera possible d’atterrir s’il y a un problème, etc. – de la même manière qu’un chirurgien doit préparer ses instruments, le déroulé exact de l’opération, bien connaître son patient, avoir fait tous les repérages nécessaires en amont, être parfaitement coordonné avec toutes les autres personnes qui ont un rôle déterminant à jouer dans la réussite de l’opération : l’anesthésiste, l’infirmier, etc.
Au fond c’est cela se préparer : penser à tout. De A à Z. Et tout particulièrement à ce qui pourrait mal se passer et aux solutions qu’il serait alors possible de mobiliser…
2 – Ne pas connaître son public
Il est important de comprendre votre public cible avant de participer à une interview. Cela vous aidera à adapter votre message et à vous assurer que vous communiquez efficacement.
L’erreur fréquente, en vue d’une intervention quelle qu’elle soit, est de ne penser qu’au message que l’on veut faire passer. En réalité, le message ne s’élabore que dans un second temps de la préparation, après avoir clairement identifié le public auquel on s’adresse ainsi qu’au média à travers lequel on s’exprime.
La conscience la plus précise de la configuration médiatique est l’une des clefs du succès. Pour que la communication soit réussie, il faut déjà être au clair sur le public que l’on cible. Ensuite, se demander si le media qui nous a sollicité nous permet d’atteindre ce public, ou est cohérent par rapport à notre stratégie de communication. Chaque support médiatique ou émission a son style éditorial, son ton, son approche, ses thèmes de prédilection… Ne partez pas dans l’idée que tout passage médiatique est bon à prendre ! Au contraire, gardez en tête qu’un passage raté peut se révéler terriblement contre-productif… Parfois, dire non est la meilleure solution.
3 – Utilisation de jargon
L’utilisation de jargon peut rendre votre message difficile à comprendre pour le public. Il est important d’utiliser un langage clair et simple pour communiquer efficacement.
Un minimum de langage technique peut être pertinent pour assoir votre expertise sur le sujet. C’est une forme d’argument d’autorité. Mais pas d’excès, respectez un bon dosage au risque de rendre vos paroles imbuvables ! 20% de vocabulaire technique pour 80% de vocabulaire simple, vous reconnaissez le ratio de Pareto, c’est ce qu’il faut !
4 – Manque de clarté
Il est important de communiquer clairement et directement lors des interviews médiatiques. Cela aidera à éviter toute confusion ou malentendu.
De la même manière qu’il faut éviter l’abus de jargon technique, il faut tout autant limiter les formulations trop complexes. Faites des phrases courtes, concises, claires et directes. Faites simple. Allez à l’essentiel. (Evitez d’embarrasser votre public : « embrassez-le » !)
5 – Éviter les questions difficiles
Il est facile d’éviter les questions difficiles ou de donner des réponses vagues. Cependant, cela peut nuire à votre crédibilité et à votre réputation. Il est important de répondre honnêtement et directement aux questions, même si elles sont difficiles.
C’est le cœur du media training : préparer ces questions épineuses ou polémiques, s’entraîner à y faire face sans broncher, sans sourciller, au contraire en faire la meilleure occasion de révéler votre sincérité !
Dans un précédent article nous avons présenter 4 façons de répondre à tout type de questions, en résumé voici comment se préparer aux questions pièges :
- Réfléchissez aux questions autant qu’à l’intervention elle-même. Ne pensez pas seulement à ce que vous voulez dire mais aussi à ce que les autres voudraient vous faire dire, notamment vos contradicteurs.
- Quel que soit le sujet, réfléchissez aux questions qui vous seront très probablement posées, les plus évidentes mais aussi les plus inattendues, les plus tordues, et toutes les critiques possibles que vos ennemis pourraient vous adresser…
- Classez toutes les questions par catégories. Préparez des réponses-types par catégories de questions, c’est-à-dire des réponses qui peuvent être données quelle que soit la question de la catégorie qui est posée et quelle que soit la façon dont elle est posée.
- Pour chaque catégorie, préparez une réponse « idéale » qui donne suffisamment d’éléments informatifs pour donner le sentiment que vous répondez bien à la question sans vous défiler…
- Ne refusez jamais de répondre à une question. Lorsqu’on vous pose une question, évitez de penser au pire. Concentrez-vous sur ce qui est dit, écoutez très attentivement chaque question et voyez dans quelle catégorie elle peut rentrer. Vous avez alors une réponse toute prête, pas la peine de s’affoler en se demandant quoi répondre.
- Ne dites jamais : « Je ne peux pas répondre à cette question » ou « Je refuse de répondre à cette question » ! Si vous êtes vraiment embarrassé, ne le laissez pas paraître. Tenez-vous bien droit, maintenez un fort contact visuel avec la personne qui vous a posé la question, n’ayez pas peur d’un silence dominé.
- Prenez tout votre temps. Prenez le temps de reformuler les questions, surtout les plus difficiles : c’est également une façon de montrer votre considération et d’éviter les mauvaises interprétations. Et ce sont tout autant de secondes de gagnées pendant lesquelles réfléchir et identifier les mots-clefs qui vous permettront de rattacher la question à l’une des grandes catégories que vous avez préparées !
D’où l’importance de la préparation, on y revient toujours…
6 – Éviter les pauses
Il est important de prendre des pauses pour réfléchir avant de répondre aux questions. Cela vous aidera à formuler une réponse plus efficace et à éviter de vous précipiter.
D’une façon générale, et cela rejoint le dernier point précédent, n’ayez pas peur des silences. Utilisez le « silence tactique » : ne vous précipitez pas pour répondre. Dès les premières questions, même si elles sont simples, marquez une (légère) pause avant de prononcer le moindre mot. Ainsi, chaque fois que vous vous tairez, tout le monde pensera que c’est normal, que c’est votre style, votre façon de parler, personne n’imaginera que vous êtes en train d’hésiter.
Inversement, si vous répondez à chaque fois du tact-au-tac, si vous vous précipitez sans jamais prendre le temps de souffler, les moments où vous marquerez un arrêt risqueront d’être interprétés comme des hésitations, des mises en difficulté, même si ce n’est pas le cas…
Je parle de « silence tactique » car c’est une véritable tactique pour maquiller vos véritables hésitations mais aussi pour limiter le temps d’exposition au risque de questions difficiles : plus vous prenez de temps, moins on pourra vous poser de questions…
7 – Ignorer les signaux corporels
Les signaux corporels peuvent en dire long sur la manière dont vous vous sentez pendant l’interview. Il est important de faire attention à votre langage corporel pour communiquer efficacement avec votre public.
Apprenez à déceler les tics et signes de trac et de nervosité, c’est une compétence clef pour (auto)analyser ses passages media et faire du media training !
8 – Manque de préparation technique
Il est important de s’assurer que tout l’équipement technique est en bon état de fonctionnement avant l’interview. Cela aidera à éviter les problèmes techniques qui pourraient nuire à l’interview.
Un micro mal fixé, un spot mal dirigé, une chaise mal réglée… De petits détails peuvent avoir de grosses conséquences.
Quand on n’en a pas l’expérience, prendre place la toute première fois sur un plateau télé peut se révéler très intimidant. Avoir les spotlights qui s’allument en pleine face peut surprendre, on peut se sentir aveuglé et complétement déstabilisé. Tout autant de moments délicats qui risquent de nuire à votre image. C’est aussi à ça que peut servir le média training, notamment en studio : pour appréhender et s’habituer à un environnement inhabituel, ne pas être surpris ou du moins pouvoir travailler sur nos réactions dans une telle situation pour ne pas donner le sentiment qu’on est déstabilisé.
9 – Ne pas suivre les règles de l’interview
Il est important de suivre les règles de l’interview, telles que les limites de temps et les sujets à éviter. Cela aidera à maintenir la qualité de l’interview et à éviter toute confusion ou malentendu.
Cela rejoint les 5 premiers points : quand vous avez clairement identifié votre public et le média, vous savez ce que quoi vous devez vous concentrez mais aussi les sujets ou considérations que vous devez absolument éviter ! Vous devez identifier les « propos interdits ». Cela fait partie d’une préparation minutieuse : préparer ce que l’on a à dire autant que préparer ce que l’on ne doit surtout pas dire. Et s’y tenir.
10 – Manque de confiance en soi
La confiance en soi est essentielle lors des interviews médiatiques. Cela vous aidera à communiquer efficacement et à transmettre votre message de manière convaincante.
Rien de pire qu’une personne mal à l’aise à la télé : cela se voit aussitôt, cela se ressent dans l’expression, les signes de trac et de nervosité… Le media training vous permettra d’identifier tous ces signes pour les gommer progressivement. De la même manière que vos pros doivent être clairs et précis, votre image doit être la plus nette possible.
Ne partez pas avec l’idée que vous voulez « être naturel ». Personne n’est naturel face à l’objectif d’une caméra sur un plateau télé. C’est une activité de professionnels qui nécessite beaucoup de technique et de pratique. Si vous voulez passer dans les médias, vous devez vous donner les moyens de vos ambitions et faire des séances de media training pour ne pas vous laisser surprendre bêtement comme un débutant. Le manque de préparation n’est pas une preuve de « naturel » ou d’authenticité, c’est uniquement une preuve de bêtise ou de naïveté. Et dites-vous bien qu’après un passage média raté…les journalistes ne vont pas se précipiter pour vous rappeler ! Inversement, si vous êtes à l’aise, bien préparé, que vous jouez le jeu et que vous donnez au journaliste ce qu’il attend pour réaliser une bonne émission, soyez sûr qu’il gardera votre contact et pourra vous recommander pour d’autres émissions.
Si vous avez donc l’ambition de passer dans les médias ou que c’est un aspect central de votre stratégie de communication, faites bien attention à ces erreurs hélas très fréquentes ! En évitant ces 10 erreurs courantes, vous vous donnez toutes les chances de réussir vos interviews médiatiques et améliorer votre image de marque.