A quoi distingue-t-on un bon communicant d’un mauvais communicant ? Ce n’est pas évident, car les effets des actions de communication sont souvent difficiles a évaluer, d’autant plus en matière de communication interne. Sur le plan politique, c’est encore plus technique, car les effets sont quasiment impossible a maintenir dans la durée (rythme des élections, remplacement des équipes a chaque échec…) mais le domaine de la com’ politique est aussi le meilleur moyen d’identifier les caractéristiques d’un bon communicant. A celles et ceux qui cherchent de bons collaborateurs, ou qui veulent devenir la perle rare, voici le code du parfait communicant, en 11 commandement clairs et directs :
1. Au service de la cause défendue par son parti ou son association (ou au service de la vision défendue par son entreprise), le bon communicant lui est entièrement dévoué en tout temps et en tout lieu.
2. Le bon communicant accomplit sa mission avec la volonté de gagner et de vaincre, et si nécessaire au péril de son image publique. La cause l’emporte sur son ego et sa petite personne. Il sait que tout n’est qu’apparence, et n’a pas peur que son image soit déformée par les médias qu’il tente par ailleurs de manipuler chaque fois que possible. Il accepte d’être un simple fusible, prêt a sauter au moindre problème ou caprice de son supérieur. S’il sait tailler de bonnes pipes, c’est un plus.
3. Maitre de sa force, conscient de son pouvoir de conviction et de manipulation, il fait mine de respecter ses adversaires ou concurrents, et veille a ne pas trop malmener les personnes qui ne constituent pas directement sa cible. Bref, le bon communicant doit savoir doser son pouvoir d’influence, et ne pas le diriger n’importe ou : il faut savoir économiser et éviter de gaspiller, les relations publiques c’est pas gratuit non plus.
4. Le bon communicant politique (ou autre) sait obéir aux ordres de la hiérarchie ou du client quand il le faut. C’est une vraie petite pute docile. Il sollicite le service juridique du boss pour éviter d’être trop hors-la-loi. Il invoque la tradition, les coutumes, ou encore de grandes notions abstraites qu’il présente comme des « valeurs » pour défendre absolument n’importe quoi, il s’en fout en fait, d’ailleurs le seul mot de « valeur » est interprété comme une valeur en soi. Le bon communicant doit avoir cette attitude de détachement, ne pas trop s’impliquer émotionnellement, bref, se comporter comme un connard si besoin sans pour autant avoir le sentiment d’être un connard. Surtout, il ne doit pas en tirer le moindre plaisir : il doit rester professionnel, très important ça.
5. Le bon communicant fait preuve d’initiative quand il le faut. Il doit apprendre a s’adapter en toute circonstance, jusqu’a retourner sa veste ou servir le parti opposé. Le bon communicant ne doit pas être con : il faut aller la ou il y a du travail et de l’argent.
6. Véritable professionnel de la communication, il entretient ses capacités intellectuelles, physiques et sexuelles (et oui, aussi), et développe sa compétence et sa force morale. Il doit savoir se détendre aussi, surtout son trou de balle, pour pouvoir détendre a son tour son boss. Les compétences sexuelles, notamment le léchage de boule et le suçage de barre, sont déterminantes dans le succès et la progression du communicant. L’idéal est qu’il devienne une véritable serpillère a foutre.
7. Membre d’une communauté solidaire et fraternelle (son parti, son association, son entreprise ou tout autre groupe de mes deux, qu’est-ce que j’en sais moi, bordel), le bon communicant agit dans l’apparence de l’honneur, de la franchise et de la loyauté. Apparence, car tout n’est qu’apparence. Quand ca l’est vraiment, tant mieux, mais techniquement ça ne change rien donc on s’en fout un peu.
8. Attentif aux autres et déterminé a surmonter les difficultés, il oeuvre pour la cohésion et le dynamisme de son groupe.
9. Le bon communicant est ouvert sur le monde et la société, et en respecte les différences. Il fait mine de cracher sur la norme ou les traditions, sauf s’il travaille pour un parti de droite. Logique.
10. Le bon communicant ne doit pas forcement savoir communiquer lui-meme ! Il doit d’ailleurs même s’exprimer avec réserve pour ne pas brouiller le message du groupe qu’il représente, sauf s’il est désigne comme le porte-parole. Mais attention a ne pas dire ce qu’il pense ou ce qu’il veut. Porte-parole signifie bien qu’il porte « une » parole, qui n’est donc pas forcement (et même jamais) la sienne. Il est donc prudent sur l’expression de son avis dont tout le monde se bat, sur les questions philosophiques, politiques et religieuses notamment. Paradoxal, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est logique aussi… En politique, il s’agit de dire sans dire. Il ne manquerait plus qu’on debatte « sérieusement » qui sait ou ça risquerait de nous mener !
11. Fier de son activité de petite pute , le bon communicant politique leche-boule est, toujours et partout, un ambassadeur de sa cause, de sa famille politique ou associative, de son pays, de l’humanité. Il évoque toujours par quelques mots abstraits bien sentis une cause qui le dépasse individuellement, et répète que c’est sa vocation. Il n’a pas peur de parler de « destin ».