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Saisissez toutes les occasions de parler en public !

C’est en forgeant qu’on devient forgeron, vous connaissez le dicton. De la même manière, c’est en saisissant toutes les occasions de prendre la parole en public que vous deviendrez à chaque fois un peu meilleur orateur.

Peut-être êtes-vous timide, peut-être avez-vous peur… Comme quasiment tous les grands orateurs à leurs débuts ! Aucun n’a eu un goût « inné » pour l’art oratoire. Les individus qui ne connaissent aucune timidité deviennent rarement de grands orateurs ou de bons leaders. Pourquoi ? Parce que le trac et la timidité sont souvent la marque d’une exigence élevée de ce qu’il faut montrer en société. La personne trop sûre d’elle ne cherche pas à s’améliorer. Tandis que l’individu qui se sent faible, mais qui décide d’aller au devant de ses peurs, fait tout pour se donner le maximum de chances. Il cherche donc à contrôler au mieux ce qu’il peut produire, ou dire. Il accepte de faire des erreurs mais il se met surtout en tête de les corriger dès le prochain essai. Il étudie la question, la situation, il se prépare ardemment. Il est prêt à se donner à fond pour faire le mieux possible. Et c’est pour cette raison qu’il finit, parfois, par se distinguer.

Que pouvez-vous faire pour vous perfectionner ? Multiplier les occasions de vous mettre en situation ! Lorsque les fêtes de fin d’année approchent, profitez par exemple de cette période pour vous entraîner à parler en public ! Portez des toasts lors des soirées et captivez vos amis et toute la famille ! Un mariage ? Une occasion de plus ! Vous avez saisi l’idée. Dale Carnegie sera un précieux allié, auteur d’un guide incontournable sur l’art oratoire : Comment parler en public.

Entraînez-vous, répétez, utilisez tous les conseils et astuces en la matière pour éviter les pièges et vous préparer au mieux. Par exemple, servez-vous de l’astuce des 5 S pour réagir si on vous donne la parole à l’improviste, même si vous ne savez pas quoi dire ! Faites des exercices pour vous entraîner à l’oral, apprenez comment répondre à toutes les questions, et servez-vous de toutes les techniques de storytelling (comme la technique de la photo mentale par exemple) pour structurer vos discours et marquer les esprits.

Par la pratique et la régularité, vous vous sentirez plus à l’aise, vous commencerez à vous amuser, à y prendre du plaisir, alors que l’exercice vous terrorisait peut-être. Et, surtout, ce sont les autres, votre entourage, vos amis, qui remarqueront probablement les premiers vos progrès !

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Mieux communiquer avec les autres (en arrêtant de se prendre la tête…)

Parfois, il faut appuyer sur le bouton « arrêt »… Stop ! Éteignez votre dialogue intérieur ! Faites « pause » sur les prises de tête ! Éteignez tout…

Dans cet article, nous allons voir comment arrêter de se prendre la tête et retrouver la « confiance en soi ». C’est elle qui est au cœur de notre épanouissement social. La confiance en soi est ce qui permet d’avancer dans la société, de trouver ses points d’ancrage dans le monde et de bâtir son avenir avec détermination. Oser prendre la parole, défendre nos convictions, avoir de la répartie, c’est ainsi que l’on (se) construit.

Il existe de nombreuses techniques psychologiques pour développer la confiance en soi. Elles demandent souvent des efforts et de la persévérance comme c’est souvent le cas pour opérer des changements profonds. Toutefois, il y a aussi quelques techniques plus rapides, moins connues, que l’on peut pourtant mettre en oeuvre dès maintenant et ressentir les premiers changements.

Une technique simple et pourtant très efficace pour obtenir de premiers résultats consiste à « éteindre son dialogue intérieur ». Dans la suite de cet article, je vais vous expliquer comment procéder.

Vous en avez certainement fait l’expérience lors d’une réunion professionnelle ou d’un événement rassemblant du monde : au moment de prendre la parole, vous hésitez, vous balbutiez, vous bafouillez… Au-secours ! A ce moment-là vous vous dites intérieurement : « ça y est, c’est foutu, je ne vais pas y arriver », etc. Soyons honnêtes : on a tous déjà connu ce genre de situation !

La clé d’une intervention réussie dépend avant tout du niveau de synchronisation que vous établissez avec vos interlocuteurs. C’est dans la défaillance de cette synchronisation que réside le problème majeur. Votre attention doit toute entière être tournée vers eux. Vers eux ! Et non vers vous… En vous parlant à vous-même vous perdez en niveau d’écoute, en flexibilité, en créativité.

Quand vous commencez à vous parler intérieurement, peu importe ce que vous dites. Bien sûr, se dire « c’est bon, ça se passe bien » est mieux que se dire « merde, raté, j’ai tout foiré », mais la situation est presque la même : vous parasitez votre communication car vous êtes davantage centré sur vous que sur l’autre ! La solution ? Éteignez ce dialogue avant qu’il ne monopolise votre esprit, dès ses toutes premières syllabes. En vous focalisant sur l’instant présent, et en ouvrant grand les yeux et les oreilles vous gagnerez en répartie, en humour, en souplesse.

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Dépasser les difficultés de l’art oratoire

Comme son nom l’indique, l’art oratoire est un art. C’est-à-dire qu’on ne peut pas complètement le théoriser. Ce n’est pas une science infaillible. On ne peut l’apprendre exclusivement à travers les livres (ou un blog…!). Un art doit se pratiquer, le plus possible. C’est un exercice concret auquel il faut se consacrer avec régularité, chaque jour si possible.

Certaines personnes pensent qu’elles n’ont « pas le temps » de se consacrer à l’art oratoire, ne serait-ce que quelques minutes par jour ou quelques heures par semaine. Certes, la vie professionnelle a ses contraintes et ses exigences, et il est évident qu’à partir d’un certain âge il est de plus en plus difficile de dégager du temps « pour soi ». Mais qui a dit qu’il fallait s’y mettre à 30 ou 35 ans ? Du temps, nous en avons ! Plus qu’il n’en faut ! Quand ça ? Où ça ? A l’école ! Quand on est enfant !

Dès l’école maternelle, nous avons des heures et des heures, des journées entières à occuper, tout au long de l’année. Notre scolarité s’étend sur une vingtaine d’années en moyenne : nous avons donc énormément de temps pour travailler les aptitudes fondamentales qui feront de nous les citoyens épanouis et engagés que l’on souhaite voir évoluer dans notre société !

Dire que ce n’est pas possible est un mensonge. C’est un refus politique motivé pour d’obscures raisons. Si nous sommes parfaitement honnêtes, nous devons reconnaître que nous gâchons purement et simplement une immense partie de notre temps si précieux au cours d’une scolarité qui ne sert quasiment à rien. Pire : l’école est contre-productive lorsqu’elle brime les élèves, lorsqu’elle étouffe leur créativité, lorsqu’elle conditionne leurs esprits encore malléables à leur jeune âge pour en faire de docile petits travailleurs et fonctionnaires.

D’une façon étonnante, ce qui distingue le contenu des enseignements dans l’éducation nationale française par rapport aux enseignements anglo-saxons, c’est le rapport à la communication et à la participation orale des élèves. L’art oratoire semble superflu, et pourtant, tout le monde se rend compte du trac et du stress éprouvé lorsqu’il s’agit de prendre la parole face à d’autres personnes : malaise de l’adolescent qui veut aborder un ou une inconnue pour tenter de le ou la séduire… Stress de l’employé qui doit faire face à un client difficile… Angoisse de devoir intervenir en réunion pour présenter un projet… Envie de disparaître lorsqu’il s’agit de monter sur scène pour parler lors d’une Assemblée Générale…

Nous pourrions facilement corriger ces difficultés si nous décidions de travailler efficacement l’art oratoire dès les premières classes à l’école. Pourtant, cet art si difficile et si important est aussi le moins étudié, et le moins bien enseigné. Le problème à l’oral est un problème très français.

Dans la plupart des autres pays européens (Espagne, Grèce, Angleterre…), l’exposé oral est le mode principal de contrôle des connaissances. Il y a peu de dissertations, plutôt des questionnaires. Tandis qu’en France, le système de contrôle éducatif repose surtout sur l’écrit. On condamne la liberté de l’expression orale. On prétend vouloir éviter le « blabla », on interdit les « bavardages », on punit les élèves qui chuchotent entre eux… Et d’un autre côté on prétend vouloir favoriser l’expression de chacun, on prétend vouloir permettre aux citoyens de s’exprimer, on prétend les « consulter » sur tous les sujets… Contradiction, quand tu nous tient !

Car l’éducation française finit par produire du trac. Pour les Français, le trac est profondément ancré en chacun de nous. Il est inversement proportionnel à notre faible pratique de l’oral : moins on prend la parole en public, et plus on a peur de le faire, c’est hélas tout à fait normal…

Dans un autre domaine, la peur est également présente : dans le sport, et la tension extrême des compétitions. Les sportifs connaissent en effet un phénomène analogue au trac lors des compétitions. Outre la difficulté des gestes et mouvements propres au sport en question, l’un des facteurs clefs du succès est la gestion de son stress et de ses émotions. L’effort physique augmente déjà le rythme cardiaque. Si un sportif se laisse submerger par le stress, son rythme cardiaque devient tel qu’il s’épuise et s’essouffle avant même d’avoir effectué le moindre mouvement. Et comment font les sportifs pour face à ce problème ? Il n’y a pas de meilleure préparation qu’un entrainement régulier. En s’exposant régulièrement à la pression des compétitions, ils en font progressivement une habitude. Et lorsqu’ils sont habitués, ces moments sont moins difficiles à affronter, tout simplement.

En art oratoire c’est exactement la même chose : on ne devient pas forcément « meilleur » ou plus éloquent en pratiquant beaucoup, mais au moins on gomme progressivement le trac, on le rend moins paralysant, on s’habitue à ce stress et on gagne petit à petit en aisance. Une fois qu’on se sent plus à l’aise, on peut enfin travailler sa voix, ses gestes et sa rhétorique pour augmenter son impact à l’oral et offrir à ses interlocuteurs de vrais moments d’éloquence.

Pourtant, la parole en public n’est pas étrangère à une certaine tradition européenne. C’est même une tradition qui remonte jusqu’aux grands penseurs de la Grèce antique : Corax, Gorgias, Démosthène… Socrate n’a laissé aucun écrit. Sa philosophie était une philosophie incarnée, une philosophie qui prenait forme dans les dialogues et discussions animées qu’il avait avec ses contradicteurs comme ses admirateurs.

Socrate, philosophe ayant vécu au Ve siècle avant J.C., est à l’origine de la philosophie et de nos conceptions politiques fondamentales en Occident. Virtuose de la parole, il n’a laissé aucun écrit. Sa pensée a pourtant marqué les esprits à travers les siècles. A Athènes, la politique était rythmée par les débats publics. Démosthène fur un modèle d’orateur pour Cicéron, qui reprit quelques siècles plus tard les grands principes élémentaires de la rhétorique d’Aristote.

Homme d’Etat un siècle avant J.C., Cicéron était un modèle d’éloquence. Il a rédigé de nombreux ouvrages sur la rhétorique et l’art de convaincre. Démosthène est un homme d’Etat de l’Athènes de la Grèce antique Opposant de Philippe II de Macédoine, il est un éminent représentant de ceux que l’on appelle les orateurs « attiques ».

Le général De Gaulle était un orateur hors pair. Il maîtrisait la puissance de la voix, jouait de son regard, et sa gestuelle transmettait les émotions qui vibraient en lui. Ce grand chef politique avait fait de la parole son outil privilégié pour le combat des idées.

C’est donc dans notre propre histoire, et plus exactement dans notre histoire intellectuelle, que nous pouvons trouver les ressources pour réhabiliter l’expression orale comme véritable tradition européenne et française. Sur ces bases, nous pourrons reconstruire la parole politique et donner à chaque citoyen les moyens de faire advenir à travers leur aisance et leurs engagements la société réellement démocratique que prétendent appeler de leurs vœux nos politiques.

Photo : Miroslav Petrasko

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Apprenez à jouer avec les émotions de votre auditoire : 4 principes à appliquer dans votre communication

Parmi les grands principes qui font qu’une idée est une bonne idée, c’est-à-dire qu’elle soit retenue par votre public et que tout le monde se mette à en parler, il faut que cette idée active la corde émotionnelle de vos auditeurs. Ce principe est rappelé noir sur blanc dans l’ouvrage de référence Made to Stick, écrit par Chip et Dan Heath. Comment s’assurer que son idée soit aussi une idée émotionnelle ? Voici 4 règles à suivre pour toucher le cœur de vos interlocuteurs :

1. Il s’agit d’une idée qui concerne l’auditoire : établissez une association avec ce qui leur importe vraiment, utilisez le pouvoir de l’association. Qu’est-ce cela signifie ? Notre cerveau fonctionne par association d’idées. Avec un récit, les neurones de vos interlocuteurs ou auditeurs vont pouvoir associer l’univers de notre histoire à la leur. Par exemple, dans la perspective où vous devez parler de camping-cars à des passionnés de camping-cars : qu’est-ce qui leur importe vraiment à travers leur camping-car ? Ce n’est pas forcément le camping-car lui-même en tant qu’objet mécanique mais ce qu’il permet de vivre… Par exemple, la liberté : mettez en scène une moment d’évasion permis par le camping car, en allant n’importe où, en se réveillant n’importe où… Ou bien, la famille : mettez en scène un moment de partage en famille au sein d’un camping car, un repas ou une soirée jeu de société qui réunit des parents et leur petit garçon ou leur petite fille dans la promiscuité intimiste et réconfortante d’un camping car, à la manière des cabanes dans lesquelles on aimait tant se cacher et se blottir quand on était petit…

2. Faites valoir l’intérêt de vos interlocuteurs : faites valoir leur propre intérêt, ne parlez pas qu’à leurs seuls intérêts de base. Exemple du vendeur : Avoir le meilleur ordinateur possible n’est pas dans leur propre intérêt. Etre plus organisé, trouver l’information plus rapidement, être plus confiant de pouvoir tout trouver rapidement sont dans leur intérêt. Utilisez la fameuse hiérarchie des besoins de Maslow, pour cibler ce qui compte vraiment aux yeux de chacun d’eux.

3. Entrez en résonance avec leur identité : que ferait quelqu’un comme vous ou moi ? Des pompiers n’ont pas besoins d’être amadoués pour regarder un film de secouristes. Cela suppose de bien connaître votre public pour mettre en scène des personnages auxquels vos interlocuteurs ou vos auditeurs peuvent s’identifier, ou encore pour mettre en avant les points communs que vous avez avec eux.

4. Utilisez le pouvoir de l’imagination : demandez-leur tout simplement (mais très directement) de s’imaginer en train d’utiliser tel ou tel produit… Au fond c’est le principe à la base du storytelling, l’un des meilleurs moyens de rendre votre communication particulièrement émotionnelle et marquante.

En suivant ces 4 règles, vous vous assurez de développer un message qui touchera votre public. Votre public sera plus réceptif, vraiment attentif à ce que vous lui dites, retiendra votre message et surtout en parlera autour de lui… C’est ainsi que vous marquerez véritablement les esprits.

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L’un des meilleurs moyens de capter l’attention…

Dans le livre Made to Stick, les auteurs Chip et Dan Heath expliquent ce qu’est pour eux une bonne idée. Pour eux, une bonne idée doit être une idée inattendue. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’une idée inattendue attire l’attention :

  • Une idée inattendue attire l’attention par la surprise (une chose qui va à l’encontre du sens commun) ;
  • Une idée inattendue attire l’attention par la rupture de logique (exemple : un spot télévisé ressemble à une publicité pour une voiture, mais la voiture a un accident, c’est en réalité la prévention routière qui vous demande de mettre votre ceinture).

Non seulement une idée inattendue attire, mais surtout elle maintient l’attention, par exemple :

  • Les théories du complot, qui piquent notre curiosité et suscitent nos plus folles interrogations ;
  • Créer un mystère qui nécessite plus tard une résolution ;
  • Des points de changement du tout au tout que le public attendra (« le clochard est devenu trader, mais quand et comment ? »).

Comment faire ? Il faut créer la curiosité en ne donnant pas toutes les informations, par exemple en montrant quelqu’un dans la salle qui sait des choses que le reste de la salle ne sait pas, en leur prédisant ce qui se passera et leur demander de vérifier si cela arrivera réellement (exemple : en début d’intervention marquer au tableau ce que l’auditoire souhaite apprendre, à la fin revenir à ces questions pour voir si votre intervention y a répondu), en demandant des exemples, en se demandant « quelles questions est-ce que je veux que mon auditoire se pose ? » C’est en préparant ainsi vos interventions que vous capterez et surtout maintiendrez l’attention de votre public, qui en redemandera !

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Préparez vos phrases chic et choc… avec la méthode C.R.E.A.M. !

Vous connaissez les phrases « chic & choc » ? Ce sont ces petites phrases que l’on retient d’un discours, dont les politiciens sont tout particulièrement adeptes, et que vous devez vous aussi forger de façon à ce que vos interlocuteurs s’en souviennent. Comment faire ? L’auteur et ancien rédacteur de discours présidentiels James C. Humes, qui a par ailleurs écrit le fameux manuel de rhétorique Speak Like Churchill, Stand Like Lincoln, donne un secret de simplicité de création : la méthode « C.R.E.A.M. » !

– Contraste : « Il n’y a qu’une réponse à la défaite et c’est la victoire »

– Rime : « D’aller là-bas, vivre ensemble, au pays qui te ressemble »

– Echo : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays »

– Allitération : « Quand les urnes auront parlé, il faudra se soumettre ou se démettre »

– Métaphore : « De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu sur le continent de l’Europe »

Il est finalement très simple de préparer ce genre de petites phrases mémorables. Demandez-vous tout d’abord « quelle est l’idée centrale de mon discours ? » Notez cette idée avec vos mots à vous sur un papier, puis jouez avec. Par association d’idées, vous finirez par faire émerger des phrases amusantes voire provocantes. Vous en produirez même de nombreuses ! Mais rappelez-vous qu’il n’est besoin que d’une seule phrase choc par intervention, parce que votre auditoire n’en retiendra probablement pas plus… Trop utiliser ces techniques, c’est leur faire perdre de leur efficacité. Servez-vous en avec parcimonie… Tout comme la crème, n’en mettez-pas trop dans vos plats, ahah !

Je vous recommande la lecture du livre Speak Like Churchill, Stand Like Lincoln. C’est clairement un livre comme on en trouve peu en matière d’art oratoire. Si vous avez déjà lu de nombreux livres concernant la prise de parole en public, vous avez peut-être l’impression de retrouver un peu trop souvent les mêmes idées, les mêmes trucs et astuces déjà bien connus et sans cesse répétés… Dans ce livre, vous trouverez la plupart des idées et exemples que tant d’autres reprennent, vous allez à la source ! Certes, le livre commence à dater un peu (paru en 2002), mais justement, préférez l’original aux pâles copies. Les techniques sont intemporelles et les exemples tirés de grands moments historiques sont eux aussi intemporels (Lincoln, Churchill et autres grands leaders qui ont fait l’histoire de leur pays et du monde…). Bref, Speak Like Churchill, Stand Like Lincoln est un livre que tout passionné d’art oratoire se doit de posséder dans sa bibliothèque, vous y trouverez toujours réjouissement et émerveillement au fil des pages feuilletées au hasard…

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Les 3 piliers de la rhétorique expliqués par ma fille

Aristote est le véritable fondateur de la rhétorique telle que nous l’entendons aujourd’hui. Développés au IVe siècle avant Jésus-Christ, ses principes prennent en compte à la fois le sens nodal et la périphérie et restent parfaitement opérationnels de nos jours. Aristote distingue trois types d’éléments dans tout discours : le logos, le pathos, l’ethos, qui peuvent correspondre à trois procédés argumentatifs ou persuasifs. Le logos est l’argument par logique (du type Si A alors B, A donc B) ; le pathos est l’argument par émotion (la peur, l’amour…) ; enfin, l’ethos est l’argument par personnalité, par réputation (l’honnêteté, les valeurs…). Le logos, le pathos et l’ethos fonctionnent habituellement ensemble pour convaincre.

Mise en situation avec ma fille de sept ans :

– Ma fillette chérie, tu dois mettre une pantalon avant de sortir parce que je t’ai dis qu’il faisait froid dehors…

– Papa, ce sont MES jambes, je sais ce que je dois mettre ! (ethos)

– Et un pantalon te permettra d’avoir chaud, n’est-ce pas…

– C’est pas grave si elles ont un peu la chaire de poule ! (logos)

– Regarde-moi, je n’aurais pas l’air idiot, là, dehors dans la rue, avec un short ?

– Si, tu aurais vraiment l’air idiot, mais pas moi ! (pathos)

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Connaissez-vous… l’OuLiPo ? 3 petits jeux littéraires pour enrichir votre vocabulaire

Avec l’OuLiPo jouons à assembler les mots, comme les rouages d’une étrange machine littéraire et langagière…

L’OuLiPo, pour « Ou-vroir de Li-ttérature Po-tentielle », est un projet lancé par un groupe d’écrivains dans les années 60. Parmi eux : Italo Calvino, Jean Queval, Raymond Queneau…

Leur but ? Inventer de nouvelles contraintes poétiques, pour créer de nouveaux textes, explorer les anciens, et jouer avec les ressources de la littérature et du langage.

Prenons par exemple le roman La disparition, de Georges Perec. Il s’agit de l’une des oeuvres emblématiques de l’OuLiPo. L’ouvrage est entièrement écrit en respectant la contrainte du lipogramme, c’est-à-dire sans jamais employer une certaine lettre de l’alphabet (et donc aucun des mots contenant cette lettre). La lettre interdite est ici la lettre E, qui est pourtant l’une des plus fréquente dans la langue française. Essayez de former des phrases en évitant d’utiliser le moindre mot contenant la lettre E, et vous verrez la difficulté ! Perec l’a fait pour un roman entier.

Exercices de style, de Raymond Quenaud, est un autre ouvrage célèbre dans lequel s’exprime tout l’esprit de l’OuLiPo. A la base, il y a une anecdote sans aucun intérêt : le narrateur monte dans un bus, assiste à une dispute entre deux personnes, et croise quelques heures plus tard l’une de ces personnes vers la gare Saint-Lazare… L’intérêt du livre vient plutôt du fait que l’auteur décline cette histoire insignifiante en près d’une centaine de versions, totalement différentes par leur style (en alexandrins, sous forme de saynète de théâtre, en argot, dans un style métaphorique, etc.).

Dans La disparition comme dans Exercices de style, tout l’enjeu est donc de dire une même chose, mais de différentes façons, en fonction des contraintes que l’on se fixe.

En ce sens, pour l’OuLiPo, toute contrainte est par essence un principe poétique. Une contrainte pousse à l’inventivité, à l’utilisation d’un vocabulaire riche et varié, et favorise le développement la créativité.

Les membres de l’OuLiPo ont ainsi inventé des dizaines et des dizaines de contraintes en tout genre, envisagées comme tout autant de jeux littéraires.

En voici 3 qui me plaisent particulièrement, parfaitement adaptables à l’oral :

1 – La littérature définitionnelle

Dans un énoncé donnée, on remplace chaque mot par la définition que l’on peut en donner ; puis on renouvelle l’opération sur l’énoncé obtenu, et ainsi de suite. Exemple :

Prenons pour énoncé de départ : « Le chat a bu le lait. »

Etape 1 : « Le mammifère carnivore domestique a avalé un liquide blanc, d’une saveur douce. »

Etape 2 : « Celui qui a des mamelles (mammifère), mange de la viande (carnivore), concerne la maison (domestique), a fait descendre dans le gosier par l’estomac (a avalé) un état de la matière sans forme propre (liquide), de la couleur du lait (blanc), d’une impression agréable sur l’organe du goût (d’une saveur douce). »

En appliquant ce procédé, une première phrase de six mots peut donner un texte de presque 200 mots dès la troisième étape ! Les définitions peuvent être techniques, ou plus poétiques. Dans l’exemple ci-dessus, le « chat » aurait pu se tranformer en « tigre des villes », etc.

2 – Le langage cuit

Le « langage cuit » consiste à prendre diverses expressions typiques, dictons, clichés et lieux communs et à les « cuire » en remplaçant chaque adjectif par son contraire. Exemple : l’expression « langage cuit » est la version cuite de… un « langage cru » !

A l’origine, « Langage cuit » le titre d’un recueil de Robert Desnos datant de 1923. En voici l’un des poèmes, construit sur ce principe :

D’une voix noire
D’une voix maigre
M’a séduite
Dans la nuit mince
Dans le jour des temps
Se vêtir d’une crêpe de chevelure
La muse aux seins mourants
Et la voix ronde
Dit que la voix est esclave
Quelle lumière cuite ce jour-là

Retrouvez-vous toutes les expressions originales, cuites et même ébouillantées dans ce poème ? « Voix blanche » est devenue « voix noire », « grosse voix » est devenue « voix maigre », etc. Amusez-vous, dans un discours ou une simple discussion, à surprendre vos interlocuteurs en transformant certaines expressions bien connues, les rajeunissant ainsi ou leur donnant un nouveau sens…

3 – Le tireur à la ligne

« Tirer à la ligne », c’est, pour un journaliste, faire long là où on pourrait faire court : on digresse, on ajoute des adjectifs, sans pour autant augmenter l’information… Pour qui est payé « à la ligne » ou à la « pige », l’intérêt économique saute aux yeux !

L’exercice oulipien du tireur à la ligne est cependant un peu différent : il s’agit, en partant d’une phrase de départ A et d’une phrase d’arrivée B, complètement indépendantes l’une de l’autre, d’insérer une phrase intermédiaire C (en faisant en sorte que ce que l’on dit reste plausible), puis de recommencer l’opération en insérant une phrase D entre A et C, une phrase E entre C et B… et continuer ainsi à insérer chaque fois une phrase nouvelle entre deux phrases existantes…

Cet exercice est excellent à pratiquer à deux (ou à plusieurs), sous forme d’échange, chacun ajoutant tour à tour une phrase ou un élément à ce que vient de dire l’autre. Le premier qui bloque, se trompe dans l’enchaînement ou n’est plus capable d’énoncer quelque chose de plausible, a perdu.

* * *

Ces 3 exercices sont tirés et adaptés du petit livre Abrégé de littérature potentielle, édité aux éditions des Mille et une nuit.

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Parlez comme Churchill, affirmez-vous comme Lincoln !

Speak Like Churchill, Stand Like Lincoln est un livre comme on en trouve peu en matière d’art oratoire. Vous avez certainement déjà lu de nombreux livres concernant la prise de parole en public. Mais quand vous aurez pris la peine de lire celui-ci, rares sont ceux qui vous procureront ensuite le même émerveillement…

Le titre peut paraître ronflant, bien qu’attirant pour qui s’intéresse à la communication politique, aux portraits de leaders et grands hommes. L’auteur, James C. Humes, fut la plume de cinq présidents des États-Unis. Auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet de la prise de parole en public, il est une personnalité respectée dans ce domaine.

Le livre est une sorte de recueil de techniques oratoires, chacune d’entre elle ayant son propre chapitre. Ainsi, bien que le livre aide son lecteur du début à la fin du discours au travers d’exemples, il sera facile par la suite de n’ouvrir le livre qu’au chapitre nécessaire. Ce qui en fait le parfait livre de chevet de l’orateur.

Speak Like Churchill, Stand Like Lincoln est destiné à être lu facilement et rapidement. Chacun des 21 chapitres qui le composent présente une technique simple, en environ une dizaine pages. Ce que vous pourrez y trouver :

  • Présentation de la technique respective
  • Citations d’hommes célèbres qui les illustrent, ou d’anecdotes
  • Reformulation de la technique en langage concis et clair
  • Exemple d’utilisation moderne de cette technique

Les 21 chapitres du livre nous amènent du choix du sujet à la présentation orale, en passant par l’écriture sur votre feuille blanche. L’éventail des thèmes le rendra vite indispensable à toute préparation de discours.

    Exemple : chapitre 14 – la phrase puissante

    La « phrase puissante » étant une traduction littérale, considérez là comme une phrase choc. Voici un extrait du chapitre concernant la phrase choc que chaque discours devrait contenir. Comment la reconnaît-on ? La phrase choc est celle que l’on retient d’un discours, que vous devez forger de façon à ce que l’auditoire s’en souvienne. James C. Humes y donne un secret de simplicité de création, que l’on peut résumer par l’acronyme C.R.E.A.M.

    • Contraste : « Il n’y a qu’une réponse à la défaite et c’est la victoire »
    • Rime : « D’aller là-bas, vivre ensemble, au pays qui te ressemble »
    • Echo : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays »
    • Allitération : « Quand les urnes auront parlé, il faudra se soumettre ou se démettre »
    • Métaphore : « De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu sur le continent de l’Europe »

    Il est assez simple de préparer ce genre de phrases mémorables quand on connaît la technique pour les construire. Demandez vous « quelle est l’idée centrale de mon discours ? » Ecrivez-là et jouez avec elle. Mais rappelez-vous qu’il n’est besoin que d’une seule phrase choc par intervention, parce que votre auditoire n’en retiendra probablement pas plus. Utiliser trop ces techniques, c’est leur faire perdre de leur efficacité.

    Ce livre est une mine d’or pour quiconque cherche des conseils pratiques. Il vous montre comment appliquer les techniques présentées, comment utiliser le langage du leadership et le fait de façon divertissante grâce aux nombreuses anecdotes. A lire plusieurs fois et chaque fois que nécessaire !

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