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Maîtrisez la puissance de l’argument par analogie

Nous avons vu dans un précédent article la technique d’argumentation consistant a « généraliser » : rappelez-vous la règle selon laquelle il faut toujours donner plusieurs exemples à l’appui d’une conclusion. (lire ou relire l’article : Technique d’argumentation : du bon usage de la généralisation). En effet, un seul exemple n’a que la valeur d’une illustration. Ainsi, l’article sur la généralisation nous rappelait que plusieurs exemples permettent une argumentation efficace grâce à la généralisation. Mais avec la puissance de l’analogie, vous tenez une exception à cette règle !

Différencier l’analogie pour illustrer et l’analogie pour argumenter

Il est possible d’utiliser l’analogie de deux façons :

– en figure de style à caractère d’illustration
– à l’appui d’une argumentation

Ce que l’analogie dont nous parlons n’est pas :

Clément a une femme superbe. Son visage est d’un ovale parfait, comme si un cercle avait eu ses deux côtés gentiment écrasés par un camion-benne. En tout cas c’est ainsi qu’il en parle après 5 ans de mariage.

Ce qu’est l’analogie dont nous parlons :

Quand vous rejoignez une équipe de football, vous êtes d’accord pour suivre les directives de votre entraîneur (car l’unité et l’obéissance à ses ordres permettent le succès de l’équipe). Un ministère c’est comme une équipe de football (son succès dépend de l’obéissance de ses membres au ministre). Ainsi lorsque vous rejoignez un ministère, vous devez accepter de suivre les directives de votre ministre de tutelle.

Comment utiliser l’analogie

Lorsque vous utilisez l’analogie, vous vous détournez de la recherche d’exemples multiples à l’appui de votre argumentation. A l’inverse, vous partez d’un exemple spécifique pour lequel vous avez une conclusion, parvenez à un autre exemple spécifique et établissez la forte ressemblance entre les deux.

Autrement dit, la seconde prémisse d’un argument par analogie revendique que l’exemple 1 (qui constitue la 1e prémisse) est comparable à l’exemple 2 à partir duquel nous formulons une conclusion. Evidemment, il vous revient de vérifier la véracité de la ressemblance.

– Les voitures sont des engins complexes que nous devons fréquemment confier à un garagiste pour révision, sinon des problèmes majeurs peuvent survenir
– Le corps humain est comme une voiture car lui aussi est un système complexe qui peut avoir des problèmes s’il n’est pas régulièrement vérifié
Ainsi, les gens devraient prendre rendez-vous chez le médecin fréquemment pour vérifier qu’il n’y a pas de problème.

Avez-vous remarqué le mot « comme » en italique ? Lorsque vous voyez « comme » au sein d’un argument, c’est un signal que l’analogie est utilisée.

Voici un autre argument célèbre basé sur l’analogie :

Les belles maisons, celles qui sont bien bâties et solides, ont toutes des créateurs compétents : des architectes, des maçons et des ouvriers. Quand on le regarde, on se dit que la Terre est comme une superbe maison, où tout est bien construit. Ainsi, la Terre aussi doit avoir un créateur compétent, Dieu.

Comment évaluer un argument par analogie ?

Enoncer un fait/opinion qui sert d’exemple, 1ère prémisse.
S’assurer que ce 1er exemple est véridique. Est-il vrai que les voitures ont besoin d’un réparées ?
Donner un exemple qui se veut similaire au premier, 2e prémisse (l’objet de votre argument)
Montrer que l’exemple 2 est comme l’exemple 1, pour lequel vous donnez une conclusion.

L’analogie nécessite des exemples dont la ressemblance est pertinente

Il n’est pas nécessaire que l’exemple utilisé en 1er lieu soit exactement similaire au second exemple. Il est évident que si une voiture et un camion sont semblables, le lien direct entre voiture et être humain est moins évident. Par conséquent, l’analogie requière simplement des similarités pertinentes par rapport à la conclusion que vous formulez.

Si les voitures nécessitent de l’essence mais que le corps humain nécessite des aliments, les deux ont besoins de réparation quand quelque chose fonctionne mal.

Si un ministère peut comporter des centaines voire des milliers d’employés et une équipe de football seulement quelques dizaines, la taille du groupe n’a aucune importance dans l’argument final, car il est question de travail d’équipe en général, pas de la dimension de l’équipe.

En revanche une différence pertinente peut consister en dire que si le football nécessite des décisions rapides, les ministères passent souvent plus de temps à réfléchir sur leurs dossiers avant de prendre des actions. La différence est pertinente car si le ministre se trompe, un de ses attachés devrait avoir l’opportunité d’exprimer son désaccord.

Et que la Terre soit exactement similaire à une maison n’est pas exactement très clair. Nous savons beaucoup de choses des maisons qui sont à la surface de notre planète, mais nous en savons bien peu sur la planète elle-même. Et la Terre n’est qu’un élément de notre galaxie, qui n’est qu’un élément de l’univers. Si les maisons sont nécessairement bâties par des ouvriers, rien n’implique que la Terre ne soit pas créée par une chose qui est déjà présente dans l’univers et non en dehors de celui-ci.

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La structure du discours éloquent dans la rhétorique classique

Abordons dans cet article le discours « classique », c’est-a-dire tel qu’il se structure en rhétorique classique. Ce que nous allons voir ici en est une version simplifiée, mais diablement efficace. Sur ce blog, nous avons déjà proposé différents plans de discours, mais aucun de ceux-ci ne suivait la structure traditionnelle du discours. Aujourd’hui, nous allons donc nous rapprocher du « discours classique » (tel que présenté dans les traités de rhétorique classique) et vous en donner une version simplifiée, facile à mettre en oeuvre dès vos prochaines interventions :

La structure simplifiée du discours classique

Le discours classique simplifié suit la logique suivante :

1. votre personnalité (ce qu’on appelle ethos en rhétorique)
2. votre logique (le logos)
3. leur émotion (le pathos)

Lire (ou relire) l’article : Les 3 piliers de la rhétorique expliqués par ma fille

Adaptez-vous à votre auditoire

Au début du discours, créez-vous le personnage que vous voulez présenter à votre auditoire. Gentil garçon, grand patron, comédien ou encore proche concerné. La personnalité persuade mieux que la logique parce que l’on est davantage d’accord avec quelqu’un en qui l’on a confiance qu’en une personne qui nous présente une logique sans faille.

Le principal objectif de l’introduction n’est ici pas de donner un avis ou d’exposer vos idées, mais de vous donner une image qui sera appréciée et qui mettra en confiance l’auditoire. Cela passe par le choix des mots (champs lexical), des vêtements (comme s’habille le spectateur moyen ?) et des attitudes (langage corporel). Faites en sorte qu’ils croient que vous partagez leurs valeurs.

Exposez vos idées

Une fois la première partie réussie, il est temps d’avancer. Une fois arrivé à la seconde étape -le milieu- vous êtes à l’endroit pour placer la logique. Votre principale idée (et les petites, s’il y a lieu) arrive maintenant. Enoncez la brièvement et mettez un lien avec les valeurs de l’auditoire. Puis développez-les. Le lien que vous aurez créé avec les valeurs de l’auditoire appuiera les justifications que vous donnerez à vos conclusions. Par exemple énoncez d’abord votre idée, puis donnez-lui des justifications logiques, et enfin donnez quelques exemples pour illustration.

Imaginez que vous vous adressez à des lycéens dont les valeurs sont, c’est connu, toutes des variations de carpe diem. Comment allez-vous faire le lien avec vos propres valeurs ? A quoi réagissent-ils ? Leur dire de saisir l’occasion car la vie est courte ? Tous les lycéens pensent que la jeunesse dure toujours et qu’ils sont immortels. Cet argument aura l’effet d’un « permission de 23h », vous croyez leur donner la permission jusqu’à 23h, ils pensent que vous leur ôtez la liberté de rentrer plus tard.

Revenons à leurs valeurs. A quoi un adolescent réagit-il ? Une bonne idée est de faire appel à leur impatience naturelle, à leur indépendance de leurs familles et à la liberté loin des restrictions parentales. Ne leurs dites pas de saisir l’occasion car la vie est courte. Dites leur de saisir l’occasion car cette occasion est la leur, car c’est leur monde, qu’ils ont le droit de décider par eux-même. L’indépendance et l’égalité sont les valeurs des adolescents. Prononcez alors vos mots avec conviction, de la bonne manière, et votre logique ne sortira pas par l’autre oreille.

Mettez de l’émotion pour le passage à l’acte

Enfin, terminez avec de l’émotion, petite émotion pour un petit groupe, émotion moyenne pour un groupe moyen, grosse émotion pour… vous avez compris. Efforcez-vous de terminer le discours plutôt qu’à voix basse, finir en beauté est un challenge que tout discours doit relever.

Pourquoi l’émotion est-elle nécessaire ? L’émotion joue un rôle capital dans le passage à l’acte. Grâce à elles, l’auditoire aura envie de penser comme vous. Bien évidemment il va falloir choisir les émotions qui vont avec le reste du discours. Certaines émotions marchent mieux que d’autres, c’est le cas de la joie, de l’amour, de l’estime, de la compassion, du sentiment d’appartenance à un groupe ou de la peur.

Voici un exemple d’utilisation du sentiment d’appartenance à un groupe :

« Qui possède le monde aujourd’hui ? Vous. »

« Qui peux changer le monde aujourd’hui ? Vous. »

« Qui a le pouvoir ? Je vous le demande, QUI A LE POUVOIR ? VOUS, VOUS AVEZ LE POUVOIR »

Voici un exemple d’utilisation du sentiment de la colère :

« Le président dit de nous que nous sommes des fainéants bons à rien. Nous faisons des études longues, nous nous tuons pendant des stages non rémunérés, nous faisons tout pour trouver le moindre emploi. Et aujourd’hui, il nous pisse dessus en créant le CPE qui veut nous mettre à la rue sans préavis par nos futurs employeurs ? »

Trois étapes pour faire un discours convaincant… C’est exactement ce qu’il m’aurait fallu, dans ma jeunesse… J’espère que cela vous sera utile, surtout si vous êtes étudiant et que vous préparez un exposé… ou un concours d’éloquence !

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Technique d’argumentation : du bon usage de la généralisation…

La généralisation est l’action d’étendre les résultats de l’observation de quelques cas à l’ensemble des cas possibles. Elle est aussi une des manières les plus répandues pour argumenter… Mais comment être certain que la généralisation que vous utilisez est pertinente et efficace ?

Considérez l’exemple suivant :
Juliette, dans la pièce de Shakespeare, n’avait pas 14 ans quand elle s’est mariée.
Les femmes juives étaient mariées jeunes au moyen-âge.
Beaucoup de femmes de la Rome antique était mariées avant d’atteindre 13 ans.
Ainsi, les femmes autrefois se mariaient très jeunes

Pour reprendre la définition de la généralisation, nous avons ici trois observations de cas concrets et précis de filles mariées jeunes.

Pour appuyer efficacement la conclusion, les prémisses doivent être véridiques, c’est-à-dire supportées par des faits. S’il n’y a pas de fait, il n’y a pas d’argument et encore moins de généralisation.

Donnez plus d’un exemple

Un exemple unique peut être utilisé à fin d’illustration, mais son support à une généralisation est proche de la nullité. Plus d’un exemple sont nécessaires dans une généralisation. Le meilleur argument devrait considérer tout ou une majorité des sujets de l’exemple.

Les généralisations concernant une somme importante de sujets nécessitent l’utilisation d’un échantillon. La taille de l’échantillon dépend de sa représentativité, plus grande est sa représentativité moindre est son nombre. Plus le nombre de sujets potentiels est faible, plus la proportion de sujets à prendre en compte doit être élevée.

Par exemple pour connaître en France la température d’ébullition de l’eau (T) à environnement habituel, on peut prendre pour exemple 20 000 opinions de français (soit 0,03% de la population française), ou alors demander l’avis de 150 physiciens. Utilisez un ratio tentative / réussite lorsque vous choisissez vos exemples. Ou alors on peut prendre de l’eau, un thermomètre et une plaque chauffante, les exemples sont surtout utiles pour ce qui ne relève pas du fait pouvant être prouvé facilement.

T = température, P = pression atmosphérique, A = altitude

Utilisez des exemples représentatifs

Un nombre même important d’exemples peut fausser la représentation de la chose qui est généralisée et la représentativité de l’échantillon reste bien souvent question ouverte. En règle générale il faut déterminer quel recoupement le plus fiable il est possible de trouver dans une population afin d’énoncer une généralisation. Les quotas en découlent.

« Tout le monde dans mon quartier déteste Nicolas Sarkozy. Ainsi Sarkozy est certain de perdre la prochaine présidentielle »

Pensez aux taux du contexte

Pour évaluer la fiabilité d’un argument utilisant quelques exemples éclatants, il est nécessaire de connaître le ratio entre le nombre de tentatives et le nombre de réussites.

« Le triangle des Bermudes est un endroit où beaucoup de navires ont coulé, évitez-le à tout prix »

C’est vrai, le nombre de navires qui y ont coulé est important. Mais ce nombre important représente 0,006% de tous les navires qui empruntent cette route. A comparer aux autres routes maritimes.

Ayez un regard critique sur les statistiques

Certaines personnes quand elles voient à l’appui d’un argument des chiffres, peu importe le chiffre, concluent du simple fait de la présence de chiffres que l’argument doit être valable. En vérité, les nombres requièrent un esprit critique bien plus acéré que celui nécessaire à d’autres preuves. Lorsqu’une argumentation cite des chiffres ou des pourcentages, l’information concernant le contexte associé doit nécessairement inclure le nombre d’exemple. En effet, l’apparente exactitude des chiffres donnent à la preuve une image plus autoritaire qu’elle n’en a réellement, sans compter la facilité de modifier certains chiffres et leur incohérence parfois de bonne foi.

« En 2015, à ce rythme, les enfants regarderont la télé 10 heures par jour. »

Et en 2025, ils la regarderont donc 26 heures par jour à ce même rythme…

Pensez aux contre-exemples

Les contre-exemples sont les exemples qui contredisent votre généralisation. En les utilisant tôt et avec efficacité, ils peuvent en réalité être le meilleur ami du généralisateur. Recherchez-les consciemment et systématiquement, car dès que vous commencez à penser aux contre-exemples vous allez trouver que votre argumentation sur-généralise.

Si c’est le cas et que vous trouvez des contre-exemples à la généralisation que vous défendez, vous devez l’ajuster ou nuancer votre conclusion, en passant par exemple de « tous les fast food sont mauvais pour la santé » à « beaucoup de fast food sont mauvais pour la santé ». La seconde conclusion est plus subtile et intéressante car elle vous donne plus d’amplitude de mouvement.

Enfin lorsque vous entendez un argument basé sur la généralisation, recherchez toujours un moyen de réviser ou de limiter la conclusion, et cherchez une direction plus subtile ou complexe que l’évidence simplicité qui découle de la généralisation.

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Comment réagir face à une personnalité difficile ? Passage en force ou conciliatation

Tout d’abord, cessons de nous emporter en traitant tout le monde de « cons », et parlons plus généralement de « personnalités difficiles ». Voilà déjà une attitude plus diplomate !

Ensuite, il faut opérer une distinction entre une personne qui est temporairement difficile et dont l’humeur chagrine est causée par des événements ponctuels tels mauvaises nouvelles, mauvaise nuit… et la personne chez qui ce comportement est constant.

Quatre points de repère peuvent aider (tels que définis par Robert Bramson dans son livre Coping with Difficult People) :

  • Y a t-il une cause, une raison ?
  • Est-ce constant même avec les autres ?
  • Sera-t-elle sensible à un échange logique et sympathique qui pourrait dissiper le malaise ?
  • Est-ce prépondérant pour moi, est-ce que cela m’étouffe ?

Si les réponses sont toutes négatives, la personne est donc réputée « difficile ».

Ces personnes au comportement difficile savent inconsciemment qu’elles indisposent leur entourage et que, par ce biais, elles obtiendront satisfaction parce qu’elles les lassent.

Il ne faut jamais prolonger une acceptation passive. En effet, le comportement difficile de leur vis-à-vis ne fera que se prolonger jusqu’à l’étouffement. Il existe donc effectivement des techniques pour y faire face.

Les personnalités difficiles sont classifiées suivant trois types : les agressifs, les « auto-satisfaits' » et les indécis ; chacune de ces catégories étant elle-même subdivisée en plusieurs sous-classes.

La première catégorie des agressifs comprend donc :

Le batailleur

Celui-ci éprouve le besoin indiscible d’avoir toujours raison. Il faut attirer son attention, par exemple en prononçant son nom d’une voix assez forte, le faire asseoir car cette position ne prédispose pas à un comportement agressif. Il faut rester maître de soi. Si cela se passe en groupe, il faut influencer les autres de sorte que vous ne soyez plus isolé dans votre position de « désaccord ».

Le sournois

Il profite toujours des moments délicats ou que l’on peut qualifier d’inopportuns tels réunions de famille, dîners… pour enclencher son comportement et faire des réflexions inappropriées. Vous ne réagirez pas, par peur du scandale. Or,au contraire, il faut l’interpeller et lui demander d’une voix douce ce qu’il vous veut. Si ce comportement persiste, insistez en lui demandant si vous faites l’objet d’une mauvaise plaisanterie de sa part. Si vous êtes en groupe, demandez au reste de vos amis, s’ils pensent que ses critiques sont justifiées ou pas.

Le soupe-au-lait

C’est une personne qui développe une réaction de colère disproportionnée si elle estime avoir été frustrée ou lésée. Il faut d’abord attendre qu’elle termine sa « crise » en ne s’emportant pas soi-même. Quand l’orage est passé, faites lui comprendre que vous comprenez sa position, y êtes sensible mais, qu’il y a d’autres moyens d’avoir des échanges que par la colère. Si sa crise persiste, faites lui savoir que vous êtes d’accord d’une voix assez forte. L’important est d’interrompre sa colère afin qu’elle soit sensible à nouveau à un échange normal.

Les grincheux

Ils se plaignent de situations désastreuses qu’ils « subissent » et font comprendre à l’autre qu’il est en partie responsable de cet état de fait. Il importe de ne pas se laisser emporter par la culpabilité. Il faut, en fait, lui faire adopter une atitude plus responsable, de sorte qu’il prenne conscience des problèmes qui l’entoure de par lui-même. Ensuite, il faut entamer une discussion paisible où ses ennuis seront cernés clairement. L’étape suivante sera d’y trouver une solution avec lui. En groupe, il faut prétexter un manque de temps afin de couper court aux jérémiades.

Les taciturnes

Ce sont des personnes qui restent de marbre à toute tentative extérieure de les faire participer à une quelconque conversation ou discussion même controversée. Il faut tout simplement amener le taciturne à parler. Il faut donc le faire répondre à des questions où un oui ou non ne suffisent pas. Si son comportement persiste, il faut insister que sa participation est importante pour vous. Si le mutisme perdure encore, il faut à nouveau faire part de sa postion personnelle. En général, le taciturne demande à s’en aller à cet instant. il importe de lui dire que l’on a encore un sujet à aborder et, dès lors, de lui demander si un quelconque problème le tourmente ou s’il a quelques soucis. En général, le taciturne se décide alors à répondre.

Les « super-sympas »

Ils veulent se faire aimer de tous et, par conséquent, voudront rendre service à tout le monde. Le hic, c’est qu’ils ne finaliseront pas leur(s) promesse(s) par manque de temps ! Afin d’aider ces personnes, il faut les mettre en confiance afin qu’elles ne prennent pas des engagements qu’elles ne sauront pas tenir. Il faut leur faire sentir qu’ils sont appréciés pour eux-mêmes, leur parler de tout sujet qui pourrait les intéresser. Il faut insister en leur disant que vous ne leur tiendrez pas rigueur s’il ne peut prendre un engagement par manque de temps. Si cette personne insiste, il faut voir, avec elle, les contraintes auxquelles elle sera soumise, de sorte, qu’elle sache bien à quoi elle s’engage.

Le négatif

Cette personne essayera de vous convaincre du défaitisme d’un quelconque projet ou idée en abordant ses côtés les plus négatifs. En fait, il se convaint lui-même de ses idées au fur et à mesure du temps qui passe. Il ne faut surtout pas lui dire qu’il est pessimiste. Il sera d’autant plus persuadé que l’on ne tient jamais compte de son opinion. Au contraire, il faut souligner des solutions qui ont été trouvées dans des exemples similaires. Il faut essayer de le valoriser en lui demandant s’il pense lui-même à une éventuelle solution. Si son comportement négatif persiste, il faut lui annoncer que, malgré la discussion que vous avez essayé d’avoir, il ne veut pas, semble-t-il participer et, que par conséquent, vous le ferez vous-même. Il ne pourra pas, dès lors, vous critiquer de ne pas avoir essayé de l’intéresser !

La seconde catégorie est dite celle des « auto-satisfaits » :

Le bulldozer

Cette personne est très capable dans son domaine mais, elle est convaincue que, s’il n’est pas fait appel à elle, toute situation débouchera fatalement sur un échec ! Il importe d’étudier la situation et, ensuite d’en discuter avec lui, en la paraphrasant et sur un mode interrogatif, de sorte qu’elle aura l’impression que les idées viennent d’elle.

Les frimeurs

Le type de personnalité veut impressionner son entourage. Il parlera donc de sujets qu’il connaît même imparfaitement pour donner l’illusion qu’il est capable en tout. Il importe qu’il ne sente pas coincé ou humilié. Lors de la conversation, il faut aligner des éléments précis, vitaux. A un certain moment, il prétextera une occupation oubliée au dernier moment et s’éclipsera. Il ne faut jamais procéder à une humiliation publique car se faire un ennemi inutilement n’est jamais une bonne solution.

La dernière catégorie est celle des indécis :

Ce sont des personnes qui remettent à plus tard les décisions à prendre de toute nature. En fait, ces gens ont une peur bleue de blesser quiconque. Il faut donc les aider à exprimer leurs réticences et à y trouver une solution.

Voici donc quelques ficelles qui peuvent déjà dénouer pas mal de situations tendues.

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8 principes pour rester authentique lors d’une prise de parole en public

Beaucoup d’entre nous, en prenant la parole, cherchent à se créer un rôle, le plus souvent celui du « bon orateur ». Pourtant, jouer un rôle quel qu’il soit est un tort, car cela nous prive de notre bien le plus précieux : notre authenticité. Voici pourquoi vous devez laisser le vrai « vous » transparaître dans vos discours, et comment rester authentique…

Qu’est-ce que l’authenticité ? La sincérité est le secret du succès. Pour être sincère et authentique, vous devez être vous-même lorsque vous délivrez du contenu. Laissez le vrai « vous » transparaître dans vos discours, ne soyez pas un acteur. Soyez vous-même.

Si vous n’apparaissez pas sincère, votre auditoire va aussitôt le remarquer de façon presque instinctive, et cessera de vous faire confiance, ne prêtera plus attention à vos mots… Pour résorber cette divergence, soyez comme les autres, en « mieux » ! Si vous parlez à un auditoire d’hommes d’affaire, mettez votre plus beau costume-cravate. Si vous parlez à un auditoire de publicitaires, venez plutôt en jean. Il n’y a pas de formule unique : le secret est d’être adapté à son public. Venez dans la mauvaise posture et vous serez incohérent. Ne cherchez pas à être différent, cherchez à être comme votre entourage – en un peu mieux.

Mais où que vous soyez, laissez toujours une part de vous transparaître, et vous serez cru. Ce sont les petits détails personnels que vous laissez voir qui vous font gagner la confiance de vos interlocuteurs. Lorsque vous montrez une photo de votre famille sur votre bureau, et que l’on peut y voir en arrière-plan un poster de rugby fixé au mur, vous montrez que vous êtes vous, que vous avez une personnalité, et vous plaisez d’autant plus.

Comment savoir ce que pensent vraiment les gens ? Le plus probable est que personne ne vous le dira jamais vraiment… On ne vous dira pas ce que l’on pense réellement, à moins que vous n’insistiez vraiment. Une fois votre intervention terminée, posez des questions, montrez que vous voulez sincèrement et véritablement savoir ce que chaque auditeur a vraiment pensé du contenu. Voyez cela comme un échange : lorsque vous demandez des informations sur quelqu’un, essayez de donner quelques informations sur vous. Vous pourrez par exemple commencer par parler de vos défis relevés, de vos origines, valeurs et croyances. N’hésitez pas à montrez une forme de candeur et conservez par-dessus tout de la cohérence. Voici 8 principes à suivre pour rester authentique lors de vos prises de parole en public :

1. Partagez vos croyances

Ce qui est authentique est ce que vous croyez réellement. Pour que cela fonctionne, vous devenez être enthousiaste lorsque vous en parlez. Ce n’est pas seulement l’idée mais l’émotion derrière l’idée qui fera de vous une personne sincère. Un auditoire reconnaît une personne qui parle d’une croyance en laquelle elle croit. De temps en temps, prenez la plume et écrivez les choses qui vous importent réellement (je conseille à ce sujet « Devenez ce que vous êtes », de Nicolas Proupain). Ce que vous croyez est le noyau de votre personnalité, lorsque vous permettez à d’autres de le voir, vous gagnez des amis et de la confiance. Partager vos croyances est une des choses les plus authentiques.

2. Partagez vos valeurs

Le plus important n’est pas d’être apprécié mais d’être vrai, en accord avec ce que vous êtes. Partager vos valeurs est un moyen efficace de construire un pont. Préfère-t-on un leader qui dit ce que les autres veulent entendre, ou un leader qui a le courage de parler de ses vraies convictions ? Cela se vérifie en affaires comme en politiques. Exprimez vos valeurs. Agissez selon elles.

3. Soyez candide

Un peu de naïveté est essentiel. Dites de ce que vous pensez, exprimez vos opinions sans politiquement correct ni mot surjoué. L’authenticité est la vérité et la vérité demande de la naïveté. Ne l’évitez pas. Ayez de la naïveté, mais ne soyez pas uniquement candide.

4. Parlez de vos défis professionnels

Un moyen de paraître sincère aux yeux de votre auditoire consiste à leur raconter en détails les leçons que vous avez apprises des obstacles que vous avez rencontrés. Lorsque vous parlez, l’auditoire veut que vous les inspiriez, il veut connaître la vérité pratique et comment l’interpréter.

5. Soyez cohérent

Lorsqu’une personne perçoit quelque chose de significativement différent chez vous, elle tend à remettre en question tout ce qu’elle pensait savoir de vous. Vous devez absolument être cohérent, c’est-à-dire rassurant. Le monde est trop imprévisible pour un leader incohérent.

6. Partagez

Vous devez être une personne, non un robot de parole. Partagez un peu de vous, allez au-delà de ce que dites face à un public. Lorsque vous vivez une vie intéressante (amis, famille, centres d’intérêts, voyages, passions, divertissements, sports), vous n’êtes pas seulement une personne meilleure, mais vous êtes aussi une personne auquel on voudra se comparer, une personne que l’on voudra connaître, une personne enthousiasmante. Conservez un haut niveau d’énergie. Ici vous n’êtes pas dans le « paraître avoir une vie intéressante », vous devez l’avoir réellement, et cela est le projet d’une vie, non d’une semaine.

7. Honorez vos racines

Soyez la personne que vous avez toujours été, vous êtes le produit de votre vie passée. Ne la laissez pas entièrement derrière vous auquel cas vous perdriez contact avec une part importante de vous. Honorer ses racines ce n’est pas nécessairement rappelez à chacun que vous êtes le fils de votre père célèbre ou que vos parents sont immigrés. Honorer ses racines c’est dire dans les faits ce que vous avez vécu, et pourquoi cela vous a influencé.

8. Amusez-vous

S’amuser est l’un des meilleures moyens d’obtenir une connexion avec votre public, cela attirera les autres dans votre vie, donnez de l’énergie et vous en recevez en retour. Vous vous créerez des relations importantes en honorant votre personnalité et votre singularité, en le partageant avec autrui. N’ayez pas peur de perdre un peu de votre splendeur, vous y gagnez en confiance, en respect et en authenticité.

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Technique d’influence : apprendre à mieux maîtriser les émotions

Nos émotions dépendent essentiellement de notre perception des événements, et non pas directement de la réalité de ces événements, de la réalité telle qu’elle est ou serait « objectivement »… Ce qui implique que nous pouvons modifier nos émotions et leur impact grâce à un travail intérieur.

Toutefois, ce rapport émotion-perception est à double sens. Daniel Goleman a popularisé l’étude et la compréhension de cette relation sous le nom d’intelligence émotionnelle.

En fait, c’est à l’Américain Joseph Ledoux et à ses observations effectuées dans les années 90 que l’on doit la véritable reconnaissance d’une forme d’intelligence émotionnelle. Ce professeur de New York University s’est aperçu qu’une petite partie des stimuli provoquant nos émotions n’était pas traitée au niveau du cortex, mais au niveau d’une petite glande logée dans les replis de notre encéphale. Cette petite glande en forme d’amande possède son propre circuit neuronal qui prend le pouvoir dans les moments de fortes émotions ou de danger. Une part de nos émotions échappe donc à tout contrôle rationnel. Cela explique pourquoi nous avons éprouvons des difficultés à agir rationnellement dans des moment d’émotions intenses du type : colère, rage, jalousie, peur, etc.

Ce sont ensuite les chercheurs Peter Salovey (Yale) et John Mayer (Université du New Hamshire) qui se sont appliqués, à travers leurs travaux, à développer une théorie de l’intelligence émotionnelle.

En deux mots, l’intelligence émotionnelle consiste à savoir reconnaître et réguler ses propres émotions – ainsi que celles des autres ! Non seulement on évite les effets néfastes des prises de décision non rationnelles sous l’impulsion d’une émotion (que cette émotion soit négative, ou même positive donc), mais on peut également les susciter à bon escient pour être plus convaincant, plus créatif, plus heureux.

Le travail à effectuer consiste dans un premier temps à reconnaître les émotions qui nous envahissent à certains moments, et à identifier leurs caractère positif ou négatif. Il faut reconnaître ces émotions telles qu’elles sont, et les accepter, tout simplement. Dans un second temps, il s’agit alors de considérer avec lucidité les décisions ou comportements que nous prenons qui découlent directement de ces émotions. Et reconnaître ce qu’ils ont ds’irrationnel et de néfaste. C’est cette vision sur soi-même qui, progressivement, nous permet alors de « prendre de la hauteur » et du recul par rapport à ce qui nous arrive. Le but est de ne pas être affecté trop violemment par les événements extérieurs, et, lorsque nous le sommes malgré tout, ne pas prendre de décisions trop hâtivement ou précipitamment.

Contrairement au QI (Quotient Intellectuel), le « QÉ » (Quotient Émotionnel) ne serait pas inné. La maîtrise des émotions se développe grâce aux expériences répétées de l’enfance et de l’adolescence. Les facteurs clés sont notamment le sérieux et la sensibilité avec lesquels les parents répondent aux besoins de l’enfant, les occasions et les conseils dont il bénéficie pour apprendre à dominer ses contrariétés et ses pulsions. Le QÉ est donc influencé en grande partie par l’éducation reçue depuis la prime enfance. Mais cela veut aussi dire qu’il est donc possible d’améliorer son Quotient Émotionnel par la pratique !

Une fois que nous avons une certaine distance par rapport à nos émotions, nous pouvons alors nous concentrer sur leur contenu, et travailler à éprouver davantage d’émotions positives, même dans des situations qui semblent négatives. En effet, tout malheur apparent est en lui-même une forme d’expérience qui nous grandit et nous enrichit – il ne tient qu’à nous de le voir ainsi… Toute déception est une libération. Tout accident est une occasion de se recentrer, et prendre conscience de façon ultime de l’instant présent, que l’on est soi-même bien présent au monde… Tout deuil nous rappelle que nous traversons la vie irrémédiablement seul, et qu’il ne faut pas trop s’accrocher à un « autre », qu’il s’agisse d’un parent, d’un enfant ou d’un ami… Il faut s’accomplir dans l’individualité, et s’enthousiasmer de l’adversité. Il faut jouir de l’altérité sans s’y accrocher, il faut profiter des plaisirs en acceptant leur caractère fondamentalement éphémère… Et c’est ainsi, progressivement, par cette nouvelle tournure d’esprit, que l’on diminue le malheur, et que l’on s’accomplit en parfait leader.

Quand on finit par vraiment ressentir sa propre hauteur de vue, on peut accéder à cet état de maîtriser émotionnelle qui permet de carrément contrôler voire provoquer les émotions que l’on veut éprouver. On peut alors entrer en résonance directe avec nos interlocuteurs ou notre auditoire, de façon parfaitement authentique : on ressent vraiment ce qu’il ressent, et on lui fait d’autant mieux ressentir ce que l’on ressent soi-même. La communication devient une transmission des émotions, c’est une communication puissante à un niveau fondamental qui permet alors de nouer des liens d’une qualité exceptionnelle, car émotionnelle. Ainsi, non seulement nous reprogrammons nos propres émotions et notre propre ressenti, mais aussi et surtout nous nous accordons mieux avec les autres et cela nous permet de gagner d’autant plus facilement leur confiance et leur sympathie.

L’intelligence émotionnelle est donc à prendre en compte comme une aptitude particulière en plus de toute sorte de « savoir faire ». Elle est un « savoir être » bien souvent décisif dans le cadre d’un groupe, d’une équipe ou d’une communauté. De plus en plus d’entreprises et de recruteurs sont attentifs à ce « QÉ », qu’ils mettent en balance avec les autres compétences et expériences affichées dans un CV. Cultivez donc votre intelligence émotionnelle et faites grimper le score de votre QÉ, c’est une qualité qui finira toujours par payer ! Pour aller plus loin dans cette perspective, consultez l’ouvrage de référence de Daniel Goleman : L’Intelligence émotionnelle, je vous le recommande vivement !

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