Préparer un discours

Les mots sont des armes : comment viser juste et toucher votre cible ?

Voici un article initialement rédigé pour le site Virtuose Marketing :

Pourquoi intervenir sur un blog dédié au copywriting ? Parce que copywriting et art oratoire se fondent sur une même chose : le pouvoir des mots.

Dans ces deux domaines, ce qui compte, ce ne sont pas tant vos idées que votre façon de les présenter. Une même idée peut avoir un impact extraordinaire si elle est bien formulée, ou un effet proche de zéro si elle ne s’appuie pas sur les bons mots…

Les mots sont des armes

« Il sait que le mot juste atteint plus sûrement la cible que l’arme la plus perfectionnée. » (Rolland Jaccard, à propos de Wittgenstein)

Les mots ont en effet une puissance redoutable, parce qu’ils ne touchent pas seulement les corps, mais les cœurs !

Prolongeons cette métaphore guerrière… Avez-vous déjà fait du tir ?

La justesse d’un tir se traduit généralement par son « rendement », c’est-à-dire par le rapport qui existe entre le nombre de coups au but et celui des coups tirés. La justesse du tir nécessite donc :

  • Que l’ensemble des coups soit dans la plus petite surface possible, c’est la précision du tir ;
  • Que le point moyen des coups soit aussi près que possible du point à atteindre (le centre de la cible), ce qui est rendu possible par le réglage du tir.

On distingue ainsi ces trois sortes possibles de tir : Tir précis / Tir réglé / Tir ajusté (précis + réglé) :

Mieux communiquer Mieux s'exprimer Enrichir son vocabulaire

Avec les mots, c’est la même chose. Dans vos discours ou vos articles, chaque mot correspond à un impact de balle :

Votre langage peut être précis, mais trop technique, donc inadapté. Il peut être réglé, c’est-à-dire mieux centré, mieux ciblé car plus généraliste, mais de ce fait moins précis, plus « pauvre », et donc perd en impact.

L’idéal est d’utiliser un vocabulaire à la fois précis et adapté à votre public.

Vocabulaire pauvre technique adapté

A moins que votre public ne soit ultra-spécialisé dans le même domaine que vous, les mots trop techniques sont à éviter le plus possible.

Vous pouvez bien sûr en utiliser quelques-uns ci et là, en guise « d’arguments d’autorité », pour révéler ou rappeler votre savoir et votre expertise.

Mais n’en abusez pas ! Sinon vous basculerez dans le jargon incompréhensible des pseudo-experts, qui impressionne peut-être certains esprits un peu faibles mais qui n’en marque aucun, parce que personne n’en retient rien.

Privilégiez les mots et les formules simples, ils toucheront la majorité des personnes qui vous liront (ou vous écouteront).

Toutefois, simple ne veut pas dire simpliste, vulgaire ou imprécis.

Des mots simples peuvent décrire des choses spécifiques. Il est possible d’expliquer simplement quelque chose de très technique ou complexe.

C’est d’ailleurs là le véritable art de la communication verbale, qu’elle soit écrite ou orale : mettre des mots accessibles à tous là où d’autres n’y arrivent pas, et faire exister dans l’esprit de chacun ce qui leur semblait inconcevable.

Alors comment trouver ces mots ? Comment ajuster son propre vocabulaire pour un impact maximal ? C’est ce que nous allons voir maintenant :

Apprendre à mieux désapprendre

Pour se servir des mots les plus adaptés, encore faut-il pouvoir les choisir. Pour utiliser les mots les plus simples, encore faut-il les connaître et pouvoir les sélectionner dans un vocabulaire riche et varié.

C’est tout le paradoxe : pour simplifier son vocabulaire, il faut d’abord l’enrichir !

Le langage nous semble quelque chose de tellement naturel que nous ne pensons pas vraiment utile ni même possible de nous entraîner pour ça. Un peu comme pour respirer, ou pour marcher : cela fait partie des automatismes, des activités « qui se font toutes seules » et pour lesquelles on n’imaginerait pas travailler.

Pourtant, comme pour le tir, comme pour toute activité sportive ou pratique d’un instrument, nous pouvons considérablement améliorer notre façon de nous exprimer grâce à un entraînement régulier.

Rien de bien compliqué cependant, c’est même plutôt simple et amusant, vous allez voir…

Voici quelques exercices tirés de ma méthode d’enrichissement du vocabulaire, à faire comme des jeux, seul ou à plusieurs (en famille, avec les enfants…), chaque soir pendant au moins un quart d’heure :

1. Le jeu des synonymes

Ou comment découvrir que votre propre vocabulaire est bien plus riche que vous ne le pensez…

Nous répétons souvent les mêmes mots par réflexe.

Pourtant, nous sommes tous capables d’en trouver de nouveaux sans trop d’efforts, si nous prenons simplement le temps d’y penser.

Dans le langage courant, nous utilisons environ 3500 mots… mais nous en comprenons dix fois plus !

Et si nous les comprenons, nous pouvons aussi nous en servir.

Utiliser des mots différents, peu communs et peu fréquents, donnera immédiatement de vous l’image de quelqu’un de plus cultivé, de plus raffiné, semblant appartenir à une certaine « élite »…

Saviez-vous que la différence entre une personne lambda et une personne « de l’élite » tient à une cinquantaine de mots à peine ?

Alors rejoignez vous aussi cette élite, en commençant par trouver les synonymes de mots usuels tels que :

  • Beau
  • Bon
  • Facile
  • Difficile
  • Nul
  • Gentil
  • Intelligent

Prenez une feuille de papier, et notez tous les mots qui vous passent par la tête, et voulant dire la même chose. Si vous avez un doute sur un mot, vérifiez en suivant dans le dico !

Une fois cette liste épuisée, continuez avec d’autres termes qui reviennent fréquemment quand vous parlez.

Puis jouez à ouvrir un livre, ou un magazine, et à mettre le doigt sur un mot au hasard, puis un autre, etc.

Le but : trouver à chaque fois plus de synonymes. Si vous êtes à deux, celui qui en trouve le plus a gagné !

Et vous, quels synonymes avez-vous trouvés pour les mots ci-dessus ?

2. Le petit et son pépé se rendent en zone verte

Prenez une feuille de papier et écrivez une phrase, n’importe quoi. Le jeu est de réussir à dire la même chose autrement. Par exemple :

« Un garçon va au parc avec son papy. »

En pratiquant régulièrement le jeu des synonymes, vous devriez facilement trouver de nouveaux mots pour exprimer une même idée. Voici une solution possible :

« Un gamin et son grand-père se promènent dans le jardin. »

À ce stade, peut-être que certains se demandent si ce jeu est bien sérieux, tant les phrases données en exemple peuvent sembler enfantines… Alors complexifions un peu :

Le but est toujours de dire la même chose avec des mots différents, mais en ajoutant une contrainte. Pourquoi pas un lipogramme…

Le lipogramme est une figure de style consistant à exclure d’un texte certaines lettres de l’alphabet.

L’un des meilleurs exemples de lipogramme est le roman de Georges Perec La disparition, qui ne comporte pas une seule fois la lettre « e » !

Dans notre cas, supprimons la lettre A… D’où le nom étrange que j’ai donné à cet exercice (et qui n’est qu’une solution possible parmi d’autres).

Tentez la même chose, mais cette fois sans E, ni G – une surprise pour le premier qui a une idée !

Comment reproduire facilement ce petit jeu :

Ouvrez un livre ou un magazine à n’importe quelle page, et utilisez un crayon pour pointer au hasard. Vous devez alors transformer la phrase ainsi pointée, en supprimant la lettre sur laquelle vous êtes tombé.

Si vous êtes à plusieurs, le premier qui trouve a gagné !

Vous pouvez piocher dans n’importe quel livre. Comme vous l’avez vu, même les phrases tirées de livres pour enfants peuvent présenter de vraies difficultés.

Et pour vous exercer dès maintenant, voici trois phrases que je viens de tirer au hasard dans trois ouvrages différents :

« Personne n’a oublié les frasques commis depuis une dizaine d’années par son compagnon, en particulier ce jour où, inspiré par le Saint-Esprit, il serait débarrassé de l’intégralité de ses vêtements pour accompagner sur sa route un homme pauvre », Jean-Luc Florin, L’air intelligent …sans le R !

« Par conséquent, si l’on ne peut être heureux qu’en étant oisif, restons oisifs », Robert Louis Stevenson, Apologie des oisifs …sans le O !

« L’odeur de la fumée s’apprécie également dans le barbecue », Ryoko Sekiguchi, Manger fantôme …sans le B !

En pratiquant régulièrement ces exercices, vous enrichirez grandement votre vocabulaire et vous trouverez plus facilement le mot juste en toute circonstance.

Vous développerez aussi et surtout votre créativité, vous aurez plus fréquemment de nouvelles idées et saurez mieux les exprimer.

Les choses de ce monde ont un sens pour nous parce que nous pouvons les nommer. Elargir votre vocabulaire, c’est élargir votre vision du monde, et l’emprise que vous avez sur lui.

C.C. Crédit photo : gstef74

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Coaching en éloquence : le livre !

Coaching en éloquence le livre

Nous sommes heureux de vous annoncer la sortie imminente du livre Le coaching en éloquence, véritable manuel de référence en la matière ! Les habitués du site CoachEloquence.com seront heureux de retrouver les meilleurs textes du site, accompagnés de nombreux articles inédits dans le même esprit. (guettez la page de l’auteur pour commander le livre des sa sortie officielle)

Au programme : fondamentaux de la rhétorique, techniques de discours, exercices de diction et d’articulation, méthodes d’analyse et d’autoévaluation, stratégies pour progresser dans ses interventions… L’expression de « coaching en éloquence » a été forgée par Val Becmeur, qui développa sous ce nom ses cours d’art oratoire d’un nouveau genre, et créa ce site du même nom au tout début de l’année 2012.

Dans ce manuel de référence, Val Becmeur synthétise dix années de pratique du coaching en éloquence, qu’il a contribué à faire émerger en tant que discipline à part entière. Au carrefour du coaching vocal et de l’accompagnement en communication, s’inspirant de la grande tradition rhétorique et combinant des outils modernes issus de la formation professionnelle, du coaching de vie ou encore du media training, le coaching en éloquence désigne une méthode unique en son genre permettant à quiconque de gagner en aisance et en confiance quel que soit le contexte.

L’objectif d’un coach en éloquence est double : d’une part permettre à son client d’apprivoiser son image (image publique, image de soi) dans diverses situations de communication, d’autre part décupler l’impact de cette communication (prise de parole en public, intervention lors d’une réunion, passage médiatique, etc.).

L’auteur, qui créa le site CoachEloquence.com en 2012, présente ici sa vision du coaching en éloquence, ses sources d’inspiration qui remontent jusqu’aux racines antiques de la rhétorique, et, surtout, expose la méthode intégrale et l’éventail complet des exercices et outils qu’il a dûment élaborés, rodés et pratiqués pendant de nombreuses années. Au fil des années, il a ouvert le site CoachEloquence.com aux contributions d’autres experts, pour passer progressivement d’un blog personnel a une véritable plateforme de référence sur le coaching et la communication. Il reprend les meilleurs articles qu’il a publiés sur ce site au cours de ces dernières années, complétés par de très nombreux textes inédits.

Ce manuel intéressera tout particulièrement les cadres, dirigeants, professeurs, avocats, conférenciers et tous les professionnels pour qui le bon usage de la parole est primordial dans l’exercice de leurs fonctions. Il ravira tous les curieux qui souhaitent mieux comprendre et maitriser les ressorts de l’éloquence, du charisme et du leadership. Les étudiants et candidats qui doivent se préparer à des oraux ou des entretiens y trouveront les meilleurs conseils et techniques pour briller, séduire et convaincre.  Bien sûr, ce manuel s’adresse aussi à tous les coachs et formateurs, quelles que soient leurs spécialités, qui pourront utiliser les techniques d’éloquence pour eux-mêmes ou leurs clients.

En d’autres termes : ce manuel est à mettre entre toutes les mains ! Comme le rappelle l’auteur : « L’éloquence n’est pas l’affaire du tribun : elle peut, et elle doit, appartenir à tout le monde » !

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Préparer une intervention : faut-il rédiger son discours en entier ?

Faut-il rédiger votre discours en entier ? C’est une question fréquente, et la réponse dépend aussi en partie de votre aisance à l’oral :

  • Si vous êtes très timide, le fait d’écrire intégralement votre discours vous permet bien sûr de vous reposer sur vos notes… Mais c’est aussi un piège, car vous pouvez dès lors difficilement en décoller vos yeux, ou bien vous risquez alors de perdre la ligne que vous étiez en train de lire, et perdre le fil de vos idées.
  • Si vous êtes globalement à l’aise, rédiger votre discours en entier empêchera toute spontanéité. Vous aurez du mal à vous en détacher, et cela pourra même créer des hésitations là où il n’y en aurait eu aucune si vous aviez essayé de parler librement.
  • Si vous êtes très à l’aise et que vous avez d’excellentes capacités de mémorisation, vous pouvez aussi apprendre votre discours par cœur. Bien que l’ayant rédigé, vous vous passerez ainsi de notes écrites lors de votre intervention. Cependant, votre expression pourra sembler par bien des aspects contrôlée et mécanique : vous ne serez pas véritablement en train de « parler », de « vous exprimer », mais de réciter, nuance…

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Il faudrait davantage écrire comme on parle, et ne surtout pas parler comme on écrit. L’expression écrite est vite maniérée et ampoulée. Elle est également complexe : on développe certaines idées sur plusieurs paragraphes, on ne craint pas les phrases à rallonge – car l’œil, à la lecture, peut les capter en entier.

Mais à l’oral, c’est bien différent, et il faut préférer des phrases courtes, très courtes, le plus possible limitées à la structure de base « sujet-verbe-complément ». Sinon vous risquez d’embrouiller et de perdre vos auditeurs.

C’est pourquoi le travail préparatoire à l’écrit ne doit pas consister en une dissertation ou une rédaction intégrale du discours. Utilisez par exemple le principe du mind mapping, et contentez-vous d’esquisser un plan.

Les seuls passages de votre discours qui doivent être parfaitement maîtrisés sont :

  • L’introduction ;
  • La conclusion ;
  • Et les transitions entre chaque partie.

Utilisez la technique des « fiches volantes » : préparez une série de fiches, une partie par fiche, puis mélangez-les. Entraînez-vous alors à faire une nouvelle présentation à chaque fois, un discours organisé différemment selon le hasard de l’ordre des fiches, mais comportant les mêmes éléments, et guidant toujours vers la même conclusion.

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Cela vous permettra de développer votre agilité, votre réactivité, d’accorder une part plus grande à la spontanéité, et limitera grandement le risque de perdre le « fil de vos idées » (car vous serez ainsi capable de réorganiser plus facilement ces idées).

Il est préférable de s’attacher aux concepts plutôt qu’aux mots. Aux images plutôt qu’aux phrases. A la maîtrise de votre sujet plutôt qu’à la rédaction d’un texte entier. Avant de réfléchir au discours en lui-même, de vous casser la tête sur la façon de vous exprimer en espérant « briller » face à votre public, cherchez davantage à réveiller en vous-même un véritable intérêt pour le thème à traiter.

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Les premières étapes décisives dans la préparation d’un grand discours ou d’une conférence

Vous venez d’apprendre que vous avez une présentation à l’oral prévue dans deux semaines : que faites-vous ? Que ce soit un exposé, une réunion, une conférence, une annonce, que cela vous soit imposé ou que vous vous soyez porté volontaire, quelles sont, d’après vous, les principales choses à faire, et dans quel ordre ?

  • 1. Identifier le thème ou le sujet, être sûr de l’avoir bien compris…
  • 2. Bien noter la date de passage, l’entourer en rouge sur un calendrier mural !
  • 3. Définir immédiatement plusieurs autres dates intermédiaires en vue du jour J.

En effet, quand une date est fixée, nous avons la fâcheuse tendance à attendre le dernier moment pour nous préparer… Et il est souvent trop tard quand nous nous y mettons vraiment.

Dans notre exemple, si votre intervention est prévue dans deux semaines, vous attendrez certainement la semaine prochaine pour y travailler sérieusement. Et si votre intervention est prévue dans un mois et demi ? Vous attendrez probablement la dernière ou l’avant-dernière semaine pour vous y mettre également ! Et vous regretterez alors de ne pas vous y être pris davantage en avance…

La solution, toute simple, consiste donc à fixer des dates intermédiaires, et d’avancer par objectifs. Détaillons ces premières étapes décisives :

Le premier point est de vous mettre à réfléchir à votre sujet ou thème d’intervention dès que celui-ci vous est donné. Ne perdez pas une seconde et notez toutes les idées qui vous viennent, ne reportez surtout pas ce travail de réflexion et d’imagination à plus tard !

Une bonne technique pour rassembler et organiser au mieux les connaissances et informations est l’utilisation d’une « mind map ». Le principe de base est le suivant : sur une page blanche, notez au centre votre thème ou sujet de recherche. Puis tracez différents traits à partir de ce centre, pour le relier à d’autres idées, concepts ou sujets connexes. Fonctionnez par association d’idées. Répétez l’opération à partir de ces nouveaux éléments.

Cela vous permettra ensuite de mieux délimiter votre sujet, le problématiser si besoin, puis organiser et hiérarchiser vos connaissances relatives à ce sujet de façon non linéaire.

Parmi les connaissances ainsi rassemblées, vous pourrez notamment distinguer :

  • Les lieux communs, par lesquels vous débuterez certainement ;
  • Les connaissances importantes, à exploiter en priorité ;
  • Les connaissances spécifiques, plus techniques, à utiliser sans excès ;
  • Les connaissances superflues, à délaisser.
schema-traitement-des-connaissances

Les connaissances importantes peuvent se recouper avec les connaissances spécifiques et les lieux communs, mais jamais avec les connaissances superflues. Les connaissances superflues peuvent elles aussi se recouper avec certaines connaissances spécifiques et lieux communs. Ce petit schéma vous montre comment organiser vos connaissances, celles qui sont utiles pour votre intervention et celles que vous pouvez oublier :

Au terme d’une semaine, vous aurez ainsi amassé de nombreuses informations et idées relatives à votre sujet. Vous pourrez alors établir un premier « rapport d’étape » : il s’agit essentiellement de recopier de façon plus lisible vos brouillons, en mentionnant les sources et références de chaque information, et en allant les vérifier si besoin.

Puis vient l’ébauche : sur la base des informations consignées dans votre rapport d’étape, vous pouvez commencer à organiser celles-ci en un plan cohérent – quelles sont les informations à donner en priorité ? Celles qui permettront d’introduire votre propos (anecdote, fait marquant…) ? Celles qui constitueront le corps de votre intervention ? Etc.

Votre travail de réflexion et de collecte d’information ne s’arrête pas pour autant ! Si les délais vous le permettent, prévoyez donc la possibilité d’établir un deuxième, voire un troisième rapport d’étape. La mise en forme de ces rapports vous dévoilera elle-même de nouvelles pistes et idées, qu’il est évidemment intéressant d’explorer.

Au fil des rapports d’étape et ébauches successives, les informations s’organiseront de façon plus cohérente et sembleront bien souvent indiquer d’elles-mêmes un plan, une marche à suivre. Vous aurez alors suffisamment de matière pour commencer la véritable mise en forme, indissociable de son expression à l’oral…

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Pourquoi et comment utiliser un objet lors d’un discours ou d’une conférence

Se servir d’un objet lors d’un discours ou d’une conférence est une excellente façon d’appuyer vos propos. Cela rendra votre intervention plus dynamique et vous marquerez votre public.

Mais quel genre d’objet choisir ? Et comment s’en servir ? Voici plusieurs techniques qui rendront vos présentations beaucoup plus vivantes et percutantes :

Si vous parlez d’une période historique, vous pouvez par exemple montrer des pièces de monnaie ou des outils utilisés à cette époque. Si vous parlez d’une région du monde, vous pouvez présenter un vêtement ou costume typique de là-bas, ou même un cailloux ou un petit flacon rempli de sable de l’une des plages de ces contrées exotiques… Si vous parlez de la production de pommes, d’oranges ou de blé, pourquoi ne pas montrer le fruit en question ou un paquet de farine ? Si vous parlez d’un nouveau produit, montrez-le et utilisez-le (testez-le) en direct !

L’objet peut servir de point de départ à une histoire : tout le monde sera plus réceptif car il attirera aussitôt les regards. L’objet s’intègre parfaitement dans un processus narratif. C’est l’outil concret d’un storytelling réussi. Vous pouvez par exemple répondre aux questions : qu’est-ce que c’est ? D’où vient cet objet ? De quel époque ou de quel pays ? A qui a-t-il appartenu ? A quoi cela sert-il ? (ou à quoi cela servait-il ?) Comment l’utilise-t-on ? Comment l’a-t-on fabriqué ?

Il peut également servir de conclusion : après avoir parlé de l’objet en question ou même en avoir montré des photos, le montrer en vrai aura alors un impact d’autant plus fort.

Dans tous les cas, l’idéal est d’annoncer que l’on va montrer quelque chose d’incroyable, de rare ou de très particulier, afin de créer un suspens et une attente de la part du public. Puis, dans un second temps seulement, après avoir un peu attendu, présenter l’objet en question : cela permet de faire monter l’excitation dans le public, c’est une façon de piquer sa curiosité, de le tenir en haleine…

Une autre façon de faire est carrément de placer l’objet bien en vue dès le départ, posé sur scène ou sur une table, mais emballé, rangé dans un sac ou une boite (ou encore, selon la taille de l’objet, recouvert d’un drap blanc…). Le public attend donc impatient de savoir de quoi il s’agit, exactement comme quand on meurt d’envie de déballer un cadeau surprise !

Steve Jobs était très fort à ce petit jeu là… Lors du salon Macworld de 2008, il montre une simple enveloppe kraft marron qu’il prend le temps d’ouvrir tranquillement et de laquelle il sort… le tout premier MacBook Air ! Dans ce cas précis il joue alors sur un double effet de surprise : non seulement « que contient donc cette enveloppe ? » mais ensuite « comment un ordinateur peut-il tenir dans une enveloppe aussi fine ? »

Bien sûr, l’objet doit pouvoir être vu par tous, selon la taille du lieu et de l’auditoire. Mieux : permettre au public de toucher l’objet en le faisant circuler dans les rangs, ou encore distribuer des échantillons !

Si l’objet est vraiment trop petit et qu’il est impossible de le faire circuler dans le public, il reste encore la possibilité d’en projeter les images sur grand écran. Mais dans ce cas les images ne doivent pas se substituer au véritable objet : ce doit être du live.

Lorsqu’on manie un objet en public, les gestes doivent être amples et francs. Par exemple, si vous donnez un objet à quelqu’un dans l’assemblée, tendez complètement le bras, ne le gardez surtout pas à moitié plié (auquel cas vous donneriez l’impression étrange de ne pas vraiment vouloir le donner, ou de le donner à contre-coeur…). De même si vous désignez simplement un objet : faites le en déployant tout votre bras, la main dans le prolongement, en évitant d’avoir les poignets cassés.

Le public retiendra d’abord ce qui le marquera. Et les images sont toujours plus marquantes que les mots qui y sont associés. C’est pourquoi, en plus d’utiliser des exemples imagés, il ne faut pas hésiter à se servir d’objets chaque fois que le contexte s’y prête.

Une intervention en public, pour marquer les esprits, ne doit pas seulement faire appel à l’écoute de chacun. Elle doit être une expérience sensorielle compléte : l’ouïe donc (et en plus de parler, il faut jouer avec sa voix), mais aussi la vue (jouer avec l’image, son corps, ses gestes, et… des objets), le toucher (faire circuler l’objet dans le public, ou distribuer des échantillons)…

Pour marquer les esprits, une intervention en public doit être une expérience sensorielle complète : l’ouïe, la vue, le toucher…

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Embrassez votre public (plutôt que l’assommer) : faites-lui un KISS !

Faites un K.I.S.S. à votre public :-*

KISS est l’acronyme de « Keep It Short and Simple », littéralement : « Fais simple et court ! »

Lorsque nous prenons la parole en public, lorsque nous avons un discours à faire, un toast à porter, nous avons tendance à parler plus vite que d’habitude. Cela est bien évidemment dû à l’excitation et au stress de la situation. Mais c’est aussi dû au fait que nous cherchons à être parfait, à montrer tout ce que l’on sait, à être exhaustif ou encore à trouver à tout prix le mot juste…

Et on se met à étirer son propos, à le faire traîner, à se répéter, à s’égarer. Un cauchemar pour l’assemblée.

Rien de plus insupportable qu’un discours qui s’éternise.

Pour éviter cela, ne cherchez pas à en dire le plus possible le plus rapidement possible. Ne cherchez pas à être exhaustif – c’est de toute façon impossible à l’oral (Keep It Short). Ne cherchez pas non plus le mot idoine chaque fois, mais contentez-vous des expressions qui vous viennent naturellement (Keep It Simple).

Limitez votre propos à quelques messages clefs (3 maximum…) et prenez votre temps. Exprimez vos idées dans un langage accessible, compréhensible pour le plus grand nombre. En fait, le principe KISS consiste à dire moins, mais dire mieux.

Et si vous avez vraiment le sentiment de ne pas dire tout ce qu’il faut pendant votre intervention ? La phase des questions/réponses est là pour ça ! Le public sera d’autant plus motivé et intéressé pour vous questionner, et vous, vous serez d’autant plus habile à répondre que vous disposerez d’une véritable force de réserve.

[ lire aussi : 4 techniques pour répondre aux questions du public ]

En vous limitant volontairement lors de votre intervention, vous laissez des points en suspens, vous créez une attente. Il est préférable de ne pas de tout dire mais de donner envie d’en savoir plus ! Voilà comment vraiment susciter l’intérêt du public !

Je pourrai d’ailleurs vous dire beaucoup d’autres choses à ce propos, mais puisqu’il s’agit de faire simple et court… Je vous « embrasse » !

[ lire : Comment écrire un discours percutant en moins d’1 minute ]

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