Votre voix est le reflet de votre personnalité. Votre voix, c’est aussi des muscles, des cavités, des liquides, des tissus, tout comme le reste du corps. Certaines personnes ont naturellement une voix claire et forte, d’autres doivent la travailler davantage. Mais tous personnes souhaitant devenir de grands orateurs doivent y passer : il faut exercer sa voix pour l’améliorer. Boire de l’alcool et fumer n’arrangent rien, évidemment…
(Avant de lire cet article, assurez-vous d’avoir lu celui concernant la respiration !)
1. Gardez votre voix
Chacun possède sa personnalité vocale, chaque voix est différente d’une autre. Vous ne devez pas essayer d’en changer car elle représente vos expériences, votre point de vue. Si vous voulez être entendu et cru restez authentique, car vous ne pourrez jamais dire quelque chose avec la voix de quelqu’un d’autre. En revanche, chacun peut améliorer sa voix.
Évitez au maximum les mots parasites, les uhh, les ahh, les donc, les devenez-quoi, tout mot ou groupe de mot répété trop souvent. Une fois que l’auditoire les remarque, il commence à les compter et ne prête plus attention au message.
2. Parlez avec enthousiasme
Vous faites parfois des erreurs dans vos présentations ? Si vous êtes enthousiaste lorsque vous parlez –enthousiaste mais pas précipité-, la plupart de vos imperfections ne seront pas remarquées. L’enthousiasme, remarqué à votre sourire, est le meilleur moyen d’être perçu comme compétent dans le domaine dont vous parlez. Car être enthousiaste, c’est être à l’aise. Et si personne ne remarque vos hésitations…
Votre auditoire attend de l’intensité dans votre discours. Il aime se sentir transporté par un bon parleur, sentir l’émotion, le sens, le pouvoir qui ressort d’un discours efficace. L’énergie et la variation sont l’électricité qui alimente le moteur de votre message. Votre meilleur atout est votre énergie, le feu intérieur qui est immédiatement ressenti. Savez-vous ce qui rend immédiatement séduisant ? Avoir un haut niveau d’énergie. Préparez-vous, exercez-vous, et vous aurez le pouvoir d’excellentes présentations.
3. Faites des présentations conversationnelles
Lorsque vous faites face au public et parlez dans le vague, vous avez statistiquement moitié moins de chances d’avoir l’attention complète de votre auditoire. La meilleure présentation possible est conversationnelle, celle pendant laquelle vous parlez à l’auditoire comme lors d’une conversation avec un ami.
– Parlez toujours à quelqu’un : ne parlez jamais à votre feuille, ne parlez jamais à votre écran, ne parlez jamais à la fenêtre. Regardez toujours en direction du public. Si vous avez besoin de votre ordinateur portable, disposez-le entre vous et votre auditoire, vous pourrez regarder vos slides en restant tourné vers le plus important, ceux qui vous écoutent.
– Parlez à une seule personne à la fois, regardez-là dans les yeux pendant au moins 3 secondes en continu, sans être trop long pour ne pas gêner.
– Imaginez une conversation à deux avec cette personne et parlez-lui de cette façon. Un acquiescement de tête ou un sourire sont le signe que vous pouvez regarder quelqu’un d’autre.
Je citerai ici Hal Persons, auteur du livre « Technique de scène pour apprivoiser les papillons ».
« Ne parlez jamais à une foule. Pour ce faire, éliminez toute pensée que vous parlez à un groupe de personne. Ne parlez jamais à un auditoire. Ne parlez jamais à une classe. Ne parlez jamais à une congrégation. Ne parlez jamais à un club. Vous parlez à 1000 personnes…une à la fois. »
4. Soyez entendu
Pour être entendu, il faut projeter votre voix, ce qui n’est pas parler plus fort. La première chose à faire est d’inspirer profondément, puis de parler loin plutôt que fort. En pratique dans une conversation, parlez aussi loin que la personne derrière votre interlocuteur. Dans une salle, parlez 5 rangs derrière le dernier rang. Cela vous permettra de montrer votre confiance en vous, de montrer votre enthousiasme et de vous faire entendre, ce qui peut être utile lors d’un discours.
Votre voix est un excellent outil pour porter un message, surtout lorsqu’elle est utilisée au maximum de ses possibilités. N’hésitez pas à écrire votre voix sur votre texte, une flèche montante pour l’aiguë ou le fort et inversement, pour marquer les pauses, soulignez les mots à amplifier. Mais ne parlez jamais à votre feuille, relevez toujours la tête pour parler. Lisez-levez-parlez. Votre fiche devra être une partition de musique, votre voix sera votre instrument. La voix, le contenu du texte et la gestuelle doivent être cohérents entre eux. A vrai dire le plus souvent, votre voix suivra vos gestes, monter les bras au ciel en signe de victoire vous donnera souvent la voix forte.
Je vous propose ici quatre façons de jouer de votre voix :
– Le rythme : la plus facile des manières de changer de rythme est de ralentir le débit lors des phrases importantes, de marquer des pauses. Si vous parlez trop vite, c’est aussi souvent que vous ne respirez pas suffisamment.
– L’intensité : pour jouer sur l’intensité, adaptez votre voix au contenu émotionnel de votre texte. Un texte triste est lu différemment d’un texte joyeux.
– Le volume : n’en jouez pas trop ! Il doit seulement être adapté au contenu émotionnel, la colère sera forte, la peur ou la tristesse sera faible.
– La pause : exercez-vous à faire des pauses courtes (un peu moins d’une seconde) à chaque virgule, une pause moyenne (environ 2 secondes) à la fin de chaque phrase et une pause longue (minimum 3 secondes) à la fin de chaque paragraphe ou transition. N’oubliez pas le silence de prise de parole qui vous permet de prendre les 5 respirations abdominales profondes. Une respiration = une seconde, cela tombe bien !
5. Rendez votre voix plus émotionnelle
Des études scientifiques ont montré que les émotions dans la voix entraînaient une réponse supérieure dans le cerveau de l’auditoire. Les voix expressives qui s’accordent au texte sont mieux retenues que les voix monotones. Ainsi, lorsque votre texte parle d’une bonne nouvelle, celle-ci doit s’entendre. Si vous arrivez à mettre de l’émotion en parlant en grommelots, c’est gagné ! L’objectif est d’envoyer un message clair, par tous vos moyens. Car parler avec passion, c’est être authentique.
1. Imaginez-vous dans un de vos souvenirs, quand vous ressentiez très fortement l’émotion que votre message fait passer. Par exemple : gagner à la loterie, tenir votre enfant pour la 1e fois, gagner un concours de natation, la frustration d’avoir été 4e à la course sans médaille.
2. Voici les émotions de base. Exercez-vous à les retranscrire. Elles vous permettront de mettre de l’émotion dans votre voix -et gestes- peu importe le contenu du texte.
Joie – Tristesse
Confiance – Dégoût
Peur – Colère
Surprise – Anticipation
Une autre manière de mettre de l’émotion dans votre voix est d’exagérer la longueur des mots :
Au lieu de dire « la voiture était tellement loin de la plage », dites « la voiture était teeeeeeeellement loin de la plage »
Au lieu de dire « Le repas était bon », dites « le repas était bonnnnn ».
6. Renforcez votre voix
Cet exercice de renforcement de la voix a été préparé par Kate Peters, coach en voix. Il est à faire en étant parfaitement relaxé.
– Inspirer profondément (respiration abdominale) puis expirer en faisant ssss, 10 fois.
– Dire mm-mmm pendant 6 secondes en essayant de ne pas nasiller, 10 fois. L’objectif est de conserver un débit d’air constant et de trouver la résonance dans la zone autour du nez.
– Même exercice en ajoutant 1, puis 2, puis 3, puis 4, puis 5. » Mmm-mm un », « mmm-mmm 2 », « mmm-mm 3 », « … », et terminer avec « mmm-mm très heureux de parler avec vous ».
– Même exercice que le 2 en changeant le ton, départ au milieu > montée, départ au milieu > descente.
– Répétez 5 fois de suite les virelangues suivantes, très rapidement et jusqu’à ce que toutes les phrases soient parfaitement intelligibles :
As-tu vu le ver vert allant vers le verre en verre vert ?
Blés brûlaient, brûlent les blés.
La blatte près du plat de pâtes.
Cinq saints sains de corps et d’esprit et ceints de leur cordon, portaient sur leur sein le seing de leur Saint-Père.
C’est honteux mais tentant de téter les tétons de tata quand tonton n’est pas la
Je suis un original qui ne se désoriginalisera jamais.
– Prenez votre texte et répétez-le (devant miroir) à haute voix autant de fois que nécessaire (si votre temps est réduit, répétez l’introduction, la conclusion et les transitions).
– Enfin, 5 grosses respirations abdominales, et n’oubliez pas de respirer pendant la présentation.