Préparer un discours

Rhétorique et leadership : ce qu’il faut retenir à propos de l’ethos (15 conseils pour faire briller votre image publique)

Pour vous parler de l’ethos, inspirons-nous des travaux d’Andrew Dlugan, orateur émérite qui enseigne et mène une activité de coaching dans le domaine de la prise de parole en public. Vous trouverez ainsi dans cet article des conseils pour consolider et valider votre ethos aux yeux de vos auditeurs et interlocuteurs…

Mais qu’est-ce donc que l’ethos exactement ? Ce sont les valeurs morales que le public prête à l’orateur, essentiellement sur la seule base de son attitude, de son discours, bref, de son apparence… Andrew Dlugan adapte les bases classiques en utilisant l’ethos afin de pouvoir :

  • Être digne de confiance
  • Être similaire à l’auditoire
  • Être une autorité pour l’auditoire
  • Avoir une bonne réputation

Améliorez votre ethos avant de prendre la parole

Conseil 1 : Soyez une bonne personne, une personne digne de confiance, une personne pour laquelle le passé personnel parle. Imaginez l’absence d’ethos de Tiger Woods ou de Bill Clinton si l’un d’eux devait parler de fidélité…

Conseil 2 : Développez une expertise sur les sujets que vous abordez et soyez reconnu comme tel (par exemple en ayant davantage publié qu’un autre intervenant, ou par vos actes publics). Les gens sont assez occupés pour ne vous écouter qu’à la condition que vous sachiez réellement de quoi vous parlez. Imaginez l’ethos de Coluche quand il parlait de solidarité, puis celui de Daniel Bouton sur le même sujet…

Conseil 3 : Vendez-vous, faites en sorte que votre marque personnelle mette bien en valeur les qualités que vous voulez communiquer. C’est tout l’art du personal branding.

Conseil 4 : Analysez votre audience, déterminez dans quelle atmosphère vous allez prendre la parole, cherchez des traits communs au sein de l’auditoire.

Conseil 5 : Arrivez en avance pour montrer à l’auditoire votre sérieux et votre dévouement. (Et rappelez-vous : Le vrai luxe, c’est de prendre son temps…)

Conseil 6 : Partagez des moments avec le public. Si votre intervention fait partie d’un événement plus important, participez aussi à cet événement autant que possible, car l’audience vous verra alors comme l’un d’entre eux.

Conseil 7 : Si vous le pouvez, ajoutez une courte autobiographie dans la maquette de présentation de votre intervention, montrez clairement pourquoi l’auditoire devrait venir vous écouter.

Conseil 8 : Ecrivez toujours votre propre introduction et passez-la à la personne chargée de vous présenter à la salle. Mettez-y l’essentiel de ce que vous voulez que le public sache, car il est hors de question d’être annoncé par un endormeur professionnel de public (comme cela arrive malheureusement trop souvent !).

Améliorez votre ethos pendant votre intervention

Conseil 9 : Racontez des histoires ou anecdotes qui sont cohérentes avec votre message, montrez que vous suivez vos propres conseils.

Conseil 10 : Utilisez un langage familier à l’auditoire, ne cherchez pas à les impressionner avec des mots savants. Vous pouvez toutefois utiliser de temps en temps l’argument d’autorité, mais sans excès.

Conseil 11 : Si vous utilisez des visuels, choisissez-les de telle sorte qu’ils parlent à l’auditoire, par exemple avec beaucoup de photos d’enfants si tous vos auditeurs sont des parents et que vous intervenez sur l’éducation…

Conseil 12 : Choisissez les statistiques et les citations en fonction de la source, de façon à ce qu’elle « parle » à vos auditeurs, qu’elle soit connue d’eux et reconnue comme étant fiable. Un physicien connu du milieu « parlera » à l’auditoire lors d’un congrès de physiciens, pas à un gala de bienfaisance pour cadres bancaires ! Donnez toujours le nom de la personne que vous citez. Toutefois, vérifiez bien vos sources, ne les déformez pas et ne les inventez jamais : attention au fact checking !

Améliorez votre ethos après votre prise de parole en public

Conseil 13 : Soyez disponible après votre intervention afin de continuer à partager l’expérience et de permettre les conversations qui naissent inévitablement après une prise de parole. Prévoyez un temps de questions/réponses avec l’auditoire, mais n’hésitez pas non plus à vous mêler à lui une fois l’événement terminé.

Conseil 14 : Respectez les promesses que vous avez faites pendant votre présentation. Si vous avez dit 15 minutes de discussion et questions-réponses, utilisez ces 15 minutes ; si vous avez dit « envoyez moi un mail et je répondrai », répondez aux mails qui vous sont envoyés !

Conseil 15 : ce conseil est le corollaire du précédent : évitez de vous engagez à faire des choses que vous ne pourrez pas faire, tout simplement ! Soit parce que vous n’avez pas le temps, soit pas les moyens, soit pas l’envie… Ne cherchez pas à être trop gentil ou à plaire à tout le monde : dites seulement ce que vous pouvez mettre en accord avec vos actes, et on vous appréciera déjà grandement pour cela.

Ainsi se conclut cet article rédigé sous les auspices d’Athena, déesse de la sagesse. Car c’est au fond l’ethos ultime que tout être devrait viser : celui d’un authentique sage… Et rappelons également, comme nous le rappelons à travers tant d’autres articles sur ce site consacré à l’éloquence, ce qui est pour nous le cheval de bataille de la rhétorique : l’argumentation logique. Sachez seulement que le cheval de la logique court toujours avec celui de l’émotion, et que c’est ce dernier qu’il faut toujours s’efforcer de talonner sans jamais pouvoir le devancer, au grand regret des amoureux de l’esprit critique.

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Découvrez et maîtrisez la puissance de la « règle de trois »

La règle de trois est une technique d’écriture que vous devez absolument apprendre, maîtriser, appliquer…

Remarquez-vous la construction de la phrase précédente ? 3 verbes d’action… Utiliser la règle de trois permet d’exprimer ses idées plus efficacement, mettre en valeur les points forts, et rendre son message mémorable.

C’est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité !

Dans nos cultures occidentales, les applications de la règle de trois sont nombreuses et variées, dans tous les domaines : de la religion au marketing en passant par la politique…. En voici quelques exemples :

  • « Le Père, le Fils et le Saint Esprit »
  • « Le Bon, la Brute et le Truand »
  • « Veni, vidi, vici »
  • L’exécutif, le législatif et le judiciaire
  • « Liberté, Egalité, Fraternité »
  • Le bleu-blanc-rouge, et d’une façon générale l’abondance de drapeaux tricolores

Pourquoi la règle de trois est-elle si efficace ? Peut-on utiliser des suites de deux ou quatre éléments tout aussi efficacement ? C’est ce que nous allons voir ci-dessous…

Pourquoi la règle de trois spécifiquement, alors que de nombreux discours utilisent deux ou quatre éléments ? Par exemple :

  • Deux éléments : « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort »
  • Quatre éléments : « Je dirai à la chambre ce que j’ai dit à ceux qui ont rejoint ce gouvernement (nous reviendrons sur cette phrase prochainement) : je n’ai rien à offrir d’autre que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. »

Toutefois, la règle de trois reste pertinente pour ceux qui aiment tourner joliment leurs propos. Dans son livre Writing Tools – 50 Essential Strategies for Every Writer, Roy Peter Clark donne les raisons de la magie de cette technique : « L’euphorie du trois a plus de sens que la complétude du quatre ou plus… La magie englobante du nombre trois donne un sentiment d’ensemble… »

Principes à retenir :

Utilisez un élément pour la puissance ;
Utilisez deux éléments pour la comparaison, le contraste ;
Utilisez trois éléments pour l’ensemble, l’intégralité, la rondeur ;
Utilisez quatre éléments ou plus pour lister, compiler, développer, étendre.

Voyons maintenant comment utiliser spécifiquement la « règle de 3 » grâce à… trois moyens… simples, pratiques et efficaces…

La règle de trois en rhétorique

Il existe tout d’abord deux moyens principaux pour utiliser la règle de trois :

1) La figure par laquelle trois mots expriment une idée centrale :

  • « Veni, vidi, vici »
  • « Liberté, Egalité, Fraternité »
  • « Vin, femmes et chanson »

2) La figure par laquelle une série d’éléments (mots ou phrases), souvent de longueur égale et de puissance croissante, traduit l’idée :

  • « Une vie heureuse est une vie passée à apprendre, à gagner de l’argent, à désirer… »
  • « Tous sont égaux, tous sont libres, tous méritent de trouver le bonheur… »
  • « Vos carrières seront établies selon votre facilité à parler, votre facilité à écrire et la qualité de vos idées… dans cet ordre… »
  • « Nous ne pouvons prévoir où souffle le vent. Nous ne pouvons prévoir quelle sera sa force. Nous ne pouvons certainement pas prévoir sa direction… »
  • « Je vous répond :faire la guerre, sur mer, sur terre et dans les airs, avec toute notre puissance et toute la force que Dieu peut nous donner… »

Voici un troisième moyen, qui consiste à faire un trait d’humour de façon simple en utilisant la règle de trois :

3) Utilisez le premier élément de la série pour établir le sujet, utilisez le deuxième afin de créer une attente logique dans l’esprit de votre auditoire, puis déviez avec un troisième élément inattendu et léger qui constitue le trait d’humour. Par exemple :

  • « Singapour est extrêmement petit. Elle fait 26 km de nord en sud et 22 km d’est en ouest… à peu près la taille de la salle de bain de Bill Gates ! »
  • « Il existe trois types de mensonges : les mensonges, les vils mensonges, et les statistiques ! »

La règle de trois est un outil efficace pour tout type de discours, qu’il soit humoristique, sérieux ou triste. Si vous souhaitez facilement améliorer votre style et rendre vos propos plus percutants, utilisez cette règle lors de vos prochaines présentations… ou dans une simple conversation…

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4 exercices pour s’entraîner à intervenir à l’oral

Réservez-vous une heure pour réaliser les exercices suivants. Ces exercices vous feront gagner en capacité d’improvisation, en spontanéité, en confiance et en aisance. Ils vous permettront de vous entraîner pour améliorer vos interventions à l’oral.

Exercice n° 1

Formulez librement un thème d’intervention – ou choisissez parmi ceux proposés ci-dessous – et rassemblez le maximum d’informations sur le sujet en 25mn (culture générale, internet, livres, journaux et magazines…). Notez toutes ces informations sur des pages de papier (et non sur un ordinateur !) Relisez-vous, de manière à avoir en tête l’essentiel de vos notes.

Exemples de sujets au choix :

  • Les générations du passé ont-elles été plus heureuses ou plus morales que la nôtre ?
  • Comment devenir célèbre aujourd’hui ? Quel est, selon vous, le rôle de la chance, de l’intelligence, de la volonté, de l’éducation, des relations… ?
  • Quelle est, selon vous, l’invention la plus importante de toute l’histoire de l’humanité ?
  • Croyez-vous que l’humanité progresse ? Dans quel sens ?
  • Vous voulez obtenir une chose qu’on vous refuse : qu’allez-vous faire ?

Exercice n° 2

Vos notes sous les yeux, lancez un chronomètre et commencez à parler, tout seul et librement. Ne cherchez pas spécialement à faire de belles phrases ou à énoncer vos idées de façon ordonnée : parlez, parlez, parlez le plus possible de votre sujet, développez chacune de vos idées autant que vous le souhaitez, regardez vos notes et relisez-vous si nécessaire… Arrêtez-vous seulement dès vous n’avez réellement plus rien à dire. Et regardez votre chronomètre : combien de temps avez-vous tenu ? Notez ce temps.

« C’est en forgeant qu’on devient forgeron », vous connaissez le dicton… De la même façon, c’est en parlant qu’on devient orateur. Alors parlez, le plus souvent possible, saisissez toutes les occasions de vous exprimer, de poser une question, d’intervenir dans une discussion, de répondre à quelqu’un !

Mais lorsque vous êtes seul, comment faire ? Parlez quand même ! Parlez tout seul, en vous fixant des buts et en envisageant cela comme un entraînement. Parler tout seul est l’un des exercices les plus difficiles qui soit. Et aussi, de fait, l’un des plus formateurs. En vous entraînant de la sorte, vous ne craindrez plus de laisser un message sur un répondeur (épreuve redoutable pour quelqu’un de timide, plus encore que de devoir répondre à une personne qui décroche…), ni de vous lancer face à un jury qui se tait, etc.

Exercice n° 3

Vous êtes dans votre salon, ou dans n’importe quel autre endroit où vous avez pu exécuter l’exercice précédent librement. Fermez les yeux, faites quelques pas et tournez-vous un peu, tendez le bras, l’index, et rouvrez les yeux : que pointez-vous du doigt ? Vous allez devoir improviser 3 minutes à partir de cet objet, quel qu’il soit ! Lancez le chronomètre, et… lancez-vous. Ne vous arrêtez que si pensez sérieusement avoir atteint ou dépassé les 3 minutes.

Exercice n° 4

Revenons au sujet que vous avez choisi précédemment (cf. exercice n° 1). Sans relire vos notes, vous allez de nouveau devoir vous exprimer, seul. Lancez le chronomètre, puis arrêtez dès que vous êtes réellement certain d’avoir épuisé le sujet, de ne plus trouver quoi dire. Quel temps avez-vous fait cette fois-ci ? Comparez-le avec votre premier passage chronométré (cf. exercice n° 2).

Normalement, vous devriez être plus inspiré, être plus à l’aise sur votre sujet et tenir plus longtemps lors de ce second passage. L’exercice n° 3 qui consiste à s’exprimer sur un sujet farfelu à partir d’un objet pointé au hasard permet de mettre l’esprit dans une certaine disposition, plus propice à l’improvisation, et ainsi de délier la langue pour les interventions suivantes…

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Avant un oral, attention à votre alimentation !

Évitez de manger trop gras ! Ceci n’est pas un message du Ministère de la santé…

Les orateurs gagneraient à se préparer comme les sportifs de haut niveau.

Les sportifs suivent un régime spécifique en fonction de leurs entraînements et des compétitions. Par exemple, les coureurs peuvent manger des pâtes (sucres lents) la veille d’un marathon, et de la viande blanche le jour J.

De la même façon, si vous avez bientôt un exposé à présenter, une réunion à animer ou toute autre intervention en public à assurer, il est préférable d’adapter votre alimentation. Je vais d’ailleurs vous raconter une anecdote surprenante à propos de Margaret Tatcher et ce qu’elle avalait avant ses plus importants débats politiques. Mais avant, voici mes conseils et astuces pour faire attention :

Ne mangez pas trop lors des repas précédents votre intervention. Trop manger peut vous ballonner, et, surtout, la digestion a un effet anesthésiant. Plus un repas sera copieux, riche, gras, plus la phase digestive qui s’ensuivra sera longue et provoquera l’envie de dormir.

Un plat léger comme une salade à midi ou un bol de corn flakes le matin fera l’affaire, selon que votre intervention se déroule l’après-midi et/ou le matin. Évitez les féculents tels que le pain ou les pâtes, et les bonnes frites bien grasses bien sûr, ainsi que les gâteaux et autres desserts sucrés.

Une exception toutefois pour le riz (qui est un féculent). Une amie m’avait confié qu’elle mangeait du riz avant chacun de ses rendez-vous galants, dont elle était manifestement une adepte… C’est un conseil alimentaire très efficace : le riz stabilise la digestion à merveille.

Un petit bol de riz ou une portion de pâtes « al dente » peut donc faire office de repas (de préférence la veille au soir plutôt que le jour même).

D’une façon générale, privilégiez les aliments contenant le plus de protéines :

  • Une tranche de jambon (avec une petite salade, pas dans un gros sandwich !) ;
  • Un filet de dinde ou de poulet (sans sauce bien sûr, et mettez de côté les frites qui vont généralement avec…)
  • Les barres de régimes amincissants ou compléments alimentaires pour sportifs hyper-protéinés peuvent être une bonne solution (Milical, Gerlinéa…).

Ces conseils valent aussi pour les étudiants avant un examen : un repas trop lourd à midi et ils roupilleront devant leur copie !

Margaret Thatcher racontait qu’avant ses séances de discussion au Parlement, qui étaient selon elle les débats politiques les plus difficiles à assumer, elle se contentait d’une tasse de thé pour seul repas de la journée. En arrivant le ventre vide, à jeun, elle était plus vive et réactive dans les débats, plus agressive, comme un animal quand il a faim…

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Trouvez le plan le plus adapté pour votre prochain discours (7 modèles prêts à l’emploi)

Quel plan pour votre prochain discours ? J’ai écrit un article dans lequel je donne une astuce pour improviser un discours en moins d’une minute. Ici, je vais vous montrer quels sont les plans « de base » d’un discours que vous aurez eu le temps de préparer. Le plan d’un discours est extrêmement important dans le sens où il permet d’organiser vos idées. Parlez-vous pour ne rien dire ? Alors soyez certain de vous faire comprendre.

Le discours rhétorique classique

Je n’aborde volontairement pas cette structure, préférant me concentrer dans cet article sur d’autres plus terre à terre. Le voici à titre d’information.

Exorde : donner envie d’écouter

Narration : description plus ou moins objective des faits

Improvisation : improvisation réfléchie, figures de rhétorique, logique et émotion évidemment.

Discussion : le débat réel (juridique, logique)

Péroraison : conclusion partant vers un sentiment amplifié.

Les quatre grands éléments d’un discours

– Une introduction efficace

– Une conclusion pertinente

– Un plan qui aide la compréhension

– Des transitions douces d’un point à un autre

Vous souvenez-vous du lycée, lorsque le professeur vous demandait des rédactions de structure thèse, antithèse, synthèse ? Bienvenue dans le monde adulte, vous pouvez désormais argumenter à 100% dans une direction. Il se trouve que le plus souvent vous parlez pour convaincre -ou devriez, non pour peser le pour ou le contre. Grâce au plan de votre intervention, vous mettez en avant les éléments logiques et structurels de votre intervention, vous ne laissez rien au hasard. La légèreté des exemples donnés est évidemment caricaturale.

Des transitions capitales

Même si n’apprenez pas tout le discours par cœur, apprenez toujours vos transitions par cœur. La plupart des discours possèdent une introduction et une conclusion. Peu sont ceux dotés de transitions. Or c’est grâce aux transitions que vous vous assurez la compréhension de l’auditoire. A l’écrit, les majuscules, la ponctuation, les titres, les mises en gras permettent de jouer ce rôle et de classer les informations. A l’oral, ce sont les pauses et les transitions qui s’en assurent. Exemples :

En conséquence…
C’est pourquoi…
Dans le même ordre d’idées…
Mon troisième point est le suivant : …
Abordons maintenant…
Le deuxième point que j’aimerais aborder avec vous…

La structure en trois parties

C’est la structure utilisée dans les romans, le cinéma, le théâtre. La règle de trois s’insinue partout.

Partie I : La mise en place (le quart de la durée totale)

Partie II : La confrontation (la moitié de la durée totale)

Partie III : La résolution (le quart de la durée totale)

Exemple typique : Le garçon héros de notre histoire rencontre la fille > difficulté, la fille s’éloigne avec un second garçon > le premier garçon est avec la fille in fine pour une fin heureuse.

Deux transitions importantes ont lieu, entre le premier et le deuxième acte, puis entre le deuxième et le troisième. Premier tournant dans l’intrigue : le garçon pensait que la fille était éprise de lui à la vie à la mort, mais il se rend compte qu’elle devient attirée par un autre. Deuxième tournant dans l’intrigue : la fille se rend compte qu’en réalité dans les actes, le premier garçon est le bon.

Cette structure de base est extrêmement efficace, à tel point qu’elle met immédiatement le spectateur d’un film à l’aise. Pourquoi ne pas en faire autant dans votre prochain discours ?

Les différentes structures en trois actes

En utilisant la règle de trois dans vos plans, vous en gagnez tous les bénéfices : compréhension, globalité, rondeur. Vos discours en seront d’autant plus faciles à suivre et à retenir. Voici différentes structures de discours :

Structure #1 : structure basique – Introduction, corps du message et conclusion

La méthode la plus simple. Vous ne savez pas quelle construction donner à votre argumentaire ? Utilisez celle-ci. Vous ne serez sans-doute pas exceptionnel, mais vous ne serez certainement pas mauvais.

Peut-être cette structure vous paraît-elle l’évidence même. Aussi la prochaine fois que vous écouterez des discours, remarquez combien omettent l’introduction et la conclusion. Sans doute le professeur n’étant plus derrière votre dos, vous perdez toute rigueur. Quelles sont les conséquences d’un tel oubli ? Oublier l’introduction, c’est amener l’auditoire à se demander pourquoi il est ici. Oublier la conclusion, c’est amener l’auditoire à se demander pourquoi quelqu’un a voulu faire un discours inutile.

Slide powerpoint 32 une statistique > slide 33 et dernière slide de contenu une autre statistique> slide 34 « Merci » > slide 35 « des questions ? » > … pas de question !

Structure #2 : structure descriptive – De quoi allons-nous parler, parlons-en, voilà de quoi nous avons parlé.

Cette structure repose sur une vérité : plus on entend un message, plus on le retient ! Structure simple sans doute, trop simple peut-être, inutile certainement pas.

1. Introduction : de quoi nous allons parler

2. Corps du message : parlons-en : élaborez votre thème, utilisez peut-être une antithèse de votre thème pour renforcer le message

3. Conclusion : voilà de quoi nous avons parlé, invitation à l’action.

Introduction : « Je vais vous parler de comment mes parents se sont rencontrés et se sont mariés (ou pas) »

Corps : « Après des péripéties je me suis rendu compte d’une chose importante, faire la cour, ça fonctionne ! (ou pas) »

Conclusion : « Ainsi, je vous rappelle que faire la cour fonctionne (ou pas)»

Variante :
Introduction : je vais vous parler du quoi, du qui et du pourquoi de telle chose.

Corps :

– Qu’est-ce que telle chose ?

– Qui a créé, participe, bénéficie de cette chose ?

– Pourquoi cette chose est-elle importante ?

Conclusion : résumé des trois points, demande d’action.

Structure #3 : structure historique – Le passé, le présent, le futur

Cette structure peut être utilisée de deux manières :

– Passé, présent, futur

– Introduction, corps du message (passé, présent, futur), conclusion.

Quelle meilleure persuasion que le discours qui montre une solution pertinente à un problème ?

Exemple 1 :

Passé : « Lorsque mon frère a rencontré Sophie, tout semblait aller pour le mieux dans le monde des bisounours ».

Présent : « Manque de chance, mon frère s’est rendu compte, à 25 ans, qu’il n’était pas le seul homme sur terre à faire la cour aux jolies jeunes femmes. Aujourd’hui, il a l’impression de la perdre ».

Futur : « Si tu fais la cour à cette muse de telle autre façon, mon frère, tu feras d’elle ta femme ! »

Exemple 2 :

Passé : « Mes fiers guerriers, vous êtes ce que la Grèce a enfanté de plus beau ! »

Présent : « Aujourd’hui, l’ennemi est à nos portes. Il s’apprête à détruire nos maisons. Il s’apprête à tuer nos familles. Il s’apprête à piller les richesses créées à la sueur de nos fronts. Allons-nous les laisser faire ? » (la peur et la colère sont d’excellentes motivations).

Futur : « Souvenez-vous de qui vous êtes, vous êtes des lions ! Combattez avec moi, et le monde entier entendra votre nom ! Combattez avec moi, repoussez l’ennemi et nous rentrerons chez nous, fiers d’avoir assuré la sécurité de la Grèce, satisfaits de pouvoir vivre heureux, dans nos famille ! » (l’espoir est aussi une excellente motivation).

Cette structure est efficace en ce qu’elle permet à l’auditoire de suivre ce que vous dites. En revanche, évitez les allers-retours trop répétés entre passé, présent, passé et futur.

Il s’agit aussi de la structure de discours qui permet d’exprimer un processus :

Intro : les origines de telle méthode.

Définition : qu’est la méthode X ?

Corps : d’abord étape A, après cette étape on va à l’étape B, l’étape B réalisée nous amène à l’étape C, puis…

Conclusion : réaffirmez l’importance de la méthode.

Structure #4 : Problème, résolution, exemple

Cette structure est tout particulièrement adaptée pour motiver un passage à l’action.

1. Introduction : description de la situation

2. Corps du message :

a. Problème, résolution, exemple

b. Problème, résolution, exemple

c. Problème, résolution, exemple

3. Conclusion

Cette structure peut former la totalité du discours ou être répétée plusieurs fois au sein d’un discours.

Structure #5 : Plan en trois points (type essay anglais).

Autre structure basique. Limitez-vous aux 3 points les plus importants et persuasifs. Moins, votre document manquera de crédibilité. Plus, vous prenez des risques d’aller de travers.

1. Introduction : énoncer le sujet, le message que vous voulez faire passer, énumérez les trois points.

2. Corps du message :

a. Point 1 (bénéfice, apport au sujet principal)

b. Point 2 (bénéfice, apport au sujet principal)

c. Point 3 (bénéfice, apport au sujet principal), transition vers la conclusion.

3. Conclusion : répétez les points, résumez le message que vous avez voulu faire passer, donnez la nécessité de l’utiliser.

Introduction : « Je vais vous parler de la meilleure façon de draguer, la meilleure façon de draguer est de montrer que vous aimez les papillons »

Corps du message :

(transition : « Pourquoi devrais-je dire que j’aime les papillons ? Ma première raison est )
« Si vous aimez les papillons vous montrez que vous êtes sensibles. Etre sensible plaît aux femmes ».
(transition : « la deuxième qualité d’un papillons est d’être éphémère »)
« Si vous aimez les papillons, vous montrez que vous aimez ce qui est éphémère. Ephémère veut dire qu’elle sait qu’elle pourra passer la nuit avec vous sans devoir vous câliner pendant 3 jours pour calmer vos pleurs du lendemain matin ».
(transition : enfin, dernière raison pour laquelle…)
« Si vous aimez les papillons, vous montrez que vous êtes original et que vous vous foutez d’elle. Elle prendra cela comme un challenge, or les femmes aiment le challenge ».
Conclusion : « Etre sensible, être un homme qui ne pleure pas, être original, en montrant que vous aimez les papillons, vous convoyez tous ces messages. Or ces messages font fondre les femmes. Prochaine rencontre : pensez « papillon » !

Structure #6 : Trois histoires

Cette structure est encore une fois utile pour motiver une ou plusieurs personnes. Lorsque vous racontez une histoire, utilisez la règle de trois. Autre vérité : on retient mieux une histoire qu’une règle abstraite. Une histoire est toujours une bonne idée.

1. Introduction : démarrez fort, présentez le sujet et le message

2. Histoire 1 > point 1

3. Histoire 2 > point 2

4. Histoire 3 > point 3

5. Conclusion : elle doit lier les 3 histoires, les 3 points pour donner force et vigueur à votre message.

Introduction : « La brique et le ciment peuvent vous sauvez la vie »

Histoires :

« Lorsque le grand méchant loup souffla sur la maison de paille, la maison s’effondra et le cochon fut mangé. La paille, ça ne protège pas. »

« Lorsque le grand méchant loup souffla sur la maison de brindilles, la maison s’effondra et le cochon fut mangé. La paille, ça ne protège pas non plus. »

« Lorsque le grand méchant loup souffla enfin sur la maison de brique et de ciment, celle-ci tint. Le troisième cochon resta sain et sauf. »

Conclusion : « Si vous voulez que votre logement soit suffisamment solide pour résister aux éléments, rappelez-vous les trois petits cochons. Oubliez paille et brindilles, pensez brique et ciment. (Et n’oubliez pas la cheminée et la marmite). »

Structure #7 : Le choix d’une solution donnée

Structure de persuasion lorsqu’il s’agit de déterminer une conduite à suivre, via arguments logiques.

– Introduction : mise en place du sujet, il y a un problème et une solution proposée

– Corps du message :

1. Les avantages de cette solution

2. Les inconvénients de cette solution

3. Recommandation : pourquoi les avantages excèdent-ils les inconvénients ?

– Conclusion : reprenez les avantages et répétez la recommandation.

Introduction : « La maison est infestée de souris, nous pensons acheter un chat plutôt que des pièges »

Corps du message :

1. Un chat c’est mignon, un chat c’est sociable, un chat ça miaule tendrement, un chat c’est câlin (parfois), un chat fera plaisir aux enfants. Un chat évite que les enfants ne mettent les doigts dans les pièges.

2. Un chat il faut le nourrir et il sent mauvais, il coûte plus cher.

3. Un chat sera aussi efficace que les pièges ET mettra de la bonne ambiance dans la famille en faisant plaisir aux enfants.

Conclusion : « Le chat a les avantages d’être un chat (faites mieux dans vos discours ;) ), ainsi acheter un chat est plus avisé qu’acheter des pièges ».

D’autres structures pour vos discours ?

Je vous ai donné sept structures pour organiser votre discours. En connaissez-vous d’autres ? Parlez-en sur twitter, mon compte : @CoachEloquence !

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L’art de se mettre le public dans la poche (en 5 techniques)

Voici 5 manières de décrisper votre auditoire… et vous le mettre dans la poche ! Parfois, votre auditoire a besoin de se décrisper. Peut-être savez-vous par avance que l’on accueillera avec hostilité, ou qu’un sujet polémique présent dans toutes les têtes bloquera votre message. Ou peut-être tout simplement personne ne s’intéresse à ce que vous allez dire. Il vaut mieux reconnaître le problème dès le départ. Voilà cinq manières de le faire.

1. Dire qui est l’éléphant dans la salle

Si un problème est dans tous les esprits, parlez-en immédiatement. Sinon votre auditoire sera distrait du contenu de votre intervention. Relire l’article : Ce qu’il y a de plus important dans un discours

Ainsi, si tout l’auditoire sait que vous souffrez d’un cancer ou que votre parent vient de mourir, mentionnez-le immédiatement. Dites par exemple que vous n’êtes pas désolé pour vous-même et que vous ne souhaitez pas que les autres le soient pour vous. Une fois que ce qui est dans toutes les têtes est apaisé, vous pouvez continuer votre présentation.

2. Trouver des points d’accord

Lorsque la situation est sujette à controverse, commencez par identifier les points d’accords avec l’auditoire. C’est une des stratégies faible-défensif de la négociation. Si vous argumentez pour la légalisation du cannabis, l’espoir commun pourrait être la réduction des dommages causés par la drogue.

« Je crois profondément que nous ne pouvons résoudre ces problèmes si nous ne travaillons pas ensemble, si nous ne comprenons pas exactement les différentes versions. Mais nous devons aussi conserver nos espoirs communs, nous voulons tous aller dans la même direction, vers un meilleur futur pour nos enfants. »

3. Donner une raison d’écouter

Si le sujet de votre présentation intéresse peu, donnez une raison d’écouter. Identifiez les bénéfices pour le public. Le fameux « what’s in it for you ». Par exemple si vous parlez de premiers secours, vous pouvez démarrer en disant :

« Imaginez que vous rentrez à la maison après le travail et que votre femme ou votre enfant est étendu sur le sol de la cuisine. Dans cette présentation, nous verrons ce que vous devez faire dans cette situation. »

Savoir sauver la vie de votre famille est un bénéfice pour le public.

4. Reconnaître les inquiétudes

Si votre auditoire est nerveux avant même le départ, ne l’ignorez pas. Ainsi, des employés face à un plan de restructuration ou une association locale contre la construction d’un gratte-ciel pourraient exploser d’émotions s’ils ne se sentent pas écoutés.

Peut-être êtes-vous familier avec le concept d’écoute active dans une conversation ? Vous pouvez en appliquer les principes lorsque vous parlez à un auditoire. Si vous reconnaissez les différentes émotions, vous diminuez la possibilité d’un chaos.

En revanche, faire ceci demande une certaine sensibilité, un intérêt. Evitez à tout prix les « Je comprends votre émotions » et autres gaullismes du style « Je vous ai compris ». La seule réponse envisageable de votre auditoire serait « oh non, vous n’avez aucune idée de ce qu’il se passe ici » (relire cet article sur l’art de la négation dans les situations critiques…). Ajoutez une spécificité à votre phrase, par exemple : « Je comprends que l’idée d’avoir d’immenses éoliennes bruyantes juste en face de votre maison puisse vous inquiéter »

5. Reconnaître des faiblesses

Si vous reconnaissez une faiblesse, vous donnez un supplément d’honnêteté au reste de votre discours. De la même manière, si vous avez fait une erreur, dites-le, et on pensera de vous que vous avez raison le reste du temps. Lire l’article : 8 principes pour rester authentique lors d’une prise de parole en public. Et surtout… N’oubliez pas d’être vous-même !

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