Faut-il rédiger votre discours en entier ? C’est une question fréquente, et la réponse dépend aussi en partie de votre aisance à l’oral :
- Si vous êtes très timide, le fait d’écrire intégralement votre discours vous permet bien sûr de vous reposer sur vos notes… Mais c’est aussi un piège, car vous pouvez dès lors difficilement en décoller vos yeux, ou bien vous risquez alors de perdre la ligne que vous étiez en train de lire, et perdre le fil de vos idées.
- Si vous êtes globalement à l’aise, rédiger votre discours en entier empêchera toute spontanéité. Vous aurez du mal à vous en détacher, et cela pourra même créer des hésitations là où il n’y en aurait eu aucune si vous aviez essayé de parler librement.
- Si vous êtes très à l’aise et que vous avez d’excellentes capacités de mémorisation, vous pouvez aussi apprendre votre discours par cœur. Bien que l’ayant rédigé, vous vous passerez ainsi de notes écrites lors de votre intervention. Cependant, votre expression pourra sembler par bien des aspects contrôlée et mécanique : vous ne serez pas véritablement en train de « parler », de « vous exprimer », mais de réciter, nuance…
Il faudrait davantage écrire comme on parle, et ne surtout pas parler comme on écrit. L’expression écrite est vite maniérée et ampoulée. Elle est également complexe : on développe certaines idées sur plusieurs paragraphes, on ne craint pas les phrases à rallonge – car l’œil, à la lecture, peut les capter en entier.
Mais à l’oral, c’est bien différent, et il faut préférer des phrases courtes, très courtes, le plus possible limitées à la structure de base « sujet-verbe-complément ». Sinon vous risquez d’embrouiller et de perdre vos auditeurs.
C’est pourquoi le travail préparatoire à l’écrit ne doit pas consister en une dissertation ou une rédaction intégrale du discours. Utilisez par exemple le principe du mind mapping, et contentez-vous d’esquisser un plan.
Les seuls passages de votre discours qui doivent être parfaitement maîtrisés sont :
- L’introduction ;
- La conclusion ;
- Et les transitions entre chaque partie.
Utilisez la technique des « fiches volantes » : préparez une série de fiches, une partie par fiche, puis mélangez-les. Entraînez-vous alors à faire une nouvelle présentation à chaque fois, un discours organisé différemment selon le hasard de l’ordre des fiches, mais comportant les mêmes éléments, et guidant toujours vers la même conclusion.
Cela vous permettra de développer votre agilité, votre réactivité, d’accorder une part plus grande à la spontanéité, et limitera grandement le risque de perdre le « fil de vos idées » (car vous serez ainsi capable de réorganiser plus facilement ces idées).
Il est préférable de s’attacher aux concepts plutôt qu’aux mots. Aux images plutôt qu’aux phrases. A la maîtrise de votre sujet plutôt qu’à la rédaction d’un texte entier. Avant de réfléchir au discours en lui-même, de vous casser la tête sur la façon de vous exprimer en espérant « briller » face à votre public, cherchez davantage à réveiller en vous-même un véritable intérêt pour le thème à traiter.