La politique rend les gens tristes. Croire que le monde sera meilleur ou différent si c’est un gouvernement « de droite » ou « de gauche » qui le dirige, c’est être dans l’erreur. Et c’est le fait de persévérer dans cette erreur, se rendre malade de cette gauche ou cette droite qui plonge les gens dans la tristesse et même le désespoir. Les améliorations ne viendront pas d’en haut. Le véritable changement vient de l’initiative privée, de l’engagement individuel, de la solidarité concrète entre les individus réels et non à travers des abstractions collectives comme « l’Etat ». Misons sur les individus que nous côtoyons quotidiennement, non sur ces inconnus qui prétendent nous représenter. N’attendons plus rien de la politique, n’espérons rien de « là-haut », mais œuvrons ensemble, agissons à la base.
Tous nos hommes politiques ont toujours fait campagne sur le thème de la « rupture », du « changement », de la « politique autrement »… Mais le système est toujours le même, copinage, magouillage, petits mensonges et grandes déceptions. Et si… Et si un jour un candidat aux présidentielles faisait campagne sur le thème du maintien, de la continuité, de la constance, de la discrétion ? Pas de coup d’éclat, pas trop d’ambition, à bas les fanfarons, plutôt le charme discret de l’humilité face au peuple, face à l’histoire, ne pas chercher à marquer son temps, à laisser son nom, simplement s’occuper des affaires publiques du mieux possible, prolonger les projets de son prédécesseur quel que soit son bord, éviter de tout remanier constamment, simplement avancer, lentement mais sûrement… Plutôt que croire naïvement au changement tous les 5 ans, plutôt que croire qu’il suffit de changer de gouvernants ou de gouvernements pour changer vraiment les choses, pourquoi ne pas viser une réelle évolution à travers toute une génération ?
La politique nous déçoit, parce que le changement ne peut plus venir des institutions politiques désormais bien établies. La politique a permis le changement lorsqu’elle était révolutionnaire, qu’elle renversait, qu’elle dévastait les institutions en place. Mais nous appelons désormais « politique » le système démocratique qui singe une opposition entre « gauche » et « droite ». On ne fait pas avancer le monde en regardant un match de foot. Pareil en regardant un débat télévisé. Cette « politique » n’a plus aucun impact. Il faut retrouver la vraie politique, celle qui se mène par l’action et non par les mots. On confond politique et politicien. On confond engagement et militantisme. On confond conviction et partisan. Il faut se libérer des mythes de la « démocratie » et de la « représentation ». Il faut arrêter de se tourner vers l’Etat, vers le gouvernement, vers les partis. Le véritable engagement politique consiste désormais a se tourner vers ses voisins. Pas pour tenter de les convaincre de voter pour untel ou untel, mais simplement recréer du lien, rétablir un véritable lien, refaire société. Qui sait ce qui émergera d’un tel mouvement de solidarité authentique…