Abordons un point crucial. Comment les Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ont modifié la recherche de connaissances, et par là, l’information elle-même. Attention : paradoxe !
On pourrait penser que la télé, puis internet, puis les smartphones, nous ont à chaque fois offert un accès toujours meilleur à toutes les informations du monde entier, où que l’on se trouve soi-même, à chaque instant. Pourtant, il y a un grand paradoxe facile à observer : plus nous sommes connectés, et moins nous semblons correctement informés…
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Deux grandes catégories de NTIC, et deux objectifs opposés
Les NTIC ont rendu la connaissance accessible à tous. Cette accessibilité de l’information a séparé les personnes en deux groupes :
- – ceux qui veulent savoir quelque chose, le cherchent et le trouvent ;
- – les autres, ceux qui ne s’intéressent pas au savoir.
Chacun de ces groupes peut avoir deux grandes attitudes :
- – J’apprends, je sais et je transmets ;
- – Je n’apprends plus, je ne sais plus, je transmets quand même et je me concentre sur la transmission.
Il est regrettable que la plupart des journaux télévisés se situent dans la seconde catégorie. Puisque l’attention du téléspectateur est maximale entre 20h00 et 20h05 puis entre 20h20 et 20h25 (en gros l’introduction et la conclusion), c’est dans ces moments que doivent intervenir l’émotion ainsi qu’un minimum d’information, et meubler entre les deux. Lisez plutôt le dialogue suivant, cliché qui est le fruit de mon imagination, mais basé sur ce que j’ai pu entendre parfois à la télévision.
Exemple édifiant (et réel !) :
– Chantal, journaliste plateau : Ouvrons ce journal avec un drame en Ardèche, nous ne savons pas exactement ce qui est arrivé, un train aurait déraillé, alors en direct du lieu de l’accident notre envoyé spécial qui va nous donner plus d’informations. Philippe, que pouvez-vous nous dire sur le drame ?
– Ecoutez Chantal, tout ce que je peux vous dire à l’heure actuelle c’est que nous ne savons pas ce qu’il s’est passé, nous attendons toujours des informations des autorités et il semblerait que même les secours ne soient pas encore exactement au courant de la hauteur de l’événement…
– Philippe, est-ce que l’on connaît les causes de l’accident ? On parle d’un train qui aurait déraillé et fait de nombreuses victimes…
– Non, pour l’instant nous n’avons aucune idée de ce qu’il s’est passé ni du nombre de victimes potentielles, elles sont estimées à entre 0 et 200 personnes, mais je le répète nous ne savons encore rien.
– Nous comprenons que nous n’avons pas plus de détail sur l’événement, nous reviendrons sur cet événement en fin de journal si nous avons des informations, merci beaucoup Philippe pour vos informations très précieuses.
Les deux journalistes, l’une en studio à Paris, l’autre au milieu d’un champs, ont pris 5 minutes du temps des téléspectateurs afin de se confirmer mutuellement qu’ils ne savaient rien, ont tout de même réussi le fameux exercice d’établir des hypothèses à partir de rien et de se remercier de n’avoir rien dit. De la peur et de l’angoisse il y a eu ; ce qui manqua fut le contenu…
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Que faire face à ce problème ?
Pour les besoins du rationnel, ma préférence va aux lieux de débats (débats télévisés, forums internet, sites de journaux papier avec commentaires ouverts), car toute information à sens unique a un côté abrutissant, en ce sens qu’elle ne permet pas de penser par soi-même, chaque pièce d’information étant immédiatement remplacée par une autre puis par une autre, sans possibilité de s’arrêter pour penser.
C’est là la définition même de l’esprit critique : penser pour et avec soi, ne pas prendre ce que l’on entend ou ce que l’on lit pour vérité sans (bon) argument attaché, faire preuve de discernement et surtout de reconnaître l’ensemble des raisons possibles ou improbables. L’imaginaire et la créativité constituent le moteur de la transformation, de soi comme de la société, car rester confiné à ce qu’on veut bien nous dire constitue est un crime contre l’esprit critique.
A chacun désormais de prendre ses responsabilités, car c’est tous ensemble que nous construirons le monde de demain…
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