Voix

Apprendre à bien articuler : l’art délicat des belles liaisons

En art oratoire, que ce soit dans le cadre d’une prise de parole en public ou d’un passage médiatique (et d’autant plus lors d’un passage radio), la capacité à articuler correctement est déterminante. Non seulement pour que le message soit audible et compréhensible, mais aussi parce qu’une bonne diction est un gage de crédibilité.

Vous connaissez l’adage de Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… » Quiconque prépare ses éléments de communication doit aussi prendre le temps de s’entrainer à prononcer ces mêmes éléments.

Les exercices pour travailler la diction sont nombreux, et tous les professionnels du théâtre les connaissent bien. Voyons ici un exercice d’articulation fondamental, l’un des premiers à faire, qui consiste notamment à maitriser la difficulté des liaisons. Faire de belles liaisons à l’oral est en effet une caractéristique clef d’une expression éloquente. Les liaisons représentent un double piège redoutable : on peut soit ne pas les faire, soit les faire de la mauvaise manière… On remarque tout de suite un orateur de talent par sa capacité à lier spontanément les mots correctement quand il le faut.

Pour travailler les liaisons, commencer par faire cet exercice : « je veux-zé-j’existe », répétez dix fois sans oublier la liaison. Puis lire lentement « je veux et j’existe »… N’accélérez que si vous êtes sur de vous : la difficulté est maitriser lorsqu’on peut le répéter au moins huit fois de suite sans accroc !

Passez ensuite aux phrases suivantes. A chaque fois, préparez mentalement les liaisons a l’avance, répétez dix fois lentement puis accélérez le rythme, jusqu’a pouvoir les prononcer rapidement et de façon fluide sans aucune hésitation au moins huit fois :

« Non nous ne nous enivrerons pas » (non nous ne nous -zan-ni-vrerons pas).

Cherchez vous-mêmes des phrases comportant de nombreuses liaisons au cours de vos lectures, et notez-les, collectionnez-les dans un petit carnet que vous garderez toujours sur vous pour pouvoir vous entrainer a la moindre occasion… Continuez avec les phrases suivantes, qui présentent d’autres subtilités de prononciation :

« L’assassin au chéchia rouge range en douce des choses jaunes sous sa couche » (le chéchia est une coiffure en forme de calotte portée dans certains pays d’Islam).

« J’ai le trac du tract » (on doit entendre trakt, sinon les deux mots deviennent les mêmes…)

« Au sujet de la sécheresse, sachez changer de chasseresse »

« En saison, cachez ces chauds chaussons »

« Un dragon gradé dégrade un gradé dragon »

« Un original ne se désoriginalisera jamais »

Répétez plusieurs fois le plus rapidement possible cette succession de deux mots : « Piano, panier, piano, panier… »

le but de ces exercices esr d’arriver a les enchainer avec précision et célérité.

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Coaching en éloquence : le livre !

Coaching en éloquence le livre

Nous sommes heureux de vous annoncer la sortie imminente du livre Le coaching en éloquence, véritable manuel de référence en la matière ! Les habitués du site CoachEloquence.com seront heureux de retrouver les meilleurs textes du site, accompagnés de nombreux articles inédits dans le même esprit. (guettez la page de l’auteur pour commander le livre des sa sortie officielle)

Au programme : fondamentaux de la rhétorique, techniques de discours, exercices de diction et d’articulation, méthodes d’analyse et d’autoévaluation, stratégies pour progresser dans ses interventions… L’expression de « coaching en éloquence » a été forgée par Val Becmeur, qui développa sous ce nom ses cours d’art oratoire d’un nouveau genre, et créa ce site du même nom au tout début de l’année 2012.

Dans ce manuel de référence, Val Becmeur synthétise dix années de pratique du coaching en éloquence, qu’il a contribué à faire émerger en tant que discipline à part entière. Au carrefour du coaching vocal et de l’accompagnement en communication, s’inspirant de la grande tradition rhétorique et combinant des outils modernes issus de la formation professionnelle, du coaching de vie ou encore du media training, le coaching en éloquence désigne une méthode unique en son genre permettant à quiconque de gagner en aisance et en confiance quel que soit le contexte.

L’objectif d’un coach en éloquence est double : d’une part permettre à son client d’apprivoiser son image (image publique, image de soi) dans diverses situations de communication, d’autre part décupler l’impact de cette communication (prise de parole en public, intervention lors d’une réunion, passage médiatique, etc.).

L’auteur, qui créa le site CoachEloquence.com en 2012, présente ici sa vision du coaching en éloquence, ses sources d’inspiration qui remontent jusqu’aux racines antiques de la rhétorique, et, surtout, expose la méthode intégrale et l’éventail complet des exercices et outils qu’il a dûment élaborés, rodés et pratiqués pendant de nombreuses années. Au fil des années, il a ouvert le site CoachEloquence.com aux contributions d’autres experts, pour passer progressivement d’un blog personnel a une véritable plateforme de référence sur le coaching et la communication. Il reprend les meilleurs articles qu’il a publiés sur ce site au cours de ces dernières années, complétés par de très nombreux textes inédits.

Ce manuel intéressera tout particulièrement les cadres, dirigeants, professeurs, avocats, conférenciers et tous les professionnels pour qui le bon usage de la parole est primordial dans l’exercice de leurs fonctions. Il ravira tous les curieux qui souhaitent mieux comprendre et maitriser les ressorts de l’éloquence, du charisme et du leadership. Les étudiants et candidats qui doivent se préparer à des oraux ou des entretiens y trouveront les meilleurs conseils et techniques pour briller, séduire et convaincre.  Bien sûr, ce manuel s’adresse aussi à tous les coachs et formateurs, quelles que soient leurs spécialités, qui pourront utiliser les techniques d’éloquence pour eux-mêmes ou leurs clients.

En d’autres termes : ce manuel est à mettre entre toutes les mains ! Comme le rappelle l’auteur : « L’éloquence n’est pas l’affaire du tribun : elle peut, et elle doit, appartenir à tout le monde » !

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L’art de l’intonation, la leçon de Cyrano

« Que dis-je, un cap ? un roc ? c’est une péninsule ! » – Sur la photo ci-dessus : Gérard Depardieu dans le rôle de Cyrano, donnant ici la réplique à Philippe Volter jouant le Vicomte de Valvert –

Cyrano est un poète, beau parleur, maniant aussi bien l’épée que la plume et les mots, bref, un bretteur dans tous les sens du terme. Il a de l’esprit, de la répartie, et n’hésite pas à défier ses ennemis, prêt à les ridiculiser lors d’un duel ou d’un débat.

Ce bagout compense un complexe : la taille démesurée de son nez ! Sensible à la moindre moquerie visant l’hypertrophie de son appendice nasal, il réagit au quart de tour.

Dans un passage célèbre, Cyrano se moque lui-même de son nez, pour donner à un sot une leçon d’esprit (acte I, scène 4 de la pièce d’Edmond Rostand). Il se trouve que ce passage, certainement l’un des plus drôles du théâtre français, est aussi l’un des meilleurs pour travailler son intonation

L’intonation, qu’est-ce c’est ? C’est le ton que l’on utilise en parlant. Plus précisément, c’est le mouvement musical de la phrase caractérisé par les variations de la hauteur des voyelles (grave ou aiguë). Selon l’inflexion de la voix, les mêmes mots peuvent exprimer des sentiments différents. L’art de l’intonation consiste donc à trouver la bonne « mélodie » en fonction de ce que l’on veut dire.

Et c’est exactement ce qu’invite à faire Cyrano dans sa fameuse « tirade du nez », pleine d’ironie, en réponse au Vicomte de Valvert qui tente, donc, de l’attaquer sur son physique. Voir l’extrait du film ici, à partir de la 2e minute :

Exercice : lire (ou mieux : réciter) le texte ci-dessous en trouvant l’intonation correspondant à chaque sentiment proposé par Cyrano… Puis, une fois associée à chaque formule sa « mélodie », intervertir les dites mélodies et, par exemple, prononcer sur un ton agressif la formule amicale et vice-versa, etc.

Le vicomte, s’avançant vers Cyrano

Vous…vous avez un nez… heu…. un nez… très grand.

Cyrano, gravement

Très.

Le vicomte, riant

Ha !

Cyrano, imperturbable

C’est tout ?…

Le Vicomte

Mais…

Cyrano

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme.
En variant le ton ; par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez
Il faudrait sur-le-champ que je l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse :
Pour boire, faites-vous fabriquer un Hanape ! »
Descriptif : « C’est un roc!… C’est un pic!… C’est un cap!…
Que dis-je, c’est un cap?… C’est une péninsule! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes? »
Truculent : « Ca, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, qu’elle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
c’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
(…)
Voila ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit.
Mais d’esprit, Ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettre
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, I’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

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Pourquoi et comment dompter votre langue : amusez-vous avec ces 6 petits exercices d’articulation linguale !

L’une des bases de l’art oratoire, c’est d’apprendre à articuler. Quiconque veut devenir bon orateur se doit de travailler régulièrement son articulation.

A vrai dire, sans articulation : pas de parole !

Une mauvaise articulation rend inutiles les meilleures qualités de la voix. Peu importe les subtilités de votre argumentation ou la puissance de vos idées si vous n’êtes pas capable de les exprimer autrement que sous forme de bouillie sonore, parce que vous articulez mal.

C’est l’articulation qui donne de la clarté, de l’énergie, de la passion ou de l’ardeur à vos propos. Une bonne articulation peut même compenser une voix faible, même face à un grand auditoire. On préfère une voix basse mais distincte, à une voix forte mais incompréhensible… (l’idéal est toutefois une voix forte et distincte !)

Pour travailler votre articulation, il faut pratiquer régulièrement une forme de gymnastique buccale. Et comme pour la vraie gym, il faut différents exercices pour les différentes parties du corps. De la même façon que l’on travaille séparément les abdos, les fessiers, les dorsaux, etc., le but de la gymnastique buccale est d’apprendre à travailler spécifiquement sur les lèvres, la mâchoire, la langue

Voici donc quelques petits exercices que je vous recommande de faire régulièrement, pour dompter progressivement votre langue et l’assouplir :

Exercice 1

Commencez par vous échauffer en prononçant des « La La La… » et en faisant bien claquer la langue à chaque fois.

Exercice 2

Faites le test : imaginez une bougie, et soufflez dessus comme si vous vouliez l’éteindre. Vous êtes probablement en train de faire un petit rond avec vos lèvres, un petit « O » (en « cul-de-poule »). Et il est également probable que votre langue se resserre, comme pour former un demi-tube dans votre bouche. Or, il est inutile de rétrécir sa langue pour serrer ses lèvres : vous comprenez donc l’intérêt de la gym buccale pour vous entraîner à dissocier ces différents muscles buccaux, et à les utiliser de façon indépendante. Soufflez de nouveau, mais en vous appliquant à garder la langue bien plate.

Exercice 3

Ouvrez ensuite la bouche, tout en vous tenant les lèvres et la mâchoire inférieure. Tirez alors la langue aussi longue que possible, et ramenez-la brusquement pour la laisser reposer plate et basse, l’extrémité en contact avec les dents de la mâchoire inférieure. Recommencez plusieurs fois. Vous pouvez vous entraîner avec une sucette, c’est encore plus amusant : placez la sucette devant votre bouche, et tirez la langue pour la lécher… Puis éloignez progressivement la sucette, toujours plus loin, sans décoller la langue !

Exercice 4

La pointe fortement appuyée contre les dents de la mâchoire inférieure, projetez la langue en dehors, autant que possible de façon à l’enrouler complètement (par le dessous) et ramenez-la brusquement en arrière comme dans l’exercice précédent. Répétez 7 à 8 fois.

Exercice 5

La base de la langue maintenue aussi plate que possible, relevez-en la pointe lentement dans une position perpendiculaire au palais. Puis ramenez-la par degrés jusqu’à ce qu’elle ait repris sa situation première. Répétez une dizaine de fois.

Exercice 6

Élevez l’extrémité de la langue, comme dans l’exercice précédent, et déplacez-la graduellement d’un côté à l’autre, de façon que la pointe décrive un demi-cercle. A faire dix fois, aller et retour. Vous pouvez reproduire les exercices 5 et 6 avec une sucette dans la bouche, cela pourra même vous aider les premières fois !

Essayez de faire ces exercices quotidiennement, ou au minimum 3 à 4 fois par semaine. Réservez-vous à chaque fois 10 bonnes minutes spécialement pour cela. Ces exercices sont également très bons en guise d’échauffements, juste avant une prise de parole en public.

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Pourquoi il faut toujours prévoir de quoi boire… (+ 1 truc de comédien pour ne plus jamais avoir la bouche sèche)

Après quelques conseils sur l’alimentation, parlons un peu de la boisson…

Une bonne hydratation est nécessaire autant au corps qu’à l’esprit. Cela est vrai quel que soit votre domaine d’activité… Et d’autant plus si vous devez intervenir à l’oral ! Voici pourquoi :

1 – Les problèmes d’une bouche sèche

Boire sert tout d’abord à humidifier les lèvres et la bouche. Quand on parle beaucoup, on finit en effet par ne plus avoir de salive. Et de la même façon qu’il faut mettre de l’huile dans les rouages d’une machine pour qu’il n’y ait pas de blocage, boire un peu d’eau est alors nécessaire pour fluidifier la « mécanique buccale ».

Sans eau, la bouche est sèche, ce qui risque d’altérer la diction, en rendant plus difficile l’articulation.

Pire : lorsque la bouche s’assèche, la salive devient de plus en plus pâteuse et peut former des petits pâtés blancs qui viendront se coller sur les lèvres ou à leurs commissures, ou encore faire des fils blanchâtres quand on ouvre la bouche… Répugnant… Tous ceux qui le remarqueront se focaliseront dessus, et plus du tout sur ce que vous avez à dire…

Autre effet fréquent (et tout aussi désagréable) d’une bouche asséchée : la mauvaise haleine.

Voilà pourquoi s’hydrater convenablement est si important, en particulier lors d’événements éprouvants tels qu’une intervention en public, la participation à une conférence, la présentation d’un projet ou tout autre type d’entretien, de réunion ou de confrontation face à un jury…

Il y a d’autres effets auxquels on ne pense pas, et qui peuvent pourtant poser de gros problèmes. Dans la suite de l’article je vous explique ces problèmes en détail et je vous donne des moyens simples pour y faire face (à la fin je vous révèle même un petit truc bien connu des comédiens pour ne jamais avoir la bouche sèche).

2 – L’art de la parole est un sport

On recommande aux sportifs de bien boire avant, pendant et après l’effort. Cela permet de compenser la déshydratation liée à l’activité physique, et de prévenir les risques de crampes et de courbatures.

Comme un sportif, l’orateur a besoin de ses pleines capacités physiques. Il met en scène son corps tout entier et risque lui aussi d’avoir des crampes ou des courbatures. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de faire une présentation debout, statique derrière un pupitre ou en se déplaçant sur toute une scène. Ne vous êtes-vous jamais senti « vidé », physiquement épuisé, après une présentation à l’oral ?

Occuper l’espace, manier des objets, faire de nombreux gestes, s’exprimer avec force et clarté sans s’essouffler, tenir dans la durée : l’art oratoire est un véritable sport d’endurance ! C’est aussi un sport de combat, surtout lorsqu’il s’agit de convaincre, débattre ou négocier…

3 – L’eau ne sert pas qu’au corps

Mais la déshydratation n’affecte pas seulement les muscles : elle perturbe également certaines fonctions cognitives telles que la mémoire à court terme, la concentration et la vigilance.

Or, ces capacités mentales que sont la mémoire et l’attention sont fondamentales pour l’orateur : que ce soit pour se souvenir du fil de son exposé ou des grandes parties d’un discours, retenir des références récentes (faits d’actualité, chiffres de la journée), capter les réactions du public, et réagir à son tour à certains propos, remarques, questions, ou encore chahuts et provocations… Il faut avoir toute sa tête pour être le plus efficace possible dans sa communication. Une bonne hydratation vous permettra de maintenir au mieux vos facultés de mémorisation.

N’attendez pas d’avoir soif pour vous décider à boire ! La sensation de soif indique que l’on est déjà déshydraté…

4 – Ce qu’il faut boire, quand et comment

Pensez à vous hydrater avant, et prévoir de quoi boire pendant l’intervention (si celle-ci doit durer un certain temps) : de l’eau plate, et non de l’eau gazeuse ou des sodas (risque de rots, de flatulences).

Évitez également le café et les produits laitiers. L’alcool est bien sûr à proscrire absolument.

Afin de préserver au mieux vos cordes vocales, comme pour un chanteur, l’idéal est d’avoir une petite bouteille d’eau à température ambiante. Vous pouvez y rajouter une ou deux tranches de citron, si cela ne trouble pas votre digestion : son acidité est un stimulant et procure une meilleure sensation de rafraîchissement.

La petite taille de la bouteille a son importance : une bouteille plus grande est aussi plus lourde et moins élégante à manipuler.

Mieux encore que boire au goulot : se servir d’un verre. Si vous utilisez un lutrin ou autre sorte de pupitre, préparez plusieurs verres d’eau, citronnée ou pas, et rangez-les dessous.

Organisez-vous pour toujours avoir une bouteille ou un verre d’eau à portée de main. Très peu d’orateurs débutants y pensent. Et quand ils s’en rendent compte, c’est parce qu’ils sont assoiffés : il est donc déjà trop tard !

N.B. – Un petit truc de comédien

Si vous n’avez vraiment rien pour vous hydrater, voici quand même un petit truc souvent utilisé par les comédiens, et qui pourra vous aider chaque fois que vous commencerez à manquer de salive : Mordillez-vous la langue. Cela active les glandes salivaires. (Profitez d’un temps d’arrêt dans votre discours pour le faire discrètement…)

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…Et si je me mets à babouba… bafafou… bafoufa… bafouiller ?

Avoir la langue qui fourche, faire un lapsus ou bafouiller, cela arrive à tout le monde, même aux personnes habituées aux prises de parole en public ou passages média.

Le trac, le stress, la surprise, le manque de confiance en soi ou encore l’importance accordée au sujet de l’intervention qui peut déchaîner de vraies passions, voilà tout autant de causes qui amplifient le risque de bafouillage.

Parfois c’est la peur de bafouiller qui provoque elle-même le bafouillage. La peur d’avoir peur ou la peur de rater sont d’affreux cercles vicieux.

Bien sûr, cela arrive davantage aux personnes qui n’ont pas l’habitude de parler en public et qui se retrouvent soudain poussées devant un jury, une assemblée ou encore une caméra de télévision…

Et c’est exactement ce qui arrive à la petite mamie, dans la vidéo ci-dessus, qui doit parler des poubelles. Moi je l’adore cette petite mamie ! Et ce qui me plait encore plus dans cette vidéo, c’est de voir toutes les personnes autour la soutenir par leurs applaudissements !

Bafouiller quand on parle, c’est un peu comme perdre l’équilibre quand on marche. Comment réagir ? Comment corriger ce faux pas pour ne pas s’écrouler entièrement ?

Si l’on sent que l’on se met à bafouiller, il faut s’arrêter immédiatement. Se taire un instant, tout simplement. Une pause de quelques secondes en maintenant le contact visuel. Chercher ses appuis, et reprendre plus posément. Reprendre la phrase en entier. Soit les mêmes mots, soit prendre un autre chemin, moins glissant, en cherchant à dire la même chose mais de façon différente : en effet, il arrive parfois que ce sont les mots ou expressions que l’on souhaite employer qui nous font bafouiller (mots techniques auxquels nous ne sommes pas habitués, ou enchaînements-pièges d’un certain type de consonnes…).

Dans tous les cas : ne pas s’excuser, ni s’énerver, ne surtout pas abandonner. Mettre un point d’honneur à terminer de dire ce que l’on a à dire.

Le seul fait d’avoir bafouillé peut provoquer chez certains un rire de supériorité, moqueur, narquois. Attendre d’avoir terminé pour leur rendre un sourire détaché, un clin d’oeil amusé – mais ne pas les regarder pendant que l’on cherche à retrouver le fil de ses idées, pas avant d’avoir terminé !

Nous savons tous parler. Parler est naturel. Mais parler en public ou répondre face à la caméra d’un journaliste peut présenter de grandes difficultés pour qui n’y est pas entraîné. L’expression à l’oral doit donc se pratiquer régulièrement, comme tout type d’activité à part entière (à mi-chemin entre les activités artistiques et les activités physiques et sportives), avec un groupe ou dans le cadre d’un media training.

Avez-vous déjà bafouillé lors d’un exposé ou d’une intervention en public ? Comment vous en êtes-vous tiré ?

Avez-vous déjà été interviewé par un journaliste, pour un micro-trottoir ou dans le cadre d’une émission de télé ?

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