Ah… La peur du « blanc »… Le trou, juste là, au milieu de la conversation. Vous avez certainement déjà vécu ce léger malaise qui traverse la conversation quand on arrive au bout d’un sujet et que toutes les banalités ont été épuisées. Vous ne maîtrisez pas encore l’art du small talking, ou autrement dit le grand art de la petite conversation.
Parler pour ne rien dire semble pourtant bien être une sorte de mal nécessaire. C’est le plus souvent au détour d’une longue conversation qu’on tombe sur une pépite : une idée géniale, une passion commune, un ami qui nous rapproche. C’est aussi indispensable de savoir maintenir une conversation suffisamment pour faire connaissance.
Les anglophones appellent ça le fluff talk ou small talking… L’art de mener une conversation à la fois légère et intéressante. Difficile pour les plus exigeants d’entre nous, pour qui parler de la pluie et du beau temps ressemble le plus souvent à une simple perte… de temps justement.
Il existe en fait trois règles d’or pour animer une conversation légère de ce type, pour exceller dans l’art indispensable des discussions inutiles ;-)
1. Orientez la conversation sur les émotions plutôt que sur les faits
2. Donnez toujours quelques détails et anecdotes en plus
3. Relancez la conversation par des questions ouvertes
Un exemple ? Imaginez… Vous rencontrez quelqu’un dans une soirée qui vous demande où vous habitez (classique !) :
Scénario 1 :
– Moi, j’habite à Paris à côté de la place d’Italie [les faits, juste les faits]. Et vous ?
– Moi, j’habite à Montreuil. (Et pouf, gros blanc. Le factuel s’épuise et ennuie très rapidement… Mauvais exemple !)
Scénario 2 :
– Moi, j’habite à la Butte-aux-Cailles à côté de la place d’Italie. Un quartier vraiment sympa pour sortir boire un verre entre amis (détails en plus), comment trouvez-vous l’ambiance parisienne ? (focus émotions + question ouverte)
– J’aime beaucoup l’histoire et la vie trépidante des rues de Paris, même si cela n’a pas toujours été le cas blablabla… (et c’est parti pour un échange riche et stimulant !)
Le focus sur les émotions donne ainsi plus de passion à la conversation et les détails viennent alimenter la question ouverte. La question ouverte incite l’autre à développer sa pensée, ses sentiments ce qui entretien naturellement la conversation et la rend intéressante.
Pour aller plus loin vous pouvez aussi consulter le livre de Florence La Bras, Small talk ainsi que le livre de Debra Fine, Le Grand Art de la Petite Conversation !