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Prise de parole à fort enjeu : le cas de la conférence de presse

La conférence de presse est un cas exemplaire d’une prise de parole à fort enjeu. C’est souvent dans ce cadre délimité que se noue ou se défait une réputation. Chaque mot doit être mesuré, car chaque mot pourra être amplifié par le caisson de résonance médiatique. Les journalistes présents peuvent réinterpréter à leur sauce les différents propos, les dé-contextualiser, les assortir d’une photo ou d’une illustration pour créer un effet de contraste amplificateur dans le sens qu’il souhaite.

La conférence de presse, bien qu’elle soit organisée par celui ou ceux qui s’y expriment, est pour eux un terrain miné. Il faut s’y aventurer en mesurant le plus précisément les risques que l’on prend, et en cherchant à les mesurer. D’autant plus dans le contexte d’une communication de crise.

Toutefois, il ne faut pas non plus surestimer les dangers d’une exposition médiatique. A priori, a priori je répète, les journalistes ne sont pas des ennemis. Ils cherchent des informations, c’est la matière brute qu’ils travailleront ensuite pour en faire du contenu éditorial. Leur présence est donc liée à une quête, non à une volonté d’en découdre. Mais la peur ou la méfiance envers ce corps de métier si particulier pousse parfois certains entrepreneurs ou représentants politiques à s’exprimer soit de manière trop agressive, soit trop rester sur la défensive. C’est leur attitude qui finit par générer une ambiance propice au conflit, qui peut finir par éclater et donc, forcément, se rencontrer contre eux…

Prenons l’exemple de Monsieur Romain (personnage fictif), Directeur général d’une société en plein développement. Mardi matin, 10h30, conférence de presse : il doit annoncer le lancement d’un nouveau produit. Il a écrit, réécrit et répété son speech pendant deux semaines : il le connait par cœur. Pourtant, une inconnue demeure : que va-t-on lui poser comme questions ? Quels pièges va-t-on lui tendre ? Qu’est-ce que les journalistes vont essayer de lui faire dire ?

Car Monsieur Romain en est certain : il y a des journalistes qui ne l’aiment pas, et même qui lui en veulent… Les journalistes, se dit-il, n’aiment pas les patrons. Il a besoin d’eux pour communiquer, mais il est sûr que ce sera à travers une image déformée…

Et l’idée de ces questions-pièges, posées exprès pour le faire tomber, l’inquiète de plus en plus. Tant et si bien qu’il arrive stressé à bloc mardi matin et… la suite on la devine bien… Son discours qu’il avait si bien répété tombe à plat, et plus il a l’impression d’être mauvais, plus il se sent jugé. Sur la défensive, il répond de façon maladroite, évasive et parfois agressive à chaque question…

Le lendemain, les échos dans la presse et sur internet sont désastreux : ce qui ne fait que confirmer les doutes qu’il avait… Et la boucle est bouclée. Ou plutôt : le cercle vicieux est bouclé. Car Monsieur Martin est en réalité victime d’un cercle vicieux : en s’attendant à des questions-pièges, et en réagissant soit de façon trop agressive, soit trop sur la défensive, il s’est lui-même tendu un piège en provocant les réactions négatives à son égard.

Le premier principe d’une conférence de presse réussie est donc le suivant : si c’est à votre initiative que vous convoquez les journalistes, ne les soupçonnez pas par avance de venir à votre rencontre pour vous piéger. Vous devez envisager la relation avec eux comme un échange gagnant-gagnant. Pour cela, vous devez bien comprendre ce que chacun à y gagner. Voyons cela plus précisément :

Ce que vous avez à y gagner, cela peut sembler évident : davantage de visibilité. Vous convoquez les journalistes en espérant qu’ils relayeront ce que vous avez à dire dans leurs journaux et autres médias. Eux, qu’ont-ils à y gagner ? En réalité, plusieurs choses. La première, la plus évidente, est ce que nous avons dit plus haut : ils cherchent la matière brute du contenu informatif qu’ils doivent produire, c’est leur métier. Ils recherchent des informations, des annonces, des scoops, des révélations… Cela nous amène au deuxième principe d’une conférence de presse réussie : vous devez réellement avoir quelque chose d’important à déclarer aux journalistes que vous avez convoqués !

Il arrive trop souvent que les organisateurs d’une conférence de presse n’ont en réalité rien de vraiment important à annoncer. Ils imaginent que les journalistes parleront d’eux, de leur société ou de leur parti, de leurs produits, de leurs annonces ou de leurs projets… Pourquoi pas, mais uniquement si cela constitue en soi une info suffisamment stimulante pour leur lectorat ! Il faut donc nécessairement penser « spectacle », histoire à raconter, à storyteller, qu’ils jugeront pertinente de relayer. Sinon, inutile de les convoquer.

L’autre raison qui peut pousser les journalistes à se rendre à votre conférence de presse est la suivante : elle se déroule pendant une heure creuse où ils n’ont rien à faire (c’est rare, mais ça arrive), et, surtout, vous avez annoncé dans l’invitation qu’il y aurait un apéritif offert. Voilà le meilleur moyen de rameuter tous les pique-assiettes. Il y en a aussi parmi les journalistes, si si… Ce genre d’invitation peut détourner le but initial d’une conférence de presse. Qu’il y ait une collation semble un minimum, de l’eau ou un café selon l’heure de la journée. Mais inutile de sortir le grand jeu et de chercher à séduire les journalistes en les régalant, en les gavant ou en les faisant boire. Ce n’est surtout pas sur cette axe que vous devez miser la réussite de votre événement !

Récapitulons donc les 3 points fondamentaux préalables à toute initiative d’organiser une conférence de presse :

  1. Tout d’abord, vous devez avoir une information suffisamment importante ou intéressante à communiquer, et vous devez réfléchir à l’avance à la meilleure façon de la présenter pour fournir aux journalistes des éléments « prêts à l’emploi » en vue de la rédaction d’articles et de capsules radio. Pour cela, il est pertinent d’utiliser des techniques de storytelling.
  2. Deuxièmement, si cette info est pertinente, elle suffit à justifier votre conférence de presse, elle est sa raison d’être ! Peu importe, donc, les fioritures qui pourraient agrémenter la qualité d’accueil des journalistes invités : non pas qu’il faille négliger un minimum de confort et d’hospitalité, mais ces éléments doivent être envisagés comme totalement secondaires. Ils ne doivent pas être mis en avant comme motif d’invitation (ainsi, seuls les journalistes a priori vraiment intéressés se déplaceront, et non les pique-assiettes).
  3. Enfin, et c’est le plus important : si sous avez du contenu informationnel pertinent à communiquer, les journalistes ne pourront que vous en être reconnaissants, quelles que soient vos désaccords sur d’autres plans (opinions politiques, conceptions économiques, etc.). Ne les regardez donc pas comme des ennemis, comme des individus œuvrant sournoisement pour votre perte. Ils veulent d’abord travailler à leur succès, et ce succès dépend donc dès lors aussi de votre « médiatibilité », pour ainsi dire, sinon ils ne seraient pas là. La boucle est bouclée.

Le respect de ces 3 piliers vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté dès les préparatifs de vos prochaines conférences de presse et autres prises de parole en public à fort enjeu.

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20 conseils pour une prise de parole réussie (et avoir 20 sur 20 en art oratoire !)

Que pensez-vous de l’art oratoire en tant que matière notée pour le bac ? Imaginez-vous recevoir une note sur 20 pour l’une de vos prestations a l’oral ? Même si vous avez quitté depuis bien longtemps les bancs de l’école, vous gagneriez a retrouver la pression des épreuves notées du collège et du lycée : c’est souvent ce stress qui nous pousse a nous dépasser et a donner le meilleur de nous-mêmes. Vous pensez peut-être que vous ne serez plus noté et que vous n’aurez plus a subir le jugement, parfois humiliant et blessant, de vos professeurs…

Mais en réalité, vous serez jugés silencieusement par vos auditeurs, par vos spectateurs, par vos interlocuteurs ! Ce sont eux qui vous noterons mentalement, en secret, sans jamais vous dévoiler la véritable note qu’ils vous collent sur le front – ce qui rend d’autant plus difficile d’évaluer ses progrès en se basant sur des critères chiffres, quantifiables… Partez du principe que votre public ne vous est jamais acquis d’avance, qu’il peut toujours se retourner contre vous, et que pour gagner sa confiance, il n’y a pas d’autres moyens que de se donner a 200% dans chacune de vos prestations, s’investir totalement, et se préparer suffisamment.

Voici 20 conseils pour avoir « 20 sur 20 » lors de vos prises de parole ! Respectez chacun des critères suivants pour améliorer votre prestance et enchanter vos auditeurs ! Tout d’abord, voici une premières série de recommandations pour une prise de parole réussie :

1 – Soyez humble. Le monde n’est pas contre vous. Il était là avant. Il sera là après… Il n’y a rien de pire pour un orateur que de se croire au-dessus (ou en-dessous) de son public. Soyez présent, pleinement présent, et composez dans l’action, tout simplement.

2 – Changez pour changer les autres. N’attendez pas que le changement vienne des « autres », n’attendez pas que les autres changent selon votre vision de ce que le monde « devrait etre ». Agissez sur vous-même, sur les éléments sur lesquels vous pouvez exercer un contrôle direct, et travaillez a élargir ce cercle d’influence progressivement. Plutot que de dire aux autres ce qu’ils devraient faire, efforcez-vous le faire a votre niveau.

3 – Espérez pour demain mais agissez aujourd’hui. Vous rêvez de changer ? Vous avez pris de bonnes résolutions au début de l’année ? Peu importe vos désirs, au final seuls comptes les actions réalisées. Que pouvez-vous faire aujourd’hui dans la perspective de votre idéal futur ?

4 – Écoutez vos amis et entendez vos ennemis. Nos moyens de communication, qui devaient nous permettre d’entrer en relation avec le monde entier, nous amènent a nous replier sur nos petits univers, a nous enfermes dans nos petits cercles. Nous nous entourons des personnes qui pensent « comme nous » et nous bloquons ceux dont la pensée nous dérange… Les personnes ayant réellement l’esprit ouvert savent faire la part des choses, et peuvent en tirer d’incroyables profits.

5 – Savourez le moment présent. Pas besoin d’en dire plus. Parfois il faut savoir s’arreter de parler, ne pas chercher a combler chaque blanc, ne pas vouloir tout justifier. Captez la force de ces instants de silence, comme suspendus au-dessus de tous les possibles.

6 – Apprenez les règles du jeu. Ne soyez pas dupe : personne n’a jamais atteint ses objectifs en « étant soi-même »… Tout simplement pour la bonne raison que nous ne sommes jamais nous-mêmes ! Nous sommes toujours le fruits de certaines influences, de certains déterminisme… Affirmez-vous sans remettre en cause les autres : tout le monde doit pouvoir s’affirmer sans se marcher les uns sur les autres. Pour cela, il faut simplement avoir conscience des règles qui préexistent, et apprendre a jouer avec.

7 – Apprenez de vos échecs. Ce sont ces leçons qui vous pourront vous mener a la réussite. Quelqu’un qui ne rate jamais rien sera dévasté la première fois ou ça lui arrivera. Si vous avez déjà survenu a plusieurs échecs, vous survivrez a la longue route du succès.

8 – Les mots transforment la vie. Choisissez vos mots. Apprenez de nouveaux mots. Ne lachez pas n’importe quel mot au hasard, surtout si vous savez que c’est un mot qui fait mal… Choisissez vos mots pour éviter les maux.

9 – Créez de la valeur. Mettez-vous en tete de dire et d’offrir des choses qui enrichirons ceux qui écouteront. Ou alors ils se lasseront…

10 – Gardez la forme physique et morale. Faites ce qu’il faut pour cela. Surveillez votre alimentation, pratiquez une activite physique, trouvez toutes les occasion de sortir et vous depensez, rencontrez les gens en chair et en os.

11 – Respirez en conscience. Faire du sport et travailler spécifiquement la respiration en art oratoire vous y aidera !

Ces conseils vous aideront notamment pour vous relâcher et réussir vos prises de paroles ! Toutefois, cela ne suffit pas pour un 20 sur 20… Maintenant que vous etes en phase avec votre public et avec l’univers entier, vous allez pouvoir vous concentrer sur les aspects specifiques de l’art oratoire. Attirez notamment l’attention de votre audience en améliorant votre prononciation ! Parler vite… Ne pas toujours être compris… Obliger l’autre à tendre l’oreille… à faire répéter… Que de temps perdu ! Que d’occasions ratées ! Voici donc une autre série de 7 conseils pour une bonne diction :

12 – Ne forcez jamais la voix, donc articulez bien. Il est préférable d’exagérer son articulation que d’avoir une diction totalement relâchée !

13 – Ayez du plaisir à vous entendre vous-même pour le faire partager ! Et rappelez-vous, le plaisir n’a rien a voir avec la duree… Un petit quicky « KISS » est souvent préférable a un discours trop long et finalement très chiant.

14 – Mettez en confort votre auditeur. Sur le plan de la voix, cela veut dire : ne pas l’obliger à tendre l’oreille ! Rappelez-vous toujours ce qu’il y a de plus important dans un discours.

15 – Exprimez-vous en rapport avec le niveau de compréhension de votre public. Ce qu’il y a de plus important, souvenez-vous !

16 – Soyez l’acteur de votre discours. Si besoin, mobilisez toutes les techniques permettant d’augmenter son charisme et sa prestance.

17 – Aimez la langue française. Mettez-la en valeur. Enrichissez votre vocabulaire tout au long de l’annee, tout au long de votre vie…

18 – Ayez le sourire du cœur dans chaque mot ! Plaisir, plaisir, plaisir et joie de vivre, voila les maitres mots !

Evidemment, vous ne prendrez ni ne trouverez le moindre plaisir si vous êtes paralysé par le trac… Si vous flippez comme une poule mouillée… Si vous vous pissez dessus a la seule idée de vous faites scruter par des inconnus qui vous jugeront implacablement, et lâchement, en silence… Alors, comment surmonter le trac ? Voici les 3 conseils à connaitre avant de réellement se pencher sur la question :

19 – Le trac profite de notre émotivité. Le trac profite du trouble ou de l’impréparation de la personne. Donc : preparez-vous soigneusement, longtemps a l’avance, et si besoin faites appel a un media trainer ou un coach en éloquence.

20 – Le trac profite de nos flottements. C’est un poisson en eaux troubles. L’eau ici étant représentée par les émotions. Apprenez a vivre avec vos emotions, acceptez les sensations nouvelles du trac, relisez cet article sur Comment soigner le trac !

21 – Le trac est fonction de la pression extérieure. C’est le troisième facteur « aggravant » en plus des deux autres. Pour mieux gérer cet aspect, prenez conscience des différentes causes du trac et posez-vous les bonnes questions sur la situation. Autrement dit, quel est l’enjeu auquel vous êtes soumis ? Quel défi ? Quel risque… réel ou imaginaire… ? ne prenez pas ces questions a la légère !

En suivant tous ces conseils, vous vous donnez toutes les chances de décrocher un 20 sur 20 en art oratoire auprès de tous vos interlocuteurs et toutes les personnes que vous rencontrerez ! Qu’il s’agisse de relations commerciales, professionnelles, amicales, ou même de séduction, vous marquerez des points, soyez-en sur.

Si vous voulez réellement avoir une « note », sachez que l’agence Coach Eloquence a développé un protocole très particulier permettant d’évaluer votre communication : tout commence par un « bilan a l’oral » au cours duquel l’impact a l’oral de quelqu’un qui s’exprime est évalué, sur la base d’une grille d’analyse de plusieurs dizaines de critères. Ce travail d’analyse est effectué passage après passage, médiatique ou en training privé, ce qui permet a l’orateur de quantifier et suivre ses progrès. La méthode de Coach Eloquence est impressionnante, efficace et puissante. Elle a été présentée publiquement lors de congrès et conférences et fait ses preuves depuis des années auprès des décideurs et dirigeants de stature internationale.

Credit photo : C.C. giftedstudieswku

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Christian Salmon et la force (dangereuse) du storytelling

« Le cerveau humain a une capacité prodigieuse de synthèse multisensorielle de l’information quand celle-ci lui est présentée sous une forme narrative ». Cette déclaration a été faite par Nahum Gershon, chercheur chez Mitre Corporation, une société américaine spécialisée dans les technologies de visualisation de l’information.

Cela explique l’essor depuis les années 90 du storytelling en tant que technique de communication et même de manipulation. Le storytelling regroupe un ensemble de techniques qui consiste à raconter une histoire pour communiquer plus efficacement.

Gourous du marketing, du management et plus récemment de la communication politique (ceux que l’on désigne en anglais par l’expression spin doctors) se sont appropriés ces puissantes techniques. Certaines étaient déjà utilisées de façon intuitive par les plus grand thérapeutes, on pensera notamment aux fameuses métaphores du psychothérapeute Milton Ericsson (relire notamment l’anecdote de la sollicitation paradoxale).

On attribue également à ces techniques de storytelling le pouvoir de persuasion d’un Ronald Reagan, ou la victoire de George Bush, Obama, puis Trump aux présidentielles américaines. Il ne s’agit pas ici de commenter les dérives éthiques qui peuvent accompagner le storytelling, d’autres s’en chargent avec beaucoup plus de talent, notamment Christian Salmon, qui a d’abord importé le terme en France pour le dénoncer, à travers son ouvrage Storytelling : la machine à raconter des histoires et à formater les esprits. Il s’agit avant tout de comprendre et mesurer l’importance de ces techniques dans notre propre communication au quotidien.

Raconter une histoire présente plusieurs avantages quand il s’agit de convaincre. On peut en retenir trois principaux :

  1. Retenir l’attention : un histoire est plus captivante qu’une collection de chiffres ou d’arguments ;
  2. Marquer les esprits : les histoires conduisent à visualiser des personnages, des situations, etc., ce qui est en soit un moyen très efficace de convaincre
  3. Activer le levier émotionnel : la passion, l’injustice, la joie et plus généralement toutes les émotions fortes que peuvent susciter les histoires sont des leviers fondamentaux pour inciter à l’action et conduire votre interlocuteur à mémoriser vos arguments.

Etudiez et appliquez les techniques de storytelling (comme la photo mentale, la création de personnages, la structuration des dialogues, etc.) pour décupler votre pouvoir de conviction. Prenez également le temps de lire les ouvrages de Christian Salmon, tels que Ces histoires qui nous gouvernent, et Verbicide : Du bon usage des cerveaux humains disponibles ou encore La Cérémonie cannibale : De la performance politique et même Kate Moss Machine, ouvrage surprenant et inquiétant qui interroge les stratégies de communication visuelle autour de la figure énigmatique de Kate Moss, la célèbre mannequin britannique. Il y a également un article de lui paru dans Le Monde Diplomatique qui résume assez bien l’essentiel de sa thèse sur les dérives du storytelling : Une machine à fabriquer des histoires.

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Gestes et mouvements de l’orateur idéal

Qu’est-ce qu’une « bonne » gestuelle ? Comment se caractérise le langage corporel d’un orateur jugé charismatique ? Voici un fameux extrait de Cicéron à propos de L’orateur idéal qui répond à ces questions de façon nette et précise :

« …Ses gestes seront les plus sobres possibles. Il se tiendra droit, la tête haute ; il évitera d’aller et venir constamment ; il s’avancera rarement vers l’auditoire, et toujours de façon modérée […] Il avancera les bras dans les moments de tension et les ramènera à lui dans les passage plus calmes… »

Sans y avoir vraiment réfléchi, beaucoup de gens pensent qu’une bonne gestuelle consiste à faire de nombreux et grands mouvements, à « parler avec les mains », à bouger, à occuper au maximum l’espace… En réalité, les meilleurs orateurs savent contenir leur énergie, ne l’éparpillent pas en brassant de l’air avec les bras, et ont finalement une gestuelle assez sobre.

En limitant ses mouvements, on fait d’autant mieux percevoir les rares que l’on s’autorise, ce qui leur donne du poids, du sens… Ainsi, Cicéron explique que l’orateur idéal ne doit pas trop bouger, mais au contraire effectuer ses déplacements avec mesure. Ce qui compte avant tout est la droiture de la posture, le maintien général du corps, avant d’apprendre à le mouvoir correctement.

L’orateur idéal est par ailleurs le titre d’un petit livre qui correspond lui-même à un long extrait de L’Orateur – le traité de rhétorique composé à la demande du célèbre Brutus en 46 avant J.-C. dans lequel Cicéron s’efforce de mettre en lumière de façon méthodique les différents ressorts de l’éloquence à travers la figure d’un orateur idéal. Dans ce traité massif sur l’art oratoire, Cicéron aborde toutes les spécificités de l’argumentation, des figures de style, de la plaisanterie, de la gestuelle, du ton, et de bien d’autres principes encore, toujours valables et tout autant nécessaires aujourd’hui pour mieux comprendre et de mieux pratiquer l’art de persuader.

La citation ci-dessus sur la gestuelle de l’orateur idéal est tirée de la page 43 de ce petit livre L’orateur idéal, que je vous recommande chaudement pour aborder Cicéron en douceur, avant de vous plonger dans son grand traité sur le sujet.

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Look au masculin : attention au détail qui tue ! (31 erreurs de style à éviter pour se mettre sur son 31…)

L’apparence n’est pas superficielle, c’est une question à traiter avec un grand intérêt et une grande importance. Si vous envisagez d’améliorer votre style ou d’en changer, ayez en tête ces 3 principes fondamentaux du relooking avant de vous précipiter vers n’importe quels nouveaux vêtements clinquants.

Que ce soit pour le réveillon, une fête, un événement particulier, il arrive plusieurs fois chaque année que l’on veuille se mettre sur son 31. D’ailleurs, petite anecdote au passage, savez-vous d’où vient cette expression « se mettre sur son 31 » ? On aurait pu penser qu’elle désignait précisément le 31 décembre, soit le jour du réveillon. Les historiens proposent d’autres explications possibles : 

La première hypothèse concerne la Prusse. Il s’agirait du 31 du mois, donc comme pour le 31 décembre, mais également pour tous les autres mois de l’année : le 31 arrive donc 7 fois par an, date à laquelle les soldats de troupe recevraient alors un supplément pour terminer le mois. On aurait alors organisé à cette occasion tous les 31 du mois une visite des casernes, où les soldats devaient tout nettoyer et avoir l’air le plus beau possible.

Une autre hypothèse renvoie à l’ancienne forme « se mettre sur » pour « mettre sur soi », « s’habiller ». Le chiffre 31 serait tout simplement une déformation de trentain qui désignait un drap très luxueux. 

Quoi qu’il en soit, en retiendra qu’il s’agit de se présenter sous son meilleur jour, avec ses habits les plus beaux et les mieux portés. Très bien. Hélas, ce ne sont pas des habits que l’on porte tous les jours, et les erreurs de style et fautes de goût sont donc beaucoup plus risquées ! Dans un précédent article nous avions déjà souligné 9 erreurs de style typiques de la vie de tous les jours… Voici 31 détails auxquels faire tout particulièrement attention, pour les hommes, afin d’être le plus élégant possible :

Attention au niveau des chaussures

Partons de la base, au niveau des pieds et des chaussures :

1 – Evitez absolument les tongs, premier principe ultime ! De même que les boots à talonnettes…

2 –  Attention aux talons éculés. Faites-les refaire de temps à autres par un cordonnier.

3 – Ne soyez pas pieds nus dans vos chaussures au travail. Certes, il y a une certaine mode aux pieds nus, mais dans des chaussures estivales – pas au travail, donc ! Par ailleurs, il est possible de mettre des mini-chaussettes qui ne remontent pas sur les chevilles, afin d’éviter de foutre en l’air ses chaussures en transpirant et en suintant dedans.

4 – Mettez des chaussettes, donc, mais pas de chaussettes ou socquettes blanches ! (réservées au sport…)

5 – Toujours à propos des chaussures : veillez à ce qu’elles soient correctement cirées. Des chaussures mal cirées se remarquent bien plus vite qu’on ne le croit.

Passons au niveau du pantalon

6 – L’erreur typique – et affreuse : les pantalons trop courts, trop serrés ou « pampers » (vous voyez l’image…)

7 – Attention aux pantalons trop car cela renvoie aux erreurs précédentes : si le pantalon laisse voir la couleur de vos chaussettes…

8 – Pas de revers de pantalon sur un smoking !

9 – Pas de smoking avec des mocassins…

10 – Evitez les boucles de ceinture trop voyantes. La sobriété est de mise.

Au niveau de la veste et de l’ensemble

11 – Attention aux couleurs qui jurent. En vous tournant vers des experts en relooking, vous apprendrez a mieux combiner les couleurs et les ensembles, et vous découvririez grâce au « test du draping » les couleurs qui vous vont le mieux au teint.

12 – Evitez la veste trop petite qui, étriquée ou trop large, vous écrase. De même, évitez la veste de costume ou la chemise qui « explosent » sur le ventre (ça tire sur les boutons… vous voyez ?). Pour cela, prenez le temps de choisir un costume a votre taille, avec un peu d’excédent si nécessaire, et faites-le retoucher par un couturier. Le « prêt-à-porter », quand on vise un certain standing, ça n’existe qu’à moitié. Les retouches sont quasiment toujours nécessaires.

13 – De même qu’il faut éviter les couleurs qui jurent, il est préférable d’éviter les mélanges de couleurs tristes.

14 – Pas de chemise cintrées en nylon.

15 – Pas de pochette de couleur vive ! Et gardez en tête qu’une pochette ne se porte pas avant 18h et, surtout, ne doit pas être dans le même motif que la cravate !

Au niveau du col et de la cravate

16 – Attention au col de chemise « pelle à tarte », façon année 70.

17 – Pas de débardeur « Marcel » sous la chemise…

18 – On évite bien évidemment les vêtements froissés ou troués. Ne croyez surtout pas que ça passera inaperçu ! Le moindre petit trou attirera mécaniquement tous les regards. Bref, faites une petite vérification avant de mettre certains vêtements que vous ne mettez quasiment jamais et que vous n’avez pas mis depuis des mois voire des années !

19 – Erreur typique : la cravate à mi-poitrine. Apprenez à faire un nœud de cravate comme il faut, et refaites-le plusieurs si besoin pour que la cravate tombe bien. (Re)Lire l’article : Élégance au masculin : le charme discret de la cravate

20 – Evitez l’épingle à cravate…

21 – Attention au col de chemise ouverte sur une gourmette.

22 – Attention, enfin, aux vestes courtes pour les postérieurs charnus. En clair : si vous avez des grosses fesses, le dos de la veste doit tout de même en couvrir une partie, et non s’y reposer…

En ce qui concerne les accessoires

23 –  Les hommes portent généralement beaucoup moins d’accessoires que les femmes, mais on ne sait jamais. Faites donc attention aux bijoux voyants : gourmette, lourdes chevalières, ou chaines en or émergeant des poils du torse.

24 – Evitez le sac à main en bandoulière… Par pitié…

25 – La faute de gout qu’on ne voit pas, et pour cause : porter des lunettes qui ne nous correspondent pas. Prenez donc tout le temps qu’il faut chez l’opticien, consultez votre entourage, et carrément pourquoi pas un coach en relooking qui pourra vous aider dans ce choix crucial.

Enfin, attention aux soins du corps !

26 – Le look, ce n’est pas seulement le costume que l’on porte ! C’est aussi la manière de prendre soin de soi… Pensez donc aux ongles trop longs, rongées, ou sales : répugnant !

27 – Attention à vos cheveux, notamment s’ils sont gras. Utilisez pour cela un shampoing adapté.

28 – Les pellicules sur la veste. Beurk. Le choix du shampoing est là aussi déterminant.

29 – Les cheveux pas coiffés. Eh oui, la coiffure aussi fait totalement partie du look. Vous pouvez choisir un look volontairement déstructuré, mais dans ce cas vos cheveux sont précisément coiffés de telle manière à ne pas avoir l’air trop coiffés… Subtilité, quand tu nous tient…

30 – Attention à la mèche trop longue, transparente, rabattue sur un crâne dégarni. Messieurs, si vous perdez vos cheveux, vous devez assumer. Comme pour tout autre aspect physique, le look chauve ou dégarni ne pose aucun problème tant qu’il est assumé.

31 – A l’inverse, des pattes trop longues, ou des cheveux trop long dans la nuque. Surveillez les tendances capillaires du moment !

Voilà donc 31 erreurs typiques, pourtant faciles à éviter pour peu qu’on les connaisse et que l’on prenne le temps de se préparer. Soigner son image est crucial. Et pas seulement pour s’habiller au travail… Peut-être avez-vous trouvé des erreurs que vous commettez régulièrement, et cela peut avoir quelque chose de vexant. Pour conclure j’aimerais donc insister sur ce point : accepter la critique permet de s’améliorer. Ça fait mal, parfois très mal, mais c’est cela qui permet de changer en mieux. Se vexer ou être susceptible ne sert à rien.

Rappelez-vous qu’un bon vin est meilleur dans un verre en cristal que dans un verre en plastique. Si vous êtes quelqu’un de valeur, cela doit donc aussi se sentir dans votre façon de vous habiller et de vous tenir. Il ne s’agit pas de trop en faire ! Il faut simplement penser à notre « packaging »… En clair, notre image ne doit pas être source de commentaires. Est-il plus important d’être vu et bien vu, ou d’être remarqué ? A méditer…

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Art oratoire : vous devez considérer votre discours comme une fleur…

Votre discours est comme une fleur… Plantez la graine : grâce à une introduction pertinente, vous installez dans le cerveau de votre auditoire une idée, que vous chercherez à ancrer tout au long de vos développements. Arrosez la plante : faites grandir votre idée, votre intervention. Développez, par raison ou par émotion, qu’importe. Faites-leur boire vos mots. Faites éclore la fleur : votre idée est désormais bien enracinée dans la tête de votre public. Ils n’attendent plus que le feu d’artifice, l’éclosion de la fleur en mille pétales colorés.

Cette beauté finale n’est-elle pas la seule image qui restera dans l’esprit de votre auditoire, une fois qu’il aura quitté la salle ? N’oubliez pas que vous ne parlez pas pour raconter une histoire, vous parlez pour exprimer votre vision. Voici comment faire éclore cette fleur, avec ces 3 techniques :

Technique de conclusion 1 : Revenez à la graine en rappelant votre introduction, votre message

Voici la conclusion la plus simple. Il vous suffit de vous référer à ce que vous avez utilisé dans votre introduction. Reprendre le trait d’humour que vous y aviez utilisé. Revenir à l’histoire que vous y aviez racontée. Vérifier si les points envisagés au début ont bien été abordés. C’est la conclusion typique du plan de discours basique en 3 parties : dites ce dont vous allez parler, parlez-en, dites de quoi vous leur avez parlé. « Nous voilà revenus où nous avions commencé… »

Technique de conclusion 2 : Déployez pleinement les pétales, finissez votre introduction

Pendant votre introduction, commencez à raconter le début d’une histoire. Vous éveillerez l’intérêt et la curiosité. Ne la complétez pas, laissez le public désespérer de connaître la fin… Comme l’explique Bernard Werber dans l’une de ses conférences TEDx, le secret d’une histoire captivante est de jouer habilement avec la frustration de ses lecteurs ou auditeurs… Puis, en conclusion de votre intervention, reprenez l’histoire et terminez là selon votre message clé. Les plus doués d’entre vous pourrons le faire avec une histoire drôle.

Technique de conclusion 3 : Cueillez une autre fleur et faites un bouquet

Concluez en prenant comme référence un livre, un film ou une musique célèbre. Suffisamment célèbre pour que tous dans la salle l’aient vu, lu ou entendue. Etablissez le lien entre votre intervention et telle œuvre culturelle, faites du storytelling à propos de cette œuvre, puis faites le lien avec votre message.

Vous voyez que la métaphore de la fleur nous permet de concevoir notre discours d’une nouvelle façon. Soyez donc des jardiniers des mots !

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Bien dormir : un livre à lire avant d’aller se coucher !

Vous arrive-t-il de trouver difficilement le sommeil ? Avez-vous des « coups de mou » dans la journée ? Alors ce livre de Nathalie Ferron va vous intéresser : Bien dormir, c’est malin ! Avant de vous précipiter sur des somnifères (ou pour vous aider à vous en passer…), appliquez les nombreux conseils de ce livre pour prendre de bonnes habitudes ! Sachez notamment que le charisme est lié a la qualité du sommeil

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Nous n’en avons pas vraiment conscience et pourtant nous passons un tiers de notre vie à dormir ! Si le sommeil est garant d’une bonne santé physique et mentale, nombreux sont ceux et celles qui ne profitent pas de nuits réparatrices dans les bras de Morphée. Ainsi, près de 30 % des Français dorment moins de 7 heures par nuit, et 20 à 30 % se plaignent de troubles du sommeil. Enfin, plus grave, 1 Français sur 5 est concerné par l’insomnie chronique, qu’elle soit sévère ou modérée.

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Si nous dormons en moyenne 6 h 58 en semaine et 7 h 50 pendant le week-end, nous sommes nombreux à nous considérer régulièrement en déficit de sommeil. Résultat : près de 120 millions de boîtes de tranquillisants sont vendues chaque année en France ! 18,3 % des Français prennent des médicaments pour dormir (anxiolytiques et somnifères) et la moitié d’entre eux en fait une consommation régulière. Il y a de nombreuses choses a savoir pour mieux maitriser son sommeil.

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Un mauvais sommeil a de nombreuses répercussions : la santé (physique et mentale) et la qualité de vie deviennent plus ou moins profondément perturbées. Qu’est-ce qui nous empêche de bien dormir ? Comment retrouver des nuits sereines ? Dans son livre, après un petit rappel concernant la nécessité d’un bon sommeil sur la santé et la qualité de vie, Nathalie Ferron fait le tour des principaux troubles du sommeil existants pour aider chacun à faire le point sur sa situation. 

Grâce à ce petit guide très concret sur le sommeil, tous les mauvais dormeurs vont pouvoir faire le point sur leur situation : est-ce vraiment de l’insomnie ? Comparez votre cas aux symptômes des troubles reconnus et mesurez la qualité de votre sommeil.

Ce guide liste également toutes les bonnes habitude a adopter, ces habitudes qui changent tout (sport, alimentation, mais aussi choix de la literie ou aménagement de la chambre) et choisir des remèdes naturels efficaces (huiles essentielles, fleurs de Bach, homéopathie…).

Enfin, vous trouverez dans ce livre des solutions pour mieux dormir quel que soit votre profil : femme enceinte, grand voyageur, horaires décalés… À chacun ses bons conseils ! 

Petit rappel avant de vous plonger dans la lecture de ce livre : dans un certain nombre de cas, une consultation auprès d’un spécialiste peut s’avérer nécessaire. Ce livre ne saurait donc se substituer à un avis médical.

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Pourquoi les compliments ont-ils un effet si fort sur nous ?

Pensez à la dernière fois que vous êtes allé au restaurant… Vous avez passé quelques minutes à choisir votre plat sur la carte… Puis le serveur est arrivé pour prendre votre commande : « Vous avez choisi ? », et vous, de suite : « Oui, je vais prendre le saut périlleux de poulet sur son trampoline de morilles avec pirouette de ciboulette »« Excellent choix », répond alors le serveur, qui file en cuisine. Excellent choix… Méditez bien sur ces mots… En effet, quoi de plus absurde qu’un serveur au restaurant vous gratifie d’un choix « excellent », comme si vous aviez eu la possibilité d’en faire un mauvais ? Pourtant, le fait que l’on vous dise « excellent choix » vous a plu. Cela vous a conforté dans votre choix. Cela vous a mis dans un bon état d’esprit. A tel point que vous allez payer davantage sans même vous en rendre compte… Explications :

Une étude menée par le psychologue américain John Seiter démontre en effet que le consommateur laisse plus de pourboire s’il a été valorisé. Le fait de dire « Excellent choix » est une façon de valoriser quelqu’un, quand bien même tous les choix se valent.

Pour le vin, c’est encore plus interessant, car le consommateur se sent implicitement jugé dans sa capacité à choisir le bon vin, à le gouter, à l’apprécier à sa juste valeur, bref, à passer pour un connaisseur. Si le serveur, en prenant la commande des boissons, glisse habilement « Je vois que Monsieur a du gout », cela flattera le monsieur en question (sous réserve qu’il ne s’agisse pas du pichet du patron…). Les clients veulent avant tout être rassurés sur eux-mêmes, et vis-à-vis de leurs hôtes ainsi que du personnel. il y a un besoin inconscient de reconnaissance même dans les actes les plus anodins. Il suffit au serveur de les flatter pour se les mettre dans la poche, ils laisseront alors un pourboire plus généreux.

Comment expliquer ce grand pouvoir des compliments sur nos petites personnes ? Pour Idriss Aberkane, qui a le sens de la formule, le flatteur s’apparente en quelques sortes à un dealer. Oui, vous avez bien lu, un dealer« Quand vous êtes flatté, explique Idriss Aberkane, un neurotransmetteur du nom de dopamine se libère. C’est ce même message chimique qui est lié au plaisir, ou même à la consommation de cocaïne ou encore, carrément, à un orgasme ! Vous flattez, vous donnez une première dose gratuite. Vous enchainez une deuxième et une troisième flatterie, et peu à peu vous créez une dépendance. Le cerveau s’habitue, l’enjeu est d’en avoir toujours plus. Si cela s’arrête, cela peut devenir un facteur de dépression… »

Vous aussi, usez de la flatterie dans la vie de tous les jours. Vous en constaterez rapidement les effets pour obtenir tout ce que vous désirez. Il y a des techniques de flatterie vraiment admirables pour manier cet art subtil qui se situe quelque part entre la plus élémentaire des courtoisie et la plus insidieuse des manipulations…

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L’art subtil de la flatterie en 10 techniques admirables

Pourquoi devrait-on « flatter » les autres ? La flatterie a mauvaise presse. Elle est vue comme un moyen de tromper, de manipuler… Comme l’écrivait Jean de La Fontaine dans sa fameuse fable du corbeau et du renard, « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». C’est-a-dire, en d’autres termes, que les personnes touchées par un compliment se font ainsi berner. Il faudrait donc n’être point flatteur, ni sensible a la flatterie.

L’écrivain Jean-Marie Rouart défend au contraire la flatterie en tant que forme de politesse, nécessaire au vivre-ensemble et a l’harmonie sociale : « Les médisants appellent ça de la flatterie. Moi, je nomme ça courtoisie. » Notez cependant que cette citation ne sauve pas le terme de « flatterie », mais simplement la pratique consistant a donner le sentiment a une personne qu’elle est importante (et, probablement, plus importante qu’elle ne l’est réellement…).

La flatterie est le secret de longévité des personnes souvent exposées au public. Prenons le cas de l’increvable Michel Drucker, qui aura passé toute sa vie a la télévision, même ses dimanches. 50 ans de carrière, tout de même ! Il confiait que son secret résidait dans son art de manier le « sujet, verbe et compliments ». Il expliquait par ailleurs : « On m’a souvent reproché d’être ‘trop gentil’. Mais ce n’est pas avec la méchanceté gratuite que nous réussissons dans ce métier. » Michel Drucker est donc la preuve vivante qu’il faut parfois être flatteur, pour le propre intérêt du flatteur comme de ses collaborateurs ! Voici donc 10 techniques pour utiliser l’art de la flatterie au quotidien, au travail et avec les personnes de votre entourage :

1 : Passer par autrui

Flatter par le biais d’une tierce personne rend le compliment plus sincère. Par exemple, si une amie vous dit : « Pierre m’a dit qu’il te trouve brillante », vous serez d’autant plus touchée par le compliment que si Pierre vous l’avait dit directement. Il importe donc de trouver les bons relais, pour faire remonter les bons mots aux bonnes personnes… De toutes les formes de flatteries, c’est la plus efficace. Prenez donc soin de dire du bien des gens dans leur dos, et surtout pas du mal !

2 : Etre créatif et inattendu 

Attention aux compliments trop simples ou trop évidents, attention a ne pas dire des banalités ! Ne flattez pas sur quelque chose d’attendu, mais soyez surprenant. Exemple : ne flattez pas quelqu’un sur ses plus grandes réalisations, ou sur ce que tout le monde admire, mais trouvez au contraire le petit détail subtil que personne ne semble avoir vu. Ce qui flattera la personne visée, c’est l’attention que vous lui aurait ainsi portée, semblant aller bien au-delà des apparences…

3 : Etre précis dans la flatterie

De la même manière que le conseil précédent, il faut éviter les compliments généraux et génériques. Du genre : « t’es le meilleur »… Les compliments hyper-personnalises sont beaucoup plus efficaces. Précisément parce qu’ils semblent d’autant plus sincères, car il faut forcement bien connaitre la personne que l’on flatte, c’est donc la preuve qu’on lui a portée un minimum d’attention. Pour flatter un auteur, par exemple, citez lui une phrase clef de l’un de ses ouvrages aujourd’hui introuvables ! Pour flatter un acteur, a qui tout le monde dit « on doit vous le dire souvent… » faites-lui au contraire un compliment qu’on lui fait rarement, en décrivant avec précision l’un de ses tout premiers seconds rôles ou il apparait tout juste quelques secondes a l’écran (en lui faisant valoir qu’on sentait déjà toute sa prestance, son potentiel, son talent…)

4 : Attention a ne pas recycler ses flatteries !

Corollaire des conseils 2 & 3, si les bonnes flatteries doivent être le plus original et le plus personnalisé possible, n’utilisez pas les mêmes flatteries avec des personnes différentes ! Imaginez un peu : si deux individus apprennent que vous les avez complimentés sur un même point… l’effet de la flatterie tombe a l’eau, c’est même contreproductif, et vous êtes démasqué ! C’est justement ce genre de flatteries qui correspond a de la manipulation : faire les mêmes compliments impersonnels a tout le monde…

5 : Flattez… et critiquez un peu en même temps…

Une bonne technique pour produire une flatterie efficace est d’y mettre un semblant de critique. Une pique inoffensive donnera en effet de la crédibilité a votre propos. Par exemple, imaginez que vous deviez flatter un metteur en scène : signalez-lui qu’il y a un faux raccord dans son film, avant de vous exclamer qu’il est le Kubrick du XXe siècle ! Effet garanti. Technique a manier avec précaution, soit dit en passant…

6 : Demandez des conseils

Voici un bon conseil que celui de demander des conseils… Ahah. Voila comment fonctionne cette technique : en demandant a quelqu’un des conseils, cela le place dans une position de partage de compétence qui le valorise. C’est en cela qu’il sera indirectement flatté. Si vous ajoutez un compliment pour justifier votre requête, vous faites coup double. Exemple : « Vous qui êtes une pointure dans ce domaine, pouvez-vous m’éclairer sur ce sujet ? » Non seulement vous flattez votre interlocuteur, mais en plus vous profiterez certainement de très bons conseils et d’anecdotes de sa part.

7 : Savoir se taire…

Dans un monde ou tout le monde regarde son nombril, efforcez-vous de ne pas regarder le votre. Très difficile. Pourtant, une écoute attentive, sans interruption, peut devenir en soi une forme de flatterie. Dale Carnegie explique très bien cela dans son livre Comment se faire des relations : « Rappelez-vous que la personne avec qui vous conversez s’intéresse cent fois plus a ses désirs et a ses problèmes qu’a vous et a vos préoccupations. »

8 : Evitez les exagérations 

Attention a ne pas trop en faire. Complimenter, c’est bien, mais un compliment abusif passera pour une moquerie. Imaginez un peu que vous demandiez des conseils minceur a votre grande-tante obèse… Du foutage de gueule. Pour éviter les exagérations, c’est pourtant simple : faites des compliments sincères. Regardez la personne que vous voulez flattez ou pensez a elle, et cherchez ce qu’elle a de meilleur en elle. Encore une fois, inutile d’inventer, ou de vouloir plaquer sur n’importe qui des compliments génériques. Nous avons tous des qualités, même si elles sont trop souvent cachées sous de trop nombreux défauts, et la première flatterie est de prendre le temps de déceler ces qualités chez les autres.

9 : Confiez un secret

Faire une confidence intime signifie a votre interlocuteur qu’il est quelqu’un de confiance et de discret, ce qui va le flatter. Evitez toutefois de lui révéler que… vous n’êtes qu’un gros flatteur désabusé qui cherche a vivre aux dépens de ceux qui l’écoute !

10 : Soyez sincère 

Soyez sincèrement sincère… Croire en chaque compliment que vous formulez est tout simplement le meilleur moyen pour qu’il atteigne sa cible. 

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