Préparer un discours

Avant un oral, attention à votre alimentation !

Évitez de manger trop gras ! Ceci n’est pas un message du Ministère de la santé…

Les orateurs gagneraient à se préparer comme les sportifs de haut niveau.

Les sportifs suivent un régime spécifique en fonction de leurs entraînements et des compétitions. Par exemple, les coureurs peuvent manger des pâtes (sucres lents) la veille d’un marathon, et de la viande blanche le jour J.

De la même façon, si vous avez bientôt un exposé à présenter, une réunion à animer ou toute autre intervention en public à assurer, il est préférable d’adapter votre alimentation. Je vais d’ailleurs vous raconter une anecdote surprenante à propos de Margaret Tatcher et ce qu’elle avalait avant ses plus importants débats politiques. Mais avant, voici mes conseils et astuces pour faire attention :

Ne mangez pas trop lors des repas précédents votre intervention. Trop manger peut vous ballonner, et, surtout, la digestion a un effet anesthésiant. Plus un repas sera copieux, riche, gras, plus la phase digestive qui s’ensuivra sera longue et provoquera l’envie de dormir.

Un plat léger comme une salade à midi ou un bol de corn flakes le matin fera l’affaire, selon que votre intervention se déroule l’après-midi et/ou le matin. Évitez les féculents tels que le pain ou les pâtes, et les bonnes frites bien grasses bien sûr, ainsi que les gâteaux et autres desserts sucrés.

Une exception toutefois pour le riz (qui est un féculent). Une amie m’avait confié qu’elle mangeait du riz avant chacun de ses rendez-vous galants, dont elle était manifestement une adepte… C’est un conseil alimentaire très efficace : le riz stabilise la digestion à merveille.

Un petit bol de riz ou une portion de pâtes « al dente » peut donc faire office de repas (de préférence la veille au soir plutôt que le jour même).

D’une façon générale, privilégiez les aliments contenant le plus de protéines :

  • Une tranche de jambon (avec une petite salade, pas dans un gros sandwich !) ;
  • Un filet de dinde ou de poulet (sans sauce bien sûr, et mettez de côté les frites qui vont généralement avec…)
  • Les barres de régimes amincissants ou compléments alimentaires pour sportifs hyper-protéinés peuvent être une bonne solution (Milical, Gerlinéa…).

Ces conseils valent aussi pour les étudiants avant un examen : un repas trop lourd à midi et ils roupilleront devant leur copie !

Margaret Thatcher racontait qu’avant ses séances de discussion au Parlement, qui étaient selon elle les débats politiques les plus difficiles à assumer, elle se contentait d’une tasse de thé pour seul repas de la journée. En arrivant le ventre vide, à jeun, elle était plus vive et réactive dans les débats, plus agressive, comme un animal quand il a faim…

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Trouvez le plan le plus adapté pour votre prochain discours (7 modèles prêts à l’emploi)

Quel plan pour votre prochain discours ? J’ai écrit un article dans lequel je donne une astuce pour improviser un discours en moins d’une minute. Ici, je vais vous montrer quels sont les plans « de base » d’un discours que vous aurez eu le temps de préparer. Le plan d’un discours est extrêmement important dans le sens où il permet d’organiser vos idées. Parlez-vous pour ne rien dire ? Alors soyez certain de vous faire comprendre.

Le discours rhétorique classique

Je n’aborde volontairement pas cette structure, préférant me concentrer dans cet article sur d’autres plus terre à terre. Le voici à titre d’information.

Exorde : donner envie d’écouter

Narration : description plus ou moins objective des faits

Improvisation : improvisation réfléchie, figures de rhétorique, logique et émotion évidemment.

Discussion : le débat réel (juridique, logique)

Péroraison : conclusion partant vers un sentiment amplifié.

Les quatre grands éléments d’un discours

– Une introduction efficace

– Une conclusion pertinente

– Un plan qui aide la compréhension

– Des transitions douces d’un point à un autre

Vous souvenez-vous du lycée, lorsque le professeur vous demandait des rédactions de structure thèse, antithèse, synthèse ? Bienvenue dans le monde adulte, vous pouvez désormais argumenter à 100% dans une direction. Il se trouve que le plus souvent vous parlez pour convaincre -ou devriez, non pour peser le pour ou le contre. Grâce au plan de votre intervention, vous mettez en avant les éléments logiques et structurels de votre intervention, vous ne laissez rien au hasard. La légèreté des exemples donnés est évidemment caricaturale.

Des transitions capitales

Même si n’apprenez pas tout le discours par cœur, apprenez toujours vos transitions par cœur. La plupart des discours possèdent une introduction et une conclusion. Peu sont ceux dotés de transitions. Or c’est grâce aux transitions que vous vous assurez la compréhension de l’auditoire. A l’écrit, les majuscules, la ponctuation, les titres, les mises en gras permettent de jouer ce rôle et de classer les informations. A l’oral, ce sont les pauses et les transitions qui s’en assurent. Exemples :

En conséquence…
C’est pourquoi…
Dans le même ordre d’idées…
Mon troisième point est le suivant : …
Abordons maintenant…
Le deuxième point que j’aimerais aborder avec vous…

La structure en trois parties

C’est la structure utilisée dans les romans, le cinéma, le théâtre. La règle de trois s’insinue partout.

Partie I : La mise en place (le quart de la durée totale)

Partie II : La confrontation (la moitié de la durée totale)

Partie III : La résolution (le quart de la durée totale)

Exemple typique : Le garçon héros de notre histoire rencontre la fille > difficulté, la fille s’éloigne avec un second garçon > le premier garçon est avec la fille in fine pour une fin heureuse.

Deux transitions importantes ont lieu, entre le premier et le deuxième acte, puis entre le deuxième et le troisième. Premier tournant dans l’intrigue : le garçon pensait que la fille était éprise de lui à la vie à la mort, mais il se rend compte qu’elle devient attirée par un autre. Deuxième tournant dans l’intrigue : la fille se rend compte qu’en réalité dans les actes, le premier garçon est le bon.

Cette structure de base est extrêmement efficace, à tel point qu’elle met immédiatement le spectateur d’un film à l’aise. Pourquoi ne pas en faire autant dans votre prochain discours ?

Les différentes structures en trois actes

En utilisant la règle de trois dans vos plans, vous en gagnez tous les bénéfices : compréhension, globalité, rondeur. Vos discours en seront d’autant plus faciles à suivre et à retenir. Voici différentes structures de discours :

Structure #1 : structure basique – Introduction, corps du message et conclusion

La méthode la plus simple. Vous ne savez pas quelle construction donner à votre argumentaire ? Utilisez celle-ci. Vous ne serez sans-doute pas exceptionnel, mais vous ne serez certainement pas mauvais.

Peut-être cette structure vous paraît-elle l’évidence même. Aussi la prochaine fois que vous écouterez des discours, remarquez combien omettent l’introduction et la conclusion. Sans doute le professeur n’étant plus derrière votre dos, vous perdez toute rigueur. Quelles sont les conséquences d’un tel oubli ? Oublier l’introduction, c’est amener l’auditoire à se demander pourquoi il est ici. Oublier la conclusion, c’est amener l’auditoire à se demander pourquoi quelqu’un a voulu faire un discours inutile.

Slide powerpoint 32 une statistique > slide 33 et dernière slide de contenu une autre statistique> slide 34 « Merci » > slide 35 « des questions ? » > … pas de question !

Structure #2 : structure descriptive – De quoi allons-nous parler, parlons-en, voilà de quoi nous avons parlé.

Cette structure repose sur une vérité : plus on entend un message, plus on le retient ! Structure simple sans doute, trop simple peut-être, inutile certainement pas.

1. Introduction : de quoi nous allons parler

2. Corps du message : parlons-en : élaborez votre thème, utilisez peut-être une antithèse de votre thème pour renforcer le message

3. Conclusion : voilà de quoi nous avons parlé, invitation à l’action.

Introduction : « Je vais vous parler de comment mes parents se sont rencontrés et se sont mariés (ou pas) »

Corps : « Après des péripéties je me suis rendu compte d’une chose importante, faire la cour, ça fonctionne ! (ou pas) »

Conclusion : « Ainsi, je vous rappelle que faire la cour fonctionne (ou pas)»

Variante :
Introduction : je vais vous parler du quoi, du qui et du pourquoi de telle chose.

Corps :

– Qu’est-ce que telle chose ?

– Qui a créé, participe, bénéficie de cette chose ?

– Pourquoi cette chose est-elle importante ?

Conclusion : résumé des trois points, demande d’action.

Structure #3 : structure historique – Le passé, le présent, le futur

Cette structure peut être utilisée de deux manières :

– Passé, présent, futur

– Introduction, corps du message (passé, présent, futur), conclusion.

Quelle meilleure persuasion que le discours qui montre une solution pertinente à un problème ?

Exemple 1 :

Passé : « Lorsque mon frère a rencontré Sophie, tout semblait aller pour le mieux dans le monde des bisounours ».

Présent : « Manque de chance, mon frère s’est rendu compte, à 25 ans, qu’il n’était pas le seul homme sur terre à faire la cour aux jolies jeunes femmes. Aujourd’hui, il a l’impression de la perdre ».

Futur : « Si tu fais la cour à cette muse de telle autre façon, mon frère, tu feras d’elle ta femme ! »

Exemple 2 :

Passé : « Mes fiers guerriers, vous êtes ce que la Grèce a enfanté de plus beau ! »

Présent : « Aujourd’hui, l’ennemi est à nos portes. Il s’apprête à détruire nos maisons. Il s’apprête à tuer nos familles. Il s’apprête à piller les richesses créées à la sueur de nos fronts. Allons-nous les laisser faire ? » (la peur et la colère sont d’excellentes motivations).

Futur : « Souvenez-vous de qui vous êtes, vous êtes des lions ! Combattez avec moi, et le monde entier entendra votre nom ! Combattez avec moi, repoussez l’ennemi et nous rentrerons chez nous, fiers d’avoir assuré la sécurité de la Grèce, satisfaits de pouvoir vivre heureux, dans nos famille ! » (l’espoir est aussi une excellente motivation).

Cette structure est efficace en ce qu’elle permet à l’auditoire de suivre ce que vous dites. En revanche, évitez les allers-retours trop répétés entre passé, présent, passé et futur.

Il s’agit aussi de la structure de discours qui permet d’exprimer un processus :

Intro : les origines de telle méthode.

Définition : qu’est la méthode X ?

Corps : d’abord étape A, après cette étape on va à l’étape B, l’étape B réalisée nous amène à l’étape C, puis…

Conclusion : réaffirmez l’importance de la méthode.

Structure #4 : Problème, résolution, exemple

Cette structure est tout particulièrement adaptée pour motiver un passage à l’action.

1. Introduction : description de la situation

2. Corps du message :

a. Problème, résolution, exemple

b. Problème, résolution, exemple

c. Problème, résolution, exemple

3. Conclusion

Cette structure peut former la totalité du discours ou être répétée plusieurs fois au sein d’un discours.

Structure #5 : Plan en trois points (type essay anglais).

Autre structure basique. Limitez-vous aux 3 points les plus importants et persuasifs. Moins, votre document manquera de crédibilité. Plus, vous prenez des risques d’aller de travers.

1. Introduction : énoncer le sujet, le message que vous voulez faire passer, énumérez les trois points.

2. Corps du message :

a. Point 1 (bénéfice, apport au sujet principal)

b. Point 2 (bénéfice, apport au sujet principal)

c. Point 3 (bénéfice, apport au sujet principal), transition vers la conclusion.

3. Conclusion : répétez les points, résumez le message que vous avez voulu faire passer, donnez la nécessité de l’utiliser.

Introduction : « Je vais vous parler de la meilleure façon de draguer, la meilleure façon de draguer est de montrer que vous aimez les papillons »

Corps du message :

(transition : « Pourquoi devrais-je dire que j’aime les papillons ? Ma première raison est )
« Si vous aimez les papillons vous montrez que vous êtes sensibles. Etre sensible plaît aux femmes ».
(transition : « la deuxième qualité d’un papillons est d’être éphémère »)
« Si vous aimez les papillons, vous montrez que vous aimez ce qui est éphémère. Ephémère veut dire qu’elle sait qu’elle pourra passer la nuit avec vous sans devoir vous câliner pendant 3 jours pour calmer vos pleurs du lendemain matin ».
(transition : enfin, dernière raison pour laquelle…)
« Si vous aimez les papillons, vous montrez que vous êtes original et que vous vous foutez d’elle. Elle prendra cela comme un challenge, or les femmes aiment le challenge ».
Conclusion : « Etre sensible, être un homme qui ne pleure pas, être original, en montrant que vous aimez les papillons, vous convoyez tous ces messages. Or ces messages font fondre les femmes. Prochaine rencontre : pensez « papillon » !

Structure #6 : Trois histoires

Cette structure est encore une fois utile pour motiver une ou plusieurs personnes. Lorsque vous racontez une histoire, utilisez la règle de trois. Autre vérité : on retient mieux une histoire qu’une règle abstraite. Une histoire est toujours une bonne idée.

1. Introduction : démarrez fort, présentez le sujet et le message

2. Histoire 1 > point 1

3. Histoire 2 > point 2

4. Histoire 3 > point 3

5. Conclusion : elle doit lier les 3 histoires, les 3 points pour donner force et vigueur à votre message.

Introduction : « La brique et le ciment peuvent vous sauvez la vie »

Histoires :

« Lorsque le grand méchant loup souffla sur la maison de paille, la maison s’effondra et le cochon fut mangé. La paille, ça ne protège pas. »

« Lorsque le grand méchant loup souffla sur la maison de brindilles, la maison s’effondra et le cochon fut mangé. La paille, ça ne protège pas non plus. »

« Lorsque le grand méchant loup souffla enfin sur la maison de brique et de ciment, celle-ci tint. Le troisième cochon resta sain et sauf. »

Conclusion : « Si vous voulez que votre logement soit suffisamment solide pour résister aux éléments, rappelez-vous les trois petits cochons. Oubliez paille et brindilles, pensez brique et ciment. (Et n’oubliez pas la cheminée et la marmite). »

Structure #7 : Le choix d’une solution donnée

Structure de persuasion lorsqu’il s’agit de déterminer une conduite à suivre, via arguments logiques.

– Introduction : mise en place du sujet, il y a un problème et une solution proposée

– Corps du message :

1. Les avantages de cette solution

2. Les inconvénients de cette solution

3. Recommandation : pourquoi les avantages excèdent-ils les inconvénients ?

– Conclusion : reprenez les avantages et répétez la recommandation.

Introduction : « La maison est infestée de souris, nous pensons acheter un chat plutôt que des pièges »

Corps du message :

1. Un chat c’est mignon, un chat c’est sociable, un chat ça miaule tendrement, un chat c’est câlin (parfois), un chat fera plaisir aux enfants. Un chat évite que les enfants ne mettent les doigts dans les pièges.

2. Un chat il faut le nourrir et il sent mauvais, il coûte plus cher.

3. Un chat sera aussi efficace que les pièges ET mettra de la bonne ambiance dans la famille en faisant plaisir aux enfants.

Conclusion : « Le chat a les avantages d’être un chat (faites mieux dans vos discours ;) ), ainsi acheter un chat est plus avisé qu’acheter des pièges ».

D’autres structures pour vos discours ?

Je vous ai donné sept structures pour organiser votre discours. En connaissez-vous d’autres ? Parlez-en sur twitter, mon compte : @CoachEloquence !

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L’art de se mettre le public dans la poche (en 5 techniques)

Voici 5 manières de décrisper votre auditoire… et vous le mettre dans la poche ! Parfois, votre auditoire a besoin de se décrisper. Peut-être savez-vous par avance que l’on accueillera avec hostilité, ou qu’un sujet polémique présent dans toutes les têtes bloquera votre message. Ou peut-être tout simplement personne ne s’intéresse à ce que vous allez dire. Il vaut mieux reconnaître le problème dès le départ. Voilà cinq manières de le faire.

1. Dire qui est l’éléphant dans la salle

Si un problème est dans tous les esprits, parlez-en immédiatement. Sinon votre auditoire sera distrait du contenu de votre intervention. Relire l’article : Ce qu’il y a de plus important dans un discours

Ainsi, si tout l’auditoire sait que vous souffrez d’un cancer ou que votre parent vient de mourir, mentionnez-le immédiatement. Dites par exemple que vous n’êtes pas désolé pour vous-même et que vous ne souhaitez pas que les autres le soient pour vous. Une fois que ce qui est dans toutes les têtes est apaisé, vous pouvez continuer votre présentation.

2. Trouver des points d’accord

Lorsque la situation est sujette à controverse, commencez par identifier les points d’accords avec l’auditoire. C’est une des stratégies faible-défensif de la négociation. Si vous argumentez pour la légalisation du cannabis, l’espoir commun pourrait être la réduction des dommages causés par la drogue.

« Je crois profondément que nous ne pouvons résoudre ces problèmes si nous ne travaillons pas ensemble, si nous ne comprenons pas exactement les différentes versions. Mais nous devons aussi conserver nos espoirs communs, nous voulons tous aller dans la même direction, vers un meilleur futur pour nos enfants. »

3. Donner une raison d’écouter

Si le sujet de votre présentation intéresse peu, donnez une raison d’écouter. Identifiez les bénéfices pour le public. Le fameux « what’s in it for you ». Par exemple si vous parlez de premiers secours, vous pouvez démarrer en disant :

« Imaginez que vous rentrez à la maison après le travail et que votre femme ou votre enfant est étendu sur le sol de la cuisine. Dans cette présentation, nous verrons ce que vous devez faire dans cette situation. »

Savoir sauver la vie de votre famille est un bénéfice pour le public.

4. Reconnaître les inquiétudes

Si votre auditoire est nerveux avant même le départ, ne l’ignorez pas. Ainsi, des employés face à un plan de restructuration ou une association locale contre la construction d’un gratte-ciel pourraient exploser d’émotions s’ils ne se sentent pas écoutés.

Peut-être êtes-vous familier avec le concept d’écoute active dans une conversation ? Vous pouvez en appliquer les principes lorsque vous parlez à un auditoire. Si vous reconnaissez les différentes émotions, vous diminuez la possibilité d’un chaos.

En revanche, faire ceci demande une certaine sensibilité, un intérêt. Evitez à tout prix les « Je comprends votre émotions » et autres gaullismes du style « Je vous ai compris ». La seule réponse envisageable de votre auditoire serait « oh non, vous n’avez aucune idée de ce qu’il se passe ici » (relire cet article sur l’art de la négation dans les situations critiques…). Ajoutez une spécificité à votre phrase, par exemple : « Je comprends que l’idée d’avoir d’immenses éoliennes bruyantes juste en face de votre maison puisse vous inquiéter »

5. Reconnaître des faiblesses

Si vous reconnaissez une faiblesse, vous donnez un supplément d’honnêteté au reste de votre discours. De la même manière, si vous avez fait une erreur, dites-le, et on pensera de vous que vous avez raison le reste du temps. Lire l’article : 8 principes pour rester authentique lors d’une prise de parole en public. Et surtout… N’oubliez pas d’être vous-même !

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6 façons de vous assurer que l’auditoire retiendra bien votre message

Il est intéressant d’interroger un auditoire, pas seulement à la fin d’une présentation, mais quelques jours après : le plus souvent, les auditeurs ne se souviennent de rien… si ce n’est d’un petit point de détail différent selon l’intérêt de chacun. C’est pourquoi il revient à celui qui assure la présentation, à l’orateur, de prendre ses auditeurs par la main afin qu’ils retiennent bien son message. Voici six façons de capter l’attention et marquer les esprits :

1. Concentrez votre présentation sur un seul message clé

Décidez de ce qui est le plus important dans ce que vous allez présenter. C’est l’idée-force, à partir de laquelle vous pouvez élaborer votre message clé (en une ou deux phrases max). Puis construisez votre présentation autour de cette idée. Il est très tentant d’avoir plusieurs messages clé, mais retenez que plus vous avez d’idées, plus vous diluez la puissance de chacune… Ne cherchez pas à être exhaustif : parlez moins, mais parlez mieux.

2. Faites de votre idée-force un message simple et concret

Pour avoir un message puissant, commencez par trouver une bonne idée clé. Prenez le temps de créer un message facile à comprendre et à répéter. Recherchez toute chose abstraite ou conceptuelle et tentez de les remplacer par des mots concrets, des images spécifiques et parlantes que votre auditoire peut imaginer dans sa tête. Utilisez par exemple la technique de la photo mentale, et inspirez-vous des méthodes générales de storytelling.

3. Annoncez votre message clé

Prévenez votre auditoire de l’importance de ce que vous allez lui dire ! Vous devez indiquer à vos auditeurs de se mettre en alerte et de tendre l’oreille au moment où vous vous apprêtez à prononcer votre message clé. Le principe est de sous-entendre, en une phrase, quelque chose comme « …Attention – Prêt – Ecoutez ! »

Lorsque vous rédigez un texte écrit, vous pouvez mettre le passage important en italique, et/ou en gras, ou encore le souligner. A l’oral, on parle de « saupoudrage » : en marquant un silence avant, et pourquoi pas après, pour détacher les paroles importantes. Puis en prononçant le message sur un ton de voix particulier, en lui donnant une inflexion spécifique. Avec le silence et l’intonation, un autre moyen d’annoncer votre message clé consiste à utiliser une phrase qui jouera le rôle de surligneur. Voici des exemples d’annonce :

  • « Voici ce que vous devez retenir de plus important [pause] … »
  • « Voici ce que je dis à ceux qui critiquent notre entreprise [pause] … »
  • « Le secret d’une bonne gestion d’un restaurant est simple. En résumé, c’est… »
  • « Laissez-moi répéter ce en quoi je crois [pause] … »
  • « Ainsi, mes chers amis/camarades/collègues/compatriotes [pause] … »
  • « Je vous dirai à vous ce que j’ai déjà dit aux membres du club [pause] … »
  • « Je ne sais ce qu’en disent les autres, mais en ce qui me concerne [pause] … »
  • « Je vous réponds en vous disant [pause] … »
  • « Ainsi, mes amis, je vous dis… »

Encore une fois, comme nous l’avons dit précédemment : limitez-vous à un seul message clé par présentation. Ne diluez pas sa puissance.

4. Accordez votre message clé à une image mémorable

Le fait d’ajouter une image à votre pensée aide à retenir l’idée. Notre cerveau retient moins les mots que les images qui y sont associées. Cela étant, assurez-vous que l’image choisie correspond parfaitement à l’idée sous-jacente. Si ce n’est pas le cas, non seulement l’image n’aidera en rien, mais elle risque davantage de distraire l’auditoire qui tentera de déterminer quel est le lien entre les deux – ce qui accaparera donc son attention dans la mauvaise direction et se révélera particulièrement contre-productif…

Si vous préparez un support visuel de type PowerPoint, la tentation est grande choisir des photographies que l’on juge intéressantes même si elles ne sont pas directement liées avec le sujet : mais c’est à éviter, car cela perturbe l’apprentissage ou la transmission du message. Les images qui ne correspondent pas à l’idée ne sont qu’une forme de « bruit » parasite visuel.

5. Montrez votre message sur une slide PowerPoint, et laissez-le en place

Si vous avez trouvé l’image parfaite pour votre message, combinez-les dans une slide PowerPoint. Si vous n’avez pas d’image suffisamment parlante ou cohérente, ne mettez pas une image moyenne mais contentez-vous du seul message écrit en toutes lettres sur un fond neutre. Cela apparaîtra en arrière-plan comme un écho visuel de votre message, et lui donnera de la longévité. Lorsque vous parlez de votre message, laissez la slide derrière vous pendant toute la durée.

6. Répétez votre message clé ! Répétez votre message clé ! Répétez votre message clé !

Le 28 août 1963, Martin Luther King a répété 11 fois qu’il « avait un rêve » – « I have a dream » C’est l’un des discours les plus célèbres de l’histoire, et quasiment tout le monde connaît cette phrase, elle fait littéralement partie de la culture mondiale de l’humanité. Si elle n’avait été prononcée qu’une fois, peut-être aurait-elle été oubliée. Mais en la répétant, en la martelant, en insistant, elle s’est imposée comme le message clé, le résumé de tout le discours et toute la vision de Martin Luther King.

La répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début de chaque phrase est un procédé rhétorique qui s’appelle Anaphore.

Au minimum, répétez votre message deux fois : la première fois dès les premières minutes de votre présentation, la seconde dans ses dernières minutes. Vous utiliserez ainsi à votre avantage l’effet de primauté (mieux se souvenir des premiers éléments d’une liste) et de l’effet de récence (mieux se souvenir des dernières informations entendues).

Bien-sûr, vous pouvez aussi répéter votre message tout le mong de votre intervention. Retenez simplement que les répétitions sont surtout efficaces lorsqu’elles sont suffisamment espacées dans le temps – évitez les répétitions exagérées ou trop rapprochées…

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Préparer une intervention : faut-il rédiger son discours en entier ?

Faut-il rédiger votre discours en entier ? C’est une question fréquente, et la réponse dépend aussi en partie de votre aisance à l’oral :

  • Si vous êtes très timide, le fait d’écrire intégralement votre discours vous permet bien sûr de vous reposer sur vos notes… Mais c’est aussi un piège, car vous pouvez dès lors difficilement en décoller vos yeux, ou bien vous risquez alors de perdre la ligne que vous étiez en train de lire, et perdre le fil de vos idées.
  • Si vous êtes globalement à l’aise, rédiger votre discours en entier empêchera toute spontanéité. Vous aurez du mal à vous en détacher, et cela pourra même créer des hésitations là où il n’y en aurait eu aucune si vous aviez essayé de parler librement.
  • Si vous êtes très à l’aise et que vous avez d’excellentes capacités de mémorisation, vous pouvez aussi apprendre votre discours par cœur. Bien que l’ayant rédigé, vous vous passerez ainsi de notes écrites lors de votre intervention. Cependant, votre expression pourra sembler par bien des aspects contrôlée et mécanique : vous ne serez pas véritablement en train de « parler », de « vous exprimer », mais de réciter, nuance…

Il faudrait davantage écrire comme on parle, et ne surtout pas parler comme on écrit. L’expression écrite est vite maniérée et ampoulée. Elle est également complexe : on développe certaines idées sur plusieurs paragraphes, on ne craint pas les phrases à rallonge – car l’œil, à la lecture, peut les capter en entier.

Mais à l’oral, c’est bien différent, et il faut préférer des phrases courtes, très courtes, le plus possible limitées à la structure de base « sujet-verbe-complément ». Sinon vous risquez d’embrouiller et de perdre vos auditeurs.

C’est pourquoi le travail préparatoire à l’écrit ne doit pas consister en une dissertation ou une rédaction intégrale du discours. Utilisez par exemple le principe du mind mapping, et contentez-vous d’esquisser un plan.

Les seuls passages de votre discours qui doivent être parfaitement maîtrisés sont :

  • L’introduction ;
  • La conclusion ;
  • Et les transitions entre chaque partie.

Utilisez la technique des « fiches volantes » : préparez une série de fiches, une partie par fiche, puis mélangez-les. Entraînez-vous alors à faire une nouvelle présentation à chaque fois, un discours organisé différemment selon le hasard de l’ordre des fiches, mais comportant les mêmes éléments, et guidant toujours vers la même conclusion.

Cela vous permettra de développer votre agilité, votre réactivité, d’accorder une part plus grande à la spontanéité, et limitera grandement le risque de perdre le « fil de vos idées » (car vous serez ainsi capable de réorganiser plus facilement ces idées).

Il est préférable de s’attacher aux concepts plutôt qu’aux mots. Aux images plutôt qu’aux phrases. A la maîtrise de votre sujet plutôt qu’à la rédaction d’un texte entier. Avant de réfléchir au discours en lui-même, de vous casser la tête sur la façon de vous exprimer en espérant « briller » face à votre public, cherchez davantage à réveiller en vous-même un véritable intérêt pour le thème à traiter.

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Les premières étapes décisives dans la préparation d’un grand discours ou d’une conférence

Vous venez d’apprendre que vous avez une présentation à l’oral prévue dans deux semaines : que faites-vous ? Que ce soit un exposé, une réunion, une conférence, une annonce, que cela vous soit imposé ou que vous vous soyez porté volontaire, quelles sont, d’après vous, les principales choses à faire, et dans quel ordre ?

  • 1. Identifier le thème ou le sujet, être sûr de l’avoir bien compris…
  • 2. Bien noter la date de passage, l’entourer en rouge sur un calendrier mural !
  • 3. Définir immédiatement plusieurs autres dates intermédiaires en vue du jour J.

En effet, quand une date est fixée, nous avons la fâcheuse tendance à attendre le dernier moment pour nous préparer… Et il est souvent trop tard quand nous nous y mettons vraiment.

Dans notre exemple, si votre intervention est prévue dans deux semaines, vous attendrez certainement la semaine prochaine pour y travailler sérieusement. Et si votre intervention est prévue dans un mois et demi ? Vous attendrez probablement la dernière ou l’avant-dernière semaine pour vous y mettre également ! Et vous regretterez alors de ne pas vous y être pris davantage en avance…

La solution, toute simple, consiste donc à fixer des dates intermédiaires, et d’avancer par objectifs. Détaillons ces premières étapes décisives :

Le premier point est de vous mettre à réfléchir à votre sujet ou thème d’intervention dès que celui-ci vous est donné. Ne perdez pas une seconde et notez toutes les idées qui vous viennent, ne reportez surtout pas ce travail de réflexion et d’imagination à plus tard !

Une bonne technique pour rassembler et organiser au mieux les connaissances et informations est l’utilisation d’une « mind map ». Le principe de base est le suivant : sur une page blanche, notez au centre votre thème ou sujet de recherche. Puis tracez différents traits à partir de ce centre, pour le relier à d’autres idées, concepts ou sujets connexes. Fonctionnez par association d’idées. Répétez l’opération à partir de ces nouveaux éléments.

Cela vous permettra ensuite de mieux délimiter votre sujet, le problématiser si besoin, puis organiser et hiérarchiser vos connaissances relatives à ce sujet de façon non linéaire.

Parmi les connaissances ainsi rassemblées, vous pourrez notamment distinguer :

  • Les lieux communs, par lesquels vous débuterez certainement ;
  • Les connaissances importantes, à exploiter en priorité ;
  • Les connaissances spécifiques, plus techniques, à utiliser sans excès ;
  • Les connaissances superflues, à délaisser.
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Les connaissances importantes peuvent se recouper avec les connaissances spécifiques et les lieux communs, mais jamais avec les connaissances superflues. Les connaissances superflues peuvent elles aussi se recouper avec certaines connaissances spécifiques et lieux communs. Ce petit schéma vous montre comment organiser vos connaissances, celles qui sont utiles pour votre intervention et celles que vous pouvez oublier :

Au terme d’une semaine, vous aurez ainsi amassé de nombreuses informations et idées relatives à votre sujet. Vous pourrez alors établir un premier « rapport d’étape » : il s’agit essentiellement de recopier de façon plus lisible vos brouillons, en mentionnant les sources et références de chaque information, et en allant les vérifier si besoin.

Puis vient l’ébauche : sur la base des informations consignées dans votre rapport d’étape, vous pouvez commencer à organiser celles-ci en un plan cohérent – quelles sont les informations à donner en priorité ? Celles qui permettront d’introduire votre propos (anecdote, fait marquant…) ? Celles qui constitueront le corps de votre intervention ? Etc.

Votre travail de réflexion et de collecte d’information ne s’arrête pas pour autant ! Si les délais vous le permettent, prévoyez donc la possibilité d’établir un deuxième, voire un troisième rapport d’étape. La mise en forme de ces rapports vous dévoilera elle-même de nouvelles pistes et idées, qu’il est évidemment intéressant d’explorer.

Au fil des rapports d’étape et ébauches successives, les informations s’organiseront de façon plus cohérente et sembleront bien souvent indiquer d’elles-mêmes un plan, une marche à suivre. Vous aurez alors suffisamment de matière pour commencer la véritable mise en forme, indissociable de son expression à l’oral…

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