Qu’est-ce qu’une « dette de sommeil » ? C’est le risque qui apparaît lorsque le temps de sommeil est inférieur au besoin habituel. Dans un précédent article sur la façon de mieux gérer son sommeil, nous avons déjà mis en garde contre les nuits blanches : en effet, pour une seule nuit sans dormir, il faudrait normalement une année de nuits correctes (8 heures pleines par tranche de 24h) pour récupérer en intégralité ! Ce qui est bien sûr quasiment impossible… Une monstrueuse dette de sommeil se constitue donc dès l’adolescence, que la plupart des personnes ne pourront jamais rattraper au cours de toute leur vie. Et les effets peuvent être dramatiques. Nous avons d’ailleurs aussi vu qu’il y a un lien direct et avéré entre le charisme et la qualité du sommeil…
En général, la dette de sommeil peut se cumuler sur plusieurs nuits, mais elle doit être récupérée au maximum pendant les périodes de repos. Or, c’est parfois pendant ces périodes dites « de repos » que nous en profitons pour sortir, faire la fête… et accumuler une dette de sommeil toujours plus importante !
Si on ne se donne jamais l’occasion de récupérer cette dette de sommeil pendant les périodes de repos, le risque est qu’elle devienne permanente, ce qui entraînera alors des somnolences, de la fatigue (chronique), une baisse des performances, et, progressivement, une plus grande fragilité physique et mentale, un risque accru d’accidents, bref : un danger de plus en plus présent, la possibilité d’un drame à tout instant.
Un simple retard de sommeil peut déjà entraîner une somnolence dangereuse, et il faut savoir à ce titre que ce sont les somnolences qui causent environ 20% des accidents de la circulation. Le danger est donc bien réel, pour le plus grand malheur d’une large part de la population.
Il importe donc de savoir répérer dès que possible les signes indicateurs de somnolence, voire d’endormissement imminent. On peut notamment remarquer :
- Les baillements ;
- Des cligenemnts répétés des paupières ;
- Un picotement des yeux ;
- Une sentation de « tête lourde », qui tombe ;
- Une baisse évidente et souvent désagréable de l’attention, de la concentration ;
- Une certaine raideur de la nuque, et des douleurs dans le dos, notamment des contractures qui visent précisémment à résister à la dimininution du tonus musculaire.
Ces signes ne trompent pas, et si vous les ressentez, ou si vous les observez chez quelqu’un, il est parfois préférable de stopper l’action en cours, si cela est possible bien sûr, pour la reprendre après un bon repos. Dans la mesure du possible, faites-vous remplacer si vous êtes au travail. Trop insister ou chercher à tout prix à repousser les limites de son corps a hélas souvent des conséquences désastreuses, autant sur sa propre santé que… sur la vie des autres.
Dans le cas d’une activité dans le domaine de la représentation, il est parfois préférable d’annuler un rendez-vous, une rencontre, une interview ou une prise de parole en public, plutôt que d’avoir un malaise pendant l’événement, surtout si celui-ci est filmé… Un bon leader doit se connaître, ce qui veut dire savoir ce qui fait sa force, mais aussi et surtout connaître ses faiblesses et ses limites – et être assez fort pour savoir dire non et refuser quand il le faut. Le leadership est à ce prix.