« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. » Enoncée dans l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, cette liberté pour chaque homme d’aller la ou bon lui semble se heurte à la dure réalité des frontières et des législations nationales.
Mais des associations, telles que Emmaus international, la Fondation France Libertés-Danielle Mitterrand, le mouvement Utopia, etc., ne désarment pas et continuent à rêver d’un nouvel espace politique mondial. D’où l’idée d’un passeport de citoyenneté universelle. Les Etats qui reconnaitront sa validité permettront à leurs détenteurs de s’installer librement sur leur territoire, sans visa, et en bénéficiant des mêmes droits économiques et sociaux que les citoyens du pays concerné.
Aux côtés d’une trentaine de personnalités telles que Federico Mayor, Pierre Berge, Jean Ziegler, Tiken Jah Fakoly, etc., l’un des tout premiers bénéficiaires de ce passeport est le professeur Albert Tevoedjre, médiateur de la République du Bénin et ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, dont on ne compte plus les actions au service de la paix, des droits de l’homme, du dialogue interculturel ou du développement.
Certes, ce document reste pour l’instant purement symbolique, mais une cérémonie de remise d’un tel passeport de citoyenneté universelle pourrait prendre au fil des ans la dimension d’un Prix Nobel ou d’autres grandes distinctions de dimension internationale remise aux bâtisseurs d’avenir et de paix. Albert Tevoedjre a profité de la remise de cette distinction, le 23 mai 2013 au siège de l’Unesco à Paris, pour annoncer son retrait de la vie politique. A 84 ans, il a alors annoncée qu’il souhaitait se consacrer totalement à la solidarité humaine au sein de la Société des missions africaines dont il est désormais membre honoraire.
Le passeport de citoyenneté universelle demeure donc une utopie, tandis qu’un mode de vie nomade et cosmopolite devient le quotidien – et le choix assumé – d’un nombre grandissant de freelances. Des solutions comme l’obtention d’une nouvelle nationalité contre investissement ou même le projet de loyer universel Parall, qui repose sur un concept très particulier de cryptomonnaie, représentent donc des solutions autrement plus concrètes. Mais les cryptomonnaies souffrent encore d’une mauvaise réputation auprès d’une majorité de la population, et les pays délivrant des « passeports dorés » contre des investissements conséquents, généralement à partir de 100.000 euros, sont mis dans le même sac que les paradis fiscaux qui ne profitent qu’aux personnes les plus aisées financièrement… Le chemin vers une authentique et réelle citoyenneté universelle s’annonce encore long et semé d’embuches.