Tout d’abord, cessons de nous emporter en traitant tout le monde de « cons », et parlons plus généralement de « personnalités difficiles ». Voilà déjà une attitude plus diplomate !
Ensuite, il faut opérer une distinction entre une personne qui est temporairement difficile et dont l’humeur chagrine est causée par des événements ponctuels tels mauvaises nouvelles, mauvaise nuit… et la personne chez qui ce comportement est constant.
Quatre points de repère peuvent aider (tels que définis par Robert Bramson dans son livre Coping with Difficult People) :
- Y a t-il une cause, une raison ?
- Est-ce constant même avec les autres ?
- Sera-t-elle sensible à un échange logique et sympathique qui pourrait dissiper le malaise ?
- Est-ce prépondérant pour moi, est-ce que cela m’étouffe ?
Si les réponses sont toutes négatives, la personne est donc réputée « difficile ».
Ces personnes au comportement difficile savent inconsciemment qu’elles indisposent leur entourage et que, par ce biais, elles obtiendront satisfaction parce qu’elles les lassent.
Il ne faut jamais prolonger une acceptation passive. En effet, le comportement difficile de leur vis-à-vis ne fera que se prolonger jusqu’à l’étouffement. Il existe donc effectivement des techniques pour y faire face.
Les personnalités difficiles sont classifiées suivant trois types : les agressifs, les « auto-satisfaits' » et les indécis ; chacune de ces catégories étant elle-même subdivisée en plusieurs sous-classes.
La première catégorie des agressifs comprend donc :
Le batailleur
Celui-ci éprouve le besoin indiscible d’avoir toujours raison. Il faut attirer son attention, par exemple en prononçant son nom d’une voix assez forte, le faire asseoir car cette position ne prédispose pas à un comportement agressif. Il faut rester maître de soi. Si cela se passe en groupe, il faut influencer les autres de sorte que vous ne soyez plus isolé dans votre position de « désaccord ».
Le sournois
Il profite toujours des moments délicats ou que l’on peut qualifier d’inopportuns tels réunions de famille, dîners… pour enclencher son comportement et faire des réflexions inappropriées. Vous ne réagirez pas, par peur du scandale. Or,au contraire, il faut l’interpeller et lui demander d’une voix douce ce qu’il vous veut. Si ce comportement persiste, insistez en lui demandant si vous faites l’objet d’une mauvaise plaisanterie de sa part. Si vous êtes en groupe, demandez au reste de vos amis, s’ils pensent que ses critiques sont justifiées ou pas.
Le soupe-au-lait
C’est une personne qui développe une réaction de colère disproportionnée si elle estime avoir été frustrée ou lésée. Il faut d’abord attendre qu’elle termine sa « crise » en ne s’emportant pas soi-même. Quand l’orage est passé, faites lui comprendre que vous comprenez sa position, y êtes sensible mais, qu’il y a d’autres moyens d’avoir des échanges que par la colère. Si sa crise persiste, faites lui savoir que vous êtes d’accord d’une voix assez forte. L’important est d’interrompre sa colère afin qu’elle soit sensible à nouveau à un échange normal.
Les grincheux
Ils se plaignent de situations désastreuses qu’ils « subissent » et font comprendre à l’autre qu’il est en partie responsable de cet état de fait. Il importe de ne pas se laisser emporter par la culpabilité. Il faut, en fait, lui faire adopter une atitude plus responsable, de sorte qu’il prenne conscience des problèmes qui l’entoure de par lui-même. Ensuite, il faut entamer une discussion paisible où ses ennuis seront cernés clairement. L’étape suivante sera d’y trouver une solution avec lui. En groupe, il faut prétexter un manque de temps afin de couper court aux jérémiades.
Les taciturnes
Ce sont des personnes qui restent de marbre à toute tentative extérieure de les faire participer à une quelconque conversation ou discussion même controversée. Il faut tout simplement amener le taciturne à parler. Il faut donc le faire répondre à des questions où un oui ou non ne suffisent pas. Si son comportement persiste, il faut insister que sa participation est importante pour vous. Si le mutisme perdure encore, il faut à nouveau faire part de sa postion personnelle. En général, le taciturne demande à s’en aller à cet instant. il importe de lui dire que l’on a encore un sujet à aborder et, dès lors, de lui demander si un quelconque problème le tourmente ou s’il a quelques soucis. En général, le taciturne se décide alors à répondre.
Les « super-sympas »
Ils veulent se faire aimer de tous et, par conséquent, voudront rendre service à tout le monde. Le hic, c’est qu’ils ne finaliseront pas leur(s) promesse(s) par manque de temps ! Afin d’aider ces personnes, il faut les mettre en confiance afin qu’elles ne prennent pas des engagements qu’elles ne sauront pas tenir. Il faut leur faire sentir qu’ils sont appréciés pour eux-mêmes, leur parler de tout sujet qui pourrait les intéresser. Il faut insister en leur disant que vous ne leur tiendrez pas rigueur s’il ne peut prendre un engagement par manque de temps. Si cette personne insiste, il faut voir, avec elle, les contraintes auxquelles elle sera soumise, de sorte, qu’elle sache bien à quoi elle s’engage.
Le négatif
Cette personne essayera de vous convaincre du défaitisme d’un quelconque projet ou idée en abordant ses côtés les plus négatifs. En fait, il se convaint lui-même de ses idées au fur et à mesure du temps qui passe. Il ne faut surtout pas lui dire qu’il est pessimiste. Il sera d’autant plus persuadé que l’on ne tient jamais compte de son opinion. Au contraire, il faut souligner des solutions qui ont été trouvées dans des exemples similaires. Il faut essayer de le valoriser en lui demandant s’il pense lui-même à une éventuelle solution. Si son comportement négatif persiste, il faut lui annoncer que, malgré la discussion que vous avez essayé d’avoir, il ne veut pas, semble-t-il participer et, que par conséquent, vous le ferez vous-même. Il ne pourra pas, dès lors, vous critiquer de ne pas avoir essayé de l’intéresser !
La seconde catégorie est dite celle des « auto-satisfaits » :
Le bulldozer
Cette personne est très capable dans son domaine mais, elle est convaincue que, s’il n’est pas fait appel à elle, toute situation débouchera fatalement sur un échec ! Il importe d’étudier la situation et, ensuite d’en discuter avec lui, en la paraphrasant et sur un mode interrogatif, de sorte qu’elle aura l’impression que les idées viennent d’elle.
Les frimeurs
Le type de personnalité veut impressionner son entourage. Il parlera donc de sujets qu’il connaît même imparfaitement pour donner l’illusion qu’il est capable en tout. Il importe qu’il ne sente pas coincé ou humilié. Lors de la conversation, il faut aligner des éléments précis, vitaux. A un certain moment, il prétextera une occupation oubliée au dernier moment et s’éclipsera. Il ne faut jamais procéder à une humiliation publique car se faire un ennemi inutilement n’est jamais une bonne solution.
La dernière catégorie est celle des indécis :
Ce sont des personnes qui remettent à plus tard les décisions à prendre de toute nature. En fait, ces gens ont une peur bleue de blesser quiconque. Il faut donc les aider à exprimer leurs réticences et à y trouver une solution.
Voici donc quelques ficelles qui peuvent déjà dénouer pas mal de situations tendues.