Préparer un discours

Rhétorique et leadership : ce qu’il faut retenir à propos de l’ethos (15 conseils pour faire briller votre image publique)

Pour vous parler de l’ethos, inspirons-nous des travaux d’Andrew Dlugan, orateur émérite qui enseigne et mène une activité de coaching dans le domaine de la prise de parole en public. Vous trouverez ainsi dans cet article des conseils pour consolider et valider votre ethos aux yeux de vos auditeurs et interlocuteurs…

Mais qu’est-ce donc que l’ethos exactement ? Ce sont les valeurs morales que le public prête à l’orateur, essentiellement sur la seule base de son attitude, de son discours, bref, de son apparence… Andrew Dlugan adapte les bases classiques en utilisant l’ethos afin de pouvoir :

  • Être digne de confiance
  • Être similaire à l’auditoire
  • Être une autorité pour l’auditoire
  • Avoir une bonne réputation

Améliorez votre ethos avant de prendre la parole

Conseil 1 : Soyez une bonne personne, une personne digne de confiance, une personne pour laquelle le passé personnel parle. Imaginez l’absence d’ethos de Tiger Woods ou de Bill Clinton si l’un d’eux devait parler de fidélité…

Conseil 2 : Développez une expertise sur les sujets que vous abordez et soyez reconnu comme tel (par exemple en ayant davantage publié qu’un autre intervenant, ou par vos actes publics). Les gens sont assez occupés pour ne vous écouter qu’à la condition que vous sachiez réellement de quoi vous parlez. Imaginez l’ethos de Coluche quand il parlait de solidarité, puis celui de Daniel Bouton sur le même sujet…

Conseil 3 : Vendez-vous, faites en sorte que votre marque personnelle mette bien en valeur les qualités que vous voulez communiquer. C’est tout l’art du personal branding.

Conseil 4 : Analysez votre audience, déterminez dans quelle atmosphère vous allez prendre la parole, cherchez des traits communs au sein de l’auditoire.

Conseil 5 : Arrivez en avance pour montrer à l’auditoire votre sérieux et votre dévouement. (Et rappelez-vous : Le vrai luxe, c’est de prendre son temps…)

Conseil 6 : Partagez des moments avec le public. Si votre intervention fait partie d’un événement plus important, participez aussi à cet événement autant que possible, car l’audience vous verra alors comme l’un d’entre eux.

Conseil 7 : Si vous le pouvez, ajoutez une courte autobiographie dans la maquette de présentation de votre intervention, montrez clairement pourquoi l’auditoire devrait venir vous écouter.

Conseil 8 : Ecrivez toujours votre propre introduction et passez-la à la personne chargée de vous présenter à la salle. Mettez-y l’essentiel de ce que vous voulez que le public sache, car il est hors de question d’être annoncé par un endormeur professionnel de public (comme cela arrive malheureusement trop souvent !).

Améliorez votre ethos pendant votre intervention

Conseil 9 : Racontez des histoires ou anecdotes qui sont cohérentes avec votre message, montrez que vous suivez vos propres conseils.

Conseil 10 : Utilisez un langage familier à l’auditoire, ne cherchez pas à les impressionner avec des mots savants. Vous pouvez toutefois utiliser de temps en temps l’argument d’autorité, mais sans excès.

Conseil 11 : Si vous utilisez des visuels, choisissez-les de telle sorte qu’ils parlent à l’auditoire, par exemple avec beaucoup de photos d’enfants si tous vos auditeurs sont des parents et que vous intervenez sur l’éducation…

Conseil 12 : Choisissez les statistiques et les citations en fonction de la source, de façon à ce qu’elle « parle » à vos auditeurs, qu’elle soit connue d’eux et reconnue comme étant fiable. Un physicien connu du milieu « parlera » à l’auditoire lors d’un congrès de physiciens, pas à un gala de bienfaisance pour cadres bancaires ! Donnez toujours le nom de la personne que vous citez. Toutefois, vérifiez bien vos sources, ne les déformez pas et ne les inventez jamais : attention au fact checking !

Améliorez votre ethos après votre prise de parole en public

Conseil 13 : Soyez disponible après votre intervention afin de continuer à partager l’expérience et de permettre les conversations qui naissent inévitablement après une prise de parole. Prévoyez un temps de questions/réponses avec l’auditoire, mais n’hésitez pas non plus à vous mêler à lui une fois l’événement terminé.

Conseil 14 : Respectez les promesses que vous avez faites pendant votre présentation. Si vous avez dit 15 minutes de discussion et questions-réponses, utilisez ces 15 minutes ; si vous avez dit « envoyez moi un mail et je répondrai », répondez aux mails qui vous sont envoyés !

Conseil 15 : ce conseil est le corollaire du précédent : évitez de vous engagez à faire des choses que vous ne pourrez pas faire, tout simplement ! Soit parce que vous n’avez pas le temps, soit pas les moyens, soit pas l’envie… Ne cherchez pas à être trop gentil ou à plaire à tout le monde : dites seulement ce que vous pouvez mettre en accord avec vos actes, et on vous appréciera déjà grandement pour cela.

Ainsi se conclut cet article rédigé sous les auspices d’Athena, déesse de la sagesse. Car c’est au fond l’ethos ultime que tout être devrait viser : celui d’un authentique sage… Et rappelons également, comme nous le rappelons à travers tant d’autres articles sur ce site consacré à l’éloquence, ce qui est pour nous le cheval de bataille de la rhétorique : l’argumentation logique. Sachez seulement que le cheval de la logique court toujours avec celui de l’émotion, et que c’est ce dernier qu’il faut toujours s’efforcer de talonner sans jamais pouvoir le devancer, au grand regret des amoureux de l’esprit critique.

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L’un des meilleurs moyens de capter l’attention…

Dans le livre Made to Stick, les auteurs Chip et Dan Heath expliquent ce qu’est pour eux une bonne idée. Pour eux, une bonne idée doit être une idée inattendue. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’une idée inattendue attire l’attention :

  • Une idée inattendue attire l’attention par la surprise (une chose qui va à l’encontre du sens commun) ;
  • Une idée inattendue attire l’attention par la rupture de logique (exemple : un spot télévisé ressemble à une publicité pour une voiture, mais la voiture a un accident, c’est en réalité la prévention routière qui vous demande de mettre votre ceinture).

Non seulement une idée inattendue attire, mais surtout elle maintient l’attention, par exemple :

  • Les théories du complot, qui piquent notre curiosité et suscitent nos plus folles interrogations ;
  • Créer un mystère qui nécessite plus tard une résolution ;
  • Des points de changement du tout au tout que le public attendra (« le clochard est devenu trader, mais quand et comment ? »).

Comment faire ? Il faut créer la curiosité en ne donnant pas toutes les informations, par exemple en montrant quelqu’un dans la salle qui sait des choses que le reste de la salle ne sait pas, en leur prédisant ce qui se passera et leur demander de vérifier si cela arrivera réellement (exemple : en début d’intervention marquer au tableau ce que l’auditoire souhaite apprendre, à la fin revenir à ces questions pour voir si votre intervention y a répondu), en demandant des exemples, en se demandant « quelles questions est-ce que je veux que mon auditoire se pose ? » C’est en préparant ainsi vos interventions que vous capterez et surtout maintiendrez l’attention de votre public, qui en redemandera !

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Découvrez et maîtrisez la puissance de la « règle de trois »

La règle de trois est une technique d’écriture que vous devez absolument apprendre, maîtriser, appliquer…

Remarquez-vous la construction de la phrase précédente ? 3 verbes d’action… Utiliser la règle de trois permet d’exprimer ses idées plus efficacement, mettre en valeur les points forts, et rendre son message mémorable.

C’est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité !

Dans nos cultures occidentales, les applications de la règle de trois sont nombreuses et variées, dans tous les domaines : de la religion au marketing en passant par la politique…. En voici quelques exemples :

  • « Le Père, le Fils et le Saint Esprit »
  • « Le Bon, la Brute et le Truand »
  • « Veni, vidi, vici »
  • L’exécutif, le législatif et le judiciaire
  • « Liberté, Egalité, Fraternité »
  • Le bleu-blanc-rouge, et d’une façon générale l’abondance de drapeaux tricolores

Pourquoi la règle de trois est-elle si efficace ? Peut-on utiliser des suites de deux ou quatre éléments tout aussi efficacement ? C’est ce que nous allons voir ci-dessous…

Pourquoi la règle de trois spécifiquement, alors que de nombreux discours utilisent deux ou quatre éléments ? Par exemple :

  • Deux éléments : « Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort »
  • Quatre éléments : « Je dirai à la chambre ce que j’ai dit à ceux qui ont rejoint ce gouvernement (nous reviendrons sur cette phrase prochainement) : je n’ai rien à offrir d’autre que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. »

Toutefois, la règle de trois reste pertinente pour ceux qui aiment tourner joliment leurs propos. Dans son livre Writing Tools – 50 Essential Strategies for Every Writer, Roy Peter Clark donne les raisons de la magie de cette technique : « L’euphorie du trois a plus de sens que la complétude du quatre ou plus… La magie englobante du nombre trois donne un sentiment d’ensemble… »

Principes à retenir :

Utilisez un élément pour la puissance ;
Utilisez deux éléments pour la comparaison, le contraste ;
Utilisez trois éléments pour l’ensemble, l’intégralité, la rondeur ;
Utilisez quatre éléments ou plus pour lister, compiler, développer, étendre.

Voyons maintenant comment utiliser spécifiquement la « règle de 3 » grâce à… trois moyens… simples, pratiques et efficaces…

La règle de trois en rhétorique

Il existe tout d’abord deux moyens principaux pour utiliser la règle de trois :

1) La figure par laquelle trois mots expriment une idée centrale :

  • « Veni, vidi, vici »
  • « Liberté, Egalité, Fraternité »
  • « Vin, femmes et chanson »

2) La figure par laquelle une série d’éléments (mots ou phrases), souvent de longueur égale et de puissance croissante, traduit l’idée :

  • « Une vie heureuse est une vie passée à apprendre, à gagner de l’argent, à désirer… »
  • « Tous sont égaux, tous sont libres, tous méritent de trouver le bonheur… »
  • « Vos carrières seront établies selon votre facilité à parler, votre facilité à écrire et la qualité de vos idées… dans cet ordre… »
  • « Nous ne pouvons prévoir où souffle le vent. Nous ne pouvons prévoir quelle sera sa force. Nous ne pouvons certainement pas prévoir sa direction… »
  • « Je vous répond :faire la guerre, sur mer, sur terre et dans les airs, avec toute notre puissance et toute la force que Dieu peut nous donner… »

Voici un troisième moyen, qui consiste à faire un trait d’humour de façon simple en utilisant la règle de trois :

3) Utilisez le premier élément de la série pour établir le sujet, utilisez le deuxième afin de créer une attente logique dans l’esprit de votre auditoire, puis déviez avec un troisième élément inattendu et léger qui constitue le trait d’humour. Par exemple :

  • « Singapour est extrêmement petit. Elle fait 26 km de nord en sud et 22 km d’est en ouest… à peu près la taille de la salle de bain de Bill Gates ! »
  • « Il existe trois types de mensonges : les mensonges, les vils mensonges, et les statistiques ! »

La règle de trois est un outil efficace pour tout type de discours, qu’il soit humoristique, sérieux ou triste. Si vous souhaitez facilement améliorer votre style et rendre vos propos plus percutants, utilisez cette règle lors de vos prochaines présentations… ou dans une simple conversation…

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4 exercices pour s’entraîner à intervenir à l’oral

Réservez-vous une heure pour réaliser les exercices suivants. Ces exercices vous feront gagner en capacité d’improvisation, en spontanéité, en confiance et en aisance. Ils vous permettront de vous entraîner pour améliorer vos interventions à l’oral.

Exercice n° 1

Formulez librement un thème d’intervention – ou choisissez parmi ceux proposés ci-dessous – et rassemblez le maximum d’informations sur le sujet en 25mn (culture générale, internet, livres, journaux et magazines…). Notez toutes ces informations sur des pages de papier (et non sur un ordinateur !) Relisez-vous, de manière à avoir en tête l’essentiel de vos notes.

Exemples de sujets au choix :

  • Les générations du passé ont-elles été plus heureuses ou plus morales que la nôtre ?
  • Comment devenir célèbre aujourd’hui ? Quel est, selon vous, le rôle de la chance, de l’intelligence, de la volonté, de l’éducation, des relations… ?
  • Quelle est, selon vous, l’invention la plus importante de toute l’histoire de l’humanité ?
  • Croyez-vous que l’humanité progresse ? Dans quel sens ?
  • Vous voulez obtenir une chose qu’on vous refuse : qu’allez-vous faire ?

Exercice n° 2

Vos notes sous les yeux, lancez un chronomètre et commencez à parler, tout seul et librement. Ne cherchez pas spécialement à faire de belles phrases ou à énoncer vos idées de façon ordonnée : parlez, parlez, parlez le plus possible de votre sujet, développez chacune de vos idées autant que vous le souhaitez, regardez vos notes et relisez-vous si nécessaire… Arrêtez-vous seulement dès vous n’avez réellement plus rien à dire. Et regardez votre chronomètre : combien de temps avez-vous tenu ? Notez ce temps.

« C’est en forgeant qu’on devient forgeron », vous connaissez le dicton… De la même façon, c’est en parlant qu’on devient orateur. Alors parlez, le plus souvent possible, saisissez toutes les occasions de vous exprimer, de poser une question, d’intervenir dans une discussion, de répondre à quelqu’un !

Mais lorsque vous êtes seul, comment faire ? Parlez quand même ! Parlez tout seul, en vous fixant des buts et en envisageant cela comme un entraînement. Parler tout seul est l’un des exercices les plus difficiles qui soit. Et aussi, de fait, l’un des plus formateurs. En vous entraînant de la sorte, vous ne craindrez plus de laisser un message sur un répondeur (épreuve redoutable pour quelqu’un de timide, plus encore que de devoir répondre à une personne qui décroche…), ni de vous lancer face à un jury qui se tait, etc.

Exercice n° 3

Vous êtes dans votre salon, ou dans n’importe quel autre endroit où vous avez pu exécuter l’exercice précédent librement. Fermez les yeux, faites quelques pas et tournez-vous un peu, tendez le bras, l’index, et rouvrez les yeux : que pointez-vous du doigt ? Vous allez devoir improviser 3 minutes à partir de cet objet, quel qu’il soit ! Lancez le chronomètre, et… lancez-vous. Ne vous arrêtez que si pensez sérieusement avoir atteint ou dépassé les 3 minutes.

Exercice n° 4

Revenons au sujet que vous avez choisi précédemment (cf. exercice n° 1). Sans relire vos notes, vous allez de nouveau devoir vous exprimer, seul. Lancez le chronomètre, puis arrêtez dès que vous êtes réellement certain d’avoir épuisé le sujet, de ne plus trouver quoi dire. Quel temps avez-vous fait cette fois-ci ? Comparez-le avec votre premier passage chronométré (cf. exercice n° 2).

Normalement, vous devriez être plus inspiré, être plus à l’aise sur votre sujet et tenir plus longtemps lors de ce second passage. L’exercice n° 3 qui consiste à s’exprimer sur un sujet farfelu à partir d’un objet pointé au hasard permet de mettre l’esprit dans une certaine disposition, plus propice à l’improvisation, et ainsi de délier la langue pour les interventions suivantes…

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Avant un oral, attention à votre alimentation !

Évitez de manger trop gras ! Ceci n’est pas un message du Ministère de la santé…

Les orateurs gagneraient à se préparer comme les sportifs de haut niveau.

Les sportifs suivent un régime spécifique en fonction de leurs entraînements et des compétitions. Par exemple, les coureurs peuvent manger des pâtes (sucres lents) la veille d’un marathon, et de la viande blanche le jour J.

De la même façon, si vous avez bientôt un exposé à présenter, une réunion à animer ou toute autre intervention en public à assurer, il est préférable d’adapter votre alimentation. Je vais d’ailleurs vous raconter une anecdote surprenante à propos de Margaret Tatcher et ce qu’elle avalait avant ses plus importants débats politiques. Mais avant, voici mes conseils et astuces pour faire attention :

Ne mangez pas trop lors des repas précédents votre intervention. Trop manger peut vous ballonner, et, surtout, la digestion a un effet anesthésiant. Plus un repas sera copieux, riche, gras, plus la phase digestive qui s’ensuivra sera longue et provoquera l’envie de dormir.

Un plat léger comme une salade à midi ou un bol de corn flakes le matin fera l’affaire, selon que votre intervention se déroule l’après-midi et/ou le matin. Évitez les féculents tels que le pain ou les pâtes, et les bonnes frites bien grasses bien sûr, ainsi que les gâteaux et autres desserts sucrés.

Une exception toutefois pour le riz (qui est un féculent). Une amie m’avait confié qu’elle mangeait du riz avant chacun de ses rendez-vous galants, dont elle était manifestement une adepte… C’est un conseil alimentaire très efficace : le riz stabilise la digestion à merveille.

Un petit bol de riz ou une portion de pâtes « al dente » peut donc faire office de repas (de préférence la veille au soir plutôt que le jour même).

D’une façon générale, privilégiez les aliments contenant le plus de protéines :

  • Une tranche de jambon (avec une petite salade, pas dans un gros sandwich !) ;
  • Un filet de dinde ou de poulet (sans sauce bien sûr, et mettez de côté les frites qui vont généralement avec…)
  • Les barres de régimes amincissants ou compléments alimentaires pour sportifs hyper-protéinés peuvent être une bonne solution (Milical, Gerlinéa…).

Ces conseils valent aussi pour les étudiants avant un examen : un repas trop lourd à midi et ils roupilleront devant leur copie !

Margaret Thatcher racontait qu’avant ses séances de discussion au Parlement, qui étaient selon elle les débats politiques les plus difficiles à assumer, elle se contentait d’une tasse de thé pour seul repas de la journée. En arrivant le ventre vide, à jeun, elle était plus vive et réactive dans les débats, plus agressive, comme un animal quand il a faim…

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Une crise médiatique ? Les 10 commandements du bon communicant

Votre usine a explosé ? L’un de vos salariés s’est suicidé ? Votre entreprise fait la une des journaux pour le pire ? Une crise médiatique est une révélation, une allégation ou un ensemble de circonstances qui menacent l’intégrité, la réputation ou la survie médiatique d’un individu ou d’une institution. L’information n’est pas forcément vraie, il peut s’agir d’une rumeur infondée, mais son potentiel dangereux existe dès que l’information devient publique. Si vous y êtes confronté, comment réagirez-vous ?

Les règles principales sont de répondre de façon honnête, soucieuse, et de toujours répondre peu importe la cause. Donnez une interview le plus tôt possible pour éviter de laisser un vide. Les médias ont horreur du vide, s’ils en voient, ils le remplissent avec leur imagination. Voici 10 règles fondamentales d’une bonne communication de crise :

1. Anticipez les problèmes

Vous devez toujours être en tête pour être préparé aux questions du prochain tournant. De façon courte, sachez que vous devez absolument maîtriser deux types de questions : les questions évidentes et les questions les plus difficiles. Les questions les plus évidentes répondent à la maxime anglaise « expect the expected ». Si un écrivain ne sait répondre à « pourquoi avoir écrit ce livre », comment pourra-t-il paraître cohérent dans des questions plus poussées ? Les questions les plus difficiles sont celles que vous redoutez. Préparez-les à l’avance.

2. Allez au-devant

Lorsque vous avez quelque chose à dire, dites le immédiatement aux médias avant qu’ils ne trouvent quelqu’un d’autre pour en parler. Ne dites jamais « no comment ». Si un journaliste vous téléphone, dites « je vous rappelle dans 10 minutes », et faites-le ! En 10, on peut préparer les deux types de questions mentionnées précédemment.

3. Ne réagissez pas, agissez

Dès que vous réagissez vous êtes dans une posture défensive, dites immédiatement ce que vous faites, ce qui arrivera et ce à quoi on doit s’attendre.

4. Soyez visible

Ne vous cachez pas même si vous n’avez rien à dire, soyez disponible. Si vous êtes invisible, les médias trouveront une raison à votre cachette.

5. Dites la vérité

Dites toujours la vérité. C’est la plus simple et la plus importante des règles. Dites toujours la vérité, car la vérité est toujours connue à la fin. Dites la vérité, peut-être pas toute la vérité, mais rien que la vérité ! Autre avantage : on n’oublie jamais la vérité et on n’en perd pas le fil…

6. Informez complètement votre porte-parole

Ne laissez pas votre porte-parole en manque d’informations, choisissez un porte-parole auquel vous faites confiance et qui connaît la différence entre savoir et dire.

7. Parlez directement aux parties prenantes

Assurez-vous que toute personne qui a intérêt dans votre affaire est entièrement informée par vous avant qu’elle ne le soit par les médias.

8. Exprimez de l’empathie et de l’intérêt

Il est ici question d’un intérêt sincère. Si vous êtes sincère pendant la crise, vous pourrez être pardonné.

9. Soyez responsable

Prendre les responsabilités face à un problème est le secret pour désamorcer une crise. Reconnaissez vos torts, excusez-vous et vous serez d’autant plus facilement pardonné.

10. Ne tardez pas

Mettez en forme la discussion et utilisez les médias pour transmettre votre message. Plus le temps passe, plus une seconde crise est envisageable.

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