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Fatigue V.S. Leadership : attention à la « dette de sommeil » et aux somnolences !

Qu’est-ce qu’une « dette de sommeil » ? C’est le risque qui apparaît lorsque le temps de sommeil est inférieur au besoin habituel. Dans un précédent article sur la façon de mieux gérer son sommeil, nous avons déjà mis en garde contre les nuits blanches : en effet, pour une seule nuit sans dormir, il faudrait normalement une année de nuits correctes (8 heures pleines par tranche de 24h) pour récupérer en intégralité ! Ce qui est bien sûr quasiment impossible… Une monstrueuse dette de sommeil se constitue donc dès l’adolescence, que la plupart des personnes ne pourront jamais rattraper au cours de toute leur vie. Et les effets peuvent être dramatiques. Nous avons d’ailleurs aussi vu qu’il y a un lien direct et avéré entre le charisme et la qualité du sommeil

En général, la dette de sommeil peut se cumuler sur plusieurs nuits, mais elle doit être récupérée au maximum pendant les périodes de repos. Or, c’est parfois pendant ces périodes dites « de repos » que nous en profitons pour sortir, faire la fête… et accumuler une dette de sommeil toujours plus importante !

Si on ne se donne jamais l’occasion de récupérer cette dette de sommeil pendant les périodes de repos, le risque est qu’elle devienne permanente, ce qui entraînera alors des somnolences, de la fatigue (chronique), une baisse des performances, et, progressivement, une plus grande fragilité physique et mentale, un risque accru d’accidents, bref : un danger de plus en plus présent, la possibilité d’un drame à tout instant.

Un simple retard de sommeil peut déjà entraîner une somnolence dangereuse, et il faut savoir à ce titre que ce sont les somnolences qui causent environ 20% des accidents de la circulation. Le danger est donc bien réel, pour le plus grand malheur d’une large part de la population.

Il importe donc de savoir répérer dès que possible les signes indicateurs de somnolence, voire d’endormissement imminent. On peut notamment remarquer :

  • Les baillements ;
  • Des cligenemnts répétés des paupières ;
  • Un picotement des yeux ;
  • Une sentation de « tête lourde », qui tombe ;
  • Une baisse évidente et souvent désagréable de l’attention, de la concentration ;
  • Une certaine raideur de la nuque, et des douleurs dans le dos, notamment des contractures qui visent précisémment à résister à la dimininution du tonus musculaire.

Ces signes ne trompent pas, et si vous les ressentez, ou si vous les observez chez quelqu’un, il est parfois préférable de stopper l’action en cours, si cela est possible bien sûr, pour la reprendre après un bon repos. Dans la mesure du possible, faites-vous remplacer si vous êtes au travail. Trop insister ou chercher à tout prix à repousser les limites de son corps a hélas souvent des conséquences désastreuses, autant sur sa propre santé que… sur la vie des autres.

Dans le cas d’une activité dans le domaine de la représentation, il est parfois préférable d’annuler un rendez-vous, une rencontre, une interview ou une prise de parole en public, plutôt que d’avoir un malaise pendant l’événement, surtout si celui-ci est filmé… Un bon leader doit se connaître, ce qui veut dire savoir ce qui fait sa force, mais aussi et surtout connaître ses faiblesses et ses limites – et être assez fort pour savoir dire non et refuser quand il le faut. Le leadership est à ce prix.

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L’art de joindre le geste à la parole (en 17 photos)

Lorsque l’on parle, certains gestes amplifient le message ou facilitent la compréhension de ce que nous disons. Ce sont des gestes révélateurs de sens, c’est pourquoi nous parlons de gestes significatifs.

Afin de mettre en valeur vos gestes significatifs, vous pouvez jouer sur l’effet de contraste : moins vous ferez de gestes, et plus ils auront d’impact. Les rares que vous ferez se remarqueront d’autant plus. Chez vous, entraînez-vous régulièrement à associer un geste adapté à telle ou telle idée que vous exprimez : vous finirez par les faire spontanément avec d’autres personnes.

Il ne suffit pas de regarder les photos ci-dessous et de « comprendre » chaque geste en question : il faut se donner l’occasion d’exécuter soi-même ces gestes, régulièrement, et se mettre en situation pour les associer à votre parole au moment opportun, afin de les rendre parfaitement naturels et complémentaire de votre mode d’expression. Voici les gestes significatifs les plus fréquents et utiles :

1. Tourner une page

Deux mains, ouvertes, l’une comme balayant la page d’un livre (de préférence celle de droite sur celle de gauche). Cela permet de rendre très visuelle l’idée qu’on envisage un autre aspect du problème, qu’on cherche à changer de point de vue. Comme les deux plateaux d’une balance, il s’agit de peser le pour et le contre, évaluer les avantages et les inconvénients. Ce geste est adapté pour signifier : « d’un autre côté… ».

2. Mouvement d’ouverture

Gestuelle langage corporel

Main ouverte, geste vers l’avant, qui se déploie en complète supination. Comme nous l’avons vu, cela traduit un état d’esprit conciliant, accueillant, une bonne disposition au dialogue et à l’échange. Ce geste peut venir appuyer le propos de notre interlocuteur, c’est une façon de lui dire : « oui, voilà, tout à fait ».

langage corporel geste d'ouverture accueillant bienveillant

3. Mouvement de clôture

geste langage du corpslangage du corps gestuelle symbolique

A l’inverse du geste d’ouverture précédent, celui-ci consiste à effectuer le mouvement suivant : main plate tournée légèrement vers le haut, suivi d’un mouvement en avant vers le bas, comme si nous refermions quelque chose. Cela signifie : « silence, c’est clos ».

4. Brandir le poing fermé

symbolique des gestes

Poing fermé en mouvement uniligne : impression de force, détermination. Ce geste peut accompagner l’expression de la colère, ou à l’inverse l’enthousiasme et le cri de la victoire. Il s’agit de transmettre une grande dose d’énergie, combinée à une forte émotion. C’est un geste que l’on retrouve fréquemment dans les discours motivationnels, qui ont pour but de pousser à l’action. C’est aussi le point levé comme signe de ralliement dans la symbolique communiste.

geste agressif poing levé fermé

5. Trancher avec la main

gestuelle du leadergestuelle charismatique

Geste avec le tranchant de notre main : comme si nous coupions en deux quelque chose, nous fendons l’air d’un mouvement énergique. C’est le mouvement de l’arbitre, du directeur, du patron, qui vient rétablir l’ordre. C’est une façon d’exprimer clairement un refus ou une prise de décision : « c’est comme ça et pas autrement », « ça suffit ! », « voilà ce que nous ferons… ».

6. Pointer du doigt

signification geste agressif index tendu

Les gestes avec l’index dressé sont généralement mal perçus. Si nous pointons un index accusateur vers notre interlocuteur, cela représente une attitude menaçante et arrogante à son égard, ou risque d’être interprété comme un geste très agressif ! C’est également le mouvement du prédicateur, du sermoneur, ou du professeur qui « donne la leçon ». A éviter.

gestuelle gestes à éviter langage du corps signification

7. Les mains en coupe

symbolique des gestessymbolique des gestes

Les deux mains en coupe donnent l’impression de tenir ou de protéger quelque chose.

8. Mouvement de refus

langage corporel geste de refus

Les paumes vers l’avant signifient que nos mains éloignent, repoussent, font « bouclier »… Ce geste peut traduire le refus. (Remarque : si le geste est accompagné d’un haussement d’épaules, cela veut généralement dire « Je ne sais pas », « je ne suis pas coupable »).

gestuelle de refus

9. Mouvement de repli

langage du corps symbole de fermeture bras croisés

Bras croisés : attitude fermée. Toutefois, attention aux interprétations erronées. Les bras croisés n’expriment pas automatiquement le refus ou la critique. Selon la situation, ce geste peut signifier que notre interlocuteur hésite, ou prend simplement une position confortable pour nous écouter. Mais lorsqu’il est effectué volontairement, ce geste a pour but de marquer son désaccord, sa désapprobation. C’est une forme de repli, une façon de s’exclure du débat ou de la négociation…

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Une astuce pour surveiller l’heure discrètement lors d’une réunion ou d’un entretien

Voici une astuce pour surveiller l’heure discrètement, par exemple lors d’une réunion, d’un entretien ou tout autre forme d’échange. Rien de plus insupportable que quelqu’un qui regarde sans cesse sa montre ! Cette petite astuce vous permettra d’éviter cela, tout en veillant à ne pas dépasser les limites horaires que vous vous étiez fixées. Regardez bien la photo ci-dessous :

Comment regarder l'heure sans se faire voir astuce

En tenant vos mains l’une sur l’autre, faites tourner votre montre de façon à placer le cadran dans la partie intérieure de votre poignet. Ainsi, d’un simple coup d’œil, sans avoir besoin de retourner la main, vous pouvez surveiller l’heure et contrôler le timing de votre intervention sans vous faire remarquer ! Cela permet également de regarder l’heure de façon discrète, afin de ne pas mettre mal à l’aise vos interlocuteurs lors d’une discussion. C’est d’autant plus nécessaire dans le cadre d’un entretien professionnel, d’un entretien d’embauche ou d’une négociation.

Cela accroîtra la sympathie de vos interlocuteurs à votre égard, qui n’auront pas l’impression que vous « voulez en finir » ou que vous êtes pressé de passer à autre chose… Ils auront le sentiment que vous leur accordez un moment particulier et exclusif, pendant lequel vous leur portez une totale attention. En même temps, ils auront également le sentiment d’un grand professionnalisme de votre part, car vous donnerez l’impression de gérer rigoureusement votre temps de manière intuitive.

Mais attention ! Une fois l’entretien terminé, pensez à bien remettre votre montre comme il faut, face sur le dessus du poignet, au risque de vous faire prendre comme notre ancien président François Hollande… Le magazine Le Point en avait fait la couverture de son édition du 17 mai 2012, avec un titre grinçant (« fini de rire ») et un sous-titre non moins ironique (« peut-il faire face ? ») :

président montre à l'envers

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Langage corporel : connotation positive et négative des gestes vers le haut et vers le bas

Regardez les trois personnes en train de trinquer sur la photo ci-dessous : celui qui lève son verre le plus haut est certainement le plus enthousiaste de la bande, ou en tout cas semble l’être ! De même lorsqu’un groupe de personnes est en train d’applaudir : celles dont les mains sont au plus haut niveau sont aussi les plus satisfaites de ce qui vient de se dérouler.

gestuelle langage corporel explication des gestes inconscients

Lorsque que vous faites des gestes, que vous voulez exprimer un sentiment de victoire ou un soutien à quelque chose ou quelqu’un, impliquez-vous davantage en relevant les bras un peu plus haut que d’habitude. Attention à ne pas le faire tout le temps et à ne pas être excessif : marquez simplement quelques passages en développant une gestuelle enthousiaste.

Au contraire, les gestes vers le bas sont perçus comme négatifs, une façon de s’écraser ou d’écraser l’autre… Lors d’un discours ou d’un débat politique, utilisez les gestes qui vont vers le bas uniquement pour parler du camp adverse !

A retenir : les mouvements vers le haut sont perçus comme positifs – les mouvements vers le bas comme négatifs.

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8 idées pour optimiser vos matinées

On met parfois trop de temps à se réveiller, à se lever… A prendre son petit-déjeuner… A regarder les news, les e-mails, à prendre son temps… Et soudain il est déjà midi, on n’a pas vu le temps passer et pourtant une demi-journée vient de s’écouler ! Comment faire pour éviter ce terrible sentiment de perdre son temps ? Voici des idées simples et efficaces pour optimiser vos matinées :

1. Gérer son énergie, pas son temps (grosse nuance ! Inutile de se lever trop tôt si vous n’encaissez pas, et que vous somnolez pendant des heures… Il est préférable de dormir un peu plus, se lever un peu plus tard mais de sortir du lit plein d’énergie. C’est tout l’art de gérer sa forme et sa fatigue tout au long de la journée et cela commence la nuit par un bon sommeil, notamment pour récupérer au maximum votre dette de sommeil.)

2. Se préparer dès la veille (savoir ce que l’on va faire pendant la matinée, mettre les dossiers en cours sur la table, lister les tâches à exécuter en priorité… On peut ainsi se mettre au travail dès le réveil, et non passer des heures à hésiter entre tout ce qu’il faudrait faire.)

3. Ne pas ouvrir ses mails avant midi

4. Éteindre son téléphone (ou même ne pas l’allumer au réveil) – et le laisser dans une pièce à côté

5. Bosser dans un endroit frais (la chaleur nous assoupi…)

6. Se tenir assis comme il faut (ne pas s’affaler…)

7. Ne pas perdre trop de temps pour le p’tit déj’ (prévoir la veille au soir les ingrédients dont on aura besoin… Ne pas passer des heures à lire la boite de céréales devant son bol qui ramollit…)

8. Avoir son petit rituel pour démarrer la journée (l’importance des rituels pour ancrer de nouvelles habitudes et progresser dans tous les domaines !)

Ces conseils sont proposés et développés dans l’article original 8 Steps to Having Wildly Productive Mornings sur le site Entrepreneur.com.

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Faire un dessin ou utiliser un objet ? Rendre ses idées plus concrètes

Sur la photo en illustration de cet article : la scientifique Jill Bolte Taylor prend dans ses mains un véritable cerveau humain lors de son fameux TED talk sur la neuroanatomie

On retient plus facilement les images, que les mots qui y sont associés. D’où l’importance des illustrations, des images, des schémas, des dessins. Vous connaissez le dicton : un petit dessin vaut mieux qu’un long discours… Cela dit Il y a une différence entre image et schéma. L’image peut être métaphorique, symbolique, et ne pas représenter directement l’idée que l’on présente, tandis que le schéma doit être représentatif. Le schéma a d’abord une fonction pédagogique. Il permet d’illustrer un propos, d’expliquer une idée complexe. Il permet de rendre l’information plus facile à comprendre et à mémoriser. L’image symbolique ou métaphorique vise quant à elle à associer l’idée à un sentiment ou une émotion particulière.

Il faut aussi distinguer le pouvoir de l’objet de celui d’un dessin : le schéma a une visée explicative et reste sujet à interprétation, tandis que l’objet apparaît comme une véritable preuve matérielle de ce que l’on avance. Le schéma rend visuel quelque chose d’abstrait. A l’inverse, l’objet nous rattache directement au réel, au concret. C’est ainsi que Steve Jobs utilisait souvent le pouvoir de l’objet lors de ses présentations, et c’est précisément ce qui les rendait si spectaculaire ! Attention cependant à ne pas tomber dans l’excés, en utilisant à tout prix un objet au risque que celui finisse par sembler quelque peu décalé par rapport au discours… Comme Schwarzenneger et son balai lors de sa campagne en 2003…

Dans le cas du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors de son discours à l’ONU le 27 septembre 2012, c’est moins le contenu du schéma que la représentation de la « bombe » qui a fait parler. C’est d’abord par l’utilisation d’un symbole, celui d’une bombe sur le point d’exploser, qu’il vise à alerter. Le côté « cartoon » a eu deux effets : c’est la raison d’un véritable buzz sur internet, il y gagne une large publicité – mais aussi le risque d’être décrédibilisé, par les détournements dont il a justement fait l’objet.

Cependant, malgré le décalage entre ce dessin amusant de bombe et la gravité du propos, le fait de se saisir d’un support visuel lui permet d’appuyer concrétement son discours. Il ne se contente pas de répéter plusieurs fois « ligne rouge » : « Il n’y a qu’une seule manière d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, et c’est en fixant une ligne rouge, claire… » puis « Face à une ligne rouge claire, l’Iran cédera… », etc. En la dessinant lui-même, il la rend ainsi lui-même claire, car visible. Il rend concrètes la volonté et la possibilité d’agir.

Dans le cas de Nétanyahou, il y a une congruence sémiologique très intéressante que l’on peut donc formuler ainsi : le seul que l’orateur se saisisse d’un objet, ou qu’il trace lui-même les traits d’un schéma, permet de matérialiser non seulement son propos mais aussi sa parole elle-même. L’orateur doit être en mesure de produire ce signe visuel complémentaire à son expression orale. Il ne doit pas se contenter de simplement diffuser ou projeter une image ou une vidéo sur un écran, mais bien la « créer » lui-même ou montrer qu’il peut la saisir de ses mains (saisir l’objet en tant que signe). Par défaut, si l’orateur est limité à diffuser une image ou une vidéo, il peut être pertinent que ce soit lui qui apparaisse sur la photo ou dans le clip, ce qui donnera au public le sentiment d’un passage évident de l’image à la réalité.

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Prise de parole à fort enjeu : le cas de la conférence de presse

La conférence de presse est un cas exemplaire d’une prise de parole à fort enjeu. C’est souvent dans ce cadre délimité que se noue ou se défait une réputation. Chaque mot doit être mesuré, car chaque mot pourra être amplifié par le caisson de résonance médiatique. Les journalistes présents peuvent réinterpréter à leur sauce les différents propos, les dé-contextualiser, les assortir d’une photo ou d’une illustration pour créer un effet de contraste amplificateur dans le sens qu’il souhaite.

La conférence de presse, bien qu’elle soit organisée par celui ou ceux qui s’y expriment, est pour eux un terrain miné. Il faut s’y aventurer en mesurant le plus précisément les risques que l’on prend, et en cherchant à les mesurer. D’autant plus dans le contexte d’une communication de crise.

Toutefois, il ne faut pas non plus surestimer les dangers d’une exposition médiatique. A priori, a priori je répète, les journalistes ne sont pas des ennemis. Ils cherchent des informations, c’est la matière brute qu’ils travailleront ensuite pour en faire du contenu éditorial. Leur présence est donc liée à une quête, non à une volonté d’en découdre. Mais la peur ou la méfiance envers ce corps de métier si particulier pousse parfois certains entrepreneurs ou représentants politiques à s’exprimer soit de manière trop agressive, soit trop rester sur la défensive. C’est leur attitude qui finit par générer une ambiance propice au conflit, qui peut finir par éclater et donc, forcément, se rencontrer contre eux…

Prenons l’exemple de Monsieur Romain (personnage fictif), Directeur général d’une société en plein développement. Mardi matin, 10h30, conférence de presse : il doit annoncer le lancement d’un nouveau produit. Il a écrit, réécrit et répété son speech pendant deux semaines : il le connait par cœur. Pourtant, une inconnue demeure : que va-t-on lui poser comme questions ? Quels pièges va-t-on lui tendre ? Qu’est-ce que les journalistes vont essayer de lui faire dire ?

Car Monsieur Romain en est certain : il y a des journalistes qui ne l’aiment pas, et même qui lui en veulent… Les journalistes, se dit-il, n’aiment pas les patrons. Il a besoin d’eux pour communiquer, mais il est sûr que ce sera à travers une image déformée…

Et l’idée de ces questions-pièges, posées exprès pour le faire tomber, l’inquiète de plus en plus. Tant et si bien qu’il arrive stressé à bloc mardi matin et… la suite on la devine bien… Son discours qu’il avait si bien répété tombe à plat, et plus il a l’impression d’être mauvais, plus il se sent jugé. Sur la défensive, il répond de façon maladroite, évasive et parfois agressive à chaque question…

Le lendemain, les échos dans la presse et sur internet sont désastreux : ce qui ne fait que confirmer les doutes qu’il avait… Et la boucle est bouclée. Ou plutôt : le cercle vicieux est bouclé. Car Monsieur Martin est en réalité victime d’un cercle vicieux : en s’attendant à des questions-pièges, et en réagissant soit de façon trop agressive, soit trop sur la défensive, il s’est lui-même tendu un piège en provocant les réactions négatives à son égard.

Le premier principe d’une conférence de presse réussie est donc le suivant : si c’est à votre initiative que vous convoquez les journalistes, ne les soupçonnez pas par avance de venir à votre rencontre pour vous piéger. Vous devez envisager la relation avec eux comme un échange gagnant-gagnant. Pour cela, vous devez bien comprendre ce que chacun à y gagner. Voyons cela plus précisément :

Ce que vous avez à y gagner, cela peut sembler évident : davantage de visibilité. Vous convoquez les journalistes en espérant qu’ils relayeront ce que vous avez à dire dans leurs journaux et autres médias. Eux, qu’ont-ils à y gagner ? En réalité, plusieurs choses. La première, la plus évidente, est ce que nous avons dit plus haut : ils cherchent la matière brute du contenu informatif qu’ils doivent produire, c’est leur métier. Ils recherchent des informations, des annonces, des scoops, des révélations… Cela nous amène au deuxième principe d’une conférence de presse réussie : vous devez réellement avoir quelque chose d’important à déclarer aux journalistes que vous avez convoqués !

Il arrive trop souvent que les organisateurs d’une conférence de presse n’ont en réalité rien de vraiment important à annoncer. Ils imaginent que les journalistes parleront d’eux, de leur société ou de leur parti, de leurs produits, de leurs annonces ou de leurs projets… Pourquoi pas, mais uniquement si cela constitue en soi une info suffisamment stimulante pour leur lectorat ! Il faut donc nécessairement penser « spectacle », histoire à raconter, à storyteller, qu’ils jugeront pertinente de relayer. Sinon, inutile de les convoquer.

L’autre raison qui peut pousser les journalistes à se rendre à votre conférence de presse est la suivante : elle se déroule pendant une heure creuse où ils n’ont rien à faire (c’est rare, mais ça arrive), et, surtout, vous avez annoncé dans l’invitation qu’il y aurait un apéritif offert. Voilà le meilleur moyen de rameuter tous les pique-assiettes. Il y en a aussi parmi les journalistes, si si… Ce genre d’invitation peut détourner le but initial d’une conférence de presse. Qu’il y ait une collation semble un minimum, de l’eau ou un café selon l’heure de la journée. Mais inutile de sortir le grand jeu et de chercher à séduire les journalistes en les régalant, en les gavant ou en les faisant boire. Ce n’est surtout pas sur cette axe que vous devez miser la réussite de votre événement !

Récapitulons donc les 3 points fondamentaux préalables à toute initiative d’organiser une conférence de presse :

  1. Tout d’abord, vous devez avoir une information suffisamment importante ou intéressante à communiquer, et vous devez réfléchir à l’avance à la meilleure façon de la présenter pour fournir aux journalistes des éléments « prêts à l’emploi » en vue de la rédaction d’articles et de capsules radio. Pour cela, il est pertinent d’utiliser des techniques de storytelling.
  2. Deuxièmement, si cette info est pertinente, elle suffit à justifier votre conférence de presse, elle est sa raison d’être ! Peu importe, donc, les fioritures qui pourraient agrémenter la qualité d’accueil des journalistes invités : non pas qu’il faille négliger un minimum de confort et d’hospitalité, mais ces éléments doivent être envisagés comme totalement secondaires. Ils ne doivent pas être mis en avant comme motif d’invitation (ainsi, seuls les journalistes a priori vraiment intéressés se déplaceront, et non les pique-assiettes).
  3. Enfin, et c’est le plus important : si sous avez du contenu informationnel pertinent à communiquer, les journalistes ne pourront que vous en être reconnaissants, quelles que soient vos désaccords sur d’autres plans (opinions politiques, conceptions économiques, etc.). Ne les regardez donc pas comme des ennemis, comme des individus œuvrant sournoisement pour votre perte. Ils veulent d’abord travailler à leur succès, et ce succès dépend donc dès lors aussi de votre « médiatibilité », pour ainsi dire, sinon ils ne seraient pas là. La boucle est bouclée.

Le respect de ces 3 piliers vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté dès les préparatifs de vos prochaines conférences de presse et autres prises de parole en public à fort enjeu.

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20 conseils pour une prise de parole réussie (et avoir 20 sur 20 en art oratoire !)

Que pensez-vous de l’art oratoire en tant que matière notée pour le bac ? Imaginez-vous recevoir une note sur 20 pour l’une de vos prestations a l’oral ? Même si vous avez quitté depuis bien longtemps les bancs de l’école, vous gagneriez a retrouver la pression des épreuves notées du collège et du lycée : c’est souvent ce stress qui nous pousse a nous dépasser et a donner le meilleur de nous-mêmes. Vous pensez peut-être que vous ne serez plus noté et que vous n’aurez plus a subir le jugement, parfois humiliant et blessant, de vos professeurs…

Mais en réalité, vous serez jugés silencieusement par vos auditeurs, par vos spectateurs, par vos interlocuteurs ! Ce sont eux qui vous noterons mentalement, en secret, sans jamais vous dévoiler la véritable note qu’ils vous collent sur le front – ce qui rend d’autant plus difficile d’évaluer ses progrès en se basant sur des critères chiffres, quantifiables… Partez du principe que votre public ne vous est jamais acquis d’avance, qu’il peut toujours se retourner contre vous, et que pour gagner sa confiance, il n’y a pas d’autres moyens que de se donner a 200% dans chacune de vos prestations, s’investir totalement, et se préparer suffisamment.

Voici 20 conseils pour avoir « 20 sur 20 » lors de vos prises de parole ! Respectez chacun des critères suivants pour améliorer votre prestance et enchanter vos auditeurs ! Tout d’abord, voici une premières série de recommandations pour une prise de parole réussie :

1 – Soyez humble. Le monde n’est pas contre vous. Il était là avant. Il sera là après… Il n’y a rien de pire pour un orateur que de se croire au-dessus (ou en-dessous) de son public. Soyez présent, pleinement présent, et composez dans l’action, tout simplement.

2 – Changez pour changer les autres. N’attendez pas que le changement vienne des « autres », n’attendez pas que les autres changent selon votre vision de ce que le monde « devrait etre ». Agissez sur vous-même, sur les éléments sur lesquels vous pouvez exercer un contrôle direct, et travaillez a élargir ce cercle d’influence progressivement. Plutot que de dire aux autres ce qu’ils devraient faire, efforcez-vous le faire a votre niveau.

3 – Espérez pour demain mais agissez aujourd’hui. Vous rêvez de changer ? Vous avez pris de bonnes résolutions au début de l’année ? Peu importe vos désirs, au final seuls comptes les actions réalisées. Que pouvez-vous faire aujourd’hui dans la perspective de votre idéal futur ?

4 – Écoutez vos amis et entendez vos ennemis. Nos moyens de communication, qui devaient nous permettre d’entrer en relation avec le monde entier, nous amènent a nous replier sur nos petits univers, a nous enfermes dans nos petits cercles. Nous nous entourons des personnes qui pensent « comme nous » et nous bloquons ceux dont la pensée nous dérange… Les personnes ayant réellement l’esprit ouvert savent faire la part des choses, et peuvent en tirer d’incroyables profits.

5 – Savourez le moment présent. Pas besoin d’en dire plus. Parfois il faut savoir s’arreter de parler, ne pas chercher a combler chaque blanc, ne pas vouloir tout justifier. Captez la force de ces instants de silence, comme suspendus au-dessus de tous les possibles.

6 – Apprenez les règles du jeu. Ne soyez pas dupe : personne n’a jamais atteint ses objectifs en « étant soi-même »… Tout simplement pour la bonne raison que nous ne sommes jamais nous-mêmes ! Nous sommes toujours le fruits de certaines influences, de certains déterminisme… Affirmez-vous sans remettre en cause les autres : tout le monde doit pouvoir s’affirmer sans se marcher les uns sur les autres. Pour cela, il faut simplement avoir conscience des règles qui préexistent, et apprendre a jouer avec.

7 – Apprenez de vos échecs. Ce sont ces leçons qui vous pourront vous mener a la réussite. Quelqu’un qui ne rate jamais rien sera dévasté la première fois ou ça lui arrivera. Si vous avez déjà survenu a plusieurs échecs, vous survivrez a la longue route du succès.

8 – Les mots transforment la vie. Choisissez vos mots. Apprenez de nouveaux mots. Ne lachez pas n’importe quel mot au hasard, surtout si vous savez que c’est un mot qui fait mal… Choisissez vos mots pour éviter les maux.

9 – Créez de la valeur. Mettez-vous en tete de dire et d’offrir des choses qui enrichirons ceux qui écouteront. Ou alors ils se lasseront…

10 – Gardez la forme physique et morale. Faites ce qu’il faut pour cela. Surveillez votre alimentation, pratiquez une activite physique, trouvez toutes les occasion de sortir et vous depensez, rencontrez les gens en chair et en os.

11 – Respirez en conscience. Faire du sport et travailler spécifiquement la respiration en art oratoire vous y aidera !

Ces conseils vous aideront notamment pour vous relâcher et réussir vos prises de paroles ! Toutefois, cela ne suffit pas pour un 20 sur 20… Maintenant que vous etes en phase avec votre public et avec l’univers entier, vous allez pouvoir vous concentrer sur les aspects specifiques de l’art oratoire. Attirez notamment l’attention de votre audience en améliorant votre prononciation ! Parler vite… Ne pas toujours être compris… Obliger l’autre à tendre l’oreille… à faire répéter… Que de temps perdu ! Que d’occasions ratées ! Voici donc une autre série de 7 conseils pour une bonne diction :

12 – Ne forcez jamais la voix, donc articulez bien. Il est préférable d’exagérer son articulation que d’avoir une diction totalement relâchée !

13 – Ayez du plaisir à vous entendre vous-même pour le faire partager ! Et rappelez-vous, le plaisir n’a rien a voir avec la duree… Un petit quicky « KISS » est souvent préférable a un discours trop long et finalement très chiant.

14 – Mettez en confort votre auditeur. Sur le plan de la voix, cela veut dire : ne pas l’obliger à tendre l’oreille ! Rappelez-vous toujours ce qu’il y a de plus important dans un discours.

15 – Exprimez-vous en rapport avec le niveau de compréhension de votre public. Ce qu’il y a de plus important, souvenez-vous !

16 – Soyez l’acteur de votre discours. Si besoin, mobilisez toutes les techniques permettant d’augmenter son charisme et sa prestance.

17 – Aimez la langue française. Mettez-la en valeur. Enrichissez votre vocabulaire tout au long de l’annee, tout au long de votre vie…

18 – Ayez le sourire du cœur dans chaque mot ! Plaisir, plaisir, plaisir et joie de vivre, voila les maitres mots !

Evidemment, vous ne prendrez ni ne trouverez le moindre plaisir si vous êtes paralysé par le trac… Si vous flippez comme une poule mouillée… Si vous vous pissez dessus a la seule idée de vous faites scruter par des inconnus qui vous jugeront implacablement, et lâchement, en silence… Alors, comment surmonter le trac ? Voici les 3 conseils à connaitre avant de réellement se pencher sur la question :

19 – Le trac profite de notre émotivité. Le trac profite du trouble ou de l’impréparation de la personne. Donc : preparez-vous soigneusement, longtemps a l’avance, et si besoin faites appel a un media trainer ou un coach en éloquence.

20 – Le trac profite de nos flottements. C’est un poisson en eaux troubles. L’eau ici étant représentée par les émotions. Apprenez a vivre avec vos emotions, acceptez les sensations nouvelles du trac, relisez cet article sur Comment soigner le trac !

21 – Le trac est fonction de la pression extérieure. C’est le troisième facteur « aggravant » en plus des deux autres. Pour mieux gérer cet aspect, prenez conscience des différentes causes du trac et posez-vous les bonnes questions sur la situation. Autrement dit, quel est l’enjeu auquel vous êtes soumis ? Quel défi ? Quel risque… réel ou imaginaire… ? ne prenez pas ces questions a la légère !

En suivant tous ces conseils, vous vous donnez toutes les chances de décrocher un 20 sur 20 en art oratoire auprès de tous vos interlocuteurs et toutes les personnes que vous rencontrerez ! Qu’il s’agisse de relations commerciales, professionnelles, amicales, ou même de séduction, vous marquerez des points, soyez-en sur.

Si vous voulez réellement avoir une « note », sachez que l’agence Coach Eloquence a développé un protocole très particulier permettant d’évaluer votre communication : tout commence par un « bilan a l’oral » au cours duquel l’impact a l’oral de quelqu’un qui s’exprime est évalué, sur la base d’une grille d’analyse de plusieurs dizaines de critères. Ce travail d’analyse est effectué passage après passage, médiatique ou en training privé, ce qui permet a l’orateur de quantifier et suivre ses progrès. La méthode de Coach Eloquence est impressionnante, efficace et puissante. Elle a été présentée publiquement lors de congrès et conférences et fait ses preuves depuis des années auprès des décideurs et dirigeants de stature internationale.

Credit photo : C.C. giftedstudieswku

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Christian Salmon et la force (dangereuse) du storytelling

« Le cerveau humain a une capacité prodigieuse de synthèse multisensorielle de l’information quand celle-ci lui est présentée sous une forme narrative ». Cette déclaration a été faite par Nahum Gershon, chercheur chez Mitre Corporation, une société américaine spécialisée dans les technologies de visualisation de l’information.

Cela explique l’essor depuis les années 90 du storytelling en tant que technique de communication et même de manipulation. Le storytelling regroupe un ensemble de techniques qui consiste à raconter une histoire pour communiquer plus efficacement.

Gourous du marketing, du management et plus récemment de la communication politique (ceux que l’on désigne en anglais par l’expression spin doctors) se sont appropriés ces puissantes techniques. Certaines étaient déjà utilisées de façon intuitive par les plus grand thérapeutes, on pensera notamment aux fameuses métaphores du psychothérapeute Milton Ericsson (relire notamment l’anecdote de la sollicitation paradoxale).

On attribue également à ces techniques de storytelling le pouvoir de persuasion d’un Ronald Reagan, ou la victoire de George Bush, Obama, puis Trump aux présidentielles américaines. Il ne s’agit pas ici de commenter les dérives éthiques qui peuvent accompagner le storytelling, d’autres s’en chargent avec beaucoup plus de talent, notamment Christian Salmon, qui a d’abord importé le terme en France pour le dénoncer, à travers son ouvrage Storytelling : la machine à raconter des histoires et à formater les esprits. Il s’agit avant tout de comprendre et mesurer l’importance de ces techniques dans notre propre communication au quotidien.

Raconter une histoire présente plusieurs avantages quand il s’agit de convaincre. On peut en retenir trois principaux :

  1. Retenir l’attention : un histoire est plus captivante qu’une collection de chiffres ou d’arguments ;
  2. Marquer les esprits : les histoires conduisent à visualiser des personnages, des situations, etc., ce qui est en soit un moyen très efficace de convaincre
  3. Activer le levier émotionnel : la passion, l’injustice, la joie et plus généralement toutes les émotions fortes que peuvent susciter les histoires sont des leviers fondamentaux pour inciter à l’action et conduire votre interlocuteur à mémoriser vos arguments.

Etudiez et appliquez les techniques de storytelling (comme la photo mentale, la création de personnages, la structuration des dialogues, etc.) pour décupler votre pouvoir de conviction. Prenez également le temps de lire les ouvrages de Christian Salmon, tels que Ces histoires qui nous gouvernent, et Verbicide : Du bon usage des cerveaux humains disponibles ou encore La Cérémonie cannibale : De la performance politique et même Kate Moss Machine, ouvrage surprenant et inquiétant qui interroge les stratégies de communication visuelle autour de la figure énigmatique de Kate Moss, la célèbre mannequin britannique. Il y a également un article de lui paru dans Le Monde Diplomatique qui résume assez bien l’essentiel de sa thèse sur les dérives du storytelling : Une machine à fabriquer des histoires.

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