Qu’êtes-vous en train de faire ? Mes conseils ne servent donc à rien ?! Si je vous dis de NE PAS LIRE cet article, c’est pourtant pour une bonne raison…
C’est pour vous montrer… la puissance de la sollicitation paradoxale…
Je vous explique :
En vous « déconseillant » de lire cet article, je décuple votre envie de le lire quand même ! Et vous le faites avec d’autant plus d’attention et d’intérêt que vous avez peut-être le sentiment de braver un « interdit », d’accéder à ce qui vous est refusé, de percer un secret… De contredire un « ordre », de dire « non » quand on dit « oui » et de dire « oui » quand on dit « non » !
C’est l’application d’un principe très simple : jouer avec l’esprit de contradiction pour le retourner contre lui-même.
La sollicitation paradoxale, c’est le fait de demander l’inverse de ce que l’on souhaite, en s’attendant précisément à provoquer la réaction contraire.
On raconte que le psychologue et psychiatre américain Milton Erickson aurait fait la découverte de ce principe étant tout jeune :
A l’âge de 7 ans, le petit Erickson était avec son père et tous deux devaient faire rentrer un veau dans une étable. Le père tirait sur la corde, mais plus il tirait, plus le veau se cabrait et refusait d’y aller. Erickson eut alors l’idée, plutôt que de continuer à tirer sur la corde, de faire le tour du veau et de tirer sur sa queue, dans le sens opposé. Aussitôt, par réaction, le veau poussa en avant et rentra dans l’étable.
Regardez la vidéo ci-dessous – ou plutôt : ne la regardez surtout pas !
Vous allez voir comment un jeune père manipule son fils… exactement comme le petit Erickson avait manipulé le veau…
Que faut-il en retenir ? Eh bien, que vous pouvez vous aussi utiliser ce principe dans tous vos échanges, avec qui que ce soit, et plus particulièrement avec les personnalités rebelles et les contradicteurs patentés. Vous pouvez également en faire usage lors de vos discours et interventions en public.
Imaginez un professeur face à une classe d’étudiants prenant conscien- cieusement des notes à chaque mot qu’il prononce. Il suffit qu’il aborde un nouveau point, tout en déclarant : « Laissez tomber vos stylos, ce n’est pas la peine de noter ce que je vais vous dire là… » Il suscitera paradoxalement un regain d’intérêt, et il peut être certain que cette anecdote ou ce point sera l’un des passages les plus marquants et les mieux retenus de tout son cours.
Un bon moyen de capter l’attention et d’augmenter la valeur des informations que vous voulez transmettre est en effet de les présenter sous le signe du secret ou de la confidentialité. Avant un passage important, lâchez innocemment :
- « Je ne devrais pas vous révéler cela, mais… »
- « Je ne voulais pas aborder ce point aujourd’hui, je le réservais pour un moment spécial… »
- « D’habitude un orateur veut capter l’attention du public, mais là ce n’est pas grave si vous n’êtes pas très attentif, en fait j’espère même que vous allez vite oublier ce que je vais vous dire… »
- « Alors là, bouchez-vous les oreilles, je vais dire quelque chose que je ne devrais pas vous dire… »
- « Arrêtez de prendre des notes pour ce que je vais vous dire, je ne veux surtout pas qu’il y ait de traces écrites… »
- « Ce que je vais vous dire ne doit pas sortir d’ici… »
- « Promettez-moi de ne pas répéter que… »
Faites monter le suspens en gardant le silence un petit moment, puis dites ce que vous avez à dire. Vous pouvez baissez le ton, ou regarder fixement quelqu’un pendant tout le passage, pour augmenter l’intensité de cette « révélation »… Vous serez sûr de faire mouche, de captiver votre public, et donc de diffuser au mieux votre message !
C.C. Crédit photo : Viewminder