Passage télé Radio

Vidéo : Quand Eva Joly s’en prend à son trombone

Lors d’un débat sur la question du nucléaire (diffusé sur sur iTélé le mercredi 30 novembre 2012, voir l’extrait ci-dessous sur youtube), Eva Joly s’en est davantage pris au malheureux trombone qui traînait sur sa table qu’à son contradicteur Eric Besson :

Était-ce le signe d’une grande nervosité ?

Les manifestations physiques incontrôlées révèlent généralement une forme de trac, de stress ou de tension, notamment :
– Se frotter les mains ;
– Se gratter le visage ou le bras ;
– Se coiffer, se recoiffer ;
– Épousseter le bureau ou le pupitre d’une main ;
– Réajuster ses lunettes, sa cravate, son bracelet de montre ;
– Triturer son alliance, un pendentif, un trombone ou un crayon…

Pour prévenir ces impénitentes et tentantes triturations, évitez le plus possible de vous servir de petits objets lors de vos démonstrations.

Préférez un bureau ou un plan de travail bien dégagé, et pensez à reposer ou ranger dans une trousse les craies, feutres ou stylos immédiatement après les avoir utilisés, par exemple après avoir noté ou dessiné quelque chose au tableau.

Sinon, vous risquerez de continuer à les manipuler dans tous les sens sans en avoir conscience tandis que le public, lui, se focalisera dessus – et ne retiendra peut-être que ça de votre intervention…

…Un peu comme l’histoire du « mec qui avait le ticket », je vous raconte :

J’ai le souvenir d’un conférencier, lors d’un séminaire dans une grande université parisienne, qui devait tout juste venir d’arriver de la station de métro la plus proche : il avait encore son ticket à la main ! Et sans s’en rendre compte, pendant tout son temps de parole, celui-ci l’a malaxé, plié, déplié, puis a fini par en faire des confettis, qu’il a certainement laissés sur le pupitre. Aucun étudiant ne se souvient de son nom ; mais tous en parlent encore comme du « mec qui avait le ticket » !

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10 erreurs à éviter pour une intervention médiatique

Un passage média est une formidable opportunité pour une entreprise ou une personne de se faire connaître et d’atteindre un public plus large. Il peut s’agir d’une interview avec un journaliste, d’une invitation sur un plateau télé, d’un reportage dans votre entreprise ou vos locaux, etc. Cependant, pour réussir une intervention médiatique, il est essentiel d’éviter les erreurs courantes qui pourraient nuire à votre image. En effet : si un passage média réussi est un atout, une intervention râtée peut se révéler contre-productive, la pire situation étant de générer un bad buzz…. Dans cet article nous allons donc explorer les 10 principales erreurs à éviter en vue d’une intervention médiatique, pour limiter les risques et mettre toutes les chances de votre côté :

1 – Manque de préparation

La préparation est la clé du succès lors des interviews médiatiques. Il est important de se familiariser avec l’intervieweur et de comprendre les questions potentielles qui pourraient être posées. Cela vous aidera à vous sentir plus confiant et à répondre plus efficacement aux questions.

Il n’y a pas de secret : la réussite d’une intervention en public est proportionnellement corrélée à sa préparation ! Et dans le cas d’un passage média, les effets sont démultipliés – puisqu’il restera un enregistrement qui pourra continuer d’être diffusé et partagé bien longtemps après l’intervention elle-même.

Il faut donc se préparer de la même manière qu’un sportif se prépare – physiquement, mentalement et stratégiquement -, de la même manière qu’un pilote d’avion prépare son plan de vol et doit penser à tous les détails – le carburant, l’état du matériel, le temps exact de chaque segment de vol, la force et la direction du vent, la météo, les pistes et zones sur lesquelles il sera possible d’atterrir s’il y a un problème, etc. – de la même manière qu’un chirurgien doit préparer ses instruments, le déroulé exact de l’opération, bien connaître son patient, avoir fait tous les repérages nécessaires en amont, être parfaitement coordonné avec toutes les autres personnes qui ont un rôle déterminant à jouer dans la réussite de l’opération : l’anesthésiste, l’infirmier, etc.

Au fond c’est cela se préparer : penser à tout. De A à Z. Et tout particulièrement à ce qui pourrait mal se passer et aux solutions qu’il serait alors possible de mobiliser…

2 – Ne pas connaître son public

Il est important de comprendre votre public cible avant de participer à une interview. Cela vous aidera à adapter votre message et à vous assurer que vous communiquez efficacement.

L’erreur fréquente, en vue d’une intervention quelle qu’elle soit, est de ne penser qu’au message que l’on veut faire passer. En réalité, le message ne s’élabore que dans un second temps de la préparation, après avoir clairement identifié le public auquel on s’adresse ainsi qu’au média à travers lequel on s’exprime.

La conscience la plus précise de la configuration médiatique est l’une des clefs du succès. Pour que la communication soit réussie, il faut déjà être au clair sur le public que l’on cible. Ensuite, se demander si le media qui nous a sollicité nous permet d’atteindre ce public, ou est cohérent par rapport à notre stratégie de communication. Chaque support médiatique ou émission a son style éditorial, son ton, son approche, ses thèmes de prédilection… Ne partez pas dans l’idée que tout passage médiatique est bon à prendre ! Au contraire, gardez en tête qu’un passage raté peut se révéler terriblement contre-productif… Parfois, dire non est la meilleure solution.

3 – Utilisation de jargon

L’utilisation de jargon peut rendre votre message difficile à comprendre pour le public. Il est important d’utiliser un langage clair et simple pour communiquer efficacement.

Un minimum de langage technique peut être pertinent pour assoir votre expertise sur le sujet. C’est une forme d’argument d’autorité. Mais pas d’excès, respectez un bon dosage au risque de rendre vos paroles imbuvables ! 20% de vocabulaire technique pour 80% de vocabulaire simple, vous reconnaissez le ratio de Pareto, c’est ce qu’il faut !

4 – Manque de clarté

Il est important de communiquer clairement et directement lors des interviews médiatiques. Cela aidera à éviter toute confusion ou malentendu.

De la même manière qu’il faut éviter l’abus de jargon technique, il faut tout autant limiter les formulations trop complexes. Faites des phrases courtes, concises, claires et directes. Faites simple. Allez à l’essentiel. (Evitez d’embarrasser votre public : « embrassez-le » !)

5 – Éviter les questions difficiles

Il est facile d’éviter les questions difficiles ou de donner des réponses vagues. Cependant, cela peut nuire à votre crédibilité et à votre réputation. Il est important de répondre honnêtement et directement aux questions, même si elles sont difficiles.

C’est le cœur du media training : préparer ces questions épineuses ou polémiques, s’entraîner à y faire face sans broncher, sans sourciller, au contraire en faire la meilleure occasion de révéler votre sincérité !

Dans un précédent article nous avons présenter 4 façons de répondre à tout type de questions, en résumé voici comment se préparer aux questions pièges :

  • Réfléchissez aux questions autant qu’à l’intervention elle-même. Ne pensez pas seulement à ce que vous voulez dire mais aussi à ce que les autres voudraient vous faire dire, notamment vos contradicteurs.
  • Quel que soit le sujet, réfléchissez aux questions qui vous seront très probablement posées, les plus évidentes mais aussi les plus inattendues, les plus tordues, et toutes les critiques possibles que vos ennemis pourraient vous adresser…
  • Classez toutes les questions par catégories. Préparez des réponses-types par catégories de questions, c’est-à-dire des réponses qui peuvent être données quelle que soit la question de la catégorie qui est posée et quelle que soit la façon dont elle est posée.
  • Pour chaque catégorie, préparez une réponse « idéale » qui donne suffisamment d’éléments informatifs pour donner le sentiment que vous répondez bien à la question sans vous défiler…
  • Ne refusez jamais de répondre à une question. Lorsqu’on vous pose une question, évitez de penser au pire. Concentrez-vous sur ce qui est dit, écoutez très attentivement chaque question et voyez dans quelle catégorie elle peut rentrer. Vous avez alors une réponse toute prête, pas la peine de s’affoler en se demandant quoi répondre.
  • Ne dites jamais : « Je ne peux pas répondre à cette question » ou « Je refuse de répondre à cette question » ! Si vous êtes vraiment embarrassé, ne le laissez pas paraître. Tenez-vous bien droit, maintenez un fort contact visuel avec la personne qui vous a posé la question, n’ayez pas peur d’un silence dominé.
  • Prenez tout votre temps. Prenez le temps de reformuler les questions, surtout les plus difficiles : c’est également une façon de montrer votre considération et d’éviter les mauvaises interprétations. Et ce sont tout autant de secondes de gagnées pendant lesquelles réfléchir et identifier les mots-clefs qui vous permettront de rattacher la question à l’une des grandes catégories que vous avez préparées !

D’où l’importance de la préparation, on y revient toujours…

6 – Éviter les pauses

Il est important de prendre des pauses pour réfléchir avant de répondre aux questions. Cela vous aidera à formuler une réponse plus efficace et à éviter de vous précipiter.

D’une façon générale, et cela rejoint le dernier point précédent, n’ayez pas peur des silences. Utilisez le « silence tactique » : ne vous précipitez pas pour répondre. Dès les premières questions, même si elles sont simples, marquez une (légère) pause avant de prononcer le moindre mot. Ainsi, chaque fois que vous vous tairez, tout le monde pensera que c’est normal, que c’est votre style, votre façon de parler, personne n’imaginera que vous êtes en train d’hésiter.

Inversement, si vous répondez à chaque fois du tact-au-tac, si vous vous précipitez sans jamais prendre le temps de souffler, les moments où vous marquerez un arrêt risqueront d’être interprétés comme des hésitations, des mises en difficulté, même si ce n’est pas le cas…

Je parle de « silence tactique » car c’est une véritable tactique pour maquiller vos véritables hésitations mais aussi pour limiter le temps d’exposition au risque de questions difficiles : plus vous prenez de temps, moins on pourra vous poser de questions…

7 – Ignorer les signaux corporels

Les signaux corporels peuvent en dire long sur la manière dont vous vous sentez pendant l’interview. Il est important de faire attention à votre langage corporel pour communiquer efficacement avec votre public.

Apprenez à déceler les tics et signes de trac et de nervosité, c’est une compétence clef pour (auto)analyser ses passages media et faire du media training !

8 – Manque de préparation technique

Il est important de s’assurer que tout l’équipement technique est en bon état de fonctionnement avant l’interview. Cela aidera à éviter les problèmes techniques qui pourraient nuire à l’interview.

Un micro mal fixé, un spot mal dirigé, une chaise mal réglée… De petits détails peuvent avoir de grosses conséquences.

Quand on n’en a pas l’expérience, prendre place la toute première fois sur un plateau télé peut se révéler très intimidant. Avoir les spotlights qui s’allument en pleine face peut surprendre, on peut se sentir aveuglé et complétement déstabilisé. Tout autant de moments délicats qui risquent de nuire à votre image. C’est aussi à ça que peut servir le média training, notamment en studio : pour appréhender et s’habituer à un environnement inhabituel, ne pas être surpris ou du moins pouvoir travailler sur nos réactions dans une telle situation pour ne pas donner le sentiment qu’on est déstabilisé.

9 – Ne pas suivre les règles de l’interview

Il est important de suivre les règles de l’interview, telles que les limites de temps et les sujets à éviter. Cela aidera à maintenir la qualité de l’interview et à éviter toute confusion ou malentendu.

Cela rejoint les 5 premiers points : quand vous avez clairement identifié votre public et le média, vous savez ce que quoi vous devez vous concentrez mais aussi les sujets ou considérations que vous devez absolument éviter ! Vous devez identifier les « propos interdits ». Cela fait partie d’une préparation minutieuse : préparer ce que l’on a à dire autant que préparer ce que l’on ne doit surtout pas dire. Et s’y tenir.

10 – Manque de confiance en soi

La confiance en soi est essentielle lors des interviews médiatiques. Cela vous aidera à communiquer efficacement et à transmettre votre message de manière convaincante.

Rien de pire qu’une personne mal à l’aise à la télé : cela se voit aussitôt, cela se ressent dans l’expression, les signes de trac et de nervosité… Le media training vous permettra d’identifier tous ces signes pour les gommer progressivement. De la même manière que vos pros doivent être clairs et précis, votre image doit être la plus nette possible.

Ne partez pas avec l’idée que vous voulez « être naturel ». Personne n’est naturel face à l’objectif d’une caméra sur un plateau télé. C’est une activité de professionnels qui nécessite beaucoup de technique et de pratique. Si vous voulez passer dans les médias, vous devez vous donner les moyens de vos ambitions et faire des séances de media training pour ne pas vous laisser surprendre bêtement comme un débutant. Le manque de préparation n’est pas une preuve de « naturel » ou d’authenticité, c’est uniquement une preuve de bêtise ou de naïveté. Et dites-vous bien qu’après un passage média raté…les journalistes ne vont pas se précipiter pour vous rappeler ! Inversement, si vous êtes à l’aise, bien préparé, que vous jouez le jeu et que vous donnez au journaliste ce qu’il attend pour réaliser une bonne émission, soyez sûr qu’il gardera votre contact et pourra vous recommander pour d’autres émissions.

Si vous avez donc l’ambition de passer dans les médias ou que c’est un aspect central de votre stratégie de communication, faites bien attention à ces erreurs hélas très fréquentes ! En évitant ces 10 erreurs courantes, vous vous donnez toutes les chances de réussir vos interviews médiatiques et améliorer votre image de marque.

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4 techniques de Radio Training : parler au micro, poser sa voix, trouver ses mots, répondre à un journaliste ou à des contradicteurs

La radio est un média particulier. A l’ère du tout visuel, où l’apparence physique tend le plus souvent à compter davantage que ce que l’on dit, la radio permet de se recentrer sur la voix, sur la parole, sur le langage.

C’est un média qui peut difficilement miser sur le spectaculaire. Contre le choc des images, on en revient au poids des mots. A la différence de la télévision, qui peut se contenter de divertir et surprendre, La radio doit intéresser son public.

Pour toutes ces raisons, préparer une intervention radio est à la fois délicat et stimulant. Voici 4 conseils si vous êtes amenés à intervenir sur les ondes :

1 – Posture et placement

La position et la posture du corps sont déterminantes lorsqu’on parle dans un micro, surtout s’il s’agit d’un micro fixe comme dans la plupart des studios d’enregistrement radio.

Pour avoir une voix forte et claire, se tenir bien droit afin de ne pas « casser » sa colonne d’air. Les pieds à plat sur le sol, légèrement écartés, les mains posées sur la table ou sur les cuisses, le buste et le port de tête à la verticale. Trouvez une position confortable sans vous affaler dans le siège (en arrière) ni vous étaler sur la table (en avant).

Se mettre bien en face du micro, et le maintenir à une distance raisonnable de la bouche, ni trop loin ni trop près. Si on se met à trop bouger, à se rapprocher puis s’éloigner brusquement ou encore tourner la tête alors qu’on est en train de parler, cela risque de créer des variations de volume importantes et des modulations non maîtrisées : désagréables à l’écoute, elles parasiteront votre message. Il est parfois préférable de parler exclusivement en direction du micro plutôt que vers les personnes auxquelles on est sensé s’adresser (journaliste, autres invités…).

Attention, même s’il s’agit d’une émission de radio, les petites caméras se multiplient et se glissent désormais partout. Vous devez donc aussi penser à votre image et au langage de votre corps. Par ailleurs, faites-vous à l’idée que l’on vous écoute et que l’on vous observe en permanence : ne vous relâchez pas, et soyez prudent avec les OFF !

2 – Ne pas se précipiter

En situation de stress, nous avons tendance à nous exciter, à nous précipiter, à parler plus vite que d’habitude. Il est d’autant plus important de poser sa voix à la radio. Pour cela, ne cherchez pas à en dire le plus possible le plus rapidement possible. N’essayez pas d’être exhaustif : concentrez-vous sur quelques messages clefs et prenez votre temps. Comme toujours, c’est la règle du KISS : il faut mieux dire moins mais dire mieux. Le but n’est pas de tout dire mais de donner envie d’en savoir plus. Les auditeurs intéressés pourront toujours aller sur un site internet que vous recommandez.

Voici une technique pour ceux qui ont tendance à bafouiller, à dire « heu » un peu tout le temps ou à trouver les « blancs » gênants : utilisez le silence comme une parole. Évitez de répondre du tac-au-tac mais donnez-vous toujours une petite seconde avant de réagir. De même, ponctuez vos interventions de quelques brefs silences. Ainsi, lorsque vous hésiterez vraiment, personne ne s’en rendra compte et tout le monde pensera que c’est votre « style » normal (tandis que si vous parlez très vite dès le début sans jamais vous arrêter, chaque arrêt qui se produira par la suite sera interprété comme la marque d’une hésitation ou d’un trou de mémoire…).

Ralentissez le débit mais ne négligez pas les modulations : pour mettre en valeur certains passages, mots ou formules, parlez tantôt avec une voix un peu plus grave, tantôt un peu plus aiguë ! Une voix monotone est l’une des pires choses à la radio… sauf peut-être pour s’endormir le soir…

Utile à faire pour s’échauffer : quelques exercices d’articulation. A l’écart, répétez une série de formules du type : « J’exige d’exquises excuses », « Un chasseur sachant chasser sans son chien », « Un banc peint blanc plein de pain blanc… », etc. Vous gagnerez en clarté dans la diction, et cela vous permettra d’éviter que votre langue ne fourche trop facilement.

3 – Être clair sur ses objectifs et la raison de sa présence

Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi est-ce vous qu’on a invité pour intervenir sur ce sujet ? En quoi êtes-vous légitime ? Quel message voulez-vous faire passer ?

Posez-vous les bonnes questions pour préparer au mieux votre intervention. Essayez avant tout de comprendre le rôle que l’on veut vous faire jouer : celui de l’expert, de la victime, du témoin, de l’institution… ? Refusez le mauvais rôle, et réagissez immédiatement si le journaliste essaye de vous faire dire ce que vous n’avez pas dit.

Cependant, ne vous trompez pas de cible : le journaliste n’est pas votre ennemi. Il ne cherche pas forcément à vous piéger. Ne vous mettez pas vous-même dans le rôle du persécuté, de la victime ou de l’incompris ! Ce n’est pas le journaliste que vous devez convaincre, ce n’est pas (seulement) à lui que vous devez transmettre votre message mais à tous les auditeurs que vous touchez à travers lui : évitez donc de vous braquer si l’interview ne se passe pas comme vous voulez, restez courtois, affable, et conservez ainsi la sympathie du public.

4 – S’exprimer avec aisance

La base d’une bonne intervention reste toujours la maîtrise du sujet abordé. Ne vous engagez pas sur ce que vous ne connaissez pas, n’essayez jamais de faire illusion. Dans le pire des cas, reconnaissez vos lacunes et préférez dire que vous ne savez pas, plutôt que de vous retrouver vous-même piégé…

Maîtriser un sujet ne veut pas dire être trop technique. Efforcez-vous au contraire de vulgariser au maximum : utilisez des comparaisons, des métaphores, des images et des exemples concrets. Faites appel à l’émotionnel, développez votre storytelling. Rappelez-vous que vous ne vous adressez pas forcément à un panel d’experts et de spécialistes, mais à un auditoire très large !

Préparer une intervention ne doit pas consister à la rédiger intégralement, à la virgule près ! Au contraire, évitez le plus possible de vous plonger dans vos notes. A moins qu’il ne s’agisse d’un communiqué ou d’une déclaration, ne lisez pas au micro. Il est préférable d’avoir une expression peut-être un peu hésitante mais naturelle et spontanée plutôt que d’entendre quelqu’un lire ou réciter par coeur son texte.

N’oubliez pas de vous présenter au début de votre intervention (si vous estimez que le journaliste ne l’a pas fait convenablement, ou de façon pas assez « objective »), de saluer les auditeurs, ainsi que remercier en début et fin d’émission. Terminez si possible par un appel à l’action : « rendez-vous sur tel site internet », « réunion/manifestation tel jour à telle heure », etc.

Bien sûr, ces conseils s’appliquent aussi bien pour tout type d’interview, d’entretien et de discussion. Mais ils sont d’autant plus décisif dans le cadre d’un passage radio. Les conseils sur la posture et la voix vous serviront aussi dans la réalisation d’un podcast, et plus généralement chaque fois qu’il vous faudra utiliser du matériel microphonique.

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Qu’est-ce que le Media Training ? Pour qui, et pour quoi ?

Quiconque s’intéresse à la communication, à la notion d’image publique et au coaching de dirigeants (entreprise, politique…) a probablement déjà entendu parler de media training. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Est-ce uniquement réservé aux « dirigeants » ? Qui peut faire du media training, et dans quel but ?

Le media training, ou « formation aux médias », se résume souvent à s’entraîner à parler devant une caméra… Le fait d’être filmé pendant vos interventions vous permet de découvrir en suivant votre image à l’écran. Il est ainsi possible d’analyser votre comportement et de tester vos réactions face à l’objectif – afin d’identifier les signes de trac et de nervosité, de développer les bons réflexes, de mieux maîtriser votre image et contrôler votre communication dans tout type de contexte (à ce sujet, lire l’article : Soigner le trac).

A vrai dire, nous avons déjà tous l’habitude d’être filmés ou photographiés lors d’événements entre amis ou en famille. Nous sommes habitués à une certaine image de nous-mêmes, que nous pouvons donner volontairement ou involontairement. Mais il s’agit toujours d’un contexte favorable, plutôt cordial, détendu voire carrément décontracté. Quelle image donnons-nous lorsque nous devons intervenir pour défendre une cause, diffuser un message spécifique ou répondre à des attaques ? Faire face à des journalistes, passer à la télé ? C’est à ce type de situations que s’intéresse plus particulièrement le media training.

Le media training a donc pour but de vous mettre dans une situation où vous devez faire autorité : bien souvent vous n’intervenez pas en votre nom propre mais en tant que représentant d’un mouvement, d’un organisme, d’une institution ou d’une fonction… Vous parlez au nom d’autres personnes. Vous vous engagez. C’est pourquoi l’image que vous devez renvoyer doit être la plus nette possible, à la fois professionnelle et sympathique, adaptée à ce qu’attend votre public, sans fausse note.

En retour, lors d’une intervention médiatique, vous devrez bien souvent faire face à un journaliste, qui lui aussi fait figure d’autorité. Dans notre société les médias représentent une forme de « quatrième pouvoir », et beaucoup s’affirment comme de véritables prescripteurs de la pensée. Les présentateurs TV ont un pouvoir disproportionné, essentiellement basé sur leur notoriété : ils s’invitent chaque soir dans tous les foyers et sont connus de tout le monde ! C’est pourquoi répondre aux questions d’un journaliste peut se révéler très intimidant pour qui n’y est pas préparé, et ce quel que soit le titre, le statut ou la position sociale de la personne interviewée…

D’une certaine façon, le media training est évidemment très utile pour les personnes amenées de par leur métier à s’exprimer à la télé (toutefois, pensez aussi au radio training), et donc concerne en priorité les dirigeants d’entreprise, les responsables d’associations, les personnalités politiques… Toutefois, tout le monde peut en bénéficier, pour apprendre à mieux se connaître et améliorer sa communication. C’est un outil très puissant pour obtenir des progrès rapidement, en se confrontant directement avec l’image que l’on renvoie.

Plusieurs organismes offrent des formations de qualité en media training. On ne présente plus Cegos, Publicis ou Comundi. Il y a également les formations du CFPJ, le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes. Face a ces mastodontes de la formation professionnelle, mentionnons le label confidentiel Othello qui révolutionne le media training avec sa technologie de pointe HEXAGONE, un logiciel permettant une analyse détaillée a la micro-seconde des expressions faciales et des intonations vocales.

En fonction de la personne coachée, de ses besoins et des événements auxquelles elle doit se préparer, le media training peut prendre plusieurs formes. S’agit-il d’une interview, d’un débat contradictoire, ou d’une intervention libre ? Des invités pourront-ils réagir ? Le contexte est-il plutôt favorable ou défavorable ? Parle-t-on de communication de crise ou d’influence ? Etc. On peut recenser 4 grandes formes générales de media training : a vous d’identifier laquelle vous convient le mieux en vue de vos objectifs spécifiques ! Lire l’article suivant : Les 4 grands formats de media training

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Frappez vite et bien : court-circuitez l’argumentation avec une technique choc !

Argumenter, ce n’est pas seulement présenter un préjugé sous une forme différente… Argumenter, c’est offrir une preuve à une affirmation, en quelques phrases ou dans un court paragraphe. La première chose qu’il faut se demander lorsque l’on veut créer un argument est « que veux-je prouver ? ». La réponse à cette question est le quoi, l’argumentation est le comment. Vous imaginez bien que son importance est capitale.

Identifiez les prémisses et les conclusions

Pour déterminer la meilleure façon de construire un argument, il faut déterminer quels sont les éléments qui le constituent. Ces deux éléments sont communs à tous les arguments et sont répartis en deux catégories : prémisses et conclusion.

La conclusion est la déclaration pour laquelle vous donnez des raisons. Les déclarations qui donnent ces raisons sont les prémisses. Une déclaration reconnue vraie est une assertion. Pour montrer une argumentation de façon claire, il peut être utile de séparer les prémisses (chiffres) de la conclusion (point). Prenons pour exemple les deux phrases suivantes, chères à Sherlock Holmes.

« Un chien était gardé dans son enclos et pourtant, alors que quelqu’un était venu pour prendre le cheval, le chien n’avait pas aboyé. Il est évident que le visiteur était quelqu’un que le chien connaissait bien. »

Reprenons ce passage et présentons-le d’une manière qui sépare les prémisses de la conclusion :
Un homme est venu
Le chien n’a pas aboyé
Le chien aboie quand il voit un étranger (sous-entendu)
Donc l’homme qui est venu n’était pas un étranger

Bien-sûr, la seconde version reprend moins le style de Sir Arthur Conan Doyle, mais elle a le mérite d’être bien plus claire. Aussi lorsque vous construisez une argumentation ou analysez celle d’autrui, il peut vous être utile de la présenter sous cette forme.

Reconnaissez l’ordre d’un argument

Un argument peut être formé selon deux structures :
La forme habituelle : prémisse donc conclusion « Le chien n’a pas aboyé, ainsi il connaissait le visiteur »
La forme inversée : conclusion parce que prémisse « Le visiteur était connu du chien, car il n’a pas aboyé »

Ainsi, la conclusion peut venir en premier ou les prémisses peuvent venir en premier. Dans tous les cas, il s’agit d’organiser les idées de telle sorte que la ligne de pensée se déroule naturellement, de façon à ce que chaque phrase prépare le chemin vers la suivante. Efforcez-vous de ne pas alterner les deux éléments au risque de manquer votre objectif : vous faire comprendre et accepter.

En règle générale et en théorie, des mots tels que « ainsi », « alors » ou « donc » indiquent clairement la conclusion, lorsque « parce que » ou « car » indiquent une prémisse (la raison qui soutient la conclusion). En pratique, ces mots peuvent n’être qu’implicites, les prémisses n’étant pas indiquées par un mot ; comme c’est le cas par exemple dans cette citation d’Arnaud Montebourg : « C’est le moment de taper sur TF1. Il faut leur mettre la tête sous l’eau.
(parce que) C’est la télévision de la droite, c’est la télévision des idées qui détruisent la France, la télévision de l’individualisme, la télévision du fric, la télévision du matraquage sur la sécurité ».

Méfiez-vous de « parce que »…

Bien que ce paragraphe ait aussi sa place dans un autre article sur les arguments fallacieux, il nous a semblé convenable de le donner dès maintenant, parce qu’il trouve bien sa place ici également :

Dans leur livre Yes! (A lire absolument !!! Commandez-le tout de suite !), Noah J. Goldstein, Steve J. Martin et Robert B. Cialdini expliquent l’expérience suivante que j’ai adaptée en français. Comme Monsieur Montebourg nous l’a montré plus haut, il n’est nullement nécessaire d’utiliser des avertisseurs tels que « parce que » ou « ainsi ». A l’inverse, certains les utilisent sans raison logique, et souvent à succès. Pourquoi ? La petite expérience que nous allons décrire ci-dessous explique cette étrange ressort de la psychologie humaine :

A la bibliothèque d’une université se trouve une file d’attente pour utiliser la seule photocopieuse, située dans un coin au calme. Un premier inconnu va au-devant de la file et demande « Excuse-moi, j’ai cinq pages à imprimer, je peux utiliser la photocopieuse ? », 60% des personnes interrogées ont laissé leur place à l’inconnu face à cette demande directe, sans doute par gêne de dire non.

Plus tard, un deuxième inconnu pose la même question en donnant une raison à sa demande, « Je peux utiliser la photocopieuse, parce que je suis pressé, je devais rendre ce devoir il y a 5 minutes déjà ?! » Presque la totalité des étudiants interrogés (94%) ont été d’accord pour laisser leur place. L’efficacité d’une bonne raison ? Et bien pas seulement.

Dans une troisième et dernière expérience, un inconnu approche la file et donne une raison dénouée de toute logique, « Je peux utiliser la photocopieuse, parce que je dois faire des copies ? ». 93% des interrogés ont acquiescé, bien que 100% des personnes dans la file faisaient la queue pour la même raison.

Que tirer de cette expérience ? Retenez que si une bonne raison n’est pas disponible, n’importe quelle raison peut parfois être suffisante lorsqu’autrui ne cherche pas à analyser vos arguments par esprit critique, c’est le pouvoir de parce que. « Parce-que » est un signal qui dit « attention, si j’ai une raison c’est certainement que j’ai raison », ce qui peut pourtant être faux… C’est un biais cognitif à retenir lorsque vous voulez persuader, et c’est aussi un danger à garder à l’esprit lorsque l’on veut vous persuader. Note pour l’avenir, faire le test « je peux t’embrasser ? Parce que j’ai mal aux lèvres ».

Reprenons ma phrase introductive : « Il m’a semblé plus convenable de le donner dès maintenant, parce que sa place est bien ici ». Si la bonne place est aussi bien ici que dans les arguments fallacieux, pourquoi avoir choisi de le mettre ici ? Je ne donne pas de raison pertinente, mais combien d’entre vous ont trouvé celle-ci suffisante ? Bien-sûr je chipote, mais lorsque les intérêts en jeu sont grands il est hors de question de se laisser berner par des arguments approximatifs.

Exercez-vous, dans vos prochaines interactions, à identifier instantanément les « parce que » que vous entendez. Les deux prépositions liées entre elle avec parce-que sont-elles cohérentes et aisément compréhensibles ? Réagissez sur twitter avec nous @CoachEloquence !

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Maitriser son image publique : 4 exercices types de media training

Le media training, ou « formation aux médias », se résume souvent à s’entraîner à parler devant une caméra… En réalité, la pratique du media training peut être bien plus riche et bien plus ciblée en fonction d’objectifs spécifiques.Voici notamment 4 formes possibles de media training :

Le speech

Sous sa forme la plus simple, il s’agit de s’exprimer sur un sujet donné face à une caméra. Deux modes possibles : intervenir sur un sujet préparé à l’avance, ou improviser. Dans les deux cas nous observerons un ensemble de réactions typiques telles que : les moments de gêne, les silences non assumés liés à des hésitations, regard fuyant et gestes involontaires trahissant un certain stress ou un manque d’assurance, etc.

Cette forme basique de media training est idéale comme première approche pour apprivoiser son image. Bien souvent, les personnes qui se découvrent à l’écran sont surprises de voir qu’elles donnent une image bien meilleure qu’elles ne pensaient. Elles se rendent également compte que leur principaux défauts ne sont pas là où elles croyaient. Le coach est là pour leur donner les clefs d’analyse tout en indiquant les points faibles à améliorer, ainsi que les points forts à consolider.

L’interview

A la différence du speech, il s’agit de répondre aux questions posées par le media trainer (= le coach qui filme). C’est la forme habituelle de la plupart des séances de media training. L’exercice peut sembler plus facile, car c’est au media trainer (dans le rôle du journaliste) de rythmer convenablement l’entrevue, de meubler et de relancer la discussion quand il le faut.

Cependant, attention : le journaliste peut chercher à piéger la personne interviewée, à lui tirer les vers du nez, à lui faire dire ce qu’elle n’a pas dit, à la provoquer… Une interview peut donc prendre des allures de joutes verbales, où la personne interviewée ne doit pas se laisser entraîner n’importe où, en donnant juste ce qu’il faut d’infos tout en évitant la langue de bois, face à un journaliste en quête de scoops, d’aveux, de révélations et de scandales.

Le débat contradictoire

Tous les coups sont permis. Entre deux candidats qui débattent, il n’y a plus la courtoisie propre à l’interview du journaliste. Le débat a ses règles, bien sûr, mais il se présente d’emblée comme un combat et non comme une simple discussion. Le but n’est pas de rechercher un accord mais au contraire, pour chaque débatteur, de marquer et de maintenir au mieux sa position.

Ce type d’exercice est excellent pour les candidats politiques. Il est également très utile pour les dirigeants d’entreprise devant se préparer à répondre à des attaques, par exemple en communication de crise (consommateurs critiquant un produit…). Bien sûr, il impose d’être deux (à moins que le media trainer joue également le rôle du contradicteur).

Le micro-trottoir

Forme peu habituelle de media training, le micro-trottoir est particulièrement recommandé en communication politique pour former les militants d’un parti. Il s’agit d’une sorte d’interview impromptue, pouvant être réalisée n’importe où, notamment dans la rue.

Pour réaliser correctement cet exercice, la scénarisation est primordiale. Il faut imaginer un contexte et se mettre en situation. Imaginons par exemple des journalistes posant des questions à des passants en marge d’une manifestation, ou à des personnes réunies lors d’un congrès… Lorsqu’on est militant, comment profiter au mieux de cette tribune soudainement offerte ? L’environnement est également déterminant : il faut s’entraîner à rester concentré même dans des lieux très bruyants, par exemple avec beaucoup de monde parlant autour…

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