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Conférenciers : 9 techniques pour interagir avec votre public et rendre vos interventions plus dynamiques

Lorsqu’on prépare pour la première fois une conférence professionnelle, on peut vite avoir l’impression qu’on va devoir faire un long monologue, parler seul longtemps… Dans le pire scénario, on imagine d’avance que le public va s’endormir, paraître désintéressé ou inattentif, ou même être frustré de ne pas pouvoir poser ses questions. A vrai dire, en tant que conférencier professionnel, ce n’est jamais le public qu’il faut redouter en priorité : le résultat dépend surtout de vous ! C’est à vous qu’il incombe de maîtriser toutes les techniques pour interagir au mieux avec le public et lui laisser le souvenir d’une intervention dynamique. Voyons donc en 9 points quelques unes de nos best practices pour rendre votre conférence vivante et interactive :

1. Se présenter en toute simplicité

C’est l’heure du premier contact avec le public, le moment pour vous de vous présenter. Votre stress monte d’un cran, ce qui est tout à fait normal. Côté spectateurs, c’est plutôt l’impatience qui est perceptible. Et pour cause : ils attendent beaucoup de vous, ont hâte d’entendre votre voix, de savoir ce que vous allez leur dire et de répondre à une petite voix interne « est-ce que venir ici était une bonne idée ou une perte de temps ? » Ce tout début de conférence est une occasion en or pour vous d’interagir dès les prémices avec votre public. Alors faut-il vraiment détailler de A à Z votre parcours, vos notes scolaires et les confidences de votre grand-mère sur votre passion ? Pas vraiment ! Allez à l’essentiel, en gardant toutefois les éléments qui permettent de comprendre ce qui vous a amené là.

2. Ne chassez pas trop le naturel

Si les spectateurs ne vous connaissent pas encore, vous devrez apprendre à nouer un lien de confiance avec eux. Pourquoi croiraient-ils en votre discours ? Pour quelles raisons considéreraient-ils que vos propos sont véridiques ? Quoi qu’il arrive, soyez vous-même. Les discours sur-joués sonnent souvent faux et peu crédibles pour le public. Inutile donc de vouloir en faire trop en prenant des airs supérieurs. Évitez également de modifier votre voix pour vous donner un style différent. Le résultat n’est pas toujours celui escompté… Voici 8 techniques pour rester authentique lors d’une prise de parole en public.

3. Vulgariser à bon escient

En tant que conférencier, c’est à vous de connaître au mieux les attentes de votre public. Est-ce qu’il s’agit d’un public large avec des novices et des personnes dotées de plus de connaissances dans le domaine, ou uniquement d’individus du même niveau ? Faut-il revenir aux bases ou seulement les survoler ? Il est essentiel d’adapter votre vocabulaire pour que tous vos auditeurs puissent comprendre ce que vous dites. Dans le cas contraire, vous risquez de perdre une partie de votre public. Or, un public déçu ne vous recommandera pas, et ne reviendra pas.

4. Rendez votre conférence vivante

L’idée n’est pas que votre public s’ennuie, mais qu’il reste attentif à ce que vous dîtes du début à la fin. Un individu reste rarement concentré très longtemps (soyons honnête). Pour que vous soyez écouté, vous allez donc devoir mettre en œuvre quelques techniques pour garder votre audience bien attentive. Evitez par exemple de faire le piquet dans un coin. Occupez l’espace ! Il est pour vous, profitez-en. Ce n’est bien sûr pas une raison pour vous agiter dans tous les sens (cela peut vite fatiguer le public). N’oubliez pas non plus de soignez votre gestuelle pour qu’elle accompagne naturellement vos paroles. Cela facilitera votre compréhension. Vous pouvez aussi penser à d’autres supports (projection au mur, vidéos,…). Autre petite astuce : tentez les questions rhétoriques et les échanges directs avec les spectateurs. Cela dynamisera d’autant plus votre conférence !

5. Osez les blagues

Il n’y a rien de plus ennuyant qu’un discours monotone. Pourquoi ne pas glisser une blague ou une petite phrase qui fait sourire de temps à autre. Cette petite tactique permet elle aussi de conserver l’attention du public qui écoutera vos propos (au pire en attendant la prochaine plaisanterie). Le livre de Michael Aguilar Mettez de l’humour dans vos discours est une mine dans ce sens : il contient pas moins de 200 blagues et idées amusantes pour dynamiser vos conférences, vos exposes ou encore vos réunions…

Mais attention : on ne peut pas rire de tout ! Ou du moins, pas avec tout le monde… Ce qui revient au même : attention aux limites à ne pas franchir publiquement. Choisissez donc vos plaisanteries avec justesse en évitant celles qui ciblent certains thèmes comme la politique ou la religion, et celles qui pourraient constituer de la discrimination. Ceci mis à part, soyez convaincu qu’il est possible d’être à la fois drôle et éloquent, ce n’est pas contradictoire : voici notamment 3 techniques simples pour surprendre et faire rire votre auditoire.

6. Donnez la parole au public

Dans la plupart des conférences, les spectateurs ne peuvent poser leurs questions qu’à la fin, après l’intervention du conférencier. Seulement voilà : à ce moment-là les mains se ruent en l’air et il est souvent difficile pour les participants les plus réservés de participer. Viennent ajouter à cela les problèmes de micro, les participants qui monopolisent le temps de parole, etc. La session des questions/réponses finit généralement par être frustrante pour les deux parties. Le conférencier ne parvient pas à répondre pleinement aux attentes de son public et ce public n’est pas entièrement satisfait car tous les participants ne peuvent pas poser leurs questions. Heureusement, vous avez à votre portée de nombreux outils et techniques pour favoriser les échanges avec votre audience et améliorer l’interactivité.

7. Autoriser le public à poser ses questions avant la fin

Lors d’une conférence, le temps des questions/réponses est généralement programmé à la fin. Cela peut sembler logique après tout : c’est parce que les auditeurs ont écouté et assimilé l’intégralité des propos de l’orateur qu’ils peuvent souhaiter y réagir ou demander quelques éclaircissements… Pourtant, offrir au public l’occasion de réagir pendant la conférence présente de nombreux avantages et rend la conférence particulièrement attractive et dynamique.

L’idée ici n’est pas de permettre aux spectateurs de vous arrêter à tout moment mais bien de les inciter à faire connaître leur point de vue. Ils peuvent par exemple réagir sur un réseau social (type Twitter), interagir en envoyant un SMS… Les solutions utilisant les nouvelles technologies sont nombreuses ! L’objectif reste bien sûr de donner la parole au public et d’orienter la discussion sur des points spécifiques en fonction des attentes et du besoin de l’audience. Peut-être aurez-vous besoin d’un modérateur dédié dans ce sens (voir le point 8 ci-dessous), à moins que ce rôle soit tout simplement dévolu au maitre de cérémonie.

Quoi qu’il en soit, de nos jours, il n’y a plus aucune raison que les gens se sentent interdits de s’exprimer. Prétendre que ce n’est pas possible pour des raisons logistiques n’est plus acceptable ! Par ailleurs, cela ne vous dispense bien évidemment pas de maitriser toutes les techniques pour répondre à toutes les questions du public et être capable de faire face à toutes ses réactions.

8. Organiser des sondages

Recueillir l’avis du public peut s’avérer très important pendant une conférence pour alimenter les échanges entre les participants et l’orateur. Pour sonder votre audience, vous pouvez utiliser des applications ou plateformes comme VoxVote ou PollEverywhere, ou encore du matériel dédié comme les boîtiers de vote interactifs souvent utilisés pendant les jeux télévisés. Suivant les solutions, les participants peuvent être anonymes ou donner leur nom.

9. Appuyez-vous sur le « mur » des réseaux sociaux

Pour rendre vivante et interactive votre conférence, vous pouvez inciter les participants à s’exprimer sur Twitter via la mise en place d’un hashtag spécifique. Si cela vous apporte une bonne visibilité sur les réseaux, ce genre d’actions doit toutefois être accompagné d’une étape de modération, histoire de pouvoir trier les retours par pertinence.

Le social wall oui… mais pas sans les bons outils ! Si vous voulez créer un débat avec plusieurs intervenants pendant votre conférence, vous pouvez opter pour le social wall, un outil qui peut tripler la participation. Il s’agit d’un mur interactif qui permet d’apporter une autre dimension à une conférence en faisant interagir le public et les intervenants grâce aux réseaux sociaux. A savoir qu’il existe une version dérivée, le private wall, qui permet de garder le débat plus confidentiel. Pour échanger avec vous, les gens peuvent utiliser un numéro de téléphone spécifique sans avoir besoin de décliner leur identité, ni que leur opinion soit affichée sur Internet.

Il faut quelques éléments essentiels pour mettre en place un social wall. Il faut d’abord toute une partie logistique : le matériel adéquat (a minima un pc avec une connexion internet) et la 3G pour permettre au public de participer. Cela peut suffire, mais il est souvent recommandé de mettre en place une étape de modération en amont, soit par la régie soit directement par le conférencier lui-même, grâce à une tablette. Cette dernière option peut sembler séduisante, mais attention à bien gérer la situation sans se mélanger les pinceaux en portant la double casquette de speaker et modérateur, cela requiert une véritable expérience…

Il existe des tas de façons d’interagir avec votre public, tout comme il existe des centaines d’approches pour aborder le sujet de votre conférence. C’est à vous de trouver ce qui rendra votre public attentif du début jusqu’à la fin. A vous de jouer !

Une fois que vous aurez un format de conférence interactive bien rôdé et maîtrisé, vous pourrez envisager de préparer une version de votre conférence en anglais et dans d’autres langues en vue de développer votre activité au-delà de la France. Attention toutefois aux inévitables pièges et difficultés de développer son activité professionnelle à l’étranger que vous soyez coach, formateur ou conférencier. Mais avec un plan d’action bien pensé, une stratégie digne de ce nom et pourquoi pas un accompagnement personnalisé ou une formation pour développer votre activité de conférencier international, vous serez prêt à conquérir le monde !

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Technique de « small talking » : comment parler de tout… et de rien

Ah… La peur du « blanc »… Le trou, juste là, au milieu de la conversation. Vous avez certainement déjà vécu ce léger malaise qui traverse la conversation quand on arrive au bout d’un sujet et que toutes les banalités ont été épuisées. Vous ne maîtrisez pas encore l’art du small talking, ou autrement dit le grand art de la petite conversation.

Parler pour ne rien dire semble pourtant bien être une sorte de mal nécessaire. C’est le plus souvent au détour d’une longue conversation qu’on tombe sur une pépite : une idée géniale, une passion commune, un ami qui nous rapproche. C’est aussi indispensable de savoir maintenir une conversation suffisamment pour faire connaissance.

Les anglophones appellent ça le fluff talk ou small talking… L’art de mener une conversation à la fois légère et intéressante. Difficile pour les plus exigeants d’entre nous, pour qui parler de la pluie et du beau temps ressemble le plus souvent à une simple perte… de temps justement.

Il existe en fait trois règles d’or pour animer une conversation légère de ce type, pour exceller dans l’art indispensable des discussions inutiles ;-)
1. Orientez la conversation sur les émotions plutôt que sur les faits
2. Donnez toujours quelques détails et anecdotes en plus
3. Relancez la conversation par des questions ouvertes

Un exemple ? Imaginez… Vous rencontrez quelqu’un dans une soirée qui vous demande où vous habitez (classique !) :

Scénario 1 :
– Moi, j’habite à Paris à côté de la place d’Italie [les faits, juste les faits]. Et vous ?
– Moi, j’habite à Montreuil.
(Et pouf, gros blanc. Le factuel s’épuise et ennuie très rapidement… Mauvais exemple !)

Scénario 2 :
– Moi, j’habite à la Butte-aux-Cailles à côté de la place d’Italie. Un quartier vraiment sympa pour sortir boire un verre entre amis (détails en plus), comment trouvez-vous l’ambiance parisienne ? (focus émotions + question ouverte)
– J’aime beaucoup l’histoire et la vie trépidante des rues de Paris, même si cela n’a pas toujours été le cas blablabla… (et c’est parti pour un échange riche et stimulant !)

Le focus sur les émotions donne ainsi plus de passion à la conversation et les détails viennent alimenter la question ouverte. La question ouverte incite l’autre à développer sa pensée, ses sentiments ce qui entretien naturellement la conversation et la rend intéressante.

Pour aller plus loin vous pouvez aussi consulter le livre de Florence La Bras, Small talk ainsi que le livre de Debra Fine, Le Grand Art de la Petite Conversation !

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Technique de manipulation : la « porte-au-nez »

Il existe une technique de manipulation redoutable, tellement simple et tellement commune qu’on en vient souvent à l’oublier. On l’utilise parfois sans vraiment s’en rendre compte, et surtout on est souvent manipulé sans le voir. Cette technique de manipulation s’avère pourtant diablement efficace, et est par exemple régulièrement utilisée par les associations qui font appel à la générosité publique pour des causes solidaires ou humanitaires… Cette technique de manipulation s’appelle « la porte au nez ». C’est ainsi qu’on la nomme dans le domaine de la psychologie sociale et de la manipulation mentale.

J’ai déjà parlé de la technique du pied dans la porte dans un précédent article. Le « pied dans la porte » consiste à faire une demande peu coûteuse qui sera vraisemblablement acceptée, suivie d’une demande plus coûteuse : la seconde demande aura alors davantage de chance d’être acceptée si elle a été précédée de l’acceptation de la première, qui crée une sorte de palier en s’appuyant sur ce qu’on nomme le « principe d’engagement ».

A l’inverse, la technique de la « porte au nez » consiste à faire d’abord une demande très coûteuse qui sera vraisemblablement refusée. Elle sera ensuite suivie d’une seconde demande moins coûteuse qui aura alors plus de chance d’être acceptée. En effet, l’interlocuteur sera probablement content de pouvoir faire cette sorte de concession pour la deuxième proposition, afin de s’alléger d’un certain sentiment de culpabilité du fait d’avoir refusé la première demande… C’est le célèbre psychologue Robert Cialdini qui a formalisé, dans les années 70, cette technique de manipulation redoutable. Vous devriez lire son livre sur l’influence et la manipulation.

Lors d’une expérimentation, Robert Cialdini a demandé à des étudiants s’ils étaient d’accord pour parrainer un adolescent d’un centre de détention pour jeunes délinquants, deux heures par semaine et ce, pendant deux ans. Auriez-vous accepté ? Probablement non, et en effet l’immense majorité des étudiants a refusé. Une fois cette requête fort coûteuse refusée, Robert Cialdini proposait alors à ces mêmes étudiants de bien vouloir effectuer une sortie unique de deux heures durant laquelle ils parraineraient un des garçons du centre de détention. Le fait de précéder cette demande de l’autre demande (demande très coûteuse d’abord, puis demande moins coûteuse) a permis de tripler littéralement le nombre d’acceptations de parrainage pour la sortie unique, par rapport à un groupe contrôle d’étudiants auxquels seule cette sortie unique était proposée.

Cette technique est d’autant plus efficace lorsque les éléments suivants sont rassemblés :

  • Noblesse de la cause des demandes. Plus la cause est noble, plus la culpabilité issue de la première demande sera intense, et plus la seconde demande aura de chance d’être acceptée ;
  • Même demandeur pour les deux demandes, faite en face-à-face ;
  • Fort différentiel de coût entre les deux demandes ;
  • Cohérence entre les deux demandes. Plus leur objectif semble convergent, plus la seconde a de chance d’être acceptée ;
  • Proximité temporelle. Le seconde demande a plus de chance d’être acceptée si elle est formulée rapidement après la première.

Sachez donc repérer la prochaine « porte au nez » qu’on essaie d’utiliser à vos dépends… et sachez l’utiliser de manière éthique. Vous trouverez de nombreuses autres techniques pour manipuler et influencer dans son livre sur la persuasion. Si vous souhaitez aller plus loin et découvrir d’autres techniques de ce type, je vous recommande sans hésiter le très pratique et tout aussi ludique Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens des célèbres psychologues Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois. Vous allez adorer ! Mais attention… Livre strictement réservé aux honnêtes gens !

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Le charisme est lié à la qualité du sommeil

Mieux dormir pour gagner en charisme ? L’idée peut surprendre ! Et pourtant… Les managers qui montrent des émotions positives à leurs collaborateurs provoquent souvent chez ces derniers des sentiments également positifs et sont considérés comme charismatiques par les intéressés.

Or, des chercheurs de l’Université de Washington ont montré que le manque de sommeil réduit à la fois le volume d’émotions positives et la capacité à réguler ses émotions négatives… Ce qui, en d’autres mots, veut dire que plus vous êtes fatigués et moins vous avez de charisme. Vous voulez briller ? Dormez !

Grâce à un bon sommeil profond et réparateur, vous retrouverez toute votre énergie et vous pourrez donc transmettre cette énergie à vos interlocuteurs, les faire vibrer, et c’est exactement ça le charisme : les inspirer en leur transmettant des vibrations.

Mais comment dormir correctement ? Comment récupérer des années de sommeil perdu, des années de mauvaises nuits pourries liées au stress et aux exigences de la vie moderne ? Métro-boulot-dodo, ce n’est tout simplement pas suffisant pour dormir correctement…

Voici donc ma technique pour s’endormir plus vite et mieux dormir. Je vous invite également à lire cet autre article où je présente ma méthode pour mieux récupérer, en prenant en compte la différence entre cycles longs et cycles courts. Bonne lecture, et surtout… Bonne sieste !

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Petite philosophie de la prise de parole en public…

La plupart des livres sur l’art oratoire et la communication se contente de compiler des « trucs » et astuces dans tous les sens, sans véritable cohérence ni méthode. C’est pourquoi j’ai été très agréablement surpris de découvrir le livre de Stéphane André qui propose bien plus qu’une « collection de trucs », mais bien une véritable philosophie de l’art oratoire.

Certes, le bouquin n’est pas toujours très agréable ni facile à lire, et n’est pas toujours très pratique. Mais il invite à réfléchir un peu plus en profondeur sur ce qu’est un « bon » orateur, et sur ce qui le démarque des autres orateurs, notamment des mauvais… Le livre de Stéphane André Le secret des orateurs est donc une approche de la prise de parole en public qui sort des lieux communs et qui met en place chez le futur orateur les vrais instruments du changement.

Nous avons tous eu l’occasion de lire toutes sortes de bouquins et d’articles qui multiplient les « astuces », les « techniques » pour améliorer notre prise de parole en public : bien se préparer, trouver une bonne accroche, s’adapter à son auditoire, ne pas lire ses « slides », éviter les « euh… » et les tics de langage, utiliser les silences, etc. Tout un patchwork de petites astuces utiles mais qui ne feront pas pour autant de nous de bons orateurs, capables de captiver et de convaincre l’auditoire.

Pourtant nous autres français partons avec un sacré handicap quand il s’agit de prendre la parole en public. Alors que d’autres cultures en font une priorité dès l’école primaire (ex. aux Etats-Unis), les français donnent la priorité à l’écrit et voient même d’un œil suspect les « beaux parleurs ».

L’un des enseignements les plus intéressants que je tire du livre Le secret des orateurs est pour moi l’importance de la « verticalité ». Se tenir droit, sans prendre appui sur un pupitre ou un bureau, sans se balancer à droite et à gauche.

Dans son livre, Stéphane André prend ainsi exemple sur la relation entre la verticalité et le leadership de nos hommes politiques pour démontrer ce propos. Stéphane André a formulé dans son livre une série d’autres lois fondamentales de l’éloquence issues d’une longue expérience du monde du théâtre et de l’entreprise.

Tout d’abord, la verticalité projette une image positive de force et d’indépendance. Elle permet aussi de libérer sa pensée et sa gestuelle pour être plus à l’écoute et au contact de son public. C’est à la fois physique et symbolique. C’est même l’un des principes fondamentaux que l’on peut retenir de tout l’ouvrage : les éléments physiques que l’on donne à voir par notre posture ou notre gestuelle suffisent souvent à « faire croire » à notre public que nous avons certaines dispositions morales suffisantes pour le convaincre… Profond, n’est-ce pas ?

Le secret des orateurs est un livre que je vous recommande, notamment si vous vous intéressez vraiment au sujet de l’art oratoire. Ce livre stimulera votre réflexion et vous donnera de nombreuses anecdotes d’orateurs plus ou moins brillants et les techniques pour les imiter – ou à l’inverse ne pas reproduire leurs erreurs.

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8 techniques pour étendre votre pouvoir d’influence

En matière d’influence et de leadership, les livres de Dale Carnegie sont des incontournables. j’ai déjà parlé sur ce site du best-seller Comment se faire des amis.

Dans la première partie de ce livre, Dale Carnegie donne des astuces simples pour établir et entretenir des relations solides avec votre entourage, professionnel notamment. Dans la seconde partie, il présente ses techniques pour influencer ses interlocuteurs. Voici les 8 techniques les plus importantes selon moi pour accroître de façon spectaculaire votre pouvoir d’influence :

1. Mettez vous à la place de votre interlocuteur pour identifier ce qui le motivera à agir

Déterminez quels sont ses objectifs personnels et ce qui lui procure du plaisir et du sens en réfléchissant non pas par rapport à votre propre référentiel mais par rapport au sien.

2. Encouragez

Même quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, efforcez vous de trouver le positif, encouragez la personne sur les qualités qu’elle a démontré et critiquez de manière constructive ses actions / sa démarche.

3. Accordez à votre interlocuteur le plaisir de croire que l’idée vient de lui

Mettez votre égo au placard quelques instants et faites en sorte que même la meilleure des idées semble venir de celui que vous souhaitez amener à la mettre en œuvre. Aidez le en posant des questions, en proposant des analogies – c’est un travail subtil mais extrêmement puissant.

4. Posez des questions plutôt que de donner des ordres directs

C’est un point fondamental pour s’assurer l’appropriation et l’engagement de la personne. Elle se sentira d’autant plus engagée qu’elle aura elle-même formulé son plan d’action. Cela renvoie directement aux travaux sur l’engagement de Robert Vincent Joule dans « La soumission librement consentie »(voir le post) et « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens ».

5. Faites appel aux sentiments élevés

Nous voulons tous faire le bien, agir dans l’intérêt commun au fond de nous. Or ce sont bien nos émotions plus que la raison qui nous poussent à agir. Sachez solliciter la générosité, le patriotisme, ou encore la compassion de vos interlocuteurs – vous donnerez ainsi du sens à leur action.

6. Lancez un défi

Certains tempéraments seront plus sensibles au « challenge ». Réaliser de grandes choses compliquées pour soi-même ou pour se valoriser socialement est un moteur particulièrement fort et parfois plus facile à activer dans un contexte professionnel.

7. Démontrez spectaculairement vos idées. Frappez la vue et l’imagination

Simplifiez et imagez vos idées pour les rendre facile à comprendre et à mémoriser. C’est d’autant plus vrai pour les domaines un peu techniques, usez et abusez des analogies dans des domaines de la vie quotidienne pour frapper l’imagination.

8. Donnez une belle réputation à mériter

C’est ce que les psychologues sociaux appellent simplement la labellisation (ou labeling en anglais). Si je vous emprunte 1€ et vous remercie en vous disant « Vous êtes vraiment quelqu’un de généreux » avant de vous demander 10€ supplémentaires, j’augmente très fortement la probabilité que vous accédiez à ma deuxième demande. Vous voudrez plus ou moins inconsciemment mériter la générosité que je vous ai attribué.

Mon ultime conseil :

Procurez-vous à tout prix le best-seller de Dale Carnegie Comment se faire des amis, et pourquoi pas sa version moderne Comment se faire des amis à l’ère du numérique, vous ne le regretterez pas. Ce livre deviendra probablement l’un des plus précieux de toute votre vie, et vous gagnerez non seulement à le lire, mais surtout à le relire de temps en temps… C’est également un cadeau très utile aux gens qui comptent vraiment pour vous, notamment vos enfants (si vous êtes parents).

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Comment manipuler les autres avec la technique de « l’étiquetage »

Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous êtes un vrai passionné de psychologie, n’est-ce pas ? Et en disant cela, je suis justement en train de mettre en oeuvre une technique psychologique de manipulation redoutable : l’étiquetage

L’étiquetage est une méthode puissante de manipulation que nous utilisons bien souvent sans même nous en apercevoir, et parfois d’ailleurs de manière assez mauvaise. Par exemple, quand un adulte gronde un enfant et qu’il lui dit « tu es méchant », on pense lui faire prendre conscience du mauvais de son attitude… Mais en réalité on naturalise son mauvais comportement – on le renforce dans la croyance qu’il est vraiment mauvais, et donc qu’il n’y a probablement rien à changer à cet état de fait. Il faudrait mieux lui dire « Ce que tu viens de faire est méchant, cela ne te ressemble vraiment pas, toi qui est si gentil« . Et là nous utilisons correctement l’étiquetage, dans la mesure où nous pouvons avoir une véritable influence sur son comportement.

Cette technique est abordée dans le livre de Robert-Vincent Joule Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, où il explique le pouvoir et les applications positives de l’étiquetage comme méthode de manipulation. Robert-Vincent Joule est chercheur en psychologie sociale, son livre est à posséder absolument ! Je vous recommande également son livre La soumission librement consentie, à la fois terrifiant et instructif…

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Un piège à éviter : le sophisme de la motivation

Ce n’est pas parce qu’on montre qu’une opinion est sous-tendue par une motivation précise qu’on prouve qu’elle est fausse !

Crimes contre la logique est un ouvrage du philosophe néo-zélandais Jamie Whyte, politicien par ailleurs, qui vise à démasquer les raisonnements tordus et plaide en faveur de l’usage de la raison dans les débats publics comme privés.

Il recense toutes les infractions à la logique commises à dessein par les vendeurs, les arnaqueurs, les sectaires, les hommes d’église ou les politiciens (qu’il connait donc si bien…) afin d’obtenir nos suffrages, notre argent, notre adhésion, ou simplement pour changer de sujet, détourner les conversations et éviter les vraies questions

Dans ce livre inclassable, sorte de manuel de rhétorique appliquée à la vie de tous les jours, Jamie Whyte démonte avec son humour tout british les argumentations bidons auxquels nous sommes tous confrontés quotidiennement (lors des débats entre amis, en famille, en couple… mais aussi lorsque nous allumons la télé pour suivre les interviews et émissions politiques). Petit extrait choisi sur le « Sophisme de la Motivation » (page 81) :

Quand ma sœur avait 15 ans, elle trouvait qu’elle avait de grosses cuisses. De temps à autres, elle demandait à en avoir le cœur net : « mes cuisses sont grosses, n’est-ce pas ? »

« Non, ma chérie, répondaient alors mes parents, tes cuisses sont très jolies ; tu es une belle fille. »

Eh bien, voilà qui confirmait ce qu’elle pensait. Prenant le contrepied des dénégations de nos parents pour confirmer ses pires craintes, ma sœur entonnait son sempiternel refrain : « Vous dites ça juste pour me faire plaisir ! »

Elle commettait là le Sophisme de la Motivation, croyant qu’en démasquant les raisons qui poussaient nos parents à exprimer une opinion – faire qu’elle se sente mieux dans sa peau et qu’elle se taise – elle avait démontré la fausseté de cette dernière.

Mais ce n’était pas le cas. En effet, il est tout à fait possible d’avoir intérêt à professer ou à exprimer une opinion, et que celle-ci soit vrai. Un homme peut gagner une paix royale et durable en disant à sa femme qu’il l’aime ; il se peut néanmoins qu’il l’aime vraiment…

Ma sœur n’avait pas de grosses cuisses. En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’on montre qu’une opinion est sous-tendue par une motivation précise qu’on prouve qu’elle est fausse !

(Image en illustration de l’article : René Magritte, L’invention collective, 1935)

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La différence entre attaques « ad hominem » et « ad personam » chez Schopenhauer

L’attaque ad personam vise la personne elle-même, tandis que l’attaque ad hominem concerne la cohérence de ses propos.

Condamner les attaques ad hominem est devenu commun sur internet. Le problème, ce n’est pas tant le côté pompeux (d’utiliser une telle expression plutôt que de simplement parler « d’insultes ») que le fait de confondre les deux, insultes et ad hominem.

Et cette erreur s’est généralisée sur tous les forums, sans que personne ne cherche à vérifier ce qu’il reproduisait…

Peut-être faut-il rappeler la distinction établie par Schopenhauer entre l’attaque ad hominem et l’attaque ad personam. Ce sont en effet ces deux attaques qui sont confondues, la première généralement prise pour la seconde :

Par ad hominem doivent être désignés les propos qui traitent de notre interlocuteur selon son titre, son statut, ses actions, ses engagements, ses déclarations… Tandis que l’ad personam consiste à traiter… ce même interlocuteur de tous les noms !

Ainsi, sur un forum internet par exemple, quasiment chaque fois qu’un intervenant insulté dénonce des attaques « ad hominem » à son encontre, il s’agit en réalité quasiment tout le temps d’attaques « ad personam ».

Dans L’art d’avoir toujours raison, Schopenhauer énonce différents stratagèmes rhétoriques visant à triompher de ses contradicteurs lors d’un débat. Concluant sur un « stratagème ultime » (à mettre en pratique uniquement quand tous les autres ont fait défaut), il écrit :

« Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem.« 

L’argument ad hominem constitue quant à lui le « stratagème n° 16 », associé à l’argument ex concessis :

« Quand l’adversaire fait une affirmation, nous devons chercher à savoir si elle n’est pas d’une certaine façon, et ne serait-ce qu’en apparence, en contradiction avec quelque chose qu’il a dit ou admis auparavant, ou avec les principes d’une école ou d’une secte dont il a fait l’éloge, ou avec les actes des adeptes de cette secte, qu’ils soient sincères ou non, ou avec ses propres faits et gestes. Si par exemple il prend parti en faveur du suicide, il faut s’écrier aussitôt : « Pourquoi ne te pends-tu pas ? » Ou bien s’il affirme par exemple que Berlin est une ville désagréable, on s’écrie aussitôt : « Pourquoi ne pars-tu pas par la première diligence ? »

L’attaque ad personam vise donc la personne elle-même, tandis que l’attaque ad hominem concerne la cohérence de ses propos.

Argumentum ad personam et ad hominem sont deux locutions latines signifiant respectivement, au sens littéral, « argument par rapport à la personne » et « par rapport à l’homme ». Les deux sont presque synonymes, d’où une confusion facile. Elles sont avant tout formées par souci d’univocité, afin de distinguer deux attitudes qui se ressemblent sans être identiques.

Précisons par ailleurs que l’une et l’autre de ces formules n’a d’argument que le nom : il s’agit de pure rhétorique et non de logique.

En effet : la valeur ou la véracité d’une idée ne dépend pas des contradictions propres aux personnes qui la défendent. Quand bien même une idée vraie serait soutenue pour de mauvaises raisons ou par de mauvaises personnes, elle n’en demeure pas moins vraie… Et vice-versa…

La valeur d’une idée ne dépend pas des contradictions propres aux personnes qui la défendent, mais de la validité de l’argumentation qui y conduit.

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