Préparer un discours

Technique de prise de parole en public : l’art des présentations conversationnelles

Faites des présentations conversationnelles ! Lorsque vous faites face au public et parlez dans le vague, vous avez statistiquement moitié moins de chances d’avoir l’attention complète de votre auditoire… La meilleure présentation possible est conversationnelle, celle pendant laquelle vous parlez à l’auditoire comme lors d’une conversation avec un ami. Voici nos conseils pour le faire efficacement :

1 – Parlez toujours à quelqu’un : ne parlez jamais à votre feuille, ne parlez jamais à votre écran, ne parlez jamais à la fenêtre. Regardez toujours en direction du public. Si vous avez besoin de votre ordinateur portable, disposez-le entre vous et votre auditoire, vous pourrez regarder vos slides en restant tourné vers le plus important, ceux qui vous écoutent.

2 – Parlez donc à une seule personne à la fois, quel que soit le nombre d’auditeurs, regardez-là dans les yeux pendant au moins 3 secondes en continu, sans être trop long pour ne pas gêner. Une idée = un regard : quand vous changez d’idée, changez de personne a regarder !

3 – Imaginez une conversation à deux avec cette personne et parlez-lui de cette façon. Un acquiescement de tête ou un sourire sont le signe que vous pouvez regarder quelqu’un d’autre. Au fond, que vous soyez face a une, dix, cent ou mille personnes, c’est toujours a une seule personne a la fois que vous vous adressez, pour faire sentir a chaque auditeur a quel point il compte, a quel point il est unique. Les techniques de eye contact vous aideront dans ce sens.

4 – Concluons par cette citation éloquente : « Ne parlez jamais à une foule. Pour ce faire, éliminez toute pensée que vous parlez à un groupe de personne. Ne parlez jamais à un auditoire. Ne parlez jamais à une classe. Ne parlez jamais à une congrégation. Ne parlez jamais à un club. Vous parlez à 1000 personnes…une à la fois. » !

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Savez-vous vraiment ce qu’il y a de plus important dans un discours ? La réponse peut TOUT changer…

Imaginez la situation : vous êtes sollicité par une association pour donner une conférence. Devant 50 à 100 personnes. Dans un mois. Le thème ? Vous avez carte blanche, tant que c’est en lien avec votre métier ou votre spécialité. Plutôt flatté, et toujours motivé, vous acceptez.

Comment vous y prenez-vous pour préparer cette intervention ?

Que la conférence ait lieu dans un mois, 10 jours ou 1 an, votre préparation doit commencer le plus tôt possible, dès que vous en avez été informé : il s’agit d’ouvrir et laisser couler à flot le « robinet à idées », pour accumuler un maximum d’informations, et commencer à les organiser progressivement.

Toutefois, la qualité de votre intervention ne dépendra pas de la quantité d’informations que vous y mettrez. Et quelles que soient ces informations, cela ne saurait de toute façon suffire pour préparer un discours de façon efficace. Encore faut-il répondre précisément à la question : pourquoi intervenir à l’oral ?

Réponse : « Pour transmettre un message à un public donné. »

Dans cette réponse, il y a deux choses très importantes : le message bien sûr, mais aussi et surtout le public

Tout part du public, et tout revient à lui. Le public est à considérer avec le plus grand intérêt, et le plus grand respect.

L’essentiel de votre préparation doit en effet se réaliser dans la perspective de toucher votre public. Et c’est donc par lui que tout doit commencer. Car c’est en fonction de lui qu’il faut adapter l’objectif et le message de votre intervention.

Ce qu’il y a de plus important dans un discours, c’est donc à qui il est destiné.

Une erreur fréquente consiste à se concentrer uniquement sur ce que l’on veut dire, ce que l’on pense bien ou nécessaire de dire, bref, à préparer le discours en fonction de soi, de ce qui nous plait ou nous semble intéressant, en oubliant complètement de penser à qui on est sensé s’adresser.

Or, un discours, c’est un peu comme le courrier. Vous pouvez rédiger la plus belle des lettres, si vous oubliez d’indiquer le destinataire sur l’enveloppe, ça ne servira strictement à rien. De même, si votre lettre commence par « Chère Madame », alors que vous l’envoyez à un vieil oncle, il est peu probable que votre message soit bien perçu.

Avant toute chose, pour guider votre préparation, vous devez donc clairement identifier votre public. Peu importe le discours en lui-même : ce qui compte, c’est à qui vous devez l’adresser. Et pour vous en convaincre, je vous propose de faire une petite expérience :

Pensez par exemple à une intervention, que vous avez déjà donnée, ou que vous pourriez faire, quel que soit le sujet. Envisagez maintenant d’intervenir sur ce même sujet face à différents publics successifs :

  • Face à vos amis ;
  • Face à votre famille ;
  • Face à vos collègues de travail ;
  • Face à des académiciens ;
  • Face à des parlementaires, ou des responsables politiques ;
  • Face à des scientifiques ;
  • Face à une foule d’ouvriers ;
  • Dans une classe de lycéens ;
  • Devant un parterre d’agriculteurs ;
  • Lors d’une soirée dans le cadre d’une croisière…

Vous voyez où je veux en venir ? Le type de public auquel nous nous adressons conditionne notre message et notre objectif. Nous seulement nous ne nous exprimerons pas de la même façon, nous n’évoquerons peut-être pas les mêmes informations, mais, surtout, nos interventions n’auront pas toujours le même but.

L’objectif d’une intervention peut être de : divertir, informer, convaincre, appeler à l’action

Face à un public professionnel ou spécialisé (congrès, colloques, conventions…), on cherchera plutôt à informer. Face à un public généraliste, à convaincre ou appeler à l’action. Face à un public amical ou familial, à divertir. On distinguera encore entre public adulte, public enfant et « tout public », etc.

Et naturellement, en fonction du public et de l’objectif, le message sera très différent, tant du point de vue du contenu que de sa forme même (vocabulaire employé, références citées, exemples utilisés…).

Si vous êtes invité à une conférence ou si vous avez une intervention à faire, quel que soit le contexte, prenez toujours soin de vous renseigner sur votre public avant même de vous lancer dans la rédaction du discours :

Quel profil ? Moyenne d’âge ? Spécialisé ou pas ? Si oui, dans quel(s) domaine(s) ? De quelles informations dispose-t-il déjà ? Quelles sont les tendances générales (religieuses, politiques, philosophiques…) ? Et toute autre question qui vous semblera importante, selon votre sujet.

Ce n’est qu’après avoir identifié votre public que pourrez fixer votre objectif et, en fonction, élaborer votre message.

Pour vous souvenir de l’ordre de ces étapes dans vos préparations, retenez ce petit mot : « POM », trois lettres pour Public-Objectif-Message !

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Marquez les esprits grâce à la technique de la photo mentale

Je l’ai déjà dit plusieurs fois sur ce site, et je le répète à chaque fois que j’anime un séminaire de formation en communication :

Quel que soit le sujet dont vous devez parler, appuyez-vous sur du concret !

C’est un principe fondamental de la rhétorique et la base même du storytelling : si vous voulez captiver votre public, capter l’attention d’un interlocuteur, vous devez utiliser un langage imagé. Notre cerveau ne stocke pas les mots, mais les images qui y sont associées. Évitez donc les idées trop abstraites, et parlez plutôt de choses réelles, physiques, matérielles, « palpables »…

Je vais vous révéler une technique très efficace pour transformer vos idées abstraites en choses concrètes. Mais tout d’abord, pour bien montrer l’impact d’un langage imagé, voici un petit exercice que je fait souvent faire en formation. J’invite trois volontaires à me rejoindre sur scène, et je leur donne à chacun une consigne particulière :

  • Je demande au premier de nous parler d’un article qu’il a lu dans une revue ;
  • Au deuxième, de nous parler de son livre préféré ;
  • Au troisième, de parler d’une publicité récemment vue à la télé.

Chacun a 1 à 2 minutes pour s’exprimer, selon son inspiration. Puis les autres participants sont invités à voter pour l’intervention qui les a le plus marqués… Vous avez une petite idée du résultat ?

C’est quasiment la même chose à chaque fois. Celui qui parle de l’article se place d’emblée à un certain niveau d’abstraction et perd donc assez vite l’attention du public. En effet, les articles d’un grand nombre de revues traitent généralement d’idées abstraites, philosophiques ou politiques (essayez de transmettre un concept de « justice » sans donner aucun exemple, vous comprendrez mieux la difficulté).

Les livres qui nous plaisent, par contre, sont souvent des romans faisant appel à notre imagination (science fiction, polard, aventure…). Mais les grandes descriptions littéraires sont difficiles à retranscrire à l’oral de façon spontanée. Celui qui parle de son livre de chevet capte donc mieux l’attention du public, mais pas autant qu’il le pourrait…

Quant à la pub tv, c’est toujours elle qui a le plus de succès ! Car celui qui en parle peut décrire des images qu’il connait bien : il les a réellement vues, et se contente de dérouler le film dans sa tête. Il utilise alors des mots qui permettent au public de visualiser son message.

Voici donc un secret pour faire des interventions plus percutantes, capter l’attention et marquer les esprits :

Remplacez l’abstrait par le concret. Associez à chaque concept ou idée une image qui parle d’elle-même. Même les concepts les plus abstraits peuvent être matérialisés ou incarnés. C’est pourquoi les hommes ont créé les symboles, les emblèmes…

On retient plus facilement les images, que les mots qui y sont associés…

Et voici justement ma technique pour transformer facilement chaque abstraction en chose concrète : la technique de la photo mentale.

Choisissez un mot, quel qu’il soit, et essayez de le « prendre en photo ». Si le mot est « table », visualisez mentalement une table et appliquez-vous à la décrire dans les moindres détails. S’agit-il d’une table en bois, en plastique, en métal ? Qu’y a-t-il dessus ? De quelle couleur est la nappe ? Jouez avec cette image mentale comme avec un appareil photo : faites un zoom, dézoomez, mettez le flash ou passez en mode paysage, etc.

A vrai dire, à l’évocation de certains mots, tout le monde fait une photo en visualisant aussitôt. Si je vous dis « diamant », vous pouvez clairement voir apparaître dans votre esprit l’image d’un bijou, d’une pierre précieuse… Mais que se passe-t-il pour d’autres mots plus abstraits (tels que le mot « justice » évoqué plus haut) ?

Comment prendre en photo des mots tels que « bonheur », « richesse », « douleur », « vie », « éternité » ? La technique consiste précisément à les remplacer par des choses que vous pouvez photographier : objets, personnes, animaux, lieux ou monuments… Et n’ayez pas peur des clichés ! Exemples : un coffre rempli de pièces d’or pour la richesse, des visages d’enfants heureux pour le bonheur, la main fripée d’un bébé pour la vie

Si vous devez intervenir sur un sujet, notez sur une feuille tous les mots qui vous viennent à l’esprit (en rapport avec le sujet) puis faites une « photo mentale » pour chacun. Lorsque vous aborderez le sujet, visualisez ces photos et décrivez-les :
« Imaginez un nouveau-né dans son landau, si fragile et pourtant si confiant, apaisé, et souriant… »
« Imaginez une pile de dix lingots d’or de plusieurs kilos chacun, brillant de mille feux comme tout autant de petits soleils… »

Détaillez la description, faites des comparaisons. Cela donnera immédiatement plus de sens à vos paroles, plus de corps, vous capterez mieux l’attention de vos interlocuteurs et ils retiendront plus facilement ce que vous avez voulu leur dire.

Si vous devez défendre une idée, promouvoir un projet ou vendre un produit, allez plus loin et imaginez carrément un clip publicitaire en entier. Non seulement vous aurez les images, mais en plus vous les assemblerez de manière à construire un petit scénario – et cela captivera d’autant plus votre public qu’il voudra savoir la fin de l’histoire (un autre principe du storytelling).

En pratiquant régulièrement cette technique de la photo mentale, vous développerez votre imagination, vous améliorerez votre communication et augmenterez votre pouvoir de persuasion. Vous rendrez vos interventions plus vivantes et on se souviendra longtemps de vous !

Et maintenant, un petit exercice : quelles sont vos photos mentales pour représenter… L’éternité ? L’espoir ? La force ? La beauté ?

C.C. Crédits photo : Parker Knight

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O-BA-MA ou la magie du rythme ternaire

Le chiffre 3 est un chiffre magique… Toutes les formules marquantes respectent la règle de trois. Pensez aux slogans, aux devises : « Liberté Egalité Fraternité » ! « Du pain, du vin, du boursin » ! « Veni, Vidi, Vici » (paroles célèbres de César : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) !

Pensez également aux noms de marques célèbres : Oréo, Nutella, Activia… Dans l’alimentaire ou dans d’autres domaines, les marques les plus connues ont trois syllabes à chaque fois. Regardez les logos : la plupart ont trois couleurs, ou sont composés à partir de trois éléments graphiques.

Le rythme ternaire résonne en nous d’une façon toute particulière. L’adjectif « ternaire » signifie simplement que ce dont on parle est composé de trois éléments, de trois unités. En musique, une mesure ou un rythme ternaire désigne un rythme à trois temps et correspond plus globalement à tous les rythmes basés sur des multiples de 3 (3, 6, 9). Le rythme ternaire est très souvent pour ne pas dire quasiment tout le temps utilisé dans le Blues ou dans le Jazz…

La plupart des chansons et comptines de notre enfance étaient basées sur ce rythme : « 1, 2, 3, nous irons au bois, 4, 5, 6, cueillir des cerises… » Le rythme ternaire a donc une dimension mélodique. Un nom ou un slogan basé sur la règle de trois à quelque chose de « chantant ». En cela il est bien mieux retenu, et pénètre profondément dans l’esprit du public.

C’est aussi un repère structurant. Vous vous souvenez de nos leçons de géométrie quand nous étions petits ? Il faut au moins trois points pour déterminer un plan fixe. Imaginez une table : elle tient généralement sur quatre pieds. Vous pouvez en enlever un, elle tiendra encore très bien. Mais s’il n’en reste plus que deux, elle tombera d’un côté ou de l’autre. Et un seul, elle est totalement instable.

Dans un discours, c’est la même chose. Il faut au moins trois arguments ou « idées-force » pour convaincre efficacement. Un ou deux, c’est trop peu. Plus de cinq, et c’est trop – c’est même contre-productif, car en bombardant le public d’informations, celui-ci risque de saturer et, au final, ne rien retenir du tout…

Tous les grands orateurs maîtrisent la règle de trois. L’immense majorité des présentations de Steve Jobs, par exemple, sont structurées en trois temps. Obama applique cette règle à la perfection dans nombre de ses discours, en annonçant successivement trois propositions avant de les développer. Son fameux slogan lors de sa campagne de 2008 était construit sur ce principe : « YES-WE-CAN » ! Son nom même se divise en trois syllabes claires et distinctes, comme une marque à succès, O-BA-MA !

Pour vos exposés, préférez un plan en trois parties. Si vous voulez faire des listes, faites des listes de trois points. Pour raconter une histoire, organisez-la en trois moments clefs : situation initiale – intrigue – dénouement !

L’auteur londonien David Crystal, spécialiste du langage, explique bien le principe et l’usage de cette fameuse « règle de trois » dans cet extrait du documentaire Le Pouvoir des mots, (diffusé le 29 mars 2012 sur TV5) que je vous invite à visionner ci-dessous :

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Les quatre phases d’un discours éloquent selon Cicéron

Selon Cicéron, un bon discours s’articule en quatre grandes parties : l’exordium (introduction), la narratio (exposition des faits), la confirmatio (présentation des arguments) et la peroratio (conclusion).

Ces différentes parties font à leur tour l’objet de nouvelles divisions. La confirmatio, par exemple, se décompose en propositio (définition du point à débattre), l’argumentatio (déroulement de l’argumentation logique et développement des raisons probantes), la refutatio (où l’on réfute les arguments de l’adversaire), l’altercatio (où l’on provoque par une série de questions rhétoriques), l’amplificatio (où l’on cherche à élever le débat), et la disgressio (considérations annexes par rapport au point du débat).

Tout au long du discours et de chacune de ses parties et sous-parties, l’orateur éloquent doit également veiller à trouver le bon style oratoire, tout en joignant le geste à la parole.

Cette façon de décomposer le discours en parties clairement identifiées a évidemment un grand avantage méthodologique, en fournissant ainsi à l’orateur un canevas à respecter pour produire plus facilement ses allocutions. Mais le risque est aussi de limiter l’orateur dans sa créativité, le contraindre dans sa façon de penser, et, en révélant un même schéma pour toutes ses argumentations, amoindrir l’effet de celles-ci aux yeux de ceux qui l’auront trop nettement identifié…

Nous ne nous attacherons donc pas trop à ce découpage du discours, et prenons-le simplement ici comme un exemple de « l’obsession taxinomique » qui semble animer les grands théoriciens de la rhétorique… L’orateur moderne trouvera toujours un intérêt à se tourner vers la tradition, ne serait-ce que pour sa culture culture générale, mais il gagnera tout autant à chercher à les combiner avec de nouvelles inspirations en explorant des modes de communication plus contemporains, comme le storytelling.

Image en illustration de cet article : Cicéron dénonçant Catilina (CC Perkins, Bridgeman Art Library).

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Rhétorique et leadership : ce qu’il faut retenir à propos de l’ethos (15 conseils pour faire briller votre image publique)

Pour vous parler de l’ethos, inspirons-nous des travaux d’Andrew Dlugan, orateur émérite qui enseigne et mène une activité de coaching dans le domaine de la prise de parole en public. Vous trouverez ainsi dans cet article des conseils pour consolider et valider votre ethos aux yeux de vos auditeurs et interlocuteurs…

Mais qu’est-ce donc que l’ethos exactement ? Ce sont les valeurs morales que le public prête à l’orateur, essentiellement sur la seule base de son attitude, de son discours, bref, de son apparence… Andrew Dlugan adapte les bases classiques en utilisant l’ethos afin de pouvoir :

  • Être digne de confiance
  • Être similaire à l’auditoire
  • Être une autorité pour l’auditoire
  • Avoir une bonne réputation

Améliorez votre ethos avant de prendre la parole

Conseil 1 : Soyez une bonne personne, une personne digne de confiance, une personne pour laquelle le passé personnel parle. Imaginez l’absence d’ethos de Tiger Woods ou de Bill Clinton si l’un d’eux devait parler de fidélité…

Conseil 2 : Développez une expertise sur les sujets que vous abordez et soyez reconnu comme tel (par exemple en ayant davantage publié qu’un autre intervenant, ou par vos actes publics). Les gens sont assez occupés pour ne vous écouter qu’à la condition que vous sachiez réellement de quoi vous parlez. Imaginez l’ethos de Coluche quand il parlait de solidarité, puis celui de Daniel Bouton sur le même sujet…

Conseil 3 : Vendez-vous, faites en sorte que votre marque personnelle mette bien en valeur les qualités que vous voulez communiquer. C’est tout l’art du personal branding.

Conseil 4 : Analysez votre audience, déterminez dans quelle atmosphère vous allez prendre la parole, cherchez des traits communs au sein de l’auditoire.

Conseil 5 : Arrivez en avance pour montrer à l’auditoire votre sérieux et votre dévouement. (Et rappelez-vous : Le vrai luxe, c’est de prendre son temps…)

Conseil 6 : Partagez des moments avec le public. Si votre intervention fait partie d’un événement plus important, participez aussi à cet événement autant que possible, car l’audience vous verra alors comme l’un d’entre eux.

Conseil 7 : Si vous le pouvez, ajoutez une courte autobiographie dans la maquette de présentation de votre intervention, montrez clairement pourquoi l’auditoire devrait venir vous écouter.

Conseil 8 : Ecrivez toujours votre propre introduction et passez-la à la personne chargée de vous présenter à la salle. Mettez-y l’essentiel de ce que vous voulez que le public sache, car il est hors de question d’être annoncé par un endormeur professionnel de public (comme cela arrive malheureusement trop souvent !).

Améliorez votre ethos pendant votre intervention

Conseil 9 : Racontez des histoires ou anecdotes qui sont cohérentes avec votre message, montrez que vous suivez vos propres conseils.

Conseil 10 : Utilisez un langage familier à l’auditoire, ne cherchez pas à les impressionner avec des mots savants. Vous pouvez toutefois utiliser de temps en temps l’argument d’autorité, mais sans excès.

Conseil 11 : Si vous utilisez des visuels, choisissez-les de telle sorte qu’ils parlent à l’auditoire, par exemple avec beaucoup de photos d’enfants si tous vos auditeurs sont des parents et que vous intervenez sur l’éducation…

Conseil 12 : Choisissez les statistiques et les citations en fonction de la source, de façon à ce qu’elle « parle » à vos auditeurs, qu’elle soit connue d’eux et reconnue comme étant fiable. Un physicien connu du milieu « parlera » à l’auditoire lors d’un congrès de physiciens, pas à un gala de bienfaisance pour cadres bancaires ! Donnez toujours le nom de la personne que vous citez. Toutefois, vérifiez bien vos sources, ne les déformez pas et ne les inventez jamais : attention au fact checking !

Améliorez votre ethos après votre prise de parole en public

Conseil 13 : Soyez disponible après votre intervention afin de continuer à partager l’expérience et de permettre les conversations qui naissent inévitablement après une prise de parole. Prévoyez un temps de questions/réponses avec l’auditoire, mais n’hésitez pas non plus à vous mêler à lui une fois l’événement terminé.

Conseil 14 : Respectez les promesses que vous avez faites pendant votre présentation. Si vous avez dit 15 minutes de discussion et questions-réponses, utilisez ces 15 minutes ; si vous avez dit « envoyez moi un mail et je répondrai », répondez aux mails qui vous sont envoyés !

Conseil 15 : ce conseil est le corollaire du précédent : évitez de vous engagez à faire des choses que vous ne pourrez pas faire, tout simplement ! Soit parce que vous n’avez pas le temps, soit pas les moyens, soit pas l’envie… Ne cherchez pas à être trop gentil ou à plaire à tout le monde : dites seulement ce que vous pouvez mettre en accord avec vos actes, et on vous appréciera déjà grandement pour cela.

Ainsi se conclut cet article rédigé sous les auspices d’Athena, déesse de la sagesse. Car c’est au fond l’ethos ultime que tout être devrait viser : celui d’un authentique sage… Et rappelons également, comme nous le rappelons à travers tant d’autres articles sur ce site consacré à l’éloquence, ce qui est pour nous le cheval de bataille de la rhétorique : l’argumentation logique. Sachez seulement que le cheval de la logique court toujours avec celui de l’émotion, et que c’est ce dernier qu’il faut toujours s’efforcer de talonner sans jamais pouvoir le devancer, au grand regret des amoureux de l’esprit critique.

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