Voix

Technique oratoire : rendez votre voix plus émotionnelle !

Rendez votre voix plus émotionnelle ! Des études scientifiques ont montré que les émotions dans la voix entraînaient une réponse supérieure dans le cerveau de l’auditoire. Les voix expressives qui s’accordent au texte sont mieux retenues que les voix monotones. Ainsi, lorsque votre texte parle d’une bonne nouvelle, celle-ci doit s’entendre. Si vous arrivez à mettre de l’émotion en parlant avec des tremolos authentiques dans la voix, c’est gagné ! L’objectif est d’envoyer un message clair, par tous vos moyens. Car parler avec passion, c’est être authentique.

Technique numéro 1. Imaginez-vous dans l’un de vos souvenirs, quand vous ressentiez très fortement l’émotion que votre message fait passer. Par exemple : tenir votre enfant dans vos bras pour la 1e fois, gagner un concours de natation, ou inversement la frustration d’avoir été 4e à la course sans médaille… C’est la technique du « rappel émotionnel » de Stanislavski, bien connu des plus grands acteurs !

Technique numéro 2. Voici les émotions de base : Joie / Tristesse, Confiance / Dégoût, Peur / Colère, Surprise / Anticipation. Exercez-vous à les retranscrire. Elles vous permettront de mettre de l’émotion dans votre voix -et gestes- peu importe le contenu du texte. Une autre manière de mettre de l’émotion dans votre voix est d’exagérer la longueur des mots : par exemple, au lieu de dire « la voiture était tellement loin de la plage », dites « la voiture était teeeeeeeellement loin de la plage »… Vous avez compris ? Au lieu de dire « Le repas était bon », dites « le repas était bonnnnn ».

D’une façon générale, parlez avec enthousiasme ! Vous faites parfois des erreurs dans vos présentations ? Si vous êtes enthousiaste lorsque vous parlez –enthousiaste mais pas précipité-, la plupart de vos imperfections ne seront pas remarquées. L’enthousiasme, remarqué à votre sourire, est le meilleur moyen d’être perçu comme compétent dans le domaine dont vous parlez. Car être enthousiaste, c’est être à l’aise. Et si personne ne remarque vos hésitations…

Votre auditoire attend de l’intensité dans votre discours ! Il aime se sentir transporté par un bon parleur, sentir l’émotion, le sens, le pouvoir qui ressort d’un discours efficace. L’énergie et les vibrations sont l’électricité qui alimente le moteur de votre message. Votre meilleur atout est votre énergie, le feu intérieur qui est immédiatement ressenti. Savez-vous ce qui rend immédiatement séduisant ? Avoir un haut niveau d’énergie. Préparez-vous, exercez-vous, et vous aurez le pouvoir d’excellentes présentations.

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Décuplez le pouvoir de votre parole en maîtrisant… les silences

La plupart d’entre nous ne laisse volontairement que très peu de silences dans la conversation… Soit par crainte du malaise qu’il pourrait instaurer (« N’a-t-on rien à se dire ? » On peut toujours s’exprimer, même quand on ne sait pas quoi dire !). Soit par désir d’en dire le maximum dans le temps qui leur est accordé, pour argumenter ou convaincre. On préférera même parfois se répéter plutôt que de laisser s’installer cette courte trêve qui permet à chacun de réfléchir à se qui se dit.

On préférera même parfois se répéter plutôt que de laisser s’installer cette courte trêve qui permet à chacun de réfléchir à se qui se dit… (Oui, on l’a déjà dit, je fais exprès de me répéter pour bien montrer l’absurdité des répétitions excessives dont le seul but est de meubler !)

On s’aperçoit pourtant que ces mêmes silences peuvent être tantôt plus intenses qu’un mot d’amour, tantôt plus convaincants que mille arguments.

Il suffit pour cela de s’entraîner à leur laisser un peu d’espace, et à apprivoiser leur intensité.

C’est un petit travail de tous les jours très amusant. Laissez par exemple un court silence avant un message important que vous souhaitez passer et un autre, plus long, juste après… trompez-vous, faîtes monter l’adrénaline et trouvez progressivement le bon équilibre qui donnera à votre discours à la fois puissance et sérénité.

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16 exercices de diction

Comme pour toute activite physique, l’art oratoire exige une pratique reguliere et rigoureuse. Et de la meme maniere qu’iil faut différents exercices pour les différentes parties du corps, le but de la gymnastique buccale est d’apprendre à travailler spécifiquement et separemment les lèvres, la mâchoire, la langue…

Dans un precedent article, nous nous sommes concentres sur les exercices d’articulations pour travailler la langue. Nous avons également rappelé que le problème d’une mauvaise articulation dépend souvent d’une utilisation simultanée de tous les muscles de la bouche dans la production d’un son, et donné des exercices d’articulation labiale et maxillaire pour fortifier vos lèvres d’une part et assouplir votre mâchoire d’autre part.

Voyons aujourd’hui quelques grands exercices classiques de diction : ces fameuses phrases sans queue ni tête a répéter sans se tromper, toujours plus vite, plus vite, plus vite… Vous savez certainement ce qu’est un « bon chasseur » ? C’est un chasseur sachant chasser sans son chien… Oui, parfait ! Et, dites-moi, les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches ? Oui, les chaussettes de l’archiduchesse sont sèches, archi-sèches ! Ces phrases vous rappellent de bons souvenirs ? Sachez qu’elles sont toujours utilisées, de façon tout a fait sérieuse, par les comédiens professionnels qui souhaitent s’échauffer avant une prestation !

Comment utiliser ces petites phrases ? En prenant de le temps de les lire convenablement, sans avoir la langue qui fourche. Puis, a force de répétition, les connaitre par coeur et les réciter sans les lire. Enfin, accélère le rythme et les prononcer toujours plus rapidement, sans erreur bien entendu. En voici 15, classées en fonction des muscles solliscites :

Maxillaires et face (énergie)

Les trois phrases suivantes mettent en mouvement la bouche toute entière, en ouvrant largement la mâchoire (mouvement du maxillaire) et en animant tout le visage (mouvement du masque facial). Ne pas hésiter a exagérer cette articulation pour vous entrainer :

  • Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive exclusivement au luxe et à l’exquis.
  • Petit pot de beurre, quand te dépetit-pot-de-beurreriseras-tu ? Je me dépetit-pot-de-beurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dépetit-pot-de-beurreriseront.
  • Un essaim d’insectes erre autour du Saint-Nectaire sec du nain sectaire.

Lèvres (précision)

Comme vous le voyez, ces phrases n’ont parfois aucun sens. Il ne faut pas s’arrêter a cela ! Seule compte la netteté des sons produits. Dans les trois phrases suivantes, concentrez-vous sur le mouvement des levres, sans chercher a ouvrir trop grand la mâchoire, ni même a trop remuer la langue ou a plisser le visage…

  • Un banc peint blanc plein de pain blanc, un blanc banc peint de blanc pain.
  • Un vieux voyou voleur voulait voler Violette.
  • Dix-huit chemises fines et six fichus fins.

Langue, dents, palais (netteté)

Vous commencez a saisir le principe ? Cette fois, concentrez-vous sur le mouvement de la langue dans la bouche, qui va et vient du palais vers les dents et vice-versa :

  • Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ?
  • Didon dîna dit-on d’un os du dos d’un dodu dindon.
  • Trois dragons gradés, trente-trois dragons gradés

Ouverture de la bouche (clarté)

  • Oh ! La belle grosse, grasse, blanche fille… Comme elle a de beaux gros gras blancs bras !
  • Petite cathédrale, quand te décathédraleriseras-tu ? Je me décathédraleriserai quand toutes les petites cathédrales se décathédraleriseront.

Allongements des syllabes longues (douceur)

Ces phrases vous permettent de travailler la force vocale, en mettant le maximum d’intensité sur les voyelles qu’il s’agit d’aaaaaallooooonger exagérément. C’était une technique souvent utilisée par De Gaulle lors de ses discours, afin que sa voix au plus loin sans pour autant s’égosiller.

  • Douze douches douces (douuuuuuuuze douuuuuuuuches douuuuuuuces….)
  • J’aime qu’on m’aime comme j’aime quand j’aime (j’aiiiiiiiiiiime….)

Equilibre

Ces deux dernières phrases complètement tarabiscotées sont la pour vous permettre d’équilibrer tous les aspects vus précédemment :

  • Les croyants qui prient sur l’Acropole ne peuvent pas prier quand les corbeaux peuvent croasser
  • Ces cent six sachets sachez cela si chers qu’Ali à Nice exprès tout en le sachant chez Chasachax choisit sont si chers chaque si chers qu’ils charment peu

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Faites-vous entendre ! 6 principes pour maîtriser sa voix lors d’une prise de parole en public

Votre voix est le reflet de votre personnalité. Votre voix, c’est aussi des muscles, des cavités, des liquides, des tissus, tout comme le reste du corps. Certaines personnes ont naturellement une voix claire et forte, d’autres doivent la travailler davantage. Mais tous personnes souhaitant devenir de grands orateurs doivent y passer : il faut exercer sa voix pour l’améliorer. Boire de l’alcool et fumer n’arrangent rien, évidemment…

(Avant de lire cet article, assurez-vous d’avoir lu celui concernant la respiration !)

1. Gardez votre voix

Chacun possède sa personnalité vocale, chaque voix est différente d’une autre. Vous ne devez pas essayer d’en changer car elle représente vos expériences, votre point de vue. Si vous voulez être entendu et cru restez authentique, car vous ne pourrez jamais dire quelque chose avec la voix de quelqu’un d’autre. En revanche, chacun peut améliorer sa voix.

Évitez au maximum les mots parasites, les uhh, les ahh, les donc, les devenez-quoi, tout mot ou groupe de mot répété trop souvent. Une fois que l’auditoire les remarque, il commence à les compter et ne prête plus attention au message.

2. Parlez avec enthousiasme

Vous faites parfois des erreurs dans vos présentations ? Si vous êtes enthousiaste lorsque vous parlez –enthousiaste mais pas précipité-, la plupart de vos imperfections ne seront pas remarquées. L’enthousiasme, remarqué à votre sourire, est le meilleur moyen d’être perçu comme compétent dans le domaine dont vous parlez. Car être enthousiaste, c’est être à l’aise. Et si personne ne remarque vos hésitations…

Votre auditoire attend de l’intensité dans votre discours. Il aime se sentir transporté par un bon parleur, sentir l’émotion, le sens, le pouvoir qui ressort d’un discours efficace. L’énergie et la variation sont l’électricité qui alimente le moteur de votre message. Votre meilleur atout est votre énergie, le feu intérieur qui est immédiatement ressenti. Savez-vous ce qui rend immédiatement séduisant ? Avoir un haut niveau d’énergie. Préparez-vous, exercez-vous, et vous aurez le pouvoir d’excellentes présentations.

3. Faites des présentations conversationnelles

Lorsque vous faites face au public et parlez dans le vague, vous avez statistiquement moitié moins de chances d’avoir l’attention complète de votre auditoire. La meilleure présentation possible est conversationnelle, celle pendant laquelle vous parlez à l’auditoire comme lors d’une conversation avec un ami.

– Parlez toujours à quelqu’un : ne parlez jamais à votre feuille, ne parlez jamais à votre écran, ne parlez jamais à la fenêtre. Regardez toujours en direction du public. Si vous avez besoin de votre ordinateur portable, disposez-le entre vous et votre auditoire, vous pourrez regarder vos slides en restant tourné vers le plus important, ceux qui vous écoutent.

– Parlez à une seule personne à la fois, regardez-là dans les yeux pendant au moins 3 secondes en continu, sans être trop long pour ne pas gêner.

– Imaginez une conversation à deux avec cette personne et parlez-lui de cette façon. Un acquiescement de tête ou un sourire sont le signe que vous pouvez regarder quelqu’un d’autre.

Je citerai ici Hal Persons, auteur du livre « Technique de scène pour apprivoiser les papillons ».

« Ne parlez jamais à une foule. Pour ce faire, éliminez toute pensée que vous parlez à un groupe de personne. Ne parlez jamais à un auditoire. Ne parlez jamais à une classe. Ne parlez jamais à une congrégation. Ne parlez jamais à un club. Vous parlez à 1000 personnes…une à la fois. »

4. Soyez entendu

Pour être entendu, il faut projeter votre voix, ce qui n’est pas parler plus fort. La première chose à faire est d’inspirer profondément, puis de parler loin plutôt que fort. En pratique dans une conversation, parlez aussi loin que la personne derrière votre interlocuteur. Dans une salle, parlez 5 rangs derrière le dernier rang. Cela vous permettra de montrer votre confiance en vous, de montrer votre enthousiasme et de vous faire entendre, ce qui peut être utile lors d’un discours.

Votre voix est un excellent outil pour porter un message, surtout lorsqu’elle est utilisée au maximum de ses possibilités. N’hésitez pas à écrire votre voix sur votre texte, une flèche montante pour l’aiguë ou le fort et inversement, pour marquer les pauses, soulignez les mots à amplifier. Mais ne parlez jamais à votre feuille, relevez toujours la tête pour parler. Lisez-levez-parlez. Votre fiche devra être une partition de musique, votre voix sera votre instrument. La voix, le contenu du texte et la gestuelle doivent être cohérents entre eux. A vrai dire le plus souvent, votre voix suivra vos gestes, monter les bras au ciel en signe de victoire vous donnera souvent la voix forte.

Je vous propose ici quatre façons de jouer de votre voix :

– Le rythme : la plus facile des manières de changer de rythme est de ralentir le débit lors des phrases importantes, de marquer des pauses. Si vous parlez trop vite, c’est aussi souvent que vous ne respirez pas suffisamment.

– L’intensité : pour jouer sur l’intensité, adaptez votre voix au contenu émotionnel de votre texte. Un texte triste est lu différemment d’un texte joyeux.

– Le volume : n’en jouez pas trop ! Il doit seulement être adapté au contenu émotionnel, la colère sera forte, la peur ou la tristesse sera faible.

– La pause : exercez-vous à faire des pauses courtes (un peu moins d’une seconde) à chaque virgule, une pause moyenne (environ 2 secondes) à la fin de chaque phrase et une pause longue (minimum 3 secondes) à la fin de chaque paragraphe ou transition. N’oubliez pas le silence de prise de parole qui vous permet de prendre les 5 respirations abdominales profondes. Une respiration = une seconde, cela tombe bien !

5. Rendez votre voix plus émotionnelle

Des études scientifiques ont montré que les émotions dans la voix entraînaient une réponse supérieure dans le cerveau de l’auditoire. Les voix expressives qui s’accordent au texte sont mieux retenues que les voix monotones. Ainsi, lorsque votre texte parle d’une bonne nouvelle, celle-ci doit s’entendre. Si vous arrivez à mettre de l’émotion en parlant en grommelots, c’est gagné ! L’objectif est d’envoyer un message clair, par tous vos moyens. Car parler avec passion, c’est être authentique.

1. Imaginez-vous dans un de vos souvenirs, quand vous ressentiez très fortement l’émotion que votre message fait passer. Par exemple : gagner à la loterie, tenir votre enfant pour la 1e fois, gagner un concours de natation, la frustration d’avoir été 4e à la course sans médaille.

2. Voici les émotions de base. Exercez-vous à les retranscrire. Elles vous permettront de mettre de l’émotion dans votre voix -et gestes- peu importe le contenu du texte.

Joie – Tristesse
Confiance – Dégoût
Peur – Colère
Surprise – Anticipation
Une autre manière de mettre de l’émotion dans votre voix est d’exagérer la longueur des mots :

Au lieu de dire « la voiture était tellement loin de la plage », dites « la voiture était teeeeeeeellement loin de la plage »
Au lieu de dire « Le repas était bon », dites « le repas était bonnnnn ».

6. Renforcez votre voix

Cet exercice de renforcement de la voix a été préparé par Kate Peters, coach en voix. Il est à faire en étant parfaitement relaxé.

– Inspirer profondément (respiration abdominale) puis expirer en faisant ssss, 10 fois.

– Dire mm-mmm pendant 6 secondes en essayant de ne pas nasiller, 10 fois. L’objectif est de conserver un débit d’air constant et de trouver la résonance dans la zone autour du nez.

– Même exercice en ajoutant 1, puis 2, puis 3, puis 4, puis 5. » Mmm-mm un », « mmm-mmm 2 », « mmm-mm 3 », « … », et terminer avec « mmm-mm très heureux de parler avec vous ».

– Même exercice que le 2 en changeant le ton, départ au milieu > montée, départ au milieu > descente.

– Répétez 5 fois de suite les virelangues suivantes, très rapidement et jusqu’à ce que toutes les phrases soient parfaitement intelligibles :

As-tu vu le ver vert allant vers le verre en verre vert ?
Blés brûlaient, brûlent les blés.
La blatte près du plat de pâtes.
Cinq saints sains de corps et d’esprit et ceints de leur cordon, portaient sur leur sein le seing de leur Saint-Père.
C’est honteux mais tentant de téter les tétons de tata quand tonton n’est pas la
Je suis un original qui ne se désoriginalisera jamais.
– Prenez votre texte et répétez-le (devant miroir) à haute voix autant de fois que nécessaire (si votre temps est réduit, répétez l’introduction, la conclusion et les transitions).

– Enfin, 5 grosses respirations abdominales, et n’oubliez pas de respirer pendant la présentation.

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4 manuels exceptionnels pour travailler sa voix, sa diction, son articulation

Voici ma petite sélection de livres et de manuels proposant de très bons exercices pour améliorer sa diction, son articulation, et d’une façon plus générale son pouvoir vocal. Ce sont des ouvrages de référence, de véritables « bibles » pour les orateurs confirmés ou débutants, et ils furent pendant longtemps mes livres de chevet. Je ne peux que vous recommander de vous les procurer à votre tour et de vous plonger dedans régulièrement, je suis certain qu’ils vous emmèneront très loin, au-delà de vos espérances :

Trouver sa voix : Contrôler sa respiration, enrichir son timbre, élargir son registre vocal, de Louis-Jacques Rondeleux

Voilà un ouvrage de référence que vous devez absolument posséder, que vous soyez orateur débutant ou conférencier aguerri, ou encore professeur d’éloquence. Ce livre renferme une méthode complète et progressive extrêmement bien pensée pour maîtriser sa voix de A à Z. Vous gagnerez à suivre cette méthode pas à pas, et vous aurez souvent envie d’y revenir, de « réviser », c’est pourquoi je vous recommande d’en faire votre livre de chevet ! En tout cas, ce livre devrait trouver une place de choix dans votre bibliothèque. Comme le dit l’auteur Louis-Jacques Rondeleux : « c’est un livre pratique qui nous aide à accepter que, plus encore qu’un instrument vocal, c’est nous-mêmes que nous construisons. ». Si vous êtes coach ou formateur, cette méthode vous sera personnellement profitable, et vous pourrez y puiser des idées d’exercices pour vos élèves. Enfin, je recommande ce livre même à ceux qui ne s’intéressent pas à ce sujet, simplement pour leur culture générale ! Ce livre est en effet d’une rare qualité, sur un sujet lui-même assez exotique. Bref, vous l’avez compris : si vous ne deviez en commander qu’un, c’est celui-ci ! Trouver sa voix, de Louis-Jacques Rondeleux

Traité pratique de la diction française, de Georges Le Roy

Encore un livre de référence ! Et même une véritable « bible », oserais-je dire. Comment l’art de dire pourrait-il s’apprendre en un livre ? C’est pourtant le pari réussi de son auteur, Georges Le Roy. Grâce à ce manuel fondamental extrêmement bien construit, il met à la portée constante des étudiants les quelques préceptes indispensables et les notions fondamentales touchant à l’étude de la diction, tant expressive que correcte. Le but est de redresser sans tarder les tendances fâcheuses à la négligence et à la vulgarité qui se sont introduites dans le langage, et ce dès le début d’une formation en art oratoire, dès les premiers balbutiements… Si vous ne deviez commander que deux ouvrages, alors commandez celui-ci (et le précédent). Ce manuel est tout aussi utile aux apprenants qu’aux professeurs, et permet de préparer une nouvelle génération d’orateurs véritablement dignes de la langue française et de ses chefs-d’oeuvre. Bonne lecture, et surtout bonne parole ! Traité pratique de la diction française, de Georges Le Roy

Jeux pour mieux articuler, prononcer, dire, rire, de Claude Marc

Après les deux ouvrages de référence évoqués ci-dessus, voici un ouvrage plus léger, plus facile d’accès, qui plaira d’ailleurs autant aux enfants qu’aux adultes. Mais que les adultes ne s’y trompent pas ! Le côté « naïf » de certains jeux ne doit pas masquer leur puissance et leur utilité ! Ce livre ne plaira donc pas à celles et ceux qui se prennent un peu trop au sérieux, mais régalera tous les orateurs ayant l’esprit suffisamment ouvert. En tout, ce sont plus de 60 petits textes et phrases à lire et relire pour apprendre à mieux articuler. Tous les textes de ce livre sont des créations originales de son créatif auteur Claude Marc. Mon conseil : n’hésitez pas à vous procurer ce livre d’autant plus si vous avez des enfants, et faites les exercices de diction avec eux ! Fous rires (et progrès) garantis !! (il faut savoir que l’auteur a donné une suite à ce premier manuel, avec un tome II et un tome III !) Jeux pour mieux articuler, prononcer, dire, rire

Déclamation : Ecole du mécanisme, de Paul Gravollet

Revenons aux ouvrages fondamentaux, aux « bibles » que devraient posséder tout orateur ou coach en éloquence. Déclamation en fait partie, clairement. Comme son nom l’indique, ce livre de diction est dédié à l’art déclamatoire. C’est une véritable bible écrite à l’intention de tous ceux qui, par goût ou par nécessité professionnelle, souhaitent améliorer leur articulation et acquérir une bonne diction. Il fait notamment partie des grands classiques de l’entraînement à la prononciation pour les apprentis comédiens depuis près d’un siècle (l’édition originale date de 1930). Au cours de 50 leçons sont présentés de nombreux exercices parfaitement adaptés pour travailler les sons et la phonétique. Si vous ne deviez commander que trois livres… Vous m’avez compris (commandez aussi celui-ci) ! Déclamation, de Paul Gravollet

372 exercices pour articuler, gérer son bégaiement et sa voix, de Françoise Estienne & Dominique Morsomme

Je souhaite conclure ma petite sélection par un joli livre que l’on m’a fait découvrir récemment. Les auteurs exercent la logopédie au centre universitaire d’audio-phonologie des cliniques universitaires Saint-Luc. Leur but est de réunir en un livre toute une série d’exercices destinés à entraîner ou rééduquer l’articulation, la parole bégayée, la voix parlée et chantée. Les exercices articulatoires peuvent servir de support pour remédier aux bégaiements et aux troubles vocaux : la majorité des exercices prévus pour traiter les bégaiements sont adaptables à la voix et vice versa. Ce livre concerne donc autant les troubles articulatoires, les bégaiements et les pathologies vocales que la voix en général. C’est donc un manuel très riche et très complet qui comblera tous les passionnés. Avec un magnifique objectif : « le plaisir d’articuler, de parler et de s’exprimer sans réserve et de cohabiter avec sa parole et sa voix. » Un livre à lire, donc, et pourquoi pas à offrir ! 372 exercices pour articuler, gérer son bégaiement et sa voix, de Françoise Estienne & Dominique Morsomme

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Apprendre à bien articuler : l’art délicat des belles liaisons

En art oratoire, que ce soit dans le cadre d’une prise de parole en public ou d’un passage médiatique (et d’autant plus lors d’un passage radio), la capacité à articuler correctement est déterminante. Non seulement pour que le message soit audible et compréhensible, mais aussi parce qu’une bonne diction est un gage de crédibilité.

Vous connaissez l’adage de Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… » Quiconque prépare ses éléments de communication doit aussi prendre le temps de s’entrainer à prononcer ces mêmes éléments.

Les exercices pour travailler la diction sont nombreux, et tous les professionnels du théâtre les connaissent bien. Voyons ici un exercice d’articulation fondamental, l’un des premiers à faire, qui consiste notamment à maitriser la difficulté des liaisons. Faire de belles liaisons à l’oral est en effet une caractéristique clef d’une expression éloquente. Les liaisons représentent un double piège redoutable : on peut soit ne pas les faire, soit les faire de la mauvaise manière… On remarque tout de suite un orateur de talent par sa capacité à lier spontanément les mots correctement quand il le faut.

Pour travailler les liaisons, commencer par faire cet exercice : « je veux-zé-j’existe », répétez dix fois sans oublier la liaison. Puis lire lentement « je veux et j’existe »… N’accélérez que si vous êtes sur de vous : la difficulté est maitriser lorsqu’on peut le répéter au moins huit fois de suite sans accroc !

Passez ensuite aux phrases suivantes. A chaque fois, préparez mentalement les liaisons a l’avance, répétez dix fois lentement puis accélérez le rythme, jusqu’a pouvoir les prononcer rapidement et de façon fluide sans aucune hésitation au moins huit fois :

« Non nous ne nous enivrerons pas » (non nous ne nous -zan-ni-vrerons pas).

Cherchez vous-mêmes des phrases comportant de nombreuses liaisons au cours de vos lectures, et notez-les, collectionnez-les dans un petit carnet que vous garderez toujours sur vous pour pouvoir vous entrainer a la moindre occasion… Continuez avec les phrases suivantes, qui présentent d’autres subtilités de prononciation :

« L’assassin au chéchia rouge range en douce des choses jaunes sous sa couche » (le chéchia est une coiffure en forme de calotte portée dans certains pays d’Islam).

« J’ai le trac du tract » (on doit entendre trakt, sinon les deux mots deviennent les mêmes…)

« Au sujet de la sécheresse, sachez changer de chasseresse »

« En saison, cachez ces chauds chaussons »

« Un dragon gradé dégrade un gradé dragon »

« Un original ne se désoriginalisera jamais »

Répétez plusieurs fois le plus rapidement possible cette succession de deux mots : « Piano, panier, piano, panier… »

Le but de ces exercices esr d’arriver a les enchainer avec précision et célérité.

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