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Savoir remercier : l’une des clés du succès…

Dites « merci » intensément… Au moins une fois. A tout. A tous. A tout le monde, pour tout. C’est le moment de remercier tous ceux qui ont contribué à un petit moment de bonheur dans votre vie, aussi infime fut-il… qu’ils s’y attendent, ou pas ! Votre conjoint, vos amis, vos enfants, vos rencontres : on oublie parfois que ce sont surtout eux qui font toute la douceur et le plaisir de nos bons moments (peu importe importe la météo, le lieu ou les autres inévitables tracas)… Prenez donc le temps de contacter chacune des personnes ayant contribué même indirectement à un moment de joie au cours de ces derniers mois. Essayez de les voir en personne, ou au moins de les avoir au téléphone (pas d’e-mail, ni de sms !).

Trois caractéristiques feront alors de votre « merci » un message encore plus touchant et plus intense, et il contribuera en lui-même à offrir également en retour aux personnes que vous remerciez un petit moment de bonheur :

  • 1. Faites Simple : faites court et direct. Juste de l’émotion, pas d’explication fonctionnelle ou matérielle, pas d’autre sujet à votre message, pas de faux prétexte. Dites tout simplement « merci, j’ai passé un très bon moment grâce à toi ».
  • 2. Agissez de façon Gratuite : ne demandez surtout rien en même temps que vous dites ce merci. Séparez vos messages et évitez a tout prix un merci qui paraîtrait poli ou intéressé.
  • 3. Soyez Inattendu : surprenez. Quoi de plus plat qu’un « merci » convenu et poli ?

J’aime donner ainsi tout au long de l’année des petits « merci » sincères et intenses aux personnes qui me sont chères. Autour d’un verre, par téléphone ou encore mieux : écrit à la main ! Surtout pas par e-mail. A la limite dans un court SMS si celui-ci est sincère et spontané, et si vous pouvez appeler ou voir la personne rapidement après. Offrir ce petit plaisir est aussi un grand plaisir pour soi ! Alors faites vous plaisir vous aussi : à qui n’avez vous pas encore dit merci ce mois-ci ? :)

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Savoir retenir sa langue, une qualité précieuse…

J’ai déjà parlé ailleurs du paradoxe de ces Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) toujours plus perfectionnées qui, paradoxalement, détruisent la communication et l’information…

Le développement prodigieux des systèmes de communication a permis à notre civilisation de devenir la championne toutes catégories de l’éloquence. L’art de bien parler s’avère donc la préoccupation – et aussi l’occupation – de la plupart des gens, même (et surtout) lorsqu’ils travaillent.

Voir aussi : 4 manuels exceptionnels pour travailler sa voix, sa diction, son articulation

Qu’il s’agisse de la télévision, de la radio ou, plus récemment des téléphones portables, on parle aujourd’hui à très grande échelle, au point de faire du bruit de fond de notre planète une conversation perpétuelle. Or, combien de paroles vraiment utiles, bonnes et vraies sortent aujourd’hui de nos bouches trop bavardes ?

Voir aussi la video de Raymond Devos : Parler pour ne rien dire !

Il nous faut non seulement limiter et sélectionner les bonnes paroles, bref, parler pour dire quelque chose d’intéressant et d’utile, mais également savoir se taire, savoir retenir les paroles superflues. Ce sont ces points que je souhaite donc aborder dans cet article (en espérant que mes propos seront davantage dans la première catégorie que dans la seconde !!)

Vous connaissez le diction : le silence est d’or…

À notre époque, les gens éloquents sont beaucoup plus valorisés que ceux qui sont silencieux. Le silence n’est pas une attitude très combative en apparence et elle reflète plus la timidité et le blocage psychologique que la vertu ou la sagesse.

Le secteur du développement personnel n’a pas échappé à ce parti-pris puisqu’on fait un peu partout de nos jours l’apologie de la parole savante et persuasive. Beaucoup de coachs sont même spécialisés dans l’enseignement de techniques de manipulation verbale et ont pour objectifs de vous rendre maître dans l’art d’avoir toujours raison, même quand ce n’est pas vrai.

Lire aussi : Les 4 piliers fondamentaux de la communication d’influence

Je ne juge pas une telle tendance, mais je remarque simplement qu’elle va à contre-courant des enseignements de ce même développement personnel qui vous invite, par ailleurs, à rompre avec l’hypocrisie et à devenir plus authentique et plus vrai avec vous-même.

Lire aussi : 8 principes pour rester authentique lors d’une prise de parole en public

Je ne vois pas en quoi le fait de manipuler les autres et de les amener à faire ou à dire ce que vous souhaitez est une forme positive d’affirmation de soi. Comment conjuguer le fait d’être honnête avec soi-même tout en cherchant à contraindre la volonté et le libre arbitre d’autrui? C’est une contradiction que je ne m’explique pas

La force des mots

Je ne condamne cependant pas la parole non plus, tout en ayant la conviction qu’elle peut être une arme de grande puissance dans la bouche d’un être évolué. De grands maîtres spirituels ont démontré l’intérêt d’une parole bien située. Ils ont confirmé aussi la force et l’utilité des mots choisis dans des contextes où le silence n’est pas une solution adaptée.

Lire aussi : Pour gagner en charisme, apprenez a cultiver le mystère…

C’est peut-être que la vie nous amène à suivre un chemin d’évolution par lequel nous pouvons comprendre que notre parole doit être habitée et non creuse ou faussée. Et fort heureusement, il existe certains repères dont nous pouvons nous servir pour étalonner notre manière de parler, que nos mots d’adressent aux autres ou à nous-mêmes.

Une petite histoire philosophique

Rien de tel qu’une petite histoire grecque pour nous aider à faire le tri entre des conversions oiseuses et celles qui élèvent l’âme et rendent meilleurs ceux qui les échangent.

Un jour, un élève de Socrate vint le trouver et lui dit : « Maître, savez-vous ce que je viens d’apprendre concernant Aristophane ? »
Socrate l’interrompt et lui dit : « Attends, avant que tu ne commences ton histoire, j’ai trois questions à te poser. Premièrement, est-ce que ce que tu as à me dire est une bonne nouvelle? »
L’élève lui répond que non, car il s’agit de relater la mauvaise conduite d’un autre élève.
Socrate ajoute alors : « Est-ce que tes propos nous seront utiles à toi ou à moi ? » L’autre lui répond que non puisque ni l’un ni l’autre ne sont concernés.
Socrate termine enfin en demandant : « Est-ce que ton histoire est une histoire vraie ? » l’élève lui dit qu’il ne sait pas, car il l’a entendue raconter par quelqu’un d’autre.
Alors Socrate lui répond : « Dans ce cas, garde ton histoire, je ne veux pas l’entendre, car elle n’est ni bonne, ni utile, ni vraie ».

A méditer…

Ces questions permettent de savoir si ce que vous avez à dire est bon, utile et vrai. Faites le test, ne serait-ce que le temps d’une journée avec les gens que vous croisez (famille, amis…), et vous comprendrez pourquoi, très souvent, il est préférable de se taire !

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L’éloquence du gag : 3 techniques pour surprendre et faire rire

« Le gag nous surprend, non pas en nous exposant une réalité inconnue, mais en nous présentant quelque chose de connu d’un point de vue inattendu… » Ce point de vue aussi sérieux sur un sujet aussi gaguesque, ça vous fait rire ? Moi, oui ! Et devinez-vous qui a écrit cela ? Un homme très sérieux justement, un Président figurez-vous ! L’ancien Président de la République tchèque Vaclav Havel… Le genre d’homme que l’on imagine pas forcement s’intéresser aux mécanismes du rire et des gags. Et pourtant…

Václav Havel est né en 1936 à Prague et mort le 18 décembre 2011 à Hrádeček. Il fut dramaturge, essayiste, avant de devenir homme d’État tchécoslovaque puis tchèque (lors de la séparation de la Slovaquie et la république Tchèque). Il est d’abord inspiré par le théâtre de l’absurde et l’héritage kafkaïen, puis sa parole dissidente prend le dessus. Le grand nom qu’il s’est fait dans les années 1960, grâce à son œuvre dramatique d’une part, et d’autre part en raison de la censure que lui impose le régime politique, font que, dans les années 1970, Havel entre résolument dans la dissidence, pour rédiger un vibrant plaidoyer politique en faveur des droits de l’homme. C’est cela qui a fait, comme on peut le lire sur sa notice Wikipedia, qu’il s’est clairement positionné comme l’une des figures de l’opposition à la République socialiste tchécoslovaque pendant la période communiste. En 1989, il est une des figures de proue de la « révolution de Velours » qui met un terme au régime communiste (et oui, à cette époque les jeunes se rebellaient contre le communisme, à la différence d’aujourd’hui…).

Vaclav Havel est ensuite président de la République fédérale tchèque et slovaque de 1989 à 1992, puis président de la République tchèque de 1993 à 2003. Politicien atypique, généralement estimé comme une « personnalité extraordinaire » dans son pays, souvent appelé « président-philosophe ». Bref, une personnalité à part, extraordinaire, dont l’oeuvre artistique est encore relativement méconnue hors de son pays. Il a de quoi nous inspirer, et nous allons voir comment maitriser le gag et l’absurde à notre avantage pour… gagner en éloquence !

1. L’humour n’est pas incompatible avec l’éloquence

La plupart des gens chiants ne sont pas drôles parce qu’ils considèrent que l’humour est vulgaire, facile, trop « populaire »… Bref, ils craignent de passer pour des ploucs en faisant des blagues. Lorsqu’ils discutent, ils cherchent à avoir l’air « pro », sérieux, ils préféreraient presque passer pour des grincheux que des amuseurs publics… Pourtant, rire et être drôle ne sont pas des actions dévalorisantes, bien au contraire ! Les gens qui ont le rire facile sont souvent plus sociables, se font facilement des amis, parlent plus facilement à tout le monde, bref… Etre drôle est clairement l’une des caractéristiques des meilleurs communicants.

Bien sur, il y a différents types d’humour. Pour être à la fois marrant et éloquent, respectez donc cette petite règle toute simple : ne jamais être vulgaire ni graveleux. En d’autres termes : n’utilisez ni ne prononcez jamais de gros motsEt ne parlez jamais trop directement de sexe (n’y faites même pas allusion !), réservez ce sujet pour des échanges extrêmement confidentiels ou intimes.

Si vous vous demandez comment on peut faire rire sans être vulgos ni parler de cul, c’est donc que votre conception de ce qui est drôle doit évoluer ! L’humour, ce ne sont pas les blagues carambars ou de l’Echos des Savanes. C’est d’abord un contexte, ainsi qu’une attitude. Le contexte se définit par notre façon de le percevoir. Le quotidien peut rester banal et morne, sauf si nous décidons de porter sur notre quotidien un regard different : en relevant par exemple des détails auxquels plus personne ne fait attention, etc. De même, pour observer ce quotidien différemment, il faut soi-même se comporter différemment, adopter une attitude inhabituelle… Et ce sont ces frictions qui vont créer un climat comique.

2. La dérision est souvent un bon moyen de faire rire

Utilisez la dérision, voire le sarcasme, pour faire rire. Comment cela ? Le sarcasme consiste ici à présenter une évidence d’une manière un peu taquine ou même carrément moqueuse. Attention cependant, servez-vous du sarcasme avec un minimum de tact et de sensibilité, car on peut facilement blesser quelqu’un si la personne n’est pas sur notre longueur d’onde et ne capte pas notre ton sarcastique…

Être sarcastique signifie donner une réponse à l’opposé de ce qui est attendu. « Tu aimes le dessert que j’ai préparé ? » « Non ! C’est vraiment horrible ! » Vous faites rire en mettant l’accent sur une évidence manifeste. Vous pouvez aussi faire des remarques sarcastiques pour relever une remarque absurde : « Ma voiture est toujours devant la porte ? » « Non, la dernière fois que je l’ai vue, elle était au fond du lac. » Vous retrouvez ici les principes du gag formulés par Vaclav Havel.

Dans la même logique, les sarcasmes ou la dérision peuvent porter sur vous-même ! Vous n’êtes pas obligé de vous moquer de quelqu’un d’autre ou de votre interlocuteur pour faire rire… Au contraire, osez vous moquer de vous-même ! Racontez des blagues ou faites des remarques sur vous-même, amusez-vous de vos propres défauts flagrants. Par exemple, si vous êtes très grand, n’hésitez pas à faire des blagues à ce sujet pour que les personnes qui vous entourent se sentent moins intimidées par votre taille. Si vous êtes petit, vous pouvez à l’inverse déclarer : « Je sais que je vous intimide par ma grande taille, mais rassurez-vous, je suis très doux ! »

Faites des blagues sur vos malheurs. Si vous avez des dettes, blaguez sur votre incapacité à vous empêcher d’acheter la 200e paire de chaussures par exemple… Plaisantez sur vos obsessions, sur vos lubies, sur vos petits délires ou vos phobies : si vous avez peur des escargots et que vous savez que c’est irrationnel, faites-en une blague. Les gens aiment rire des choses qui semblent absurdes ou ridicules, particulièrement quand vous êtes le premier à rire de vos propres absurdités !

3. Jouer avec les mots est souvent plus délicat qu’on ne le croit…

Ce 3e point est certainement le plus en phase avec l’idée que l’on se fait de l’éloquence : il repose sur la maitrise des mots, du verbe, de l’art de manier le langage ! Les jeux de mots forcent nos interlocuteurs à réfléchir à deux fois pour comprendre le sens d’un mot ou d’une phrase.

Par exemple, imaginez quelqu’un qui vous dit lors d’une conversation : « Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux. » (je suis sur que vous avez relu la phrase au moins deux fois pour bien en comprendre la subtilité !), ou encore : « Vous avez noté qu’on dit un steak de bœuf, une côte de bœuf, un rôti de bœuf… Mais dès que le bestiau semble suspect, c’est la vache qui devient folle ! » Allez, un petit dernier pour la route : « Si j’en ai l’occasion, j’aimerais mieux mourir de mon vivant ! »

Notez les formules qui vous amusent lorsque vous les lisez ou que vous les entendez, dans des discussions ou même en regardant des films. Ayez ainsi un petit memo de phrases et de jeux de mots prêts à être utilisés (de la même manière qu’il est très efficace de noter les bonnes idées pour améliorer son sens de la repartie). Avec l’habitude et l’expérience, vous les sortirez au bon moment, quand la discussion s’y prêtera le mieux. Vous verrez alors l’effet que ces simples jeux de mot peuvent produire !

Pour être capable de produire de bons jeux de mots, enrichissez votre vocabulaire. Vous serez alors capables d’utiliser les mots comme des armes, pour pulvériser vos ennemis ou faire rire vos amis.

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Pour gagner en charisme, apprenez à cultiver le mystère…

Dans un étrange petit livre au titre ambitieux, Le Héros, Baltasar Gracián (auteur espagnol du XVIIe siècle) livre ses conseils au roi Philippe IV (d’Espagne) pour cultiver son charisme, son prestige et sa grandeur. Parmi ses divers conseils (une vingtaine au total), il y en a un qu’il exprime sous forme de paradoxe : la moitié vaut mieux que le tout… Il en tire un principe : pour augmenter sa valeur aux yeux des autres, il ne faut pas leur montrer tout ce que l’on sait faire, mais au contraire se rendre impénétrable sur l’étendue de sa capacité.

Il explique ainsi : « Un fleuve n’inspire de la frayeur qu’autant de temps que l’on n’en connaît pas la profondeur ; et un homme habile ne s’attire de la vénération qu’autant de temps que l’on ne trouve point de bornes à son habilité. » Conservez donc une part de mystère sur ce que vous pouvez ou savez vraiment faire : vous laisserez supposer bien davantage à votre égard

Vous connaissez peut-être ce dicton populaire : « la culture, c’est comme la confiture… Moins on en a, plus on l’étale » ! Eh bien, ce n’est pas seulement une boutade, il en va de même avec tout ce que vous pouvez dire ou faire. Si vous révélez tout, tout de suite, vous n’aurez plus rien pour la suite. Gardez donc toujours une « force de réserve » – anecdotes à raconter, sujets à aborder, scoops à révéler, histoires drôles, tours, numéros, mots d’esprits, arguments, références, idées, bons plans, adresses, relations, projets, etc. – afin de surprendre et captiver qui vous voulez quand vous voulez.

Une erreur typique d’un individu peu doué en séduction ou peu habitué aux rendez-vous galants consiste par exemple à « sortir le grand jeu » ou chercher à en mettre plein les yeux dès le début d’une nouvelle relation, et se retrouver à sec lors des rendez-vous suivants ! Ou encore, lors d’un seul rendez-vous, se lancer sur tous les sujets de discussions possibles et chercher à révéler tous ses talents dès la première heure, et ne plus avoir quoi que ce soit à dire ou montrer au cours du reste de la soirée…

Avancez tranquillement, ne pressez pas le pas, économisez vos forces et vos ressources, réservez-vous pour le moment opportun. N’essayez pas de « prouver » quoi que ce soit aux autres. Le seul fait de vouloir « montrer votre valeur aux autres » indique que vous n’êtes pas certain de cette valeur – et que vous avez encore besoin d’un regard extérieur et approbateur pour vous rassurez sur vous-même. Tandis qu’un individu assuré de ses propres qualités ne cherche pas à être dans la démonstration, mais se contente « d’être », tout simplement – et profite du fait « d’être » pleinement et tout simplement dans une relation directe avec les autres. C’est aussi cela le charisme et le leadership.

Je vous recommande vivement la lecture du Héros de Baltasar Gracián, pour découvrir les autres principes qu’il y expose, mais aussi pour votre culture générale. Le livre a paru en 1637, mais il reste d’une incroyable actualité, et il ravira tous les amateurs d’ouvrages sur le charisme, la stratégie et l’excellence comme ceux de Robert Greene par exemple…

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