Notre image est le prolongement de notre identité. C’est notre premier outil de communication. L’apparence est, en terme de communication, notre premier impact vis-à-vis des autres. C’est notre carte de visite. Ne la négligeons pas.
Nous sommes vus avant d’être entendus. Plusieurs études psychologiques ont démontré que pendant les 20 premières secondes d’un entretien notre cerveau retient principalement ce qu’il voit et néglige partiellement ce qu’il entend.
Par exemple, l’étude de Merhabian, controversée et souvent mal interprétée, a cependant mis en évidence que, dans le cadre d’interactions spécifiques, l’impact visuel prime sur le sens des mots lorsque l’on veut passer pour sympathique auprès d’un interlocuteur. L’expérience de Mehrabian consistait à évaluer l’importance relative des mots, de la voix et des expressions du visage dans l’appréciation ou le rejet de quelqu’un, par exemple lors d’un entretien d’embauche, d’un rendez-vous amoureux ou d’une opération de vente.
Renouveau du relooking en France
En France, l’apparence continue à être tenue pour une question de chiffons et une préoccupation frivole. Pourtant, aux yeux du reste du monde, la France demeure le pays de l’élégance, de la haute couture, des marques de luxe et des grands créateurs… Comment expliquer ce paradoxe ? Toutefois, ces dernières années, les professionnels observent un regain des services de relooking. Et ce type de coaching, auquel s’intéressaient surtout les femmes, s’adresse de plus en plus aux hommes. Le succès de Bonne Gueule, d’abord blog de conseils vestimentaires pour hommes qui est ensuite devenu une véritable marque de prêt-à-porter masculin, est significatif.
Pensez-y : l’apparence est importante lorsqu’un garçon rencontre une fille ou l’inverse, nous prenons soin de nous habiller, nous préparer, nous coiffer… Importante aussi pendant un entretien de recrutement, de même que le comportement, la gestuelle, l’attitude sont déterminants à ce moment-là.
Psychologie sociale de l’apparence
Les Américains ont examiné depuis une trentaine d’années l’impact du physique sur l’ensemble de notre vie sociale, professionnelle et privée. Le résultat de ces études de psychologie sociale est éloquent : les personnes les mieux habillées, en adéquation avec leur environnement professionnel, sont mieux payées et progressent plus vite dans leur carrière…
Le regard de l’autre et notre regard sur les autres
Lorsque nous disons que nous ne pouvons « pas sentir quelqu’un », que c’est plus fort que nous, que c’est « physique », nous exprimons un sentiment profond qu’on ne peut que difficilement changer. Si nous le ressentons, c’est que nous avons plus ou moins consciemment observé cette personne, nous en avons fait une analyse (ses vêtements, son comportement, ce qu’elle dit, comment elle le dit) en 20 secondes, nous avons déterminé qu’avec elle, nous n’avons pas d’atomes crochus, que « nous ne sommes pas du même monde », que nous ne sommes pas et ne serons jamais sur la même longueur d’ondes… C’est-à-dire que dès le début, nous nous refusons à avoir une communication engagée et engageante avec cette personne. Simplement à cause d’une ridicule histoire d’apparence…
Dites-vous que si vous avez cette réaction, les autres peuvent l’avoir à votre regard. Il est donc très important de se connaitre pour éventuellement apprendre à se comporter dans différentes circonstances, à différents stades de la vie pour que, pour vous et pour les autres avec vous, la communication soit ouverte et le reste.
Pour parler, il est important de s’exprimer correctement, se tenir correctement, regarder les gens correctement. Il y a des règles. C’est tout le principe du coaching en éloquence. Et c’est, au fond, un principe similaire en ce qui concerne le look et plus exactement le relooking.
Il est triste de constater que l’une des origines des inégalités réside tout bêtement dans l’apparence des individus. C’est bête, c’est regrettable, mais c’est comme ça. Et dans la mesure ou nous en avons conscience, il serait encore plus bête de ne pas s’efforcer de respecter ce principe…
La beauté (est-elle vraiment subjective ?)
Notre apparence générale signale, dans l’esprit des gens, notre origine, un statut social. Nous établissons inconsciemment un lien entre la « beauté » et le rang social ou la réussite, comme si les gens de statuts social élevés étaient beaux…
Des études ont démontré que les « beaux » étaient perçus comme plus intelligents. C’est l’effet de halo. On les juge capables de bien se comporter en toute situation et de mieux réussir tout ce qu’ils entreprennent.
Les habits et le corps
Les corps aussi changent en fonction des pratiques. La façon de se nourrir, le sport, les conditions de travail changent nos morphologies.
Autrefois les gens riches étaient oisifs, plus gros (comme on peut l’observer sur les photos anciennes, films, peintures, gravures….), tandis que les ouvrières, moins bien nourries et épuisées par une activité physique incessante, étaient très minces. Les représentations de la femme idéale à travers les siècles révèlent l’évolution de la perception d’un « beau » corps.
Aujourd’hui les groupes les plus favorisés font du sport, mangent moins de féculents, grandissent mieux et vite (comme le révèlent plusieurs enquêtes, au risque de la polémique, les enfants des riches sont plus grands que ceux des pauvres), par contre les gens de conditions moins aisées, sans travail, vie difficile, peu d’argent pour acheter des légumes bio, se nourrissent de féculents qui font grossir, restent devant la télé, ont peu ou pas de pratique sportive, les femmes les moins favorisées sont mêmes quelque fois obèses.
Il semble donc y avoir une inversion de la notion de « beau » au cours de l’histoire. Pourtant, un principe fondamental se retrouve à chaque fois : ce qui est considéré comme beau, ce qui plait au plus grand nombre, c’est l’impression de richesse que l’on associe à un certain style ou profil. Et plus profondément encore, ce qui plait dans cette richesse, c’est l’idée d’un effort sous-jacent (par lequel a pu être accumulé cette richesse… même si ce lien de cause à effet est purement fantasmé). Au cœur de la beauté semble donc se loger un « principe de l’effort« , auquel quiconque pourrait s’adonner pour tenter d’échapper à la laideur et au vulgaire…
Des signes de richesse, mais surtout d’appartenance
Actuellement, le vêtement est devenu une manifestation des préférences de chacun. Chacun montre son appartenance à un monde, à une tribu… Les vêtements nous rattachent a un groupe social, parlent de nos origines et reflètent notre profession.
Le visage, même effet qu’un vêtement ?
Aux Etats-Unis, l’accès aux grandes écoles et aux universités s’appuie sur des entretiens en face-à-face, cela donne un avantage évident aux candidats qui sont les plus séduisants. Être séduisant doit être envisagé comme une compétence !
A l’école française, pendant longtemps on ne s’est pas sérieusement intéressé à l’apparence. On l’a considéré comme frivole, au détriment des élèves. Pourtant la compétition entre les élèves est rude, style, modes, tendances… Et pourtant des études ont démontré que dès la maternelle, les enfants « beaux » sont considérés comme plus intelligents par les instituteurs. Le fameux effet de halo… Pour ne pas dire « biais de halo »… Hypocrisie de la « beauté intérieure », mythe véhiculé auprès des plus jeunes par des films comme Shrek… Attention aux effets retors… Retenons surtout ici que notre visage sera observé et interprété, comme nos vêtements. De même que les yeux et la capacité à soutenir un regard, cf. eye contact
Des études réalisées par l’INSEE ont montré que les enfants de milieux favorisés réussissent mieux car dans leur milieu ils apprennent à mieux parler, notamment en étant formé à l’éloquence et à s’habiller convenablement. cf. Expérience de Darley et Gross sur les préjugés des professeurs à l’égard de leurs élèves selon leur milieu d’origine supposé… N’est-il pas injuste que dès les premières secondes d’un entretien, une personne de milieu moins favorisé se voit déjà fermer certaines portes ?
Mais le vêtement ne suffit pas. C’est une condition nécessaire, hélas, mais non suffisante. Tout un apprentissage est nécessaire, et revêtir les plus précieux habits sans savoir se tenir produira le pire effet. Le look doit être associé à un savoir-être et s’appuyer tant sur une authentique éloquence qu’une véritable aisance relationnelle…